En vue du colloque "Vie privée, vie collective, instances de représentation, les droits des résidents des logements foyers en question", organisé le 1er juin 2023 à l'Assemblée Nationale, nous nous sommes présentés le lundi 29 mai pour faire le tour des espaces collectifs de la résidence Adoma Bachir Souni avec le président du Comité de résidents, Mamadou Camara.
Cette résidence a été financé dans le cadre du PTFTM - Plan de Traitement des Foyers de Travailleurs Migrants et a ouvert en 2003.
Comme nous le montre Mamadou Camara, il y avait une large place laissée aux espaces collectifs permettant à la vie solidaire des résidents du lieu à s'épanouir. Aujourd'hui pourtant, ce même plan de traitement, piloté par un Commission Interministérielle obnubilée par les questions de contrôle et de sécurité, réduit au maximum les espaces collectifs et permet aux gestionnaires d'en limiter fortement l'accès.
Cette résidence a été financé dans le cadre du PTFTM - Plan de Traitement des Foyers de Travailleurs Migrants et a ouvert en 2003.
Comme nous le montre Mamadou Camara, il y avait une large place laissée aux espaces collectifs permettant à la vie solidaire des résidents du lieu à s'épanouir. Aujourd'hui pourtant, ce même plan de traitement, piloté par un Commission Interministérielle obnubilée par les questions de contrôle et de sécurité, réduit au maximum les espaces collectifs et permet aux gestionnaires d'en limiter fortement l'accès.
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00:00 La résidence Bashiya Souni a été la première résidence construite toute neuve dans le
00:07 cadre du plan de traitement des foyers de travail à migrants. Elle est le reflet du
00:12 pays qui l'a construit en 2003 et de la relative tolérance que ce pays avait pour la diversité
00:19 dans son agro-économie.
00:21 La résidence Bashiya Souni est une résidence qui a été construite en 2003 pour la première
00:27 résidence que ce pays avait pour la diversité dans son habitation.
00:31 Alors, je m'appelle Kamara Namadou, je suis le président du comité Bashiya Souni. Le
00:37 comité est composé de 6 délégués, plus nos conseillers. On a une dizaine de conseillers
00:43 aussi.
00:44 D'accord.
00:45 Et il y a combien de personnes dans cette résidence ?
00:48 Il y a 307 résidents.
00:51 D'accord.
00:52 Et c'était ouvert quand ?
00:53 C'est ouvert le 1er janvier 2003.
00:57 Et avant vous étiez où ?
00:59 On était à Pinel, 43 et Pinel à 5.5, Port de Paris.
01:03 Le grand foyer avec 800 personnes.
01:06 Le foyer qui avait plus que 800 personnes.
01:09 Alors, dis-moi, c'est quoi cet espace-là ?
01:14 Cet espace, c'est une cafétéria qui a été gérée par Adoma même au début, en 2003.
01:22 Et après, ils ont fermé parce qu'il n'y avait pas beaucoup de clients avec eux.
01:28 Et à partir de 2010, ils nous ont laissé à la disposition du comité.
01:36 À l'époque, ce n'était pas moi le président, c'était M. Drame Mamadi, le président du comité.
01:41 Et ensuite, deuxième élection, moi, je suis venu aussi en tête, je suis devenu président.
01:48 Donc, ils nous ont mis encore à disposition avec une conversion signée entre nous.
01:54 Et ils nous ont donné légalement.
01:56 Et puis, l'argent qu'on récolte ici, ça se partage entre les résidents.
02:03 On fait une fête chaque fin d'année pour tous les résidents.
02:06 Et bien sûr, avec les élits locaux qu'on les invite aussi.
02:11 Puis Adoma qui n'est jamais venu à nos invitations.
02:14 Mais bon, c'est géré comme ça depuis.
02:18 Alors, à ce moment, cette année, pendant la Covid-19, on a décidé de fermer tous les locaux.
02:27 C'est normal, les cafés sont fermés et tout.
02:30 Et moi, j'ai fermé ici.
02:32 J'ai demandé à fermer le restaurant Tafia Mafé qui est là.
02:37 Ça a été fermé aussi.
02:39 Et ma grande surprise à l'ouverture, j'ai été voir Adoma et bien sûr les gestionnaires pour que j'ouvre le bar.
02:50 Ma grande surprise, j'ai trouvé qu'ils ont changé mes canaux.
02:53 Ils ont enlevé les canaux que j'avais.
02:55 J'avais toute ma boisson ici qui était périmée même.
02:58 Une valeur de 3 milliards.
03:01 Et ils ont changé.
03:03 Et quand j'ai été le voir pour l'ouverture, ils ont dit non, on arrête le contrat, on n'ouvre plus.
03:09 Ils veulent le récupérer.
03:11 Donc moi, j'étais obligé d'aller voir mon avocat pour dire que ce n'est pas normal.
03:16 J'ai une conversion signée avec eux.
03:18 Et maintenant, ils veulent fermer la cafétéria sans m'écrire, sans me donner un préavis, rien du tout.
03:24 Ils ont changé mes canaux, je ne peux pas rentrer, toute ma marchandise est périmée.
03:29 Et là, ils ne veulent pas l'ouvrir.
03:32 L'avocat m'a envoyé un courrier à demain pour dire que ce n'est pas normal.
03:36 Monsieur Kamara va ouvrir son café.
03:39 En attendant, parce que ce n'est pas comme ça.
03:41 Moi, j'ai ouvert sans casser la porte.
03:45 Et depuis, quand il y a des travaux, ils ne veulent pas le faire.
03:50 Il y a une suite ici, ça va faire 4 mois.
03:54 Il y en a une autre là-bas.
03:56 Et tous ces bagarres-là, on a demandé à les changer, ils ne veulent pas.
04:00 Pour mettre le plafond là.
04:05 Ils ne veulent pas.
04:07 Donc, on est en procédure avec eux.
04:09 Donc, ils veulent fermer ici, c'est ça que je veux dire.
04:11 Ils veulent fermer.
04:13 Ils veulent fermer, ne me disez pas pour faire quoi.
04:16 Et ils ne veulent pas aller au bonheur des résidents.
04:19 La décoration africanisante signifie bien que la population qui habite les lieux est d'une origine spécifique.
04:26 L'entrée, au grand chagrin de son gestionnaire Adema, est un espace d'accueil où les gens se regroupent pour parler.
04:34 Ici, on l'utilise aussi de fois quand on a une assemblée générale.
04:40 On ne peut pas tous rentrer dans la petite salle que je vous ai montrée tout à l'heure.
04:45 On fait notre assemblée générale ici.
04:47 Et c'est aussi un lieu de discussion, non?
04:50 Oui, c'est un lieu de discussion qui ne plaît pas aux devines, qui ne plaît pas à Adema.
04:56 Mais comme on n'a pas d'autre endroit à aller, on se trouve ici pour parler des choses et d'autres.
05:01 Pour voir les problèmes du pays, pour se donner des nouvelles du pays, pour faire un échange.
05:09 D'accord.
05:11 Ok, merci.
05:13 Et c'est quoi le mosquée de Djené, c'est le mieux là?
05:18 Le mosquée de Djené, c'est le mosquée qui se trouve au Mali.
05:22 Oui, c'est ça.
05:24 Une grande cour, meublée d'un bloc de bois, sépare les différentes ailes du bâtiment.
05:33 Donc, dis-nous, l'ascenseur alors?
05:37 Alors, ici, je dis qu'il y a trois bâtiments et trois ascenseurs.
05:41 Il n'y a qu'une seule ascenseur qui fonctionne pour l'instant.
05:44 Et celui-là, ça va faire six mois qu'il est ouvert.
05:48 Il n'est pas réparé.
05:50 On a fait des mails, téléphonés, et tout ça, jusqu'à aujourd'hui.
05:53 Ils nous disent, oui, on a commandé la pièce. La pièce ne vient jamais.
05:57 Et on n'a pas de formation dessus.
06:00 Pour dire qu'il y a tel bloc, le technicien va passer, il n'y a rien.
06:04 D'accord.
06:05 Donc, on attend dans le vide.
06:07 Ok, merci.
06:10 Et à l'étage, dans chaque couloir de 6 à 8 chambres, une cuisine collective, des WC et douche collective.
06:17 Voilà.
06:29 C'est rigolo.
06:36 Ah!
06:37 Voilà.
06:38 C'est ici notre cuisine collective.
06:41 Après, dans chaque bâtiment, il y a une cuisine collective comme ça.
06:48 D'accord.
06:49 À part les étudiants.
06:50 Pour tous les 8 logements, c'est ça?
06:52 Voilà, pour les 8 logements.
06:54 On vient, on fait notre toucher, là, comme vous voyez.
06:57 Et les gaz, même, fonctionnent.
07:01 Il y en a une, il y en a deux.
07:03 On n'a pas de bonbon.
07:05 On a demandé à Thomas qu'il nous change les gaz.
07:08 Ils nous disent que ces gaz-là, ils ne le font plus.
07:11 C'est des petits gaz, des gazinières.
07:14 Nous, ça ne nous déplace pas.
07:16 Mais vous n'avez pas changé vous-même à changer les gaz?
07:19 Parce que vous pouvez cotiser et changer les gaz, non?
07:21 Oui, mais on n'a pas le droit.
07:23 On est un peu comme l'hôtel ici.
07:28 Il y a beaucoup de choses qu'on n'a pas le droit de faire.
07:31 Voilà.
07:32 Donc, on est là.
07:34 C'est d'ici que j'ai entendu parler de rumeurs
07:37 qu'ils vont fermer, qu'ils vont faire des chambres.
07:40 Le Pinou, qui sont là, là.
07:43 Ils vont faire des chambres.
07:44 Maintenant, ils vont mettre nos cuisines,
07:46 nos douches, tout ça dans les chambres.
07:49 Et nous, on n'est pas d'accord.
07:50 Mais pour l'instant, c'est des rumeurs qui ont fait ça.
07:53 D'accord.
07:54 Voilà, le moment, on va pas parler de ça.
08:00 L'existence de ce bâtiment, vieux de seulement 20 ans,
08:04 mais dont on parle déjà de reconstruire,
08:06 est le signe de combien la politique française
08:09 a évolué dans les dernières décennies
08:11 pour devenir moins tolérante de la diversité,
08:14 moins tolérante des modes de vie de ces habitants immigrés.
08:18 (bruit de moteur)
08:21 [SILENCE]