Images © Abdelmajid Arrif
Gare Aïn-Sebaâ (Casablanca) / Gare Mohammadia, 12/07/2012
Gare Aïn-Sebaâ, 2 minutes d’arrêt !
Pour moi, cette gare est la gare de tous mes départs, l’ici de mes ailleurs. La gare de mon quartier, le seul quartier que je puisse revendiquer, celui primal de l’enfance de mon être. Au cours de mes pérégrinations, mes allers-retours j’ai pu prendre note (en photos) du changement du paysage que la fenêtre du train dessine à notre regard.
Je suis très sensible au paysage ferroviaire, celui que permets le train dans le rythme de son mouvement. Souvent je me comporte comme un enfant émerveillé, le nez collé à la vitre et les yeux voguant vers l’horizon proche ou lointain, toujours fuyant, qu’offre ce mode de déplacement. Mais ce qui me touche le plus, ce sont les entrées de ville que le train permet : après les grands paysages des entre-villes, des campagnes, l’entrée de la ville s’annonce par ses arrière-cours, ses espaces non ostentatoires et lisses ; non pas les façades soignées souvent mais les jardins, les cuisines, les débarras, le désordre… Cela permet l’intrusion innocente dans des coupes-de-vie, des moments dérobés à la volonté des habitants. Une intrusion du regard qui n’a pas le temps de s’appesantir pour devenir malsain.
Plus globalement, cette séquence de paysage en mouvement voudrait aussi répondre à un exercice de style sans prétention : rappeler que le paysage, cette réalité hybride et composite faite de réalités physiques et d’intériorités subjectives irréductibles, est porteur d’historicité et de sédimentations lisibles différentiellement. Car il faut l’avoir vu, ressenti et intégré dans une cartographie mentale et une topographie sensible pour pouvoir en sentir les changements, les permanences, les effacements et en garder les empreintes.
Le paysage, une archive impossible ?
Abdelmajid Arrif
Gare Aïn-Sebaâ (Casablanca) / Gare Mohammadia, 12/07/2012
Gare Aïn-Sebaâ, 2 minutes d’arrêt !
Pour moi, cette gare est la gare de tous mes départs, l’ici de mes ailleurs. La gare de mon quartier, le seul quartier que je puisse revendiquer, celui primal de l’enfance de mon être. Au cours de mes pérégrinations, mes allers-retours j’ai pu prendre note (en photos) du changement du paysage que la fenêtre du train dessine à notre regard.
Je suis très sensible au paysage ferroviaire, celui que permets le train dans le rythme de son mouvement. Souvent je me comporte comme un enfant émerveillé, le nez collé à la vitre et les yeux voguant vers l’horizon proche ou lointain, toujours fuyant, qu’offre ce mode de déplacement. Mais ce qui me touche le plus, ce sont les entrées de ville que le train permet : après les grands paysages des entre-villes, des campagnes, l’entrée de la ville s’annonce par ses arrière-cours, ses espaces non ostentatoires et lisses ; non pas les façades soignées souvent mais les jardins, les cuisines, les débarras, le désordre… Cela permet l’intrusion innocente dans des coupes-de-vie, des moments dérobés à la volonté des habitants. Une intrusion du regