• il y a 10 ans
Pour un projet photographique, avec Pauline, mon héroïne d’un projet appelé « Sur le fil » (tournage en cours en cette fin d’été 2014), j'avais besoin d'un arbre pour y pendre une balançoire. Pauline me proposa alors un arbre dans le village de son enfance.

Arrivés sur place, pendant que j'installais la scène photographique, Pauline regardait la rivière à côté et me dit "tu sais, Franck, c'est cette rivière qui allait de chez moi à mon amoureux, à quelques kilomètres de là. La même rivière passait devant chez lui".

Je fus si touché par cette image que je lui promettais alors d'écrire un poème sur cela. J’imaginais tant ces feuilles tombées des arbres chez elle et finissant par arriver chez lui. Parce qu'une rivière n'est pas qu'un obstacle à franchir. C'est aussi un lien entre les êtres et les choses. Et que tout ce qui lie doit être alors loué, chanté, écrit, aimé, encouragé. Peut-être un premier essai de ma part de mettre en image cette conception du "ma", terme japonais qui signifie "intervalle, espace, durée, distance". Mais un espace qui relie et non qui éloigne. Son kanji est d’ailleurs très beau, car symbolisé par un soleil entouré par une porte.

Il me fallait donc rencontrer ce concept pour écrire ce texte qui attendait sagement ma plume.

Comme cette image d'une rivière aperçue en 2008, en haut d'un plateau dans l'Altaï mongol. Une image gravée dans ma mémoire de ce paysage désertique si merveilleux et si sauvage depuis la selle de ma monture. Je ne pensais pas un jour écrire ce poème à 10 000 mètres au-dessus, quelque part entre le Japon et Istanbul, cinq ans plus tard...


A Pauline et Adrien

Et à tous les amoureux qu'une rivière relie ou reliera un jour.

Albireo

Août 2014

Recommandations