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00:00Europe 1, la France bouge, la pépite.
00:05Rebonsoir Benjamin, merci d'être là.
00:07Vous êtes donc notre pépite du jour, sympa comme présentation toujours.
00:11Et on a commencé à déguster, on va le dire à nos auditeurs,
00:14pendant la pause musicale, on a commencé à déguster vos boissons chaudes.
00:17On va évidemment en parler dans un instant.
00:20Peut-être d'abord revenir un petit peu sur votre parcours.
00:22Vous avez 26 ans, originaire du limousin.
00:26Vous avez notamment fait des études de droit, vous avez fait beaucoup de choses.
00:28Donc on va résumer en quelques mots.
00:30Mais en tout cas, ce qui est intéressant de retenir,
00:32c'est que petit à petit, vous avez réalisé que les sujets liés à l'environnement,
00:35c'était ça qui vous portait, c'était là où vous aviez envie d'aller.
00:39Comment vous pourriez nous le résumer en quelques mots, justement, ce parcours ?
00:44Tout à fait, complètement un parcours qui a été guidé par mes racines.
00:51Moi, j'ai des grands-parents qui étaient agriculteurs,
00:53qui se sont salis les mains pour nourrir la société.
00:57J'ai un père qui, lui, était ouvrier de l'industrie agroalimentaire,
01:00qui lui s'est abîmé les mains pour nourrir la société.
01:04Et moi, je faisais des grandes études à tapoter sur un clavier.
01:09Et ça m'a fait avoir pas mal de réflexions.
01:13Et au fur et à mesure, je me suis recentré sur mes intérêts propres,
01:17qui étaient effectivement le monde qui m'entoure, la nature, l'environnement.
01:21Donc, je me suis réorienté après sur un master en sciences de l'environnement.
01:25Et puis, j'ai été diplômé Covid, Brexit, parce que j'ai fait mes études à Londres.
01:30Oui, vous êtes passé en Allemagne et aussi à Londres.
01:31C'est ça.
01:32Et donc, j'ai eu beaucoup de changements, finalement.
01:35La société m'a envoyé des signaux aussi.
01:37Et j'ai fini par me former à la torréfaction et à me spécialiser dans la torréfaction d'ingrédients locaux.
01:44Et bien, c'est là où on va pouvoir justement en savoir un petit peu plus sur ce profil d'artisan torréfacteur que vous êtes devenu.
01:52Et puis, rien de mieux qu'un pitch pour présenter votre entreprise.
01:55Allez, c'est à vous. Vous avez une minute.
01:57Allons-y.
01:58La France bouge, mais s'il y a bien quelque chose qui reste, c'est la gastronomie.
02:02Que ce soit la pâtisserie, le pain, le vin, le fromage.
02:06Ce sont tous des produits qui partagent un terroir, des sols, mais aussi des savoir-faire d'artisans.
02:13Et quand on pense aux boissons chaudes, eh bien, là, il manque une pièce au puzzle.
02:17On se retrouve avec des thés, des cafés qui viennent du bout du monde et qui sont déracinés de nos terroirs.
02:23Moi, je me suis formé à la torréfaction d'ingrédients locaux parce que j'étais convaincu
02:28que nos agriculteurs avaient les produits qui étaient la clé.
02:32Et je l'ai trouvé notamment dans l'agriculture céréalière, mais aussi avec l'agriculture de la chicorée.
02:38J'ai testé beaucoup de recettes de torréfaction pour arriver à des profils que je présente aujourd'hui
02:46sous la marque Bibeau avec différentes recettes qui vont venir évoquer tout le patrimoine culinaire français.
02:53Je vais aller chercher des notes de noisettes, des notes de caramel.
02:56On va aussi chercher de la châtaigne.
02:59On essaie vraiment d'avoir le patrimoine culinaire rassemblé dans une tasse.
03:03Une gamme variée. Parfait.
03:04Merci pour cette présentation qui va permettre d'aller dans le détail justement de ce travail intéressant.
03:09Peut-être un premier regard avec vous, Julien Honard, notre coach du jour.
03:13Qu'est-ce que ce pitch vous inspire ?
03:15Je pense que les trois ingrédients principaux étaient là.
03:18C'est français local, écolo.
03:20Tu ne l'as pas dit, mais sans caféine, justement, c'était un peu la question que je me posais.
