Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • hier
C'était au cœur d'une nuit brumeuse de l'été 2011, un jeune père de famille belge était abattu de cinq balles sur une aire d'autoroute de l'est de la France. Xavier Baligant rentrait de vacances avec ses deux enfants. Il venait de stopper son véhicule pour une pause. Dès les premières heures, les enquêteurs vont avoir le sentiment d'avoir à faire à un crime qui échappe à tous les standards. La victime est une personne qui n'a jamais fait parler de lui et à qui on ne trouve pas d'ennemi. Elle a pourtant été froidement exécutée. Avec méthode et détermination. Qui plus est, c'est une arme spéciale, un lourd fusil de guerre de collection, qui a été utilisée.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Un meurtre mystérieux en pleine nuit sur une aire de repos de l'autoroute A31 en Meurthe-et-Moselle.
00:12On a retrouvé le corps d'un homme tué par balle.
00:15La victime était sortie de sa voiture quelques instants en laissant à l'intérieur deux adolescents qui n'ont pas été inquiétés.
00:21Bonjour, c'était au cœur d'une nuit brumeuse de l'été 2011.
00:26Un jeune père de famille belge était abattu de cinq balles sur une aire d'autoroute de l'Est de la France.
00:33Xavier Baligan rentrait de vacances avec ses deux enfants.
00:36Il venait de stopper son véhicule pour une pause.
00:40Dès les premières heures, les enquêteurs vont avoir le sentiment d'avoir affaire à un crime qui échappe à tous les standards.
00:47Xavier Baligan n'avait jamais fait parler de lui.
00:50Il n'avait pas d'ennemi.
00:52Il a pourtant été froidement exécuté avec méthode, détermination.
00:56Et c'est une arme de collection qui a été utilisée un an plus tard.
01:00La tuerie de Chevaline donnera un écho très particulier à ce meurtre.
01:04Les deux affaires présentant d'étranges similitudes.
01:08Le meurtrier de Xavier Baligan court toujours, mais l'enquête n'a pas dit son dernier mot.
01:12Quelques mégots et le téléphone portable de la victime pourraient-ils distiller des secrets capitaux ?
01:19Question posée à nos invités dans l'heure du crime.
01:21La seule émission radio 100% fait divers.
01:23Xavier Baligan, pause mortelle sur l'A31.
01:28C'est tout de suite sur RTL.
01:29Mardi 19 juillet 2011, 2h15 du matin, un patrouilleur de l'autoroute A31, occupé à dégager des détritus en face de l'air de Malvaux, à une trentaine de kilomètres de Nancy,
01:46entend des détonations, des coups de feu.
01:49L'employé prévient immédiatement le poste de contrôle de l'autoroute.
01:55Le contrôleur de permanence balaie l'air de Malvaux avec la caméra panoramique du parking sur une image.
02:03Il distingue soudain une masse sombre sur le sol juste devant le local des toilettes pour femmes.
02:09Le patrouilleur se rend alors sur place, premier à découvrir le corps d'un homme qui gît dans une mare de sang.
02:17La victime est vêtue d'un pantalon de jogging noir, d'un t-shirt khaki ensanglanté et de basket marron.
02:24Elle porte en bandoulière une petite sacoche noire siglée Lacoste.
02:28Les gendarmes du peloton autoroutier de Colombais-les-Belles sont sur place dans la sacoche.
02:34Ils trouvent un téléphone portable Sony Ericsson, un petit appareil photo, une carte bancaire, de la monnaie pour un montant de 10 euros et des papiers d'identité belges.
02:46Le mort s'appelle Xavier Baligan, 29 ans, domicilié dans la petite commune de Pont-à-Sel en Belgique.
02:54Il a été tué par arme à feu, le crâne a explosé, le visage est méconnaissable.
03:01Les gendarmes se dirigent vers la seule auto présente sur le parking, une Kia noire à l'arrière.
03:08Deux enfants ceinturés, tranquilles, à moitié assoupis.
03:11Jordan et Dylan Baligan, 7 et 5 ans et demi, répondent qu'ils attendent leur père en quittant la voiture.
03:19Il leur a dit qu'il allait revenir bientôt, précise Jordan.
03:24Mardi 19 juillet, 8h10, la substitut du procureur de Nancy, Julie Olvec, inspecte l'air de Malvaux avec les gendarmes.
03:33Le corps est toujours présent.
03:35Les enquêteurs ont retrouvé 5 douilles de calibre 7.5-55, de redoutables munitions militaires.
03:43L'arme utilisée est inhabituelle.
03:46Elle va être identifiée comme étant un lourd fusil longtemps en dotation dans l'armée suisse, un Schmitt Rubin K-31.
03:55Une arme qui n'est pas rare mais très prisée des collectionneurs.
03:59Xavier Baligan a été tué à bout portant.
04:02Les douilles sur le sol indiquent que le meurtrier a avancé vers lui en tirant et en rechargeant en 5 reprises.
04:09Une dernière balle qui a fait éclater la tête a été tirée presque à bout touchant.
04:14Une froide et méthodique exécution à l'heure du crime.
04:18La caméra du parking n'était, hélas, pas orientée vers le local toilette mais vers les entrées et sorties de l'air de repos.
04:26La seule voiture visible sur le parking est alors celle de la victime.
04:29Aucun autre véhicule n'est entré ou sorti à ce moment-là sur l'air.
04:34Le tireur a très bien pu arriver à pied par le bosquet à l'arrière de l'air.
04:40La végétation est fouillée, aucun indice retrouvé.
04:43Si ce n'est que le grillage qui cerne le petit bois a été découpé pour laisser passer un piéton.
04:48Xavier Baligan est totalement inconnu des justices belges et françaises.
04:54Fils d'un gendarme de Nivelle, séparé de son épouse avec qui il a eu les deux petits garçons.
04:59Il était employé comme laborantin au centre de recherche et de développement de vaccins du géant pharmaceutique GSK à Rixensar.
05:10En aucun cas, un poste sensible.
05:13Au moment de sa mort, il rentrait en Belgique avec ses deux petits garçons.
05:16Il avait pris la route à 19h30 depuis un camping en Ardèche.
05:21Il venait de passer la semaine avec ses parents.
05:23Il n'était pas anxieux, pas préoccupé.
05:26Il aimait bien rouler de nuit, comme ça les enfants dormaient, témoigne son père Jean-Luc Baligan.
05:31Prévenu du drame, les parents se présentent sur l'air de Malvaux.
05:35Tout comme l'ex-épouse et son nouveau compagnon, tous deux venus récupérer Jordan et Dylan,
05:40à qui on a caché que leur père était mort.
05:42Alors, témoin de premier ordre, les enfants ont tout de suite été isolés par les gendarmes pour être entendus.
05:52Et on va voir ce que vont raconter les deux petits garçons.
05:56D'autres auditions sont également en cours, notamment celles de nombreux camionneurs qui dormaient sur l'air de Malvaux.
06:02Curieusement, on va le voir, mais c'est ça, c'est très très curieux, personne n'a vraiment entendu quoi que ce soit.
06:07En tout cas, personne ne s'est préoccupé de ce qui pouvait se passer, non loin des camions garés sur ce parking.
06:14Ça reste encore aujourd'hui un mystère.
06:16Question aussi sur la vie sentimentale et privée de Xavier Baligan, mais tout ça, on va en parler dans la suite de l'heure du crime.
06:23Bonjour Marion Garnier.
06:24Bonjour.
06:24Merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui dans le studio de l'heure du crime, vous êtes journaliste, réalisatrice.
06:31Et vous avez été rédactrice en chef de l'émission Non-Élucidée, dont un épisode est consacré au meurtre de Xavier Baligan.
06:39Et puis je rappelle que vous êtes co-auteur avec Cyrielle Adam.
06:42Vous avez reçu d'ailleurs pour ce livre, de votre ouvrage, Colquais au pluriel, évidemment, publié aux éditions Larousse.
06:50Marion Garnier, c'est une étrange exécution, j'ai envie de dire, parce qu'effectivement, il y a ce patrouilleur qui entend des coups de feu.
06:57Il est presque le seul à entendre quoi que ce soit d'ailleurs.
07:01Des déflagrations, il y a plusieurs coups de feu qui sont tirés.
07:04Mais voilà, il n'y a pas de témoin et on ne sait pas grand-chose.
07:08On retrouve cet homme mort, même les caméras, hélas, n'étaient pas axées au bon endroit.
07:14C'est une étrange exécution parce qu'on sait, grâce aux douilles qui ont été découvertes sur la scène de crime,
07:21on connaît le parcours du tueur.
