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Samedi 10 mai 2025, retrouvez Marie-Hélène Dick (présidente, groupe Virbac et Panpharma) dans SMART WOMEN, une émission présentée par Marie-Claire Capobianco.

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Transcription
00:00Bonjour Marie-Hélène Di, très heureuse de vous recevoir dans Smart Women.
00:09Marie-Hélène, nous nous sommes connus dans un dîner organisé par Martine Loto,
00:14je la cite parce qu'elle a créé la Fondation, Women Initiative Foundation,
00:18pour les femmes également, et d'ailleurs je l'ai interviewée,
00:20son émission est disponible sur Bsmart.
00:23Tout ça pour dire que ce soir-là, je ne vous connaissais pas,
00:26parce que vous êtes peu connus alors que franchement votre position et votre histoire
00:32est tout à fait passionnante et j'ai eu envie justement de la faire partager
00:36à nos auditrices, auditeurs aujourd'hui.
00:39Alors, vous présidez depuis maintenant presque 30 ans, 30 ans passés même,
00:4430 ans passés au destiné de deux très belles entreprises,
00:47il y a d'une part, on va en parler bien sûr, il y a d'une part Virbac,
00:50qui est dans la santé animale, qui est une grande entreprise cotée,
00:53qui est bien sûr très internationale, et puis également Penpharma,
00:57qui là est dans la santé humaine, qui est une belle ETI également,
01:02et je le disais en introduction, dernier fabricant français,
01:05donc ça mérite d'être dit également.
01:07Alors, ces deux entreprises, vous les avez, elles ont été fondées par votre père en fait,
01:12et vous avez dû en prendre la responsabilité de façon assez brutale,
01:17puisqu'il y a eu le décès de votre père qui vous a obligé à prendre les rênes.
01:21Alors, vous étiez déjà dans Penpharma depuis 4 ans, je crois,
01:24vous aviez un diplôme vétérinaire, donc vous aviez une formation qui vous préparait,
01:28mais pour autant, étiez-vous prête, vraiment, pour prendre cette grande responsabilité ?
01:34Alors, effectivement, comme vous le disiez, j'avais quand même le background,
01:36j'étais vétérinaire et j'avais fait un billet HEC, mais j'avais 27 ans,
01:40donc, effectivement, j'étais pas vraiment prête,
01:44surtout qu'à l'époque, je pense que ça a quand même changé,
01:47avec mon père, voilà, on parlait de l'entreprise, on était imbibé,
01:51mais on communiquait pas non plus énormément,
01:54voilà, donc effectivement, il a fallu que je gagne en légitimité.
02:00Et en tout cas, ce qui a été ma force depuis le début jusqu'à maintenant,
02:06c'est vraiment, je dirais, la passion et la détermination.
02:10Oui, et puis vous n'avez pas écouté tous ceux qui vous disaient,
02:13mais non, c'est pas possible, il faut vendre, etc.
02:15Vous avez eu la conviction d'y aller, en fait.
02:18Exactement, je dis souvent, j'ai pas hésité une seconde,
02:22parce que j'avais vraiment envie de reprendre ce flambeau.
02:26Donc, Virbac, par exemple, à l'époque, c'était quand même une société d'une certaine taille,
02:31il y avait déjà, je dirais, 1000 employés.
02:34Donc, effectivement, il y avait aussi, je dirais, la croyance que,
02:39quand on est en tant que laboratoire pharmaceutique,
02:42il faut avoir une grosse taille critique, que les petits n'ont pas leur place.
02:46Et je dirais que, finalement, moi, ça m'a finalement un peu galvanisée.
02:50Stimulée, stimulée, exactement.
02:53Et j'ai eu vraiment envie de leur montrer,
02:55ben non, mais même si on est petit, petit,
02:57eh ben, on est peut-être plus agile,
02:58avec peut-être, effectivement, des collaborateurs encore plus motivés.
03:01Et on peut soulever des montagnes.
03:03Et souvent, je dirais, le monde,
03:06il a été changé comme ça, avec une poignée d'hommes et de femmes.
03:09Bien sûr.
03:10Et voilà, et aujourd'hui, je suis très fière,
03:12parce que 30 ans après, voilà, Virbac, une société...
03:14Oui, on va en parler plus en détail, de Virbac et de Panferma.
03:16Mais vous avez connu, au-delà du démarrage, donc, vous avez fait face,
03:21vous avez aussi connu, juste pour le citer,
03:24un épisode assez dramatique, côté Panferma,
03:27quand vous avez eu cet incendie qui vous a également ravagé...
03:31Effectivement, donc, effectivement, Panferma,
03:33voilà, c'est une petite société avec une ligne de production.
