• il y a 5 ans
Les jeunes comprennent de mieux en mieux l’anglais : c’est l’une des conclusions du rapport pas si pessimiste du Cnesco, le centre d’évaluation de l’enseignement scolaire sur les langues étrangères. Et dans cette progression, on peut compter de nouveaux facteurs : les réseaux sociaux et les films et séries sous-titrées. 

L’impact du visionnage de séries en anglais sous-titrées est difficile à quantifier mais pour le Cnesco, c’est évident, il est bénéfique pour l’apprentissage des langues. Il faut dire que cette pratique s’est bien répandue ces dernières années. Selon l’étude, un tiers des élèves regardent un programme sous-titré au moins une fois par semaine, contre un sur dix il y a quinze ans. Et sur les réseaux sociaux, les jeunes s’immergent assez indistinctement dans l’anglais et le français. 

Les effets de ces usages sur l’apprentissage peuvent être parfaitement tangibles. Prenons l’exemple de la Suède. Les élèves suédois excellent en langues selon les études internationales, et s’ils sont si bons… C’est en partie pour une raison très pragmatique. En fait, doubler tous les programmes qui sont diffusés coûte tout simplement trop cher pour la télévision suédoise. Résultat, les enfants grandissent avec des programmes en anglais, et ce bain de langue participent à leur niveau très élevé.

Mais il faut malgré tout être bien clair, les Suédois ont surtout un système éducatif hyperperformant et faire regarder des contenus sous-titrés et ne suffit pas à rendre les élèves à l’aise en langues. Les chiffres de l’étude du Cnesco le montrent : les élèves français sont plus à l’aise en compréhension de l’anglais, mais ils pêchent vraiment au niveau de l’expression orale et écrite. Et pour cela, les réseaux sociaux et les séries peuvent difficilement faire des miracles. 

Il reste donc à l’Education nationale des chantiers conséquents, notamment concernant les plus jeunes, qui sont les plus perméables aux langues. Or les professeurs des écoles sont souvent peu formés, manquent de confiance et de ressources pédagagiques  pour assurer cet enseignement qui n’est obligatoire que depuis 2016 au niveau primaire. Inspiré par le rapport du CNESCO et par une mission consacrée, Jean-Michel Blanquer doit présenter un « plan pour les langues » le 18 avril. 

En 2016, les élèves français ont, globalement, de bons résultats en compréhension de l’écrit d’une langue étrangère. En compréhension de l’oral, le niveau des élèves s’améliore également même si 4 élèves sur 10 rencontrent encore des difficultés. L’expression orale en langue étrangère est en revanche une véritable difficulté pour les jeunes. Les trois quarts des élèves de 3e ont du mal à se faire comprendre et produire une langue globalement correcte.

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