Djibouti, cadeau empoisonné
Djibouti va connaitre une élection présidentielle vendredi 8 avril dont la plupart des observateurs pensent qu’elle est jouée d’avance avec la réélection attendue du président Ismaïl Omar Guelleh, au pouvoir depuis 17 ans. Un partenaire qui n’est pas en odeur de sainteté à Paris mais dont il faut bien s’accommoder car Djibouti est un territoire stratégique, et pas seulement pour la France.
Avec moins d’un million d’habitants, Djibouti est dix fois plus petit que la France et les trois quart de la population vivent dans la capitale, une ville-Etat dans cet ancien territoire des Affars et des Issas devenu indépendant en 1977. Le pays n’a connu que deux présidents en 39 ans et s’il existe aujourd’hui une opposition à l’ancien parti unique, elle est, comme dans la plupart des pays africains en quête de démocratie, divisée. Elle n’a pas réussi d’ailleurs à s’entendre pour présenter un candidat commun contre le président sortant. Diviser pour mieux régner, telle est la devise d’Ismaïl Omar Guelleh, dans ce pays qui frôle les 5% de croissance mais où la moitié de la population est au chômage. Pas d’agriculture dans ce petit pays désertique coincé entre l’Erythrée, l’Ethiopie et la Somalie, mais avec 350 kilomètres de littoral face au Yémen ; aux portes de la Mer Rouge et du Golfe d’Aden, autrement dit dans un environnement et des frontières dangereuses.
Et c’est bien l’une des raisons pour lesquelles Djibouti est si précieux pour tous les acteurs stratégiques de cette zone par où transite une bonne part du commerce et de l’énergie mondiale.
La France entretient toujours sur place, depuis l’indépendance, plus d’un millier d’hommes d’une force interarmes prête à l’emploi sur le sol africain comme en mer où elle lutte avec ses alliés contre le piratage maritime, essentiellement d’origine somalienne. Après les attentats du 11-Septembre, les Américains ont également récupéré un terrain de la légion étrangère pour en faire leur unique base militaire permanente en Afrique et d’où ils opèrent contre les terroristes de Somalie ou du Yémen. Plus récemment, l’Allemagne, le Japon mais également l’Arabie Saoudite et surtout la Chine, ont passé des accords avec Djibouti pour y déployer des forces militaires et logistiques. Pékin veut en effet protéger ses investissements en Afrique et ses milliers d’expatriés. Autrement dit, Djibouti est devenue au fil du temps une base militaire multinationale, pour que les grandes puissances défendent leurs intérêts dans la région.
C’est la raison pour laquelle ces grandes puissances souhaitent que ce petit pays reste stable et protégé. Quitte à fermer les yeux sur les déficits démocratiques du régime en place à Djibouti. Un statu quo qui ne pourra durer éternellement et qui pourrait même se révéler à terme assez périlleux.
Djibouti va connaitre une élection présidentielle vendredi 8 avril dont la plupart des observateurs pensent qu’elle est jouée d’avance avec la réélection attendue du président Ismaïl Omar Guelleh, au pouvoir depuis 17 ans. Un partenaire qui n’est pas en odeur de sainteté à Paris mais dont il faut bien s’accommoder car Djibouti est un territoire stratégique, et pas seulement pour la France.
Avec moins d’un million d’habitants, Djibouti est dix fois plus petit que la France et les trois quart de la population vivent dans la capitale, une ville-Etat dans cet ancien territoire des Affars et des Issas devenu indépendant en 1977. Le pays n’a connu que deux présidents en 39 ans et s’il existe aujourd’hui une opposition à l’ancien parti unique, elle est, comme dans la plupart des pays africains en quête de démocratie, divisée. Elle n’a pas réussi d’ailleurs à s’entendre pour présenter un candidat commun contre le président sortant. Diviser pour mieux régner, telle est la devise d’Ismaïl Omar Guelleh, dans ce pays qui frôle les 5% de croissance mais où la moitié de la population est au chômage. Pas d’agriculture dans ce petit pays désertique coincé entre l’Erythrée, l’Ethiopie et la Somalie, mais avec 350 kilomètres de littoral face au Yémen ; aux portes de la Mer Rouge et du Golfe d’Aden, autrement dit dans un environnement et des frontières dangereuses.
Et c’est bien l’une des raisons pour lesquelles Djibouti est si précieux pour tous les acteurs stratégiques de cette zone par où transite une bonne part du commerce et de l’énergie mondiale.
La France entretient toujours sur place, depuis l’indépendance, plus d’un millier d’hommes d’une force interarmes prête à l’emploi sur le sol africain comme en mer où elle lutte avec ses alliés contre le piratage maritime, essentiellement d’origine somalienne. Après les attentats du 11-Septembre, les Américains ont également récupéré un terrain de la légion étrangère pour en faire leur unique base militaire permanente en Afrique et d’où ils opèrent contre les terroristes de Somalie ou du Yémen. Plus récemment, l’Allemagne, le Japon mais également l’Arabie Saoudite et surtout la Chine, ont passé des accords avec Djibouti pour y déployer des forces militaires et logistiques. Pékin veut en effet protéger ses investissements en Afrique et ses milliers d’expatriés. Autrement dit, Djibouti est devenue au fil du temps une base militaire multinationale, pour que les grandes puissances défendent leurs intérêts dans la région.
C’est la raison pour laquelle ces grandes puissances souhaitent que ce petit pays reste stable et protégé. Quitte à fermer les yeux sur les déficits démocratiques du régime en place à Djibouti. Un statu quo qui ne pourra durer éternellement et qui pourrait même se révéler à terme assez périlleux.
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