03:37Et effectivement, je dirais, ben, il y a un incendie qui a tout détruit.
03:40Donc, je dirais, l'entreprise était par terre.
03:43Et après, quand même, là,
03:45là, j'ai pris quand même le temps de la réflexion.
03:48Finalement, je me suis dit, ben, finalement,
03:50ben, reconstruisons, on va y aller.
03:53Et là aussi, je dirais,
03:55ce qui m'a vraiment portée, ben, ce sont les collaborateurs.
03:58Panferma, c'est en Bretagne.
03:59Et il y avait, je dirais, comme ça,
04:01une bande d'une dizaine de collaborateurs
04:03qui avaient foi en l'entreprise
04:06et qui m'ont portée.
04:08Et voilà, donc, on est arrivé,
04:09quelques financements.
04:10Et ça a été...
04:11Vous avez réussi à repartir.
04:12Donc, c'est vrai que Panferma, là,
04:15je dirais, c'est plus vraiment mon bébé
04:17parce que le fait comme ça de repartir à zéro
04:20et de reconstruire, voilà,
04:22c'est une très, très belle aventure.
04:23Vous l'avez fait en famille,
04:25même si c'est vous qui êtes véritablement
04:27la dirigeante et qui avez vraiment été là.
04:30Mais vous l'avez...
04:30Au départ, vous aviez à la fois votre frère,
04:32votre mari.
04:32Enfin, vous étiez...
04:33Vous n'étiez pas entièrement seule.
04:35Ah, bah, tout à fait.
04:36Non, non, mais exactement.
04:37Non, mais encore encore,
04:38avec tous ces, je dirais,
04:40ces jolies choses,
04:41je les ai fait accompagner.
04:43Et en particulier avec mon mari,
04:45qui n'est pas dans l'entreprise,
04:47qui a aussi sa propre entreprise,
04:48qui est entrepreneur,
04:49mais qui m'aide énormément.
04:52Non seulement, je dirais,
04:53qui me stimule,
04:55qui m'épaule,
04:56mais également,
04:57on partage beaucoup de décisions ensemble.
05:00Et alors, aujourd'hui,
05:02pour situer,
05:03parce qu'encore une fois,
05:04les noms ne sont pas toujours connus,
05:06situez-nous,
05:07alors d'abord,
05:07Virbac,
05:08puisque c'est la plus grosse,
05:09en termes de chiffres,
05:10en termes de pays, etc.
05:12Voilà, donc Virbac,
05:12ça fait maintenant
05:13pas loin d'un milliard quatre.
05:14Oui.
05:16Donc, on est le sixième
05:17laboratoire pharmaceutique
05:18exclusivement dédié
05:20à la santé animale,
05:21donc ce qui est plutôt médicaments.
05:23On couvre toutes les espèces.
05:25Oui, c'est ça.
05:25Donc, il y en a beaucoup
05:26d'espèces d'animaux,
05:27mais principalement, quand même,
05:29à 55%,
05:29les petits animaux,
05:31donc chien-chat,
05:33donc très international.
05:34Je dirais,
05:35nos ventes en France,
05:36c'est moins de 10%.
05:37Donc, on a des filiales,
05:38effectivement,
05:39dans le monde entier.
05:40Alors, au niveau, je dirais,
05:41de l'empreinte industrielle,
05:43donc on a une quinzaine
05:43de sites industriels
05:44pour fabriquer tous ces médicaments
05:46et vaccins,
05:46donc c'est énorme.
05:48Les plus gros sont en France
05:49et d'ailleurs,
05:50on a toujours cru,
05:52je dirais, à la France
05:52et là,
05:53on est en train
05:54de continuer à investir
05:55massivement,
05:57je dirais, en France
05:58et en particulier
05:59dans une autre unité
06:00de vaccins,
06:01donc de haute technologie,
06:03mais on a des usines
06:04partout dans le monde
06:05et également des unités
06:06de recherche en France,
06:08aussi partout dans le monde.
06:11Voilà.
06:11Et vous avez combien
06:12de personnes au total
06:13dans VIRBAC ?
06:145800 aujourd'hui.
06:16D'accord.
06:17Donc effectivement,
06:18on est coté en bourse
06:19pour 50%,
06:20mais on reste majoritaire,
06:22la famille reste...
06:23Oui, vous gardez la main
06:24sur la décision, bien sûr.
06:26Et donc ça,
06:26c'est VIRBAC.
06:28Et PAN Pharma,
06:29donc là,
06:29c'est santé humaine.