03:27Quel était ton angle d'attaque vis-à-vis des buveurs de boissons chaudes ?
03:30Déjà, est-ce que tu cherches à essayer de remplacer le café, le thé ou cibler des gens qui en boivent moins ?
03:37Quelle est un peu ta cible consommateur ?
03:40Oui. Alors, il y a eu énormément de questionnements autour de ça dès le départ de l'aventure de Bibeau.
03:45Et en fait, tout de suite, j'ai été intimement convaincu que l'objectif, ce n'était pas de remplacer le café,
03:50ni de créer des substituts de café, mais bien de créer des produits propres
03:53qui expriment aromatiquement et gustativement leurs propres composantes.
03:59Et donc, aujourd'hui, j'essaie vraiment de convaincre mes consommateurs par le goût des produits
04:05et puis, finalement, par le reste de l'histoire, viennent effectivement les avantages santé.
04:10On est sur des boissons qui ne vous empêcheront pas de dormir.
04:13On est sur des boissons qui vont plutôt être sur le côté détox, qui vont apporter,
04:17mais sans vouloir être sur l'aspect complément alimentaire, puisque le goût reste au premier plan.
04:24Et puis, effectivement, l'aspect environnemental, puisque je traque l'impact que je peux avoir avec ma production.
04:31Et aujourd'hui, j'assure une division par 10 de l'impact environnemental en comparaison au café.
04:37Et c'est vraiment des choses qui me tiennent à cœur.
04:39Mais ce que je vais mettre réellement en avant, c'est le goût.
04:42Et les consommateurs vont venir après pour différentes choses, mais principalement, c'est le goût.
04:48Et comment on le consomme, justement ?
04:50C'est sous quelle forme que nos auditeurs se rendent compte ?
04:53Parce que nous, on a eu la chance de goûter, justement, il y a quelques instants.
04:56Tout à fait. Alors, en fait, je travaille vraiment en filière, assez proche, finalement, de la filière du café de spécialité.
05:03Donc, il y a la première étape qui est le sourcing, l'approvisionnement.
05:06Je travaille avec des coopératives agricoles françaises et les filières pour récupérer des ingrédients qui sont décortiqués.
05:12Ces ingrédients, je vais les torréfier.
05:14J'ai un atelier qui est à Libourne.
05:17Et l'objectif, maintenant, c'est de collaborer aussi avec d'autres torréfacteurs.
05:19On torréfie avec des méthodes artisanales et on arrive donc à des grains qu'on va venir infuser, soit avec les ustensiles du café,
05:29donc la cafetière à piston, la cafetière filtre, ou alors qu'on va utiliser avec les ustensiles du thé, la théière, la boule à infusion, le filtre.
05:35D'accord. Donc, a priori, on a déjà ce qu'il faut à la maison, en général, pour tester ça.
05:41Et justement, quel type de produits, où est-ce qu'on les trouve pour l'instant ?
05:45Alors, avec Bibo, on a testé énormément de choses. On s'est lancé après une campagne de financement participatif.
05:52Donc, on a eu une première présence en ligne. On a transformé ça avec un site e-commerce où on retrouve toute notre gamme.
05:58Et puis, on a testé les marchés. On est allé dans la distribution plus classique.
06:04On est allé également dans des enseignes bio. Et aujourd'hui, on est sur un positionnement qui est celui de l'épicerie fine.
06:12On est présent notamment à la Grande Épicerie de Paris. Et on se positionne aussi vis-à-vis des coffee shops, ces nouveaux cafés qui sont d'inspiration anglo-saxonne.
06:25Et on essaie d'être présent au maximum pour accompagner les consommateurs dans la découverte de ces produits-là.
06:32C'est aussi pour ça qu'on a tout un enjeu sur les événements et la raison pour laquelle on sera présent à Taste of Paris cette semaine.
06:38Effectivement. D'ailleurs, Mathilde Delville, un petit mot à la directrice de la programmation de Taste of Paris.
06:43C'est typiquement ce genre d'initiative aussi de jeunes talents que vous souhaitez mettre en avant dans le festival ?
06:49Oui, complètement. C'est vrai que Taste of Paris, au-delà des chefs et des restaurants, c'est 50 exposants qui sont là.
