• il y a 12 ans
Le passage au numérique des œuvres culturelles les ont réduites dans l’esprit de certains à de simples « contenus » à destination des tuyaux. Cette dérive sémantique risque d’engendrer des dérives économiques et politiques : il semble désormais impossible qu’une politique culturelle soit validée sans être scrutée au préalable par les responsables de la concurrence ou de la fiscalité. Or la culture doit conserver sa singularité au-delà de la crise, rester un ciment de la citoyenneté européenne et une industrie forte.

Les budgets des Etats membres consacrés au développement de leurs cinématographies nationales sont, en raison de la réduction des déficits publics, largement ponctionnés.

Parallèlement, l’Union Européenne propose une remise en cause du critère de territorialisation des dépenses localisées dans un Etat membre, fragilisant une politique nationale forte dans ces secteurs.

L’Union Européenne propose-t-elle réellement, en contrepoint, une politique audiovisuelle et cinématographique porteuse de projets ? Le Budget du Programme MEDIA sera au mieux reconduit dans son enveloppe budgétaire sur la période 2014-2020, la concurrence fiscale des Etats membres, notamment en matière de TVA, renforce Google, Apple, Facebook au détriment des acteurs nationaux. La monétisation du profil de l’internaute, par les acteurs mondiaux du net, finance la diffusion des films et séries produits par l’industrie de l’entertainment au détriment de l’industrie européenne de la création.

Si l’Union Européenne n’adapte pas sa politique audiovisuelle européenne à cette nouvelle donne, son industrie ne pourra plus concurrencer les services de médias audiovisuels globaux qui imposent leurs contenus, pratiques publicitaires et propres règles.

Comment imaginer et favoriser une culture européenne, numérique, à l’heure où les grands acteurs mondiaux ont déjà pris une place immense sur le territoire ?

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