Adolf Hitler est mort il y a quatre-vingts ans, le 30 avril 1945. De son cadavre, il ne reste que des fragments de crâne et de prothèse dentaire, toujours conservés à Moscou, dans les archives ultrasécurisées des services secrets russes.
En 2017, le médecin légiste Philippe Charlier a pu accéder à ces fragments dans l’espoir de percer les derniers mystères entourant la disparition du dictateur nazi. Hitler est-il vraiment mort en 1945, ou a-t-il réussi à fuir ?
La réponse se trouve… dans ses dents. Et ce que révèle la mâchoire d’Hitler, modélisée pour la première fois en 3D dans cette vidéo du Monde, pourrait bien clore définitivement l’affaire.
En 2017, le médecin légiste Philippe Charlier a pu accéder à ces fragments dans l’espoir de percer les derniers mystères entourant la disparition du dictateur nazi. Hitler est-il vraiment mort en 1945, ou a-t-il réussi à fuir ?
La réponse se trouve… dans ses dents. Et ce que révèle la mâchoire d’Hitler, modélisée pour la première fois en 3D dans cette vidéo du Monde, pourrait bien clore définitivement l’affaire.
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00:00Vous regardez quelque chose d'unique.
00:04Cette mâchoire en 3D, réalisée exprès pour cette vidéo.
00:09C'est la mâchoire d'Adolf Hitler.
00:14On a pu la modéliser grâce à des fragments authentiques de sa prothèse dentaire.
00:19Ils sont conservés à Moscou, dans les archives des services secrets russes.
00:24Derrière ces murs, sur de hautes étagères, reposent des boîtes et des fragments d'histoire.
00:31Parmi eux, un morceau de crâne et ces fameux restes de mâchoire.
00:37Selon les russes, ce sont ceux d'Hitler.
00:41Mais en plus de 70 ans, aucun chercheur indépendant n'avait pu les approcher de manière directe pour les authentifier, jusqu'à cet homme.
00:51Mon nom est Philippe Charlier, je suis médecin légiste, archéologue et anthropologue.
00:56Les services secrets russes ont accepté qu'ils pénètrent au sein de leurs archives ultra sécurisées
01:01pour résoudre l'un des cold cases les plus célèbres de l'histoire.
01:06La disparition d'Adolf Hitler.
01:09Son objectif ? Mettre un point final à des décennies de spéculations.
01:14Oui, cette étude a permis, une fois pour toutes, de clore le dossier.
01:16Du moins, une fois pour toutes, je le pensais.
01:211er mai 1945, 22h26.
01:30Attention, la radio de Hambourg va diffuser un message important.
01:34La capitale allemande est tombée.
01:55Nous sommes le 4 mai.
02:03Voilà le Führerbunker.
02:05L'abri en béton armé d'Adolf Hitler.
02:09À l'extérieur, les soviétiques inspectent chaque centimètre carré.
02:14Soudain ?
02:15Camarade lieutenant-colonel, il y a des jambes ici.
02:18En fait, là, dans ce cratère d'obus, ce sont des restes humains calcinés, sans sépulture, recouverts à l'âge d'un peu de terre.
02:28Mais à qui appartiennent-ils ? Hitler ?
02:32Pendant 70 ans, on ne sait pas trop.
02:36Les Russes entretiennent le mystère.
02:37On va y revenir plus tard.
02:40Au milieu des années 2010, un journaliste français, Jean-Christophe Brizard, veut savoir.
02:47Il se lance dans une enquête hors normes.
02:49Levez le voile sur les derniers jours d'Adolf Hitler.
02:53Pour garantir l'objectivité de ces investigations,
02:56Jean-Christophe Brizard fait appel à un expert bien particulier.
02:59Ni américain, ni russe, pour éviter des doutes sur leur neutralité, mais français.
03:06Philippe Charlier, médecin légiste, un spécialiste des énigmes médico-légales historiques.
03:13Philippe Charlier sait que cette mission ne sera pas comme les autres.
03:17J'ai beaucoup réfléchi avant d'accepter une telle mission,
03:20parce que ce n'est pas rien de travailler sur un être aussi maléfique qu'Adolf Hitler.
03:29En 2017, il se rend à Moscou, dans les archives des services secrets russes.
03:38Là, on lui tend une petite caisse.
