L’Arcadie, la région de Grèce que la mythologie attribue au dieu Pan, divinité de la Nature, protecteur des bergers et des troupeaux. A Rome fut fondée à la fin du XVIIème siècle l'Académie des Arcades de Rome, un groupuscule italien dédié aux arts et simplicité de vie en hommage à cette mythologie : les membres devaient se choisir un pseudonyme et honorer cette région du monde par des ouvrages de bon-goût, tels qu'on les aurait attribués aux habitants de ces contrées bucoliques. Parmi les membres y avant officié, on comptera les compositeurs Arcomelo Erimanteo (Corelli), Protico Azetiano (Pasquini) ou encore Terpandro Politeio (Scarlatti). Une société culturelle d'initiés, en plein coeur de la société culturelle la plus rayonnante d'Europe.
Parmi ces compositeurs, un autre nom, moins connu : sous le pseudonyme "Eterio Stinfalico", Alessandro Marcello était un écrivain, philosophe, compositeur et mathématicien issu de la noblesse italienne. Son nom sera retenu essentiellement pour une oeuvre musicale, du fait que celle-ci a tant touché le coeur de Bach à Weimar que ce dernier en fit une transcription pour clavier. Chose que Bach faisait souvent pour mieux comprendre et honorer les oeuvres qu'il a aimées et compositeurs qu'il admirait. En effet, l'oeuvre originale de Marcello était pour Hautbois (référence pastorale au dieu Pan) et orchestre, d'une lenteur majestueuse, et d'une beauté lyrique faisant songer aux plus belles pages musicales d'un Lully ou Purcell. Mais à l'époque de Bach, le clavier n'était pas le piano, mais le clavecin. Un instrument à la sonorité plus proche du luth, et surtout à la durée de notes tenues d'à peine une seconde dans le meilleur des cas. Un grand challenge d'écriture, donc que de retranscrire les longues tenues du hautbois dépassant les 8 à 10 secondes ...
... A cela, Bach a ainsi posé par écrit de nombreuses figures d'ornementation telles qu'on pouvait les faire à l'époque, mais qu'on n'écrivait pas sur feuille : la transcription faite par Bach devient alors une véritable Pierre de Rosette pour retrouver la richesse et le style de l'ensemble des ornementations baroques. Par elle, il a été possible pour les musicologues de mieux comprendre et reproduire ces ornementations habituellement inculquées à l'oral, traditions musicales que les époques classiques et romantiques ont hélas fait oublier. On retrouve donc ainsi, dans la version pour clavier, aujourd'hui essentiellement jouée au piano, toute la beauté de l'oeuvre de Marcello, ainsi que la qualité d'écriture de Bach et la façon de faire de toute une époque. Une référence musicale, une clef de compréhension, qui plonge dans l'époque baroque à l'Art sans frontières, à la gloire d'une mythologie "grecque" ré-imaginée par des "romains" en quête de pure beauté, et adaptée au clavier par un "allemand".
Parmi ces compositeurs, un autre nom, moins connu : sous le pseudonyme "Eterio Stinfalico", Alessandro Marcello était un écrivain, philosophe, compositeur et mathématicien issu de la noblesse italienne. Son nom sera retenu essentiellement pour une oeuvre musicale, du fait que celle-ci a tant touché le coeur de Bach à Weimar que ce dernier en fit une transcription pour clavier. Chose que Bach faisait souvent pour mieux comprendre et honorer les oeuvres qu'il a aimées et compositeurs qu'il admirait. En effet, l'oeuvre originale de Marcello était pour Hautbois (référence pastorale au dieu Pan) et orchestre, d'une lenteur majestueuse, et d'une beauté lyrique faisant songer aux plus belles pages musicales d'un Lully ou Purcell. Mais à l'époque de Bach, le clavier n'était pas le piano, mais le clavecin. Un instrument à la sonorité plus proche du luth, et surtout à la durée de notes tenues d'à peine une seconde dans le meilleur des cas. Un grand challenge d'écriture, donc que de retranscrire les longues tenues du hautbois dépassant les 8 à 10 secondes ...
... A cela, Bach a ainsi posé par écrit de nombreuses figures d'ornementation telles qu'on pouvait les faire à l'époque, mais qu'on n'écrivait pas sur feuille : la transcription faite par Bach devient alors une véritable Pierre de Rosette pour retrouver la richesse et le style de l'ensemble des ornementations baroques. Par elle, il a été possible pour les musicologues de mieux comprendre et reproduire ces ornementations habituellement inculquées à l'oral, traditions musicales que les époques classiques et romantiques ont hélas fait oublier. On retrouve donc ainsi, dans la version pour clavier, aujourd'hui essentiellement jouée au piano, toute la beauté de l'oeuvre de Marcello, ainsi que la qualité d'écriture de Bach et la façon de faire de toute une époque. Une référence musicale, une clef de compréhension, qui plonge dans l'époque baroque à l'Art sans frontières, à la gloire d'une mythologie "grecque" ré-imaginée par des "romains" en quête de pure beauté, et adaptée au clavier par un "allemand".
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