Images © Abdelmajid Arrif
Sahat Lahmam, Casablanca, 31/03/2013
Si la notion de corps social avait un sens autre que métaphorique, ici elle s’incarne (embeded !) en ce collectif de circonstance que le plaisir d’être ensemble a réuni en ce dimanche casablancais morne aux offres de loisirs et de plaisirs modestes.
Par grappes de connaissances agrégées, un groupe d’adolescents et de jeunes garçons, essentiellement des garçons, s’abandonnent au plaisir en ce point de fête improvisée les faisant exister aux yeux des autres, constituer en groupe distinct se donnant en spectacle.
Un pur moment de plaisir dans la ville, une performance de soi et du collectif précaire de cette fin de journée que la culture urbaine à Casablanca n’offre que rarement. Des compétences au rassemblement s’exercent ici dans un corps-à-corps effréné, agité de musique et de percussions.
La dimension physique de ce plaisir est un des modes expressifs notables : on se touche, s’embrasse, se serre, se frotte, s’agglutine, s’étaie… Tout un langage riche de silence participe à cette chorégraphie, à cette corporéité laissant échapper ses codes arabes, berbères, campagnards, sahraoui.
Je soupçonne ici, à titre d’hypothèse, une société de zoufri (célibataires) sociologiques, étrangers à la ville, qui réarticulent leur destin à ceux de pairs que les chantiers divers occupent dans la ville et ses périphéries et qui, par le plaisir du chant, de la danse et de la musique inventent, ici, société.
Abdelmajid Arrif
Sahat Lahmam, Casablanca, 31/03/2013
Si la notion de corps social avait un sens autre que métaphorique, ici elle s’incarne (embeded !) en ce collectif de circonstance que le plaisir d’être ensemble a réuni en ce dimanche casablancais morne aux offres de loisirs et de plaisirs modestes.
Par grappes de connaissances agrégées, un groupe d’adolescents et de jeunes garçons, essentiellement des garçons, s’abandonnent au plaisir en ce point de fête improvisée les faisant exister aux yeux des autres, constituer en groupe distinct se donnant en spectacle.
Un pur moment de plaisir dans la ville, une performance de soi et du collectif précaire de cette fin de journée que la culture urbaine à Casablanca n’offre que rarement. Des compétences au rassemblement s’exercent ici dans un corps-à-corps effréné, agité de musique et de percussions.
La dimension physique de ce plaisir est un des modes expressifs notables : on se touche, s’embrasse, se serre, se frotte, s’agglutine, s’étaie… Tout un langage riche de silence participe à cette chorégraphie, à cette corporéité laissant échapper ses codes arabes, berbères, campagnards, sahraoui.
Je soupçonne ici, à titre d’hypothèse, une société de zoufri (célibataires) sociologiques, étrangers à la ville, qui réarticulent leur destin à ceux de pairs que les chantiers divers occupent dans la ville et ses périphéries et qui, par le plaisir du chant, de la danse et de la musique inventent, ici, société.
Abdelmajid Arrif
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