03:42À l'intérieur, des boîtes en carton tout à fait ordinaires.
03:46Les restes de dentaires, on va dire, sont dans des anciennes boîtes à cigares,
03:51qui datent des années 50 en l'occurrence.
03:54Ce n'est pas révéré comme des reliques extrêmement importantes,
03:57ce qui me va très bien,
03:58mais ce n'est pas des conditions muséographiques, on va dire, de conservation.
04:04Je vous dirais ça, c'est dans son jus.
04:06Pour résoudre cette énigme,
04:08Philippe Charlier utilise plusieurs outils.
04:11D'abord, une loupe binoculaire.
04:14C'est pour mieux voir les détails de cette mâchoire.
04:17L'alliage métallique.
04:19Les traces d'usure des dents.
04:22Des résidus de sable.
04:23Ils proviennent du cratère où les Russes disent avoir extrait ces restes de corps enterrés.
04:28Mais il y a un autre élément qui attire l'attention du légiste.
04:33Un petit morceau de tartre dentaire.
04:36Pour percer les secrets enfouis dans ce fragment,
04:39il fait appel à la puissance du microscope électronique à balayage.
04:45Philippe Charlier place le morceau de tartre sous son faisceau d'électrons.
04:48Et là, il fait plusieurs découvertes.
04:52On s'est rendu compte, par exemple, qu'il n'y avait aucune fibre carnée.
04:55Ça veut dire aucune fibre de viande dans ce tartre dentaire.
04:59Ce qui signifie que l'individu avait un régime strictement végétarien.
05:03Et Hitler était végétarien.
05:06Autre détail révélateur,
05:07des paillettes d'argile présentes dans le tartre.
05:11Ce sont des traces de traitement gastrique.
05:14Des pansements à base d'argile pour protéger la muqueuse de l'estomac.
05:18Tout ça correspond parfaitement au dossier médical du Führer.
05:21Il souffrait de brûlure d'estomac
05:23et il se soignait avec une solution à base d'argile.
05:26Mais la preuve irréfutable
05:30qui permet de dire que ces fragments sont ceux de Hitler,
05:33c'est la prothèse dentaire.
05:35Nous l'avons réalisée en 3D.
05:39Une forme unique,
05:41d'une complexité inouïe.
05:44Le docteur Charlier a comparé cette prothèse dentaire
05:46aux radiographies du crâne d'Hitler.
05:49Ces images au rayon X
05:50avaient été réalisées en 1944
05:53après qu'Hitler eût été victime
05:55d'une tentative d'assassinat.
05:57Quand on la compare avec des radiographies
05:59faites quelques mois auparavant,
06:02on a exactement une superposition parfaite
06:04sur le plan morphologique
06:06et sur le plan de l'usure aussi.
06:09Mais tout ça ne nous dit rien
06:10des circonstances exactes de la mort du Führer.
06:13Est-il mort au combat comme l'affirmaient les nazis ?
06:16Sur ces fragments dentaires,
06:18un détail glaçant n'a pas échappé à Philippe Charlier.
06:22Des traces bleuâtres
06:23qui correspondent à l'ampoule de cyanure
06:25qu'il a croquée,
06:27qui s'est ensuite amalgamée
06:28avec le tissu métallique, si je peux dire,
06:31et qui a également fondu en partie
06:33à cause de cette carbonisation partielle
06:36et en surface du cadavre.
06:38À l'époque,
06:40la plupart des dignitaires nazis
06:41possédaient une capsule de cyanure,
06:43un poison mortel à ingurgiter
06:45pour éviter d'être capturé vivant.
06:47À Moscou, il étudie aussi autre chose.
06:53Ça tient dans une boîte.
06:55Oui, une boîte à disquettes.
06:58À l'intérieur,
06:59un fragment de crâne attribué à Hitler.
07:02Le médecin légiste a interdiction d'y toucher.
07:07Malgré cette contrainte,
07:08ce morceau d'os,
07:09le médecin légiste peut l'observer de près.
07:11C'est un pariétal gauche,
07:14une partie de pariétal droit,
07:16un petit morceau d'occipital.
07:19Un trou attire son attention.
07:21Ici, sur l'os pariétal gauche.
07:24Ça a l'aspect d'un orifice de sortie
07:25d'un projectile d'arme à feu.