06:31Alors, santé humaine,
06:32donc nous,
06:32notre créneau,
06:33on est vraiment spécialisé
06:34dans tout ce qui est médicaments
06:36indispensables
06:38à l'hôpital,
06:39donc c'est souvent,
06:40je dirais,
06:40des produits matures,
06:41mais qui sont vraiment
06:42très, très, très utilisés
06:43par les médecins.
06:45Donc on travaille beaucoup...
06:45Antibiotiques,
06:46enfin, on va citer
06:47des noms qui parlent.
06:49Anesthésiques,
06:50antidouleurs,
06:51des séparines
06:52pour les dialysés.
06:5390% de notre portefeuille,
06:56ce sont vraiment
06:57des médicaments
06:58dits indispensables.
06:59Il y a eu une catégorie.
07:00Le manque la ture.
07:01Le manque la ture.
07:03Donc on fait à peu près
07:04160 millions d'euros
07:06de chiffre d'affaires,
07:07très international aussi,
07:09puisque dans la pharma,
07:11dans la pharmacie,
07:13effectivement,
07:13la France,
07:14ça pèse 5%.
07:15Donc comme on a des usines,
07:17des gros coûts fixes,
07:19on est obligé,
07:20tant mieux,
07:20d'aller à l'intervention nationale.
07:21Et les conditions
07:22ne sont pas les mêmes
07:22partout en termes d'accès
07:24justement aux médicaments.
07:25Donc ça joue aussi.
07:27Mais alors,
07:27finalement,
07:28des deux côtés,
07:28tant côté vétérinaire
07:29que côté humain,
07:31contrairement aux gros acteurs
07:33qui ont de plus en plus
07:35tendance à se spécialiser,
07:37vous,
07:37vous jouez au contraire
07:38le fait d'être
07:39une large palette
07:40pour pouvoir justement
07:41couvrir plusieurs besoins
07:42à la fois.
07:43Alors effectivement,
07:44un des gros enjeux
07:46de VIRBAC,
07:47c'est de gérer la complexité.
07:48Parce qu'effectivement,
07:49comme je vous l'expliquais,
07:50on est sur toutes
07:51les espèces animales,
07:53on est multi,
07:54multi pathologies.
07:56ça va des médicaments,
07:59on fait même de la nourriture
08:00pour chers et chats
08:01qu'on vend chez le vétérinaire,
08:02les vaccins,
08:04des médicaments
08:04plus pour le bien-être.
08:06Donc on a vraiment
08:06toute la palette.
08:09Et donc toute espèce,
08:11tout pays,
08:12tout produit,
08:13c'est vraiment...
08:14Oui, c'est un choix stratégique
08:15qui est assez spécifique
08:19et qui est vraiment opérant.
08:20Effectivement.
08:21Et justement,
08:21dans le domaine vétérinaire,
08:23aujourd'hui,
08:24quand on regarde
08:24les plus gros,
08:26aujourd'hui,
08:27par exemple,
08:27le numéro 1,
08:28il se spécialise vraiment
08:29en chien,
08:31chat,
08:31ce qui est souvent...
08:32C'est vrai,
08:33c'est un marché
08:33qui continue à croître.
08:35Et à l'inverse,
08:37je dirais,
08:37Pamparma,
08:38on a plutôt quand même
08:39choisi,
08:39voilà,
08:40le créneau,
08:41des médicaments matures,
08:43hospitaliers,
08:44stériles, injectables.
08:45Donc là aussi,
08:46ça demande des très gros moyens
08:47dans un univers
08:49qui est extrêmement réglementé.
08:50Donc on est quand même
08:51plutôt spécialisé.
08:52Alors vous parlez
08:53de réglementation,
08:54alors justement,
08:54on peut évoquer aussi,
08:56on en avait parlé ensemble
08:57quand on a préparé,
08:58finalement,
08:59tout ce qu'on demande,
09:00tout ce qu'on attend
09:01de l'entreprise aujourd'hui,
09:02parce qu'à la fois,
09:04on en attend,
09:05les basiques,
09:06de se développer,
09:06de faire de la croissance,
09:08de faire de l'emploi,
09:08etc.
09:09Bon,
09:09c'est assez normal,
09:10entre guillemets.
09:11On en attend davantage
09:12avec la...
09:13Enfin,
09:13en France,
09:14notamment,
09:14la loi PAC,
09:15qui a en termes de gouvernance,
09:16raison d'être,
09:17plus proche de nous,
09:18les sujets écologiques,
09:19et notamment la CSRD,
09:20la CS3D.
09:21Bon,
09:22en quelques mots,
09:23qu'est-ce que vous pensez
09:24de tout cela ?
09:25Est-ce que pour vous,
09:26finalement,
09:27c'est bien,
09:28c'est pas bien ?