07:22On sait qu'il a commencé à tirer alors qu'il était une quinzaine de mètres de Xavier Baligan
07:26et que petit à petit, coup après coup, il s'est rapproché de sa victime
07:31pour finalement lui tirer une balle en pleine tête, dans le bas du visage.
07:35C'est un homme qui agit comme ça, froidement, il est très déterminé, dans un lieu public,
07:41un lieu où il pourrait être découvert, il est à pied.
07:43Souvent ce style d'exécution, c'est une balle à moto ou de loin.
07:49Et là, lui, il se rapproche de sa victime, il n'a peur de rien, il n'a peur de personne.
07:52En tous les cas, on a l'impression qu'il n'a pas peur d'être pris.
07:55Et ce qui frappe dans sa démarche, que vous avez très bien décrite, c'est la détermination.
08:01Moi, quand j'ai lu ça, quand on regarde le dossier, on se dit, on est comme dans un jeu vidéo.
08:05En fait, cet homme, il fait un carton, il n'y a pas d'autre terme.
08:09Exactement, on est comme dans un jeu vidéo, dans une scène de crime, de cinéma extrêmement violent.
08:16Il se déplace, on sait que le fusil qu'il utilise, un K-31, il faut le recharger.
08:21Donc en fait, il faut bien imaginer.
08:22Avancer, charger, c'est ça ?
08:23Il est posté, il tire, il recharge, je ne sais pas si je fais bien le titre.
08:27Oui, ça va être très bien, il tire, il recharge, il tire, il recharge.
08:30Oui, il continue, il tire, il recharge et il va jusqu'au bout.
08:33Et quand il va jusqu'au bout, il est à quelques centimètres, enfin à un mètre,
08:36puisque l'arme qu'il a fait à peu près un mètre de long.
08:40Il est à un mètre de sa victime et on imagine qu'il a des projections de tissus
08:44et de sang sur lui, puisqu'il y en a partout autour de Xavier Baligand.
08:48Donc c'est vraiment une scène extrêmement violente,
08:51en extérieur, sur un lieu public.
08:54C'est rarissime, voire inédit.
08:56Et on sait qu'il est neutralisé, Xavier Baligand, très vite,
08:58parce qu'il n'y a aucune défense, évidemment.
09:00Il n'a pas eu le temps de bouger, il a dû être figé par un premier tir.
09:04Et puis ensuite, il y a ce que les militaires appellent des tirs fichants,
09:07c'est-à-dire des tirs qui sont destinés vraiment à tuer de très près.
09:10On en a parlé dans Chevaline, on reparlera de Chevaline dans un instant.
09:13Donc effectivement, là, il y a une volonté de tuer.
09:16Bonjour Jean Arca.
09:17Bonjour Jean-Alphonse.
09:18Merci beaucoup d'être avec nous également dans le studio de l'heure du crime.
09:21Vous êtes journaliste quotidien Le Progrès et au magazine Marianne.
09:24Et dans Marianne, ce qui nous intéresse beaucoup,
09:26vous avez publié une longue et très intéressante enquête sur cette affaire.
09:30On peut la lire d'ailleurs sur le site de Marianne.
09:32Affaire Xavier Baligand, l'énigme d'une pause cigarette mortelle sur l'air d'autoroute.
09:37On va voir que ces cigarettes et ces mégots, ils ont beaucoup d'importance dans cette affaire.
09:40Mais ça, on va en parler un peu plus tard.
09:42On en parlait à l'instant avec Marion Garnier.
09:45Jean Arca, il y a cette arme, ce fusil qui était en dotation dans l'armée suisse,
09:49un fusil des années 30.
09:51C'est une arme de collection.
09:53Alors quand on veut tuer quelqu'un, en général, on prend peut-être autre chose comme matériel, non ?
09:57Oui, ce n'est pas une arme qui est très prisée normalement par le grand banditisme.
10:01Elle est assez lourde, 4 kilos, assez dure à déplacer.
10:05Donc c'est sûr que c'est assez étrange.
10:08C'est plutôt une arme qui a pu être transmise, récupérée par un grand-père.
10:14Une arme d'opportunité, une arme qui est peut-être arrivée dans un héritage.
10:19Mais oui, l'arme du crime est quand même...
10:21C'est très lourd.
10:23Et il y a quand même du recul aussi.
10:24C'est très long.
10:24Quand on marche pour tirer, c'est assez dur de viser, de garder la cible en joue.
10:29Donc c'est quand même quelqu'un qui devait savoir l'utiliser.
10:31Bien sûr.
10:32Et puis les armes font énormément...
10:34Et les munitions, c'est du 7,5, 5,5 mm qui font énormément de dégâts.
10:39Oui, alors il faut savoir que ces munitions, elles sont très longues.
10:42Je les connais.
10:43Elles sont très épaisses, très longues, avec une douille en enveloppe en cuivre.
10:48Donc effectivement, ça fait des perforations terrifiantes.
10:51Ce sont des munitions de guerre, tout simplement.
10:53Oui, alors ce qu'il faut dire aussi, c'est qu'on suppose que c'est cette arme-là,
10:57parce qu'on a retrouvé des douilles de ce calibre, des étuis de ce calibre.
11:00Mais il y avait quand même en Suisse d'autres fusils qui pouvaient chambrer ce calibre-là.
11:04Mais des fusils qui sont quand même plus rares.
11:06Donc le plus probable, c'est que ce soit ce Ruben Schmitt K-31.
11:08En tout cas, c'est le fusil qui est arrêté.
11:10Marion Garnier, la victime, Xavier Baligan.
11:15Alors lui, j'ai envie de dire...
11:18Je ne dis jamais un homme sans histoire, parce que tout le monde a des histoires.
11:20Mais là, effectivement, on ne le connaît pas cet homme.
11:24Honnêtement, on se demande comment il a pu être mêlé à une affaire aussi sordide,
11:28être tué de cette façon-là, si c'est lui personnellement qu'on visait.
11:31C'est un jeune homme de 29 ans qui travaille dans un grand laboratoire, vous l'avez dit,
11:36qui est laborantin, qui n'a pas du tout un poste qui pourrait créer des problèmes.
11:41Il a deux petits garçons, il est divorcé de sa femme depuis 3-4 ans.
11:45Il s'entend très bien avec son ex-femme, il s'entende bien sur la garde de l'enfant.
11:49Son seul souci dans la vie, c'est qu'il est toujours amoureux de cette femme-là
11:54et qu'il espère revenir avec elle.
11:56Mais il a des relations familiales très harmonieuses.
11:59Il rentre de vacances dans un camping en Ardèche où il était avec ses parents.
12:02D'ailleurs, il devait rentrer la veille et c'est son père qui lui a demandé de rester
12:05parce que c'était l'anniversaire de sa mère.
12:07Il lui a dit, reste pour maman.
12:09Il est resté un jour de plus.
12:10C'est un homme qui a du charisme, qui est agréable, qui est un beau gars.
12:16Vraiment, un environnement familial et amical sans aucun problème.
12:20Donc, point d'interrogation, évidemment.
12:22L'enquête va se poursuivre sur l'ère de Malval, mais elle va vite s'étendre à la Belgique.
12:27Xavier Baligan pose mortelle sur l'A31.
12:30Il était toute ma vie un vrai père pour ses enfants.
12:33Selon moi, il s'est trouvé au mauvais moment, au mauvais endroit.
12:36L'enquête de l'heure du crime, on se retrouve dans un instant sur RTL.
12:4014h15, c'est l'heure du crime sur RTL.
12:44Avec Jean-Alphonse Richard.
12:4814h15, Jean-Alphonse Richard sur RTL.
12:52L'heure du crime.
12:53L'heure du crime consacrée aujourd'hui à l'affaire Xavier Baligan.
12:5619 juillet 2011, ce jeune père de famille belge a été abattu en pleine nuit sur une aire d'autoroute près de Nancy.
13:03Un acte délibéré gratuit.
13:05Oui, les enquêteurs français et belges s'interrogent sur le mobile.
13:10Mardi 19 juillet 2011, fin de matinée.
13:13Une dizaine d'heures après le crime.
13:15Jean-Dann et Dylan Baligan, 7 et 5 ans et demi, sont questionnés par les gendarmes.
13:21Ils somnolaient tranquillement à l'arrière du véhicule de leur père quand celui-ci a été abattu.
13:26Les deux frères, entendus ensemble, n'ont pas perçu de détonation.
13:30L'un d'eux se souvient avoir entendu tout de même un cri, mais il est incapable de dire s'il s'agissait de la voix de son père.
