• il y a 5 ans
JEUDI 29 NOVEMBRE 2018

Dominique Jarrassé
Professeur d’histoire de l’art contemporain, Université Michel de Montaigne - Bordeaux 3

La synagogue n’a pas de forme fixée par la tradition et l’art n’y joue que sur un plan symbolique. Aussi, au XIXème siècle, pour attester l’intégration des juifs à la société française, a-t-elle emprunté le modèle monumental
et le décorum de l’église ; on élève des «temples israélites », tout en s’autorisant des solutions techniques modernes. En réaction, au cours
du XXème siècle, la synagogue est repensée en lien avec une identité juive réaffirmée et un fonctionnalisme qui replace le culte dans un ensemble de pratiques nourries d’un retour
à la tradition. La variété d’origine des fidèles joue également dans les solutions adoptées, certains préférant l’oratoire aux édifices imposants. On élabore alors des centres communautaires. Pour autant, la monumentalité demeure dans
une fonction symbolique de marquage de l’espace urbain et d’officialisation du culte, voire de renaissance après la Shoah. De même, des expériences artistiques s’y inscrivent, mais
timidement en France, car le judaïsme y demeure largement traditionnaliste.
L’originalité y tient plus souvent des systèmes constructifs et des conceptions de l’espace cultuel.

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