06:56Et l'idée, c'est d'avoir ce marché ouvert où chacun puisse venir chercher le bon petit produit à ramener chez soi et de faire de nouvelles découvertes.
07:06Voilà, la bonne idée en disant, voilà, je l'ai testé sur place ou je l'ai entendu sur Europe, évidemment.
07:11Bibo, B-I-B-O, c'est facile à retrouver.
07:14Jeffrey Kahn, notre invité principal, chef pâtissier, qu'est-ce que cela vous inspire ?
07:18Est-ce qu'on peut se dire que ça peut accompagner certaines de vos pâtisseries ?
07:21Ou pas forcément, des moments de la journée ?
07:23Alors déjà, ça peut accompagner, même si je suis fan de café, mais ça peut accompagner des moments de la journée.
07:31Mais en fait, on pourrait très bien travailler.
07:33Moi, j'ai goûté le sarrasin chez Corée.
07:35On a goûté effectivement le sarrasin, oui.
07:36Et quand on parle chicorée, en fait, je reviens un peu sur le citron, mais on pourrait très bien faire une combinaison entre la chicorée et le citron.
07:44Parce que le café et le citron se marient très bien.
07:47Mais le sarrasin aussi, sur ses notes un petit peu de noisettes et de gourmandises, peuvent se lier à bien d'autres desserts.
07:55Des desserts à base de fruits avec cette rondeur et autres.
07:57Donc, je pense qu'avec Bibeau, on va voir pour peut-être travailler ensemble.
08:02Test of Paris 2026 sur un stand.
08:05Voilà.
08:05Mais non, non.
08:08Et en fait, je pense qu'aujourd'hui, c'est ça qui est positif.
08:13C'est qu'on est sur le bien manger.
08:15On est sur l'histoire de détox, mais pas que.
08:18C'est qu'on veut manger sain, on veut faire attention à nous, qu'on soit hommes et femmes.
08:24Même l'homme, aujourd'hui, à l'époque, l'homme ne faisait pas trop attention.
08:29Mais aujourd'hui, l'homme aussi fait attention.
08:32Et puis savoir d'où ça vient aussi, effectivement.
08:34Exactement.
08:34Et puis voilà, c'est vrai qu'aujourd'hui, quand on prend la vanille, le chocolat et le café,
08:38on sait très bien qu'on n'en a pas en France où on ne cultive pas ce genre de produit.
08:42Donc, quand on parle de taxes, on va parler d'indices carbone.
08:49C'est vrai que, clairement, ça ne vient pas en vélo.
08:52Évidemment, on sent que c'est l'une des choses principales qui vont porter le projet Benjamin.
08:59Julien Honarve, notre coach, évidemment.
09:02Est-ce que là, on sait qu'il y a des choses déjà sympas qui se mettent en place ?
09:06Une collaboration peut-être avec un grand chef, pâtissier.
09:09Et puis, en tout cas, qu'est-ce que vous verriez comme manière d'avancer, de grandir ?
09:15Là, je pense qu'un des enjeux, c'est la distribution.
09:18Et en fait, trouver le canal qui est capable d'avoir le plus de traction,
09:23de faire le plus de volume initialement.
09:26Et on en reparlera peut-être tout à l'heure.
09:27Mais je pense que les entreprises peuvent être un très bon canal de distribution, en réalité.
09:32Parce qu'en fait, le café, il est principalement consommé au bureau.
09:35Alors, quand on n'est pas en télétravail, on est dans l'entreprise.
09:37Et les entreprises s'engagent, justement, avec des initiatives RSE.
09:42Et peuvent peut-être bouger, des fois, plus facilement qu'à un consommateur.
09:47Donc ça, ça peut être aussi une porte d'entrée, justement, de cette habitude au travail.
09:51Peut-être qu'effectivement, après le troisième café, on se dit, bon, il faut peut-être faire une petite pause.
09:56Donc, typiquement, varier.
09:57D'ailleurs, ce n'est pas l'idée de remplacer pour vous.
09:59C'est vraiment de proposer quelque chose de différent.
10:02Complètement. L'idée, c'est de s'inscrire dans le paysage comme un complément.
10:06Quand on va voir des cafés, on leur explique que ce n'est pas pour remplacer ce qu'ils ont déjà à la carte,
10:12mais bien pour étendre la gamme.