07:28On n'a pas d'orifice d'entrée,
07:30en l'occurrence,
07:30mais souvenez-vous que ce crâne est incomplet.
07:33Et en revanche, la tradition dit,
07:35ou les témoins disent que c'est un tir
07:37qui était soit temporal droit
07:39pour Adolf Hitler,
07:40donc ici, avec une sortie pariétale gauche,
07:45soit un orifice qui était intrabucal,
07:49soit un orifice qui était rétro-mandibulaire.
07:54On peut exclure un tir intrabucal
07:56parce que quand on a fait l'analyse
07:57élémentaire du tartre dentaire,
08:00on ne retrouve aucun résidu de tir,
08:03aucune trace de tous les différents éléments
08:05qui sont libérés par le gaz de propulsion
08:07et par la poudre au moment du tir.
08:11Donc, si ce n'est pas un tir dans la bouche ?
08:14Le tir est soit rétro-mandibulaire,
08:16donc derrière la cavité buccale,
08:18soit ici, temporal droit ou équivalent.
08:24Alors, suicide par sien nure
08:26ou balle dans la tête ?
08:27Les analyses ne permettent pas
08:30de trancher définitivement.
08:32Pourquoi ?
08:33Parce qu'en réalité,
08:35on ne sait pas vraiment
08:36si ce fragment de crâne
08:37est bien celui de Hitler.
08:39L'idéal, évidemment,
08:40serait de comparer l'ADN
08:41extrait de la mâchoire,
08:42puisqu'on sait que c'est la mâchoire
08:43authentique de Hitler,
08:44avec l'ADN extrait
08:46de la calotte crânienne.
08:47Ça serait évidemment le plus simple.
08:49Mais c'est un examen
08:50qui ne n'a pas été possible
08:52pour nous
08:52et d'ailleurs
08:53pour aucun autre chercheur.
08:54Le Kremlin sait enfouir ses secrets.
09:00Souvenez-vous,
09:01début mai 1945,
09:04les Russes découvrent
09:05des restes calcinés
09:06près du bunker personnel de Hitler.
09:08Eh bien, les jours suivants,
09:10les médecins légistes soviétiques
09:11apportent déjà
09:12l'épreuve médicale
09:13qu'il s'agit bien
09:14des restes de Hitler.
09:16Et ça,
09:17Staline le savait.
09:19Ses espions l'informaient.
09:21Pourtant,
09:22en ce mois de mai 1945,
09:23à une délégation américaine
09:26en visite à Berlin,
09:27il suggérait que Hitler
09:29et d'autres dignitaires nazis
09:30pourraient se cacher
09:32quelque part.
09:33Au Japon,
09:35en Argentine,
09:36au Chili.
09:38Il est probable
09:39que Staline espérait
09:40épuiser les services secrets alliés
09:42dans des recherches
09:43sans fin du dictateur nazi.
09:47Depuis,
09:47des théories conspirationnistes
09:49sur la fuite d'Hitler
09:50ont alimenté les fantasmes.
09:51D'où cette question,
09:54l'étude de Philippe Charlier.
09:56Mette-elle,
09:56une fois pour toutes,
09:57un point final
09:58aux théories loufoques
09:59qui entourent la fin de Hitler ?
10:00Une fois pour toutes,
10:01je le pensais.
10:02Mais on a beau publier,
10:04on a beau donner
10:05des arguments
10:06qui sont scientifiques,
10:08eh bien,
10:08on ne peut pas empêcher
10:08les gens de fantasmer
10:10et d'imaginer,
10:10malgré tout,
10:11une survie,
10:12malgré tout,
10:13de nouvelles archives
10:14qui vont révéler
10:15telle ou telle chose.
10:16Donc,
10:16c'est la même chose
10:17pour Alexandre le Grand,
10:18c'est la même chose
10:19pour Louis XIV peut-être,
10:21Napoléon,
10:22bien évidemment,
10:22Louis XVII,
10:23voilà,
10:24et Jeanne d'Arc.
10:25En fait,
10:25je pense qu'on a du mal
10:26à imaginer
10:27qu'un personnage historique
10:28puisse mourir
10:30normalement.
10:31de la fin de la fin
10:35de la fin
10:36de la fin
10:36Sous-titrage MFP.