Une légende tenace et bien entretenue veut que le bio soit une forme d’agriculture qui n’utilise pas de pesticides ou de produits phytosanitaires. Le diable est dans les détails. L’agriculture biologique n’utilise pas de pesticides de synthèse ou chimiques. Mais elle utilise des pesticides qualifiés de naturels. La distinction entre pesticides chimiques ou naturels ne veut strictement rien dire en termes sanitaires, en termes de danger ou en termes d’effets sur l’environnement. Naturel signifie que les molécules existent à l’état naturel, qu’elles n’ont pas été inventées dans un laboratoire. Cela ne veut absolument pas dire qu’elles sont anodines ou sans danger.
La nature nous a donné les amanites phalloïdes, la ciguë ou le curare. Tout ce qu’il y a de plus naturels et tout ce qu’il y a de plus mortel. L’agriculture bio dispose de dizaines de produits labellisés. Une partie de ces produits reposent sur des dérivés pétrochimiques : l’huile de paraffine, le soufre. Une autre partie sur le cuivre. D’autres sur des bacilles, d’autres encore sur des huiles essentielles. Parlons d’abord du cuivre ou de soufre. Leur usage principal est d’éviter les moisissures, comme le mildiou qui touche les fruits. Cuivre, soufre et leurs dérivés – comme ce que l’on appele la bouillie bordelaise- et les autres produits bio représentent le quart des ventes de phytosanitaires en France, ils sont utilisés indifféramment par toutes les formes d’agricultures.
Ce sont des produits qui font débat. Les autorités sanitaires européennes s’inquiètent de leurs effets sur la santé des humains et des sols. Le cuivre est un métal lourd qui s’y accumule et le stérilise. L’Efsa a hésité avant de reconduire les autorisations pour le cuivre en 2018, mais le problème, est qu’il a une réelle utilité pour protéger les plantes et qu’il n’y a pas d’alternative dite «naturelle».De la même façon, la pharmacopée bio contient des produits très controversés comme l’insecticide Spinosad, qui est toxique pour les abeilles, ou l’huile de Neem, qui nuit à la reproduction et aux milieux aquatiques, qui est interdite en agriculture conventionnelle et qui ne peut être utilisée que sous abri en agriculture bio.
Les produits phytosanitaires utilisés en agriculture biologique ne sont pas plus anodins que les autres, ce sont des principes actifs qui sont évalués dans les mêmes conditions que les autres. Ils ont beau être composés d’atomes présents dans la nature, ils sortent tout de même d’usines et sont commercialisés souvent par les mêmes entreprises. Quel est le but de cette démonstration ? Certainement pas de jeter l’opprobre sur l’agriculture bio. Elle a le mérite de faire réfléchir aux pratiques, de tester, de faire évoluer globalement l’agriculture.
C’est une bonne chose de dire que l’agriculture biologique utilise aussi des produits pour traiter les plantes. C’est une nécessité pour récolter et nourrir. Les cultures, bios ou pas, sont attaquées en permanence par des ravageurs, par des maladies, par des moisissures, par des champignons. Les réponses peuvent être différentes. L’agriculture biologique privilégie des variétés qui sont parfois plus résistantes à telle ou telle attaque… Même si elles produisent moins. Les rendements de blé bio, par exemple, sont inférieurs de moitié à ceux du blé conventionnel. Les réponses bio incluent AUSSI des phytosanitaires.
C’est pour ça qu’il faut en finir avec le marketing du bio sans pesticide de synthèse. Il faut aussi en terminer avec l’opacité sur les tonnages utilisés en bio par exemple. Ce flou finira par nuire aux agriculteurs bios eux même. Or, ils ne font que leur travail. Les agriculteurs bio n’ont pas plus que les autres à avoir honte de le faire.
On a tous à gagner à la vérité des pratiques. Une vérité qui évite les peurs irrationnelles. Car la peur n’a jamais aidé à prendre de bonnes décisions.
La nature nous a donné les amanites phalloïdes, la ciguë ou le curare. Tout ce qu’il y a de plus naturels et tout ce qu’il y a de plus mortel. L’agriculture bio dispose de dizaines de produits labellisés. Une partie de ces produits reposent sur des dérivés pétrochimiques : l’huile de paraffine, le soufre. Une autre partie sur le cuivre. D’autres sur des bacilles, d’autres encore sur des huiles essentielles. Parlons d’abord du cuivre ou de soufre. Leur usage principal est d’éviter les moisissures, comme le mildiou qui touche les fruits. Cuivre, soufre et leurs dérivés – comme ce que l’on appele la bouillie bordelaise- et les autres produits bio représentent le quart des ventes de phytosanitaires en France, ils sont utilisés indifféramment par toutes les formes d’agricultures.
Ce sont des produits qui font débat. Les autorités sanitaires européennes s’inquiètent de leurs effets sur la santé des humains et des sols. Le cuivre est un métal lourd qui s’y accumule et le stérilise. L’Efsa a hésité avant de reconduire les autorisations pour le cuivre en 2018, mais le problème, est qu’il a une réelle utilité pour protéger les plantes et qu’il n’y a pas d’alternative dite «naturelle».De la même façon, la pharmacopée bio contient des produits très controversés comme l’insecticide Spinosad, qui est toxique pour les abeilles, ou l’huile de Neem, qui nuit à la reproduction et aux milieux aquatiques, qui est interdite en agriculture conventionnelle et qui ne peut être utilisée que sous abri en agriculture bio.
Les produits phytosanitaires utilisés en agriculture biologique ne sont pas plus anodins que les autres, ce sont des principes actifs qui sont évalués dans les mêmes conditions que les autres. Ils ont beau être composés d’atomes présents dans la nature, ils sortent tout de même d’usines et sont commercialisés souvent par les mêmes entreprises. Quel est le but de cette démonstration ? Certainement pas de jeter l’opprobre sur l’agriculture bio. Elle a le mérite de faire réfléchir aux pratiques, de tester, de faire évoluer globalement l’agriculture.
C’est une bonne chose de dire que l’agriculture biologique utilise aussi des produits pour traiter les plantes. C’est une nécessité pour récolter et nourrir. Les cultures, bios ou pas, sont attaquées en permanence par des ravageurs, par des maladies, par des moisissures, par des champignons. Les réponses peuvent être différentes. L’agriculture biologique privilégie des variétés qui sont parfois plus résistantes à telle ou telle attaque… Même si elles produisent moins. Les rendements de blé bio, par exemple, sont inférieurs de moitié à ceux du blé conventionnel. Les réponses bio incluent AUSSI des phytosanitaires.
C’est pour ça qu’il faut en finir avec le marketing du bio sans pesticide de synthèse. Il faut aussi en terminer avec l’opacité sur les tonnages utilisés en bio par exemple. Ce flou finira par nuire aux agriculteurs bios eux même. Or, ils ne font que leur travail. Les agriculteurs bio n’ont pas plus que les autres à avoir honte de le faire.
On a tous à gagner à la vérité des pratiques. Une vérité qui évite les peurs irrationnelles. Car la peur n’a jamais aidé à prendre de bonnes décisions.
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