Pas de doute : nous vivons aujourd’hui dans un monde libéral – « ultralibéral » ou « néolibéral » disent certains. On parle de libéralisme politique, économique, moral… mais sans toujours savoir ce que c’est, en réalité, que le libéralisme.
Cela s’explique : le libéralisme est une idéologie tellement omniprésente qu’on ne la voit plus. Elle est devenue une évidence. A première vue, elle rime avec « liberté ». Être libéral, ce serait défendre la liberté individuelle. Cette liberté repose sur l’idée que nous sommes « propriétaires » de notre vie et de nos biens, que notre raison nous dit comment construire notre propre bonheur, et que rien ni personne n’a le droit de disposer de nous, sinon nous-mêmes. On retrouve cette idée dans l’acte de naissance du libéralisme, en 1690. Dans son Traité du gouvernement civil, le philosophe anglais John Locke écrit :
« Ce n’est pas sans raison que les hommes recherchent la société, et qu’ils souhaitent se joindre à d’autres qui se sont déjà unis ou qui ont le projet de s’unir et de composer un corps, pour la conservation mutuelle de leurs vies, de leurs libertés et de leurs biens : choses que j’appelle du nom général du propriétés. »
John Locke (1632-1704) a posé les principes du libéralisme dans sa Lettre sur la tolérance (1689) et son Traité du gouvernement civil (1690).
Qui pourrait s’opposer à une telle conception ? Pourtant, elle comporte bien des présupposés. D’abord, que l’individu est pleinement maître de lui-même. Ensuite, que la société n’est, à tout prendre, qu’un « service » que les individus organisent entre eux pour défendre leurs propres intérêts. Au fond, comme le diront d’autres penseurs libéraux à la suite de Locke, chacun n’a à se soucier que de lui-même, à comprendre où est son intérêt, et d’utiliser la société pour le satisfaire.
Nous allons essayer de démêler ces questions, de revenir aux origines du libéralisme et de remonter ses différentes évolutions, ses conséquences économiques et morales, afin de mieux mettre à jour les « évidences libérales » dans lesquelles nous baignons aujourd’hui, sans plus les voir.
Julien Chane-Alune (prof de philo est l'invité de cette soirée du 22 juin 2018 à Créteil)
Voir aussi la deuxième partie du film avec le DEBAT des spectateurs.
Cela s’explique : le libéralisme est une idéologie tellement omniprésente qu’on ne la voit plus. Elle est devenue une évidence. A première vue, elle rime avec « liberté ». Être libéral, ce serait défendre la liberté individuelle. Cette liberté repose sur l’idée que nous sommes « propriétaires » de notre vie et de nos biens, que notre raison nous dit comment construire notre propre bonheur, et que rien ni personne n’a le droit de disposer de nous, sinon nous-mêmes. On retrouve cette idée dans l’acte de naissance du libéralisme, en 1690. Dans son Traité du gouvernement civil, le philosophe anglais John Locke écrit :
« Ce n’est pas sans raison que les hommes recherchent la société, et qu’ils souhaitent se joindre à d’autres qui se sont déjà unis ou qui ont le projet de s’unir et de composer un corps, pour la conservation mutuelle de leurs vies, de leurs libertés et de leurs biens : choses que j’appelle du nom général du propriétés. »
John Locke (1632-1704) a posé les principes du libéralisme dans sa Lettre sur la tolérance (1689) et son Traité du gouvernement civil (1690).
Qui pourrait s’opposer à une telle conception ? Pourtant, elle comporte bien des présupposés. D’abord, que l’individu est pleinement maître de lui-même. Ensuite, que la société n’est, à tout prendre, qu’un « service » que les individus organisent entre eux pour défendre leurs propres intérêts. Au fond, comme le diront d’autres penseurs libéraux à la suite de Locke, chacun n’a à se soucier que de lui-même, à comprendre où est son intérêt, et d’utiliser la société pour le satisfaire.
Nous allons essayer de démêler ces questions, de revenir aux origines du libéralisme et de remonter ses différentes évolutions, ses conséquences économiques et morales, afin de mieux mettre à jour les « évidences libérales » dans lesquelles nous baignons aujourd’hui, sans plus les voir.
Julien Chane-Alune (prof de philo est l'invité de cette soirée du 22 juin 2018 à Créteil)
Voir aussi la deuxième partie du film avec le DEBAT des spectateurs.
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Éducation