13:38Les enfants expliquent qu'ils se sont arrêtés trois fois en route à une station-service, puis sur une aire, et enfin à Malvaux.
13:46Juste avant cette dernière halte, Dylan raconte que son père a reçu un message sur son portable.
13:54Il ignore qui chercher à le joindre.
13:57Les experts en téléphonie ne vont jamais parvenir à retrouver une trace de ce mystérieux SMS adressé à Xavier Baligan peu de temps avant sa mort.
14:0624 routiers, 6 nationalités différentes, dormaient sur l'air de Malvaux quand le drame s'est produit, tous retenus sur place, puis interrogés avec des interprètes.
14:19Seuls 4 d'entre eux ont entendu des détonations, mais personne n'est sorti de sa cabine.
14:24Ils n'avaient qu'une hâte, c'était reprendre la route, personne ne voulait s'attirer d'ennui, va commenter un enquêteur.
14:30Le camionneur Jean-Noël Forest s'est tout de même levé de sa couchette pour regarder dans ses rétroviseurs, mais il n'a vu personne.
14:38Seule la voiture de Xavier Baligan était là. Le calme est revenu, le routier s'est rendormi.
14:45Samedi 20 août 2011, le domicile de Xavier Baligan à Pont-à-Sel est perquisitionné.
14:51Rien de suspect dans la maison, un ordinateur portable est saisi.
14:54Les enquêteurs s'intéressent à sa vie privée, à son entourage.
14:57La victime était séparée depuis deux ans de son épouse, Miraëlla Jacobeus, 28 ans.
15:04Le couple continuait néanmoins à entretenir de bonnes relations.
15:08Ils étaient restés en excellents termes.
15:10Comme Xavier travaillait le week-end, ils avaient trouvé un arrangement pour les enfants.
15:15La maman les avait du jeudi au lundi, lui du lundi au jeudi, confirme Jean-Luc Baligan, le père de la victime, dans le journal Le Soir.
15:24Les gendarmes apprennent que Miraëlla avait le projet de se remettre en couple avec Xavier.
15:30Elle regrettait cette séparation.
15:33Elle en avait informé son nouveau compagnon, José Oliveira, un concessionnaire de voitures à Nivelles.
15:39Les enquêteurs belges et français s'intéressent à ce garagiste qui a la réputation d'être impulsif.
15:45Aurait-il mal vécu la décision de Miraëlla de le quitter ?
15:50José Oliveira était loin de l'ère de Malvaux quand le crime a eu lieu, mais aurait-il pu commanditer l'exécution en embauchant des hommes de main ?
15:58Le garagiste est entendu.
16:00On l'interroge sur le journal d'appel de son téléphone, celui de la nuit fatale, car il est effacé.
16:06Oliveira répond qu'il s'agit d'une habitude.
16:09Il montre son irritation.
16:11Le garagiste assure qu'il n'était pas jaloux.
16:13Il avait plutôt de bons rapports avec la victime.
16:15« Je ne suis pas l'assassin de Xavier Baligan », assure José Oliveira.
16:21Mardi 14 février 2012, sept mois après la mort de Xavier Baligan,
16:25Miraëlla Jacobeus est entendue par le juge de Nancy, Vincent Legault.
16:30Entrée à 14h, l'ex-épouse quitte à 18h la cité judiciaire.
16:35Longuement interrogée par le magistrat au point, dira-t-elle, d'avoir eu le sentiment d'être suspectée comme si on était des malfrats, dira-t-elle.
16:43Les enquêteurs sont intrigués par le fait que Xavier Baligan a au dernier moment retardé sa date de retour en Belgique.
16:51Il devait retrouver plus rapidement l'ex-épouse.
16:54« Xavier était toute ma vie un vrai père pour ses enfants, on s'arrangeait sur tout.
16:59Selon moi, il était ce soir-là au mauvais moment, au mauvais endroit », dit l'ex-épouse.
17:04Son avocat, maître Christian Dahlne, est confiant.
17:08« Le juge ouvre et ferme certaines portes. Il est hors de question d'incriminer ma cliente.
17:13Je n'ai pas l'impression que l'enquête stagne », déclare-t-il dans l'Est républicain.
17:21Des proches qui sont dans l'œil des enquêteurs, une piste qui peut être évidemment intéressante,
17:25de longues auditions, mais qui ne débouchent a priori sur aucune mise en scène.
17:29Je dis a priori parce que cette enquête, elle continue, évidemment, à ce moment-là, rien n'est fermé.
17:33Mais il faut dire qu'on l'a déjà dit, dans la première partie de l'heure du crime,
17:37ce meurtre, il échappe à tous les critères connus.
17:41C'est une tuerie, celle de Chevaline, qui va l'éclairer sous un autre angle.
17:44Mais cette tuerie de Chevaline et ses rapports avec cette enquête, on va le voir dans le prochain chapitre.
17:50Jean Arcar, vous êtes avec nous dans cette heure du crime, journaliste au quotidien Le Progrès,
17:53au magazine Marianne.
17:55Vous avez publié une longue enquête sur cette affaire sur le site de Marianne,
17:59l'affaire Xavier Baligan, l'énigme d'une pause cigarette mortelle.
18:02Jean Arcar, alors, il y a tout de suite, les enquêteurs,
18:07ils s'intéressent beaucoup aux proches, évidemment, de la victime,
18:10parce qu'on ne trouve tellement rien dans la vie de cet homme
18:13que fatalement, on se dit, il y a peut-être quelque chose qui nous a échappé.
18:17Et là, notamment l'ex-épouse et son nouveau compagnon, le garagiste José Oliveira,
18:24eux, ils vont être vraiment approchés de près, même soupçonnés.
18:26Eux, ils vont être longuement interrogés, oui, car les enquêteurs estiment que, peut-être,
18:33la mort de Xavier Baligan pourrait avoir un lien avec cette rupture amoureuse.
18:37Mais c'est quand même une rupture qui est survenue il y a déjà plusieurs années.
18:40Ils ont divorcé, ils sont toujours en très bon terme,
18:43notamment sur ce qui est de la garde des enfants.
18:44Au point que Miraëlla veut retrouver Xavier.
18:46Et ce qui se passe, c'est que Miraëlla, aussi,
18:49elle ne s'entend plus très bien avec son nouveau compagnon.
18:52Et donc, elle est dans l'idée de le quitter.
18:54Ils sont quand même en instance de séparation avec ce nouveau concubin.
18:58Et elle a dans l'idée de retourner habiter avec Xavier.
19:00C'est quand même ce qu'elle dit.
19:02Et voilà, c'était ce qui était en projet.
19:04Donc, ils se sont quand même aussi intéressés, forcément, à José Oliveira.
19:07Lui, dont sa concubine, est sur le point de le quitter.
19:11Est-ce qu'il aurait pu, par jalousie, essayer d'éliminer Xavier Baligan ?
19:15Mais après, il n'y avait quand même aucun élément n'a pu être retenu.
19:18Bien sûr.
19:19Et puis, effectivement, José Oliveira, il s'est expliqué longuement.
19:22Il n'a pas essayé de fuir.
19:24Il y avait un aspect qui était un peu suspicieux.
19:27C'est que José Oliveira, il avait supprimé tout son journal d'appel sur son téléphone.
19:31Ça, ça a étonné les enquêteurs.
19:31Ça, ça a beaucoup étonné les enquêteurs.
19:32Ce n'est pas très commun.
19:33C'est assez rare de supprimer son journal d'appel.
19:35Et ils ont pensé qu'il avait pu, peut-être, commanditer le meurtre à distance.
19:39Après, c'était très compliqué de savoir que Xavier Baligan arriverait sur cette aire d'autoroute à telle heure.
19:45À cet endroit-là, c'était très, très compliqué.
19:47Alors, il aurait fallu que quelqu'un le suive sur l'autoroute.
19:49Ou le suivre, ou peut-être l'appeler au téléphone avant.
19:51Et là, Marion Garnier, vous allez nous aider, peut-être.
19:55Parce qu'effectivement, vous êtes journaliste et réalisatrice.
19:58Vous avez été rédactrice en chef d'un non-élucidé qui est consacré au meurtre de Xavier Baligan.
20:04Marion Garnier, d'après un des garçons, des tout petits garçons,
20:08il dit, mon papa, il a reçu un SMS juste avant de s'arrêter sur cette aire.
20:12On n'a jamais su qui aurait envoyé un SMS à cet homme.