09:29Non,
09:29mais effectivement,
09:30c'est quand même
09:30une bonne chose d'évoluer.
09:33Vous n'avez pas cité d'ailleurs
09:34tout ce qui est bien-être,
09:34des collaborateurs.
09:37Donc ça,
09:37effectivement,
09:38c'est bien,
09:39mais des fois,
09:40je dis attention,
09:41parce qu'effectivement,
09:42à trop,
09:43je dirais,
09:44charger la barque,
09:45et comparativement,
09:48voilà,
09:48à d'autres pays
09:49ou d'autres continents,
09:52c'est compliqué.
09:54Donc il ne faut quand même
09:55pas oublier,
09:56je dirais,
09:56le sens de l'entreprise.
09:58Donc,
09:59voilà,
10:00se développer,
10:01fournir du travail,
10:02mais à la fois,
10:03je dirais,
10:04éduquer,
10:05former,
10:05enfin bon,
10:06on ne peut pas tout faire.
10:09Et ce qui est important aussi,
10:12et j'aimerais bien
10:12qu'on évolue davantage,
10:14voilà,
10:15c'est par exemple
10:15que les politiques
10:16qui font les normes,
10:18etc.,
10:19comprennent mieux,
10:19comprennent mieux
10:21l'apport d'abord
10:22des entreprises
10:23dans l'économie française
10:25et essayent de mieux
10:26comprendre aussi
10:26la psychologie
10:28des entrepreneurs
10:29pour nous aider.
10:31Et on a progressé,
10:32mais il y a encore
10:33tellement à faire.
10:34Et juste une petite comparaison
10:35avec nos voisins allemands
10:37qui connaissent des difficultés,
10:39et nous, par exemple,
10:39on a des vrais problèmes
10:40de pénurie de manœuvre
10:41en Allemagne.
10:42Donc je ne dis pas
10:43qu'Allemagne,
10:43c'est la panacée,
10:44pas du tout.
10:45Mais je dirais
10:47sur le business friendly,
10:50franchement,
10:50ils ont 10 ans d'avance
10:52et nous qui sommes
10:53dans un marché
10:55extrêmement réglementé,
10:57donc on est toute la journée
10:58à discuter
10:59avec nos autorités
11:00qui viennent nous inspecter,
11:01etc.
11:02Il y a vraiment deux points de mesure
11:04entre les autorités allemandes
11:06qui sont, je dirais,
11:07et d'ordre,
11:08qui sont win-win partenariat
11:09avec les autorités françaises.
11:11Donc voilà,
11:12on a progressé,
11:13mais il faut vraiment
11:14que nous continuons.
11:14C'est le message
11:15qu'on va terminer sur ce message.
11:18Voilà.
11:18Je crois que plus on en parle
11:19et plus justement
11:20des personnes comme vous
11:21venez parler,
11:22mieux on voit à la fois
11:24alors à la fois
11:24ce que vous représentez vous
11:26en tant que femme,
11:27patronne d'une très belle entreprise,
11:28d'un très beau groupe,
11:29mais à la fois ce que l'entrepreneur
11:31au sens large
11:32peut souhaiter
11:34pour être encore plus facilité
11:36dans son travail d'entreprise
11:37et dans son travail
11:39pour la collectivité
11:40puisque l'économie
11:41c'est ce qui nourrit tout le reste.
11:42Voilà.
11:42Et juste un petit point,
11:43et c'est vrai que pendant le Covid
11:44justement,
11:45on était un petit peu
11:46à l'économie de guerre,
11:47on avait super bien travaillé
11:48avec nos autorités,
11:50on s'était bien compris,
11:52on avait fait un super travail.
11:53Bon, on ne va pas souhaiter
11:54le retour du Covid
11:54mais on souhaite effectivement
11:56qu'on puisse faire
11:57les choses différemment.
11:58En tout cas,
11:59merci beaucoup Marie-Hélène
12:00d'avoir accepté de venir.
12:01Je sais que vous n'êtes pas
12:02très volontariste
12:04pour parler dans les médias
12:05mais c'est très bien
12:05que vous l'ayez fait.
12:06Je suis sûre que ça va
12:07permettre à des tas de femmes
12:09d'ailleurs de se projeter aussi
12:10sur la capacité,
12:11la résilience
12:12parce que vous êtes vraiment
12:13un exemple de résilience
12:14dans tout ce que vous avez fait.
12:16Donc bravo,
12:17merci pour tout cela.
12:19Notre émission est terminée.
12:20Donc merci de l'avoir suivie
12:22et je vous donne rendez-vous
12:23bien sûr au mois prochain.
12:24Sous-titrage Société Radio-Canada

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