Rien n'est plus frustrant que d'être confronté à ses limites qu'on sent comme une barrière aussi infranchissable qu'injuste. Surtout lorsqu'on a un niveau d'exigence très haut alimenté par un talent déjà reconnu. Et que dire si l'incompréhension de ses faiblesses techniques dépendent de la morphologie naturelle de la main, chose si mal connue à l'époque. C'est sur l'idée de faire travailler spécifiquement son annulaire de la main droite, doigt sensiblement plus faible et associé au majeur et auriculaire, que Robert Schumann va finalement paralyser sa main qui le trahissait déjà tant il lui en demandait beaucoup ...
En effet, peu enclin à accepter que son quatrième doigt n'ait pas les mêmes possibilités que les autres doigts, il aurait "inventé" un système de contrepoids pour faire travailler la musculature d'un doigt précis. Et s'acharnant sur l'index, le majeur, puis l’annulaire avec son "Cigarrenmechanik", il se serait créé des tendinites qu'il entretenait à retourner travailler ses doigts alors qu'il n'était pas entièrement remis. Il perdra la possibilité de pouvoir utiliser complètement sa main droite, tant elle le fera souffrir du moindre mouvement. Ceci l'empêchant de jouer du piano, de poursuivre s carrière de concertiste, et d'interpréter ses propres oeuvres, voire de composer pour piano, mis à part avec sa main gauche seule.
Hélas, Robert Schumann n'aura pas que perdu l'usage de sa main : la raison, peu à peu, l'abandonnera. Développant peu à peu un dédoublement de la personnalité dès 1833, il prendra le dessus jusqu'en 1854 où des acouphènes (la note "la" en continu), puis des hallucinations finiront par avoir raison de lui. Après s'être jeté dans dans le Rhin en plein jour, en pantoufles, il sera admis à l'asile d’Endenick dont il ne sortira jamais. La bipolarité supposée de Schumann aura, malgré le calvaire de sautes d'humeurs extrêmes, lui aura permis d'écrire des recueils de musiques où la jovialité intense s'enchaîne avec un morceaux très intimiste et triste, voire dépressif.
Loin des accords plaqués, et mélodies en gammes ou accords arpégés dans ses compositions habituelles, ces oeuvres au caractère plus agressif proposent souvent une vélocité terrifiante, des notes répétées et une technique qui met la main droite en profonde souffrance, comme si Schumann cherchait à faire ressentir aux pianistes ses propres soucis de santé digitaux et ses angoisses existentielles. C'est le cas de l'Intermezzo du Carnaval op26 qui demeure la seule pièce de ce recueil plein de joie proche de fanfares festives naïves, à offrir de telles sensations ... Je précise que l'interprétation ici présente est approximative, tant l'oeuvre nécessiterait un travail monstrueux de longue haleine pour une parfaite endurance. Il s'agit pourtant d'une des premières pièces pour piano que j'ai travaillée il y a 26 ans pour entrer à la Fac de Bordeaux : jeune, je rencontrais moins de soucis à la jouer, à moins que mon degré d'exigence ne soit plus le même ...
En effet, peu enclin à accepter que son quatrième doigt n'ait pas les mêmes possibilités que les autres doigts, il aurait "inventé" un système de contrepoids pour faire travailler la musculature d'un doigt précis. Et s'acharnant sur l'index, le majeur, puis l’annulaire avec son "Cigarrenmechanik", il se serait créé des tendinites qu'il entretenait à retourner travailler ses doigts alors qu'il n'était pas entièrement remis. Il perdra la possibilité de pouvoir utiliser complètement sa main droite, tant elle le fera souffrir du moindre mouvement. Ceci l'empêchant de jouer du piano, de poursuivre s carrière de concertiste, et d'interpréter ses propres oeuvres, voire de composer pour piano, mis à part avec sa main gauche seule.
Hélas, Robert Schumann n'aura pas que perdu l'usage de sa main : la raison, peu à peu, l'abandonnera. Développant peu à peu un dédoublement de la personnalité dès 1833, il prendra le dessus jusqu'en 1854 où des acouphènes (la note "la" en continu), puis des hallucinations finiront par avoir raison de lui. Après s'être jeté dans dans le Rhin en plein jour, en pantoufles, il sera admis à l'asile d’Endenick dont il ne sortira jamais. La bipolarité supposée de Schumann aura, malgré le calvaire de sautes d'humeurs extrêmes, lui aura permis d'écrire des recueils de musiques où la jovialité intense s'enchaîne avec un morceaux très intimiste et triste, voire dépressif.
Loin des accords plaqués, et mélodies en gammes ou accords arpégés dans ses compositions habituelles, ces oeuvres au caractère plus agressif proposent souvent une vélocité terrifiante, des notes répétées et une technique qui met la main droite en profonde souffrance, comme si Schumann cherchait à faire ressentir aux pianistes ses propres soucis de santé digitaux et ses angoisses existentielles. C'est le cas de l'Intermezzo du Carnaval op26 qui demeure la seule pièce de ce recueil plein de joie proche de fanfares festives naïves, à offrir de telles sensations ... Je précise que l'interprétation ici présente est approximative, tant l'oeuvre nécessiterait un travail monstrueux de longue haleine pour une parfaite endurance. Il s'agit pourtant d'une des premières pièces pour piano que j'ai travaillée il y a 26 ans pour entrer à la Fac de Bordeaux : jeune, je rencontrais moins de soucis à la jouer, à moins que mon degré d'exigence ne soit plus le même ...
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