• il y a 11 ans
Dis que tu es des leurs
de Uwem Akpan
C’est quoi ce langage ?
Deux amies d’enfance sont les otages d’un conflit religieux en Éthiopie.
La prose d’Akpan décrit avec force et empathie la sombre condition de ces enfants d’Afrique, leurs difficultés et leurs visions du futur.
Un hommage à la sagesse des enfants, à leur résilience lorsqu’ils sont confrontés aux circonstances les plus terribles.
La prose glaçante de ce prêtre jésuite fonctionne diablement et ce recueil a ceci de singulier que, loin des schémas éculés, il ne s’attarde pas une fois de plus sur les conséquences dramatiques de l’Histoire mais fait le portrait de cet ennemi qui est aussi intérieur. Un ennemi qui a le visage d’un parent, d’un voisin, d’un soldat, d’un rebelle, d’une religion, d’un fantasme et dont les premières victimes sont les enfants.
Des enfants dont les voix résonnent fort et longtemps.
Ce livre, ne changera certainement rien à cette affligeante réalité... mais le poids de mots d’Uwem Akpan a ceci d’incroyable qu’il rend la condition africaine davantage prégnante que les images choquantes matraquées sur le petit écran que l’on regarde souvent sans les voir vraiment.
Et rien que pour ça, Dis que tu es des leurs est une lecture poignante utile, pour ne pas dire nécessaire, à notre incompréhension, notre indifférence occidentale.

La saison de l’ombre
de Léonora Miano
Léonora Miano a choisi de s’intéresser non pas à ceux qui ont été déportés, mais à ceux qui sont restés. Ceux à qui l’on a arraché des êtres qu’ils aimaient et dont le monde s’effondre. Pour cela, elle nous emmène dans le village de Mulongo, en Afrique subsaharienne, où douze hommes se sont volatilisés la nuit du grand incendie. Ebeise, la matrone du clan, suggère que les mères des disparus soient éloignées de la communauté, seul moyen d’éviter que leur chagrin ne se répande et ne la fragilise.
La saison de l’ombre propose le point de vue subsaharien sur une des nombreuses défaites de l’humanité, mais aussi, sur les fragiles triomphes de celle-ci. Une histoire de mort, de vie après la mort. De façon métaphorique, cette histoire est celle d’une grande partie de l’Afrique subsaharienne, depuis cinq cents ans environ. » Léonora Miano

J’ai choisi d’être accompagnée dans cette lecture spectacle par Sika Gblondoumé, chanteuse et musicienne. Depuis la création de RUMORE DI ACQUE/BRUITS d’EAUX, Sika est notre complice. Son approche opportune et sensible du spectacle vivant apporte un éclairage aussi lumineux qu’éclairant… Le travail qu’elle mène actuellement au sein de son groupe musical « Mam Sika » la conduit sur les pistes de la traite des esclaves, à partir du Bénin, où demeure une partie de sa famille.
Catherine Graziani

Catherine Graziani : Lecture
Sika Gblondoumé : Chant / Contrebasse
François Bergoin : Mise en Espace
Sylvaine Comsa : Lumières

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