20:17Alors, c'est vrai que les deux petits garçons qui sont, en fait, sortis de la voiture par les gendarmes
20:23sont tout de suite accompagnés et entendus sans voir leur mère
20:26pour qu'on puisse recueillir leur parole sans qu'elle soit polluée par d'autres phrases.
20:30Mais ils ont quand même des déclarations qui sont assez obscures, les deux petits garçons.
20:34Mais ils sont tout jeunes ?
20:35Ils sont tout petits.
20:38Leur père n'est pas là.
20:40Leur père a disparu.
20:42Ils se mélangent parce qu'il s'est arrêté trois fois.
20:45Xavier Baligan, déjà, il est avec deux petits, donc il s'est arrêté dans une station service.
20:49Il s'est arrêté à acheter des choses.
20:50Ils ne savent plus trop quand ils ont entendu les choses.
20:52C'est vrai qu'il y en a un qui dit, papa a reçu un message.
20:55Et on lui dit, mais est-ce que tu sais qui ?
20:57Il dit non.
20:58Mais il n'a pas demandé à son père.
21:02Est-ce que c'est vraiment le bruit du message qu'il a entendu,
21:04sachant qu'ils écoutaient aussi des DVD dans la voiture ?
21:07C'est assez obscur, cette histoire.
21:08C'est vrai que, forcément, ça a été fouillé, que le téléphone a été expertisé.
21:12On ne retrouve rien, c'est ça ?
21:13On ne retrouve rien.
21:14Mais c'est vrai que c'est une piste que les enquêteurs ont fouillée
21:18et continuent même de se dire, il faudrait peut-être réanalyser le téléphone.
21:22Mais je ne sais pas dans quelle mesure on peut croire tout ce que disent ces petits garçons.
21:27C'est compliqué, vous avez tout à fait raison, à cet âge-là, Marion Gardier, on ne sait pas très bien.
21:31C'est comme les cris de Hidi, il a entendu crier son père, on ne sait pas si c'était avant, après.
21:36Ils ont entendu les cris, mais ils n'ont pas entendu de détonation.
21:39On sait que c'est un fusil qui fait énormément de bruit.
21:42Tout à fait.
21:42Donc, ils auraient dû entendre les détonations ?
21:45Un mot là-dessus, Jean Arca, parce que ça, c'est étonnant aussi.
21:48Il y a plus d'une dizaine de camionneurs sur ce parking, ils vont tous être interrogés, six nationalités différentes.
21:55Alors, il n'y en a que quatre qui ont entendu des détonations, mais personne n'a bougé.
21:59Alors ça, c'est quand même un truc très étonnant.
22:01Pour remettre un peu le cas de spatio-temporel, c'est une ère d'autoroute qui est très sinistre, où il n'y a aucun commerce.
22:06Ce qui est assez rare, il n'y a aucun commerce sur cette ère d'autoroute.
22:08Donc, il n'y a pas de station-service, il n'y a pas de magasin.
22:10C'est une ère de repos.
22:11C'est une ère de repos et il y a des toilettes.
22:13Donc, c'est vrai qu'à cette heure-là, la plupart des camionneurs, ils dorment.
22:17Voilà, c'est ça, le moteur encore tiède, on arrête son camion, on s'endort.
22:20Xavier Baligan, il est garé après les toilettes.
22:23Il gare sa voiture après les toilettes et ensuite, il revient sur ses pas pour aller aux toilettes.
22:26Donc, quand il passe en voiture, il passe devant les toilettes.
22:29Donc, s'il y a quelqu'un qui était là ou s'il y avait quelque chose qui avait l'air suspect,
22:33il ne serait peut-être pas revenu à pied jusqu'à ses toilettes.
22:36Ah oui, bien sûr.
22:36Donc, ça aussi, on peut l'imaginer.
22:38Et c'est vrai qu'il y a surtout Jean-Noël Forest qui, lui, a été réveillé par les coups de feu.
22:42Le camionneur.
22:43Mais lui, il était garé côté où il y avait la voiture de Xavier Baligan.
22:46Donc, il ne pouvait pas voir la scène de crime, il pouvait uniquement voir la voiture.
22:48Donc, il a regardé dans son rétro, il a vu la voiture de Xavier Baligan.
22:51Il n'a pas vraiment vu les enfants dedans.
22:52Et lui, il n'a pas bougé.
22:55Un an plus tard, une tuerie va fortement attirer l'attention.
22:59Xavier Baligan pose mortelle sur l'A31.
23:02Je ne crois pas à la piste du rôdeur ou du cinglet.
23:05L'enquête de l'heure du crime est si le tireur de l'air de repos
23:07était le même que celui qui a abattu quatre personnes dans la montagne de Chevaline.
23:12À suivre, dans un court instant sur RTL.
23:18C'est l'heure du crime sur RTL.
23:21L'heure du crime, présenté par Jean-Alphonse Richard sur RTL.
23:25Je suis tout à fait effondré.
23:28Effondré mon épouse, mes enfants, tout le monde est effondré.
23:30On se pose la question, pourquoi ?
23:32Pourquoi lui ?
23:33Qu'est-ce qui s'est passé ?
23:34On n'en sait rien.
23:35On ne sait pas.
23:36Est-ce qu'il était là au mauvais moment, au mauvais endroit ?
23:40On n'en saura pas.
23:41On n'en saura peut-être jamais.
23:42Retour aujourd'hui dans l'heure du crime sur le meurtre de Xavier Baligan,
23:46un jeune père de famille belge abattu en juillet 2011
23:49sur une aire de l'autoroute A31, non loin de Nancy.
23:54Aucune piste.
23:54Un tueur non identifié.
23:57Un peu plus d'un an plus tard.
23:58Une tuerie en Savoie.
23:59va ouvrir une autre piste.
24:02Mercredi 5 septembre 2012,
24:0414 mois après la mort inexpliquée de Xavier Baligan en Meurthe-et-Moselle,
24:09un quadruple homicide à 500 km de là s'invite dans l'affaire.
24:14Trois membres d'une famille de touristes anglais,
24:17un cyclotouriste savoyard abattu sur un parking de montagne
24:21sur le territoire de la commune de Chevaline.
24:24Le mode opératoire intéresse les gendarmes.
24:26Il note des similitudes avec le meurtre du père de famille belge.
24:31Dans les deux cas, le tireur est apparu sans prévenir,
24:34sans laisser de traces.
24:35Il a agi de façon mécanique, déterminée.
24:38Il s'est avancé en faisant feu sur des victimes surprises.
24:42Il a montré un sang-froid extrême.
24:44Il s'est fondu dans le décor pour disparaître.
24:47Dans les deux cas encore, le tireur utilise des armes de collection,
24:51longtemps en dotation dans les rangs de l'armée suisse.
24:54A Chevaline, c'est un pistolet semi-automatique de calibre 7,65,
24:59un antique Luger P-06 qui a été utilisé sur l'ère de Malvaux.
25:04C'est un fusil Schmitt Rubin K-31 produit dans les mêmes années
25:08qui avaient été choisis.
25:10Thomas Pison, procureur de Nancy,
25:13confirme que la tuerie de Chevaline intéresse les enquêteurs de l'affaire Baligan.
25:18Ce sont deux crimes particuliers, inexpliqués.
25:20Il y a eu un recoupement qui s'est focalisé sur le mode opératoire.
25:24C'est un rapprochement classique.
25:26Le procureur précise que pour l'instant,
25:28il n'a pas été établi de lien entre les deux armes utilisées.
25:332017, un ADN inconnu est détecté sur le tableau de bord de la voiture de Xavier Baligan.
25:38Cette empreinte fait l'objet de multiples comparaisons,
25:40lesquelles restent vaines.
25:42Trois ans plus tard, un nouvel avis d'expertise s'avère lui aussi négatif.
25:46Maître Christian Dahl, avocat de la famille,
25:49réclame toutefois de nouvelles expertises en utilisant les toutes dernières techniques.
25:54Après dix ans d'enquête, l'avocat privilégie l'hypothèse d'un guet-apens.
25:58Je ne crois pas à la piste d'un rôdeur ou d'un cinglé,
26:02déclare l'avocat dans Aujourd'hui en France.
26:05Et je vais poser à peu près la même question à nos deux invités d'aujourd'hui.
26:11Je commence par Marion Garnier, journaliste et réalisatrice,
26:13rédactrice en chef de l'émission Donné Lucidé,
26:16dont un épisode est consacré au meurtre de Xavier Baligan.
26:19Évidemment, lorsque se produit la tuerie de Chevaline,
26:22on est là un an après la mort de Xavier Baligan.