10:14Comme la plupart des établissements l'ont fait avec déjà le thé,
10:17mais maintenant avec le matcha, avec le chai, qui sont largement répandus.
10:21Là, on a l'opportunité de le faire avec des ingrédients français.
10:24Donc, il va falloir s'y mettre, quoi.
10:27Et puis, effectivement, il y a d'autres symboliques.
10:30Travailler avec des chefs, des pâtissiers, on commence à le faire.
10:34On a notamment beaucoup travaillé à Bordeaux avec la pâtisserie Jouvence et Joannis Lassémon,
10:38où on travaille justement cet accompagnement.
10:42Il fait partie intégrante du projet de Bibeau de s'inscrire dans le paysage, en fait,
10:47et pas de vouloir remplacer, cacher ou gommer.
10:50Et puis, les entreprises, effectivement, on y pense beaucoup.
10:54Et on est en train de finaliser le format,
10:57parce que le sujet dans l'entreprise, c'est plutôt la praticité.
11:01Oui, c'est vrai.
11:01Donc, on a collaboré avec déjà quelques entreprises.
11:04On a récupéré pas mal de retours.
11:06Et on est en train de finaliser nos produits
11:09qu'on espère avoir pris pour les entreprises courant d'été.
11:12Et ce serait quoi, pour vous, l'étape d'après,
11:14pour continuer à grandir, pouvoir produire plus,
11:17même si on a bien compris qu'il disait,
11:19ce n'était pas non plus de devenir une grande multinationale,
11:21mais en tout cas, de passer l'étape suivante.
11:23Bien sûr.
11:24Alors, il y a tout un travail en bonne intelligence sur la production.
11:26On a déjà des forces vives sur le territoire.
11:29Donc, l'idée, c'est de collaborer.
11:31On travaille la filière.
11:33On travaille aussi, j'essaie de fédérer des torréfacteurs
11:36pour augmenter les capacités de production.
11:39Et puis, sur le développement,
11:42le grand enjeu, on l'a dit,
11:43c'est les changements des habitudes.
11:45Avec Bibeau, en fait,
11:46le plus compliqué, c'est d'expliquer ce qu'on fait,
11:48de faire comprendre qu'on ne fait pas du café,
11:50qu'on ne fait pas du thé, qu'on ne fait pas des tisanes.
11:52Au final, on n'a pas de case dans laquelle rentrer.
11:55Donc, on doit la dessiner autour de nous.
11:57Et donc, pour faire ça,
11:59l'idée, c'est justement de se montrer au maximum.
12:01Donc, on est présent sur les événements, comme je l'ai dit.
12:03Mais ce qui trotte dans ma tête en ce moment,
12:05c'est aussi l'ouverture d'un lieu physique.
12:07D'accord.
12:08Pour matérialiser tout ça.
12:09Exactement, pour montrer l'expression physique et tangible
12:14de ce que peut être une proposition d'une carte sans café,
12:18de ce que peut être un accord avec des pâtisseries,
12:21avec toute une création culinaire et gastronomique
12:23autour de mes produits.
12:25Peut-être un dernier mot en termes d'une petite pause avec vous, Julien,
12:28justement, sur ce côté d'arriver à se positionner.
12:30C'est vrai que ce n'est pas évident.
12:31Oui, je pense qu'il y a un vrai enjeu autour de la marque
12:33à développer encore davantage,
12:35notamment peut-être avec un slogan qui vraiment marque
12:39pour changer les habitudes,
12:41il faut être un peu en permanence dans la tête des gens
12:43et créer en plus un moment de changement.
12:48C'est-à-dire, nous, pour le covoiturage,
12:49c'est très bête,
12:52mais c'est la nouvelle année et les nouvelles résolutions.
12:54En fait, on avait toujours un pic de nouveaux utilisateurs
12:57qui arrivaient à ce moment-là parce qu'ils se disaient
12:58tiens, ok, bonne résolution pour aller au boulot,
13:01je change un peu mes habitudes.
13:03Et il faut que vous réussissiez à trouver dans la vie des gens
13:05ce moment-là et les accrocher avec la bonne marque,
13:08le bon slogan pour qu'ils testent en fait
13:10et puis ensuite que vous créez des gens
13:12qui adorent le goût et qui continuent.