• il y a 6 ans
Les foyers de travailleurs immigrés deviennent des "résidences sociales". Cette transformation est l'objet d'une série de trois films, regroupés sous le titre "Réhabilitations" que Michael Hoare a réalisé en 2012 pour l'association Copaf - le Collectif pour l'avenir des foyers. Aujourd'hui en 2018 le processus de transformation est presque terminé. Mais les leçons à tirer restent actuelles. Sous le prétexte d'améliorer l'hygiène et la salubrité, de fournir plus de confort individuel, les espaces de vie multiples des anciens "foyers de travailleurs" sont liquidés, éliminés ou très fortement encadrés; les "résidences sociales" risquent fort de voir revenir les "foyers-prison" contre lesquels les résidents se sont révoltés dans les années 70. Règlements intérieurs abusifs, absence de droits d'héberger, aucune souplesse dans la gestion des retards de paiement, limitation ou élimination d'accès aux salles collectives, fin des salles de prière et des cuisines collectives, c'est un régime quasi-carcéral qui est imposé aux travailleurs qui habitent, encore, ces lieux jusqu'à leur remplacement par des précaires et pauvres de toutes origines. Cet épisode du film examine les transformations dans l'espace architectural et ses conséquences sociales et politiques. Un exemple concret et frappant de racisme d'Etat en France.