26:25On s'interroge, parce que c'est très troublant quand même,
26:27toutes ces similitudes, en tout cas ces coïncidences.
26:29C'est vrai qu'il y a plusieurs similitudes.
26:32Les victimes sont des touristes étrangers.
26:35Elles ont été tuées par des armes de collection,
26:39des armes anciennes, de guerre.
26:41Souvent, à chaque fois, avec un premier tir et un dernier,
26:45un tir plus proche, vraiment quasi à bout portant dans la tête.
26:49Et puis, à chaque fois, il y a des enfants qui sont présents.
26:52Chevaline, il y a une petite fille qui a été blessée,
26:54mais qui n'a pas été tuée.
26:57Et puis une petite qui était frappée dans l'épaule à coups de crosse,
27:01et une petite qui est restée dans la voiture.
27:03Et puis il y a les deux fils de Xavier Baligan.
27:06Ces similitudes-là, elles posent des questions,
27:10mais est-ce qu'elles font sens ? Je ne sais pas.
27:12Parce que d'abord, les enfants, est-ce que le tueur a vu les enfants de Xavier Baligan ?
27:16Rien n'est sûr, la voiture est garée dans la nuit,
27:18les deux petits garçons, ils sont endormis.
27:19A priori, il n'a pas touché la voiture.
27:21A priori, il n'a pas touché la voiture.
27:22Certains disaient, c'est peut-être le même tueur qui s'est entraîné sur Xavier Baligan,
27:29et qui ensuite a réitéré avec Chevaline dans quelque chose.
27:32C'est peut-être aussi deux hommes totalement différents,
27:35avec des profils un peu similaires,
27:37des espèces d'actes fous, où on tue des victimes qu'on ne connaît pas.
27:41Un acte fou, ça ne veut pas dire que la personne est folle,
27:43ça veut dire que c'est l'acte qui fout,
27:45donc il ne faut pas chercher parmi des personnes...
27:48Mais des traqués, bien sûr.
27:49Non, c'est peut-être effectivement des gens qui ont décidé,
27:53entre guillemets, un jour, de faire un carton
27:55sur des gens qu'ils ne connaissent pas,
27:56pour le plaisir de tirer avec les armes qu'ils aiment.
28:01Ou peut-être c'est le même, on ne sait pas,
28:03mais en tous les cas, ce n'est pas certain.
28:05Effectivement, c'est le gros point d'interrogation dans cette affaire,
28:07à savoir quelle est la personnalité de ce tueur,
28:11qui a l'air d'être un tueur qui se déplace en voiture,
28:14qui ne fait pas de bruit,
28:15qui disparaît dans la nature aussitôt son acte commis.
28:18Jean Arca, journaliste au Progrès et au magazine Marianne,
28:22auteur d'une grande enquête dans Marianne sur cette affaire.
28:25Alors, il y a l'avocat, qui est à l'époque l'avocat de la famille,
28:28de Xavier Baligan,
28:31qui va dire, dix ans après, on est dix ans après,
28:34c'est pas un rôdeur qui a fait le coup,
28:36c'est pas un cinglet,
28:37donc si c'est pas un rôdeur et c'est pas un cinglet,
28:39c'est qu'on visait Xavier Baligan.
28:42C'est ce que croit l'avocat, à ce moment-là ?
28:44Oui, alors l'avocat, c'est vrai qu'il est dans son rôle aussi,
28:46il ne veut pas que l'enquête s'arrête,
28:47il veut que les investigations se poursuivent.
28:49Il y a plus de chances d'élucider une enquête
28:51lorsque c'est un crime prémédité
28:53pour éliminer une personne ciblée
28:55que lorsque l'auteur et la victime n'ont absolument aucun lien.
28:59Donc voilà, lui, c'est vrai qu'il était plutôt dans cette optique
29:02de penser que Xavier Baligan avait été visé,
29:05avait peut-être reçu un message pour lui donner un rendez-vous
29:07et qu'après, la personne était là pour l'éliminer.
29:11Le message, malheureusement, c'est vrai que son fils avait dit
29:13que le téléphone avait sonné, peut-être qu'il y avait eu un message,
29:16mais on n'a jamais pu l'établir formellement.
29:19On n'a jamais réussi à redémarrer le téléphone pour faire des fouilles.
29:22Et donc voilà, aujourd'hui, on est cinq ans après,
29:25il n'y a toujours pas eu d'avancée dans cette affaire-là.
29:26Est-ce que Xavier Baligan était vraiment ciblé ?
29:30Moi, j'ai un peu du mal à penser.
29:31Je pense plutôt qu'il a fait une mauvaise rencontre
29:32parce qu'on est dans un endroit qui est tellement sordi,
29:35tellement lugubre, où Xavier Baligan,
29:37c'était impossible de savoir qu'il s'arrêterait là.
29:40Et après, il y a aussi cet aspect des cigarettes
29:42que Xavier Baligan a fumé.
29:44On va en parler.
29:45Évidemment, parce que ces cigarettes,
29:46elles ont une grande importance,
29:47mais ça, on va en parler, vous allez voir,
29:48on garde le suspense,
29:49parce qu'effectivement, les cigarettes,
29:51c'est les mégots.
29:52C'est extrêmement intéressant.
29:55Marion Garnier, il y a toujours quelque chose
29:57qui cloche dans cette affaire.
29:58De toute façon, moi, j'en reviens toujours.
29:59Dans l'affaire Chevaline, on piste,
30:02et encore aujourd'hui, les enquêteurs pistent l'arme,
30:05le fameux Luger P06 qui avait été employé.
30:09Là, effectivement, on a pisté aussi ce fusil,
30:12sauf que ce fusil, il est très répandu, c'est ça ?
30:15En fait, c'est un fusil.
30:16Alors, en France, c'est assez difficile de l'obtenir,
30:20parce qu'il y a des autorisations préfectorales très strictes.
30:22En Belgique et en Suisse, il y a des bourses aux armes
30:24où on peut acheter des armes de collection plus facilement.
30:28C'est une arme qui est utilisée par les gens qui aiment tirer,
30:30qui font du tir de loisir.
30:32Mais ce n'est pas une arme rare.
30:34Donc, en fait, c'est très compliqué.
30:36Ce n'est pas une arme rare.
30:37Bien sûr.
30:38Est-ce que c'est par cette arme qu'on retrouvera,
30:40faudrait que le tueur l'utilise à nouveau sur un autre crime ?
30:45Et là, on pourrait faire le lien,
30:47puisqu'il y aurait des expertises qui seraient faites.
30:48Mais c'est compliqué de penser qu'on va résoudre cette affaire par l'arme.
30:53En plus, j'en disais qu'on pense que c'est ce fusil de chasse K-31,
30:57mais ce n'est pas une certitude non plus à 100%.
30:59On est à 99% à peu près, avec un peu de chance.
31:03C'est un collectionneur, donc les collectionneurs jettent rarement leurs armes
31:06ou les détruisent encore peu parce qu'ils y tiennent beaucoup.
31:09Donc ça, ça peut être une piste aussi.
31:11Près de 15 ans après le meurtre, quelques mégots attirent l'attention.
31:15Xavier Baligan pose mortel sur l'A31.
31:17Il a fumé plusieurs cigarettes.
31:19A-t-il engagé la conversation avec quelqu'un ?
31:21L'enquête de l'heure du crime.
31:22On se retrouve dans un instant sur RTL.
31:25Jean-Alphonse Richard sur RTL.
31:28L'heure du crime jusqu'à 15h.
31:30L'heure du crime, présentée par Jean-Alphonse Richard sur RTL.
31:35Au programme aujourd'hui de l'heure du crime,
31:37le meurtre de Xavier Baligan à l'été 2011.
31:39Ce père de famille belge est retrouvé exécuté de 5 balles
31:43sur une aire d'autoroute près de Nancy.
31:45Plusieurs pistes explorées sans succès.
31:48Près de 15 ans plus tard, des mégots livrent un autre scénario.
31:51possible.
31:54Dimanche 27 avril 2025, l'hebdomadaire Marianne révèle le résultat
31:59de nouvelles expertises ADN dans le dossier Xavier Baligan.
32:02A l'époque, plusieurs mégots avaient été ramassés par les enquêteurs
32:06sur la scène de crime.
32:07La plupart devant le local des toilettes des femmes,
32:09là où le Belge a été abattu.
32:12Un autre, à peine fumé, avait été retrouvé dans le bosquet voisin.
32:169 mégots au total expertisés.
32:18Il s'avère, après de nombreuses vérifications,
32:21que l'ADN de Xavier Baligan est présent sur 4 cigarettes entamées.
