La gouvernance mondiale du changement climatiqueMon intervention concerne les politiques scientifiques qui s’intéressent aux menaces environnementales. Au niveau mondial, ces menaces comme le changement climatique et le déclin des écosystèmes, font partie des menaces les plus graves qui pèsent sur nos existences et sur celles de nos enfants. On ne compte plus les appels à une gouvernance fondée sur la connaissance de ces questions, d'Al Gore à E.O. Wilson et à Gro Harlem Brundtland. De meilleures politiques – au sens de politiques ayant des chances d’atteindre les objectifs de prévention face à l’effondrement des grands écosystèmes mondiaux sur lesquels est basée notre existence – doivent se baser sur les connaissances consensuelles des scientifiques, afin de fixer des objectifs environnementaux raisonnables aux futures réglementations. Mais certains critiques rappellent que la connaissance, même (ou notamment) celle qui s’appuie sur les experts, est toujours politique. Je dirai en quoi les connaissances d’origine scientifique sont politiques, pour expliquer ensuite que, malgré leur validité, tous les choix de politiques publiques sont politiques de ce point de vue et que les conseils provenant des scientifiques, s’ils sont formulés correctement, valent mieux que l’absence de tout fondement scientifique. Je présenterai plusieurs cas de négociations internationales sur les menaces environnementales globales qui ont bénéficié d’un apport scientifique et proposerai certaines conditions dans lesquelles une gouvernance basée sur la science a des chances d’échapper au biais politique le plus grossier, pour pouvoir contribuer ainsi de manière sensible à une meilleure qualité environnementale.Peter Haas, professeur de Sciences politiques à l’université du Massachusetts (MIT) Mars 2011
Category
🗞
News