32:27Cela signifie que la victime a sans doute passé plus de temps
32:31qu'on croyait devant le local toilette.
32:33constat d'autant plus troublant que Baligan, qui n'était pas un fumeur régulier,
32:38n'avait pas de paquet de cigarettes sur lui.
32:41Autre détail, la victime ne s'est pas dirigée vers les toilettes
32:44pour assouvir un besoin naturel.
32:46L'autopsie montre que sa vessie était pleine quand il est mort.
32:49Xavier Baligan, a-t-il discuté cette nuit-là avec un inconnu ?
32:54Avaient-ils rendez-vous avec cette personne ?
32:56Ou a-t-il assisté par hasard à un quelconque trafic ?
32:59On a envisagé un moment la possibilité d'un échange de drogue sur le parking,
33:03avait indiqué l'avocat de la famille à la RTBF,
33:07tout en précisant que les policiers ne croyaient pas à cette hypothèse,
33:11ne serait-ce qu'au regard de l'arme utilisée.
33:14Les gendarmes de la section de recherche de Nancy,
33:17toujours saisis du dossier,
33:19bénéficient depuis cinq ans de l'appui du service central
33:22de renseignement criminel de la gendarmerie,
33:25des spécialistes des cold case.
33:26Ces experts s'étaient déplacés en Meurthe-et-Moselle
33:29en octobre 2019 sur le lieu du crime.
33:32Il s'agissait alors d'apporter un œil nouveau
33:36sur la façon dont a pu se dérouler l'exécution.
33:39Quatre cigarettes entamées, retrouvées sur le sol
33:45devant les toilettes pour dames.
33:48Et ces quatre cigarettes, elles portent l'ADN de Xavier Baligan.
33:52Jean Arca, vous êtes avec nous dans cette Heure du Crime,
33:54journaliste au quotidien Le Progrès et au magazine Marianne.
33:57Et c'est dans Marianne que vous avez fait ces révélations
33:59dans un article qu'on retrouve encore sur Internet
34:01à faire Xavier Baligan, l'énigme d'une pause cigarette mortelle
34:04sur l'air d'autoroute.
34:06Alors évidemment, si Xavier Baligan a bel et bien fumé
34:10en tout cas en partie ses cigarettes,
34:13ce qui semble être le cas, quatre cigarettes,
34:16ça met un peu de temps.
34:17Et puis ça veut dire qu'il s'est attardé,
34:18qu'il avait peut-être des choses à faire,
34:20qu'il a peut-être discuté,
34:22ou peut-être regardé le paysage.
34:24En tout cas, il n'a pas fait aller-retour
34:25entre la voiture et l'air de toilette.
34:29C'est vrai que ces enfants avaient beaucoup de mal
34:31à estimer combien de temps était parti leur père
34:33avant que la police n'arrive.
34:34Mais ce qui est avéré aussi,
34:36c'est que Xavier Baligan,
34:37on ne lui a pas volé ni son portefeuille,
34:39ni son téléphone portable.
34:41Par contre, on n'a pas retrouvé
34:42de paquet de cigarettes, ni de briquet.
34:44Mais il y a quatre mégots
34:45où il y a son ADN dessus.
34:47Donc ça veut dire qu'il a fumé plusieurs cigarettes.
34:49Peut-être qu'il en a offert aussi également à quelqu'un.
34:52Donc là, c'est quand même la preuve
34:55qu'il y a eu au moins le fait
34:57qu'il se soit attardé là.
34:59Et peut-être vraisemblablement
35:00qu'il a parlé à quelqu'un.
35:01Même si ça, on ne peut pas en être formellement certain.
35:04Mais fumer quatre cigarettes tout seul,
35:06c'est quand même un peu étrange.
35:07Après, c'est possible.
35:08Si c'est un fumeur compulsif,
35:09sa femme dira quand même
35:10qu'il ne fumait pas devant les enfants.
35:11Donc il a pu aussi s'éloigner
35:13de la voiture,
35:15aller à vingtaine de mètres vers le local,
35:18des toilettes,
35:19le local des sanitaires,
35:20pour que ses enfants ne le voient pas
35:21en train de fumer.
35:22Après, là, il y a un mystère.
35:24Est-ce qu'il a parlé avec quelqu'un ?
35:25Est-ce qu'il a pu être abordé par quelqu'un
35:26qui lui a demandé du feu ?
35:28Que la conversation s'est envenimée ?
35:30Ça, c'est aussi une possibilité.
35:32En tout cas, ce qui est sûr,
35:33c'est qu'il n'est pas juste allé aux toilettes
35:34et revenu dans la minute qui suivait.
35:37Aussi, il est retrouvé mort
35:37devant la porte des toilettes pour femmes.
35:40Marion Garnier,
35:41vous êtes avec nous,
35:42journaliste et réalisatrice,
35:43et vous avez été rédactrice en chef
35:46d'un épisode de Non élucidé
35:48qui est consacré au meurtre
35:49de Xavier Baligan.
35:51Évidemment, ça change beaucoup de choses,
35:52cette histoire de mégots,
35:54parce qu'on se pose des questions,
35:55effectivement.
35:57Et ça veut dire que
35:58s'il a fumé quatre cigarettes,
36:00peut-être en compagnie de quelqu'un,
36:01on ne sait pas,
36:02c'est qu'il n'était pas forcément très inquiet.
36:04En fait,
36:05peu de choses filtrent.
36:07On sait qu'il y a ces ADN
36:09qui sont sur les mégots.
36:11Est-ce que c'est un ADN
36:12qui a été extrait à partir de la salive ?
36:13On n'en sait rien.
36:14Est-ce qu'il y a eu des projections ?
36:15En fait, tout ça, on ne sait pas.
36:16Les mégots,
36:17ils ne sont pas retrouvés groupés.
36:19Ils sont éparpillés un petit peu.
36:20Donc, on ne sait pas trop.
36:22En revanche,
36:23c'est intéressant,
36:24et peut-être,
36:24mais là, on est un peu dans le roman,
36:26enfin, pas dans le roman,
36:27mais dans la déduction.
36:27Oui, mais cette histoire est en roman.
36:29Ça ne serait pas le tueur.
36:30Ce n'est pas le tueur
36:31qui a fumé avec lui.
36:32Puisque le tueur,
36:33on sait qu'il a commencé à tirer
36:3415 mètres avant,
36:35peu devant le grillage anti-gibier.
36:39Donc, ce n'est pas le tueur
36:40qui a fumé avec lui.
36:41Mais c'est peut-être un témoin.
36:42C'est peut-être un témoin
36:43qui est parti,
36:44qui a eu peur.
36:44C'est peut-être un routier.
36:45C'est peut-être un témoin.
36:48Effectivement,
36:48il y a cette possibilité.
36:50Je n'y avais pas pensé.
36:51En tout cas,
36:51ça rebat les cartes.
36:53En tout cas,
36:54on se dit
36:55qu'il a peut-être croisé
36:56quelqu'un
36:56sur cette aire d'autoroute.
36:57C'est ça que ça veut dire.
36:58Il a peut-être croisé quelqu'un.
37:00Ce n'est pas le tueur
37:00qui lui a tiré dessus,
37:01ça c'est sûr,
37:02parce qu'il n'aurait pas fumé
37:03des cigarettes avec lui
37:04pour après
37:05aller chercher son grand fusil
37:07à 15 mètres de là
37:08pour lui tirer dessus
37:09à distance.
37:10Et après,
37:11s'il n'est pas allé aux toilettes,
37:12parce que la vessie est pleine,
37:13il n'est pas allé aux toilettes,
37:14il est devant les toilettes
37:15des femmes,
37:16c'est bien qu'il a fait
37:17quelque chose.
37:19Donc,
37:19c'est vrai qu'avoir fumé
37:20des cigarettes
37:21et avoir passé du temps là,
37:22ça semble être
37:22un peu le plus probable.
37:24Parce que s'il n'a ni fumé
37:25ni être allé aux toilettes,
37:27alors est-ce qu'il n'a plus
37:27passé un coup de téléphone ?
37:28Oui, sinon, voilà.
37:30Fumé, oui,
37:30puisque ce que tu disais,
37:32il fumait
37:32en dehors du regard
37:33de ses enfants.
37:34Oui, c'est ça.
37:35Donc ça,
37:35c'est tout à fait possible.
37:36Jean Arca,
37:37et je vous pose la question
37:38à tous les deux,
37:38il y aurait également
37:39à Marion Garnier,
37:40est-ce que cette ère
37:41d'autoroute,
37:42des Malvaux,
37:43elle est mal famée,
37:45mal fréquentée ?
37:47Est-ce qu'elle est connue,
37:47par exemple,
37:48pour des histoires
37:48de prostitution ?
37:49C'est possible,
37:50ça peut arriver
37:50sur des aires de service.
37:51Alors,
37:52il n'y a pas eu
37:53de cas vraiment avérés,
37:54avérés par les enquêteurs
37:56de la section de recherche
37:57de Nancy.
37:58Mais après,
37:58il y avait quand même
37:59des caméras de surveillance.
38:00Donc,
38:00c'est vrai que ça pouvait
38:01dissuader de mettre en place
38:03un vrai réseau de prostitution,
38:04un vrai trafic régulier dessus.
38:05Après,
38:06c'est une ère
38:06qui était quand même
38:07partiellement dans le noir.
38:10Donc,
38:11ça facilite quand même
38:12les trafics.
38:13Il peut aussi y avoir
38:13la possibilité
38:14de siphonner de l'essence.
38:15On sait que,
38:16voilà,
38:16quand les routiers
38:17sont endormis,
38:17il y a beaucoup de camions,
38:18ça fait beaucoup,
38:19beaucoup de litres d'essence.
38:20Il y a toujours
38:21cette tentation-là.
38:22Et après,
38:23oui,
38:23qu'il y ait eu parfois
38:23peut-être des personnes
38:24qui s'adonnent à la prostitution,
38:25ce n'est pas totalement
38:26inenvisageable.
38:27C'est des zones à risque.
38:28Marion Garnier.
38:29C'est des zones à risque,
38:30ces aires d'autoroutes
38:31parce qu'elles sont sombres,
38:33parce qu'il y a peu de passages.
38:35Mais,
38:36ce ne sont pas
38:36des zones criminogènes.
38:38Ce n'était pas
38:38un espace
38:39connu
38:40pour être le lieu
38:41de trafic important.
38:43Mais,
38:43c'est forcément
38:44une zone à risque.
38:44On a plus de chances
38:45de se faire agresser
38:46sur ce style d'air d'autoroute
38:47que sur la station-service
38:49où il y a toujours
38:50du personnel
38:50et des gens
38:51qui passent
38:52et qui sortent.
38:52Il y avait surtout
38:53ce chemin aussi
38:54par lequel on pouvait accéder.
38:55Ce chemin facile d'accès.
38:57Voilà,
38:57évidemment,
38:57c'est une impossibilité
38:58de fuir par là.
39:00Presque 14 ans
39:01après les faits,
39:02les investigations
39:03semblent être enlisées.
39:06Xavier Baligan
39:06pose mortel
39:07sur l'A31.
39:08Il voulait trouver
39:09à tout prix.
39:10J'ai vu ces gens
39:11véritablement mourir
39:12de chagrin.
39:13L'enquête de l'heure du crime,
39:14je vous retrouve
39:15tout de suite
39:15sur RTL.
39:16L'heure du crime,
39:18présentée par
39:18Jean-Alphonse Richard
39:19sur RTL.
39:21Dans l'heure du crime,
39:22aujourd'hui,
39:22l'affaire Xavier Baligan,
39:23ce Belge,
39:2429 ans,
39:25père de deux enfants
39:26totalement inconnus
39:27de la justice,
39:28a été abattu
39:28sur une aire d'autoroute
39:29près de Nancy
39:30en juillet 2011.
39:32Affaire pour le moment
39:33non résolue.
39:34Des témoins ont disparu.
39:35La scène de crime
39:36s'est effacée.
39:38Le père de Xavier Baligan
39:39est mort en 2016.
39:41Son épouse,
39:42Katia,
39:42s'est éteinte
39:43trois ans plus tard.
39:44Tous deux
39:44voulaient connaître
39:45la vérité.
39:47Comprendre
39:47ce qui s'est passé
39:48était leur obsession,
39:49indiquait leur avocat
39:50de l'époque,
39:51maître Christian Dahl,
39:52n'en précisant.
39:53Ils voulaient trouver
39:54à tout prix
39:55qui avaient pu faire cela,
39:56à la fois pour eux,
39:57pour leurs petits-enfants,
39:58pour toute la famille.
40:00J'ai vu ces gens
40:01véritablement mourir
40:03de chagrin.
40:04La scène de crime
40:05de l'affaire Baligan
40:06n'existe plus
40:08en tant que telle.
40:09L'ère de Malvaux
40:10a été totalement rénovée
40:11il y a quelques années.
40:13Le local des sanitaires
40:14devant lequel
40:15Xavier Baligan
40:16avait été exécuté
40:17avait été alors
40:19reconstruit.
40:20Je pense que
40:22toute personne
40:23étant dans notre cas
40:24voudrait la même chose
40:25que nous.
40:26C'est de connaître
40:27la vérité.
40:28Ça restera toujours
40:29très difficile
40:30pour nous à accepter.
40:32Tant que cette affaire
40:33n'est pas élucidée,
40:34on ne vivra pas bien.
40:37La voix de
40:37Mia Ella Jacobeus,
40:39ex-épouse
40:40de Xavier Baligan,
40:41c'était dans l'émission
40:42Non élucidée.
40:44Marion Garnier,
40:45vous êtes journaliste
40:45et réalisatrice,
40:46c'est vous qui avez
40:47supervisé la réalisation
40:48de cette émission
40:49non élucidée
40:51consacrée
40:51à la mort
40:52de Xavier Baligan.
40:54L'enquête
40:55depuis,
40:56il y a eu
40:57les mégots
40:57qui ont été retrouvés
40:59avec les questions
40:59que ça pose,
41:00mais chaque fois
41:00qu'on trouve quelque chose
41:01ça pose plus de questions
41:02que ça n'amène
41:03de réponses
41:03pour l'instant.
41:05Chaque fois
41:06ça renourrit
41:08les questions,
41:09ça nourrit à nouveau
41:09mais il y a quand même eu,
41:12il trouve des choses,
41:13il y a eu un touriste
41:14danois,
41:14ils se sont rendus compte
41:15que ce touriste
41:16danois
41:16était dans un camping
41:18à une dizaine de kilomètres
41:20de l'air de Malveaux
41:21au moment de la mort
41:21de Baligan
41:22et n'était pas loin
41:23de Chevaline
41:24au moment de la tuerie
41:24de Chevaline.
41:25Donc voilà,
41:27on entend parler
41:27de choses comme ça,
41:28de pistes,
41:29de collectionneurs
41:30mais pour l'instant,
41:32je n'ai pas l'impression
41:33qu'on soit aux portes
41:34de l'élucidation
41:35ou alors,
41:36je ne crois pas.
41:37Jean Arca,
41:40journaliste au quotidien
41:41Le Progrès
41:42et au magazine Marianne,
41:43vous avez beaucoup
41:44enquêté sur cette affaire
41:45et vous avez sorti
41:46d'ailleurs un papier
41:47sur l'affaire Baligan
41:48qui est sur le site
41:49de Marianne.
41:51Les investigations,
41:52on en est où aujourd'hui ?
41:53On continue,
41:54il y a toujours une cellule
41:55qui enquête sur cette affaire,
41:56le dossier n'est pas fermé ?
41:57Non,
41:57le dossier n'est pas fermé.
41:59Il y a déjà une chance
42:00parce que parfois
42:00les dossiers sont bouclés.
42:02Aujourd'hui,
42:02il y a des rapprochements
42:03entre les deux affaires,
42:04entre la tuerie
42:05de Chevaline
42:06et l'affaire Baligan.
42:07Le problème,
42:07c'est que comme les deux
42:08sont dans l'impasse,
42:10on espère que l'une
42:11va permettre
42:12d'élucider l'autre
42:13mais voilà,
42:14c'est des scènes de crime
42:15en extérieur
42:16où c'est quand même
42:16assez compliqué
42:17de prélever de l'ADN
42:18et ça,
42:18il faut le dire aussi,
42:19quand on est sur des scènes
42:20de crime en plein air,
42:21c'est toujours plus difficile
42:22à élucider
42:22que quand ça se passe
42:23dans des huis clos
42:24où la matière organique
42:26se conserve bien mieux
42:27et donc là,
42:28c'est vrai qu'actuellement,
42:30si Xavier Baligan
42:31est tombé sur un rôdeur
42:32qui a pris la fuite,
42:32ça va être très compliqué.
42:33Il faudrait espérer
42:35toujours un témoignage tardif,
42:36ça peut toujours arriver
42:37ou que la personne récidive
42:38et que là,
42:39on arrive après
42:40à retrouver l'arme,
42:41à faire de la balistique
42:42et qu'il y a une chance.
42:43Il y a toujours un espoir.
42:44Oui,
42:44c'est aussi pour ça
42:45qu'on fait ces émissions
42:45et qu'on en parle.
42:46Bien sûr,
42:46il faut en parler.
42:47Alors,
42:48au sujet des témoignages,
42:49ça aussi c'est troublant
42:49parce que moi,
42:50j'ai été toujours surpris
42:51par tous ces camionneurs
42:52qui ont été entendus.
42:54A priori,
42:55ils sont tous passés
42:56aux questions des enquêteurs
42:58mais est-ce qu'on est allé
43:00assez loin là-dessus
43:02parce qu'ils n'avaient qu'une hâte,
43:03ces hommes,
43:03et tous les enquêteurs le disent,
43:04c'était partir au plus vite,
43:06pas avoir d'ennui,
43:07surtout,
43:07ils n'ont rien vu,
43:07rien entendu.
43:09Marion Garnier.
43:10Ça se comprend aussi,
43:11eux,
43:12ils sont là,
43:12ils font une pause,
43:13ils sont sur leur trajet
43:14pour aller jusqu'à leur livraison,
43:15ils n'ont qu'une envie,
43:16c'est d'arriver
43:17au moment de leur livraison
43:18et de terminer leur mission.
43:22Tous ont eu
43:23des tampons noirs sur les mains
43:24pour s'assurer
43:25qu'ils n'avaient pas de poudre
43:26sur les mains.
43:27Tous les camions,
43:28les remords
43:28qui ont été fouillés,
43:29aucun n'a été mis en cause
43:32ou commençait un petit peu
43:33à interpeller les enquêteurs.
43:35Maintenant,
43:36ce qui est possible,
43:37c'est que certains
43:38avaient des choses à dire
43:39et ont encore des choses à dire.
43:41Ils ont peut-être vu des choses
43:43et ils n'ont pas eu envie de le dire
43:45en se disant
43:45que ça allait compliquer
43:46leur mission à venir,
43:49le déroulement de leur contrat
43:50qu'ils devaient faire.
43:51C'est un peu,
43:51vous savez,
43:52la même chose
43:53que les pêcheurs
43:53qui repêchent des ossements.
43:56Dans l'affaire Godard,
43:58il y en a qui ont repêché,
43:59les ont remis à l'eau.
44:00Pourquoi ?
44:00Parce qu'ils ne sont peut-être
44:01pas exactement dans les os
44:02où ils ont le droit de pêcher,
44:03parce qu'ils sont sur une longue mission
44:04et qu'ils savent
44:05qu'il faut ramener du poisson.
44:07C'est un peu la même chose.
44:08Ils n'ont pas envie
44:09de s'interrompre 48 heures,
44:11le temps d'une garde à vue,
44:12pour quelque chose
44:14qui ne les regarde pas.
44:15Bien sûr,
44:16et qui pourrait leur amener
44:17des ennuis.
44:18Ou un détail insignifiant
44:18qui peut revenir par la suite,
44:19la résurgence de la mémoire.
44:21On peut se rappeler
44:21d'un petit détail
44:22qu'on a vu en se garant
44:23et qui reviennent par la suite.
44:24Et c'est vrai que c'est compliqué
44:25parce que la plupart
44:26n'étaient pas de nationalité française.
44:28Donc, même si quelque chose
44:29leur est revenu,
44:30est-ce qu'après,
44:30ils auraient fait la démarche
44:31de recontacter la police,
44:33la gendarmerie ?
44:34Il y a le patrieur d'autoroute
44:36qui entend les coups de feu.
44:37Lui, il les entend.
44:37C'est lui qui donne l'alerte.
44:38On a de la chance d'ailleurs
44:39qu'il soit là
44:40parce qu'on aurait peut-être
44:41découvert ce corps bien plus tard.
44:42Donc, il est en direct, lui.
44:44Il entend les coups de feu.
44:46Il le tend de faire
44:46le tour de l'autoroute, etc.
44:48et qu'il aille voir
44:48ce qui se passe.
44:50Est-ce qu'on sait
44:50combien de temps a duré
44:51l'agression de Xavier Baligand ?
44:53C'est très court ?
44:54L'agression, elle a duré
44:55quelques secondes
44:56puisqu'on a un des routiers français
44:58qui, lui, a été réveillé
44:59par le deuxième coup de feu.
45:01Et donc, ensuite,
45:02il entend les trois suivants.
45:03Mais il ne voit rien
45:04de là où il est garé.
45:05Donc, finalement,
45:05lui, il se recouche.
45:07Mais ça a duré quelques secondes, oui.
45:08On sait que ça s'est passé
45:09dans un laps de temps
45:10très très rapide.
45:10D'ailleurs, les enfants
45:11ne se sont pas inquiétés.
45:12Lorsque les gendarmes
45:13sont arrivés à la voiture des enfants,
45:14les enfants n'étaient absolument pas inquiets.
45:16Donc, ça, effectivement,
45:17qu'est-ce qu'il faut faire aujourd'hui, Marion,
45:19comme vérification ?
45:20Il y a l'ADN,
45:21on en a beaucoup parlé.
45:22Mais l'ADN, ça évolue sans arrêt.
45:24Alors, l'ADN, ça évolue sans arrêt.
45:26Donc, s'il y a des scellés
45:26à réanalyser,
45:27si c'est possible de les réanalyser,
45:29il faut le faire.
45:30Le téléphone de Xavier Baligand
45:32qui n'avait pas...
45:35qui avait été expertisé,
45:36ils n'avaient pas réussi
45:37à exhumer les SMS.
45:39On n'arrive pas à exhumer
45:40alors qu'avec les méthodes modernes,
45:41aujourd'hui...
45:41Peut-être que maintenant,
45:42on y arriverait mieux
45:43parce que les choses progressent.
45:45Et puis, peut-être réentendre
45:46les routiers,
45:48réentendre les enfants qu'on grandit.
45:51Les méthodes d'interrogatoire des enfants
45:53se sont aussi bien améliorées
45:55pour faire revenir la mémoire.
45:58Et on l'a vu, d'ailleurs,
45:59dans l'affaire de Chevaline
45:59avec les petites filles
46:00qui ont été réinterrogées
46:02et qui ont emmené des petits détails.
46:04Parce qu'effectivement,
46:05la mémoire se reconstitue.
46:06Oui, sur les mains,
46:07les ongles rongés.
46:07Tout à fait.
46:08La mémoire se reconstitue
46:09et puis ils sont interrogés
46:11par des gens
46:12qui savent le faire.
46:14Parce que quand on lit
46:14les dépositions des gendarmes,
46:16les auditions des enfants,
46:18on voit bien dans les questions,
46:20on voit bien que c'est compliqué.
46:21C'est compliqué de nouer le dialogue
46:22avec ses enfants
46:23et de ne pas poser des questions
46:24qui leur soufflent une réponse aussi.
46:25Quand ils disent
46:26j'entends un cri,
46:27ce n'est pas possible.
46:28Ils n'ont pas entendu
46:29les détonations
46:30que le patrouilleur a entendues
46:31de l'autre côté de l'autoroute.
46:32Ils n'ont pas pu entendre
46:33un cri et pas de détonation.
46:34Ce n'est pas possible.
46:35Effectivement,
46:36ça pose beaucoup de questions.
46:38Une petite pensée
46:39avec tous les deux
46:40pour les parents
46:40qui sont morts
46:41parce qu'ils se battaient
46:42beaucoup pour cette histoire.
46:43Une petite pensée,
46:44bien sûr.
46:45Une petite pensée pour eux.
46:46Une petite pensée,
46:47une grosse pensée
46:48pour toutes les familles
46:49qui attendent la vérité,
46:51qui vieillissent,
46:51qui ont peur de mourir
46:52avant de la connaître.
46:53Je pense notamment
46:54à la maman de Marie-Hélène Audois.
46:56Et vraiment,
46:57oui, évidemment,
46:58je pense que c'est terrible.
46:59Effectivement.
47:00Et on a toujours
47:00une grande pensée
47:01pour les victimes
47:02dans cette émission.
47:03L'heure du crime,
47:03merci beaucoup Marion Garnier
47:05et Jean Arca
47:05d'avoir été nos invités.
47:07Merci à l'équipe de l'émission,
47:08rédactrice en chef
47:09Justine Vigneault,
47:10préparation Marie Bossard,
47:11Théa de Turquheim,
47:13réalisation en direct
47:14à Jonathan Griveaux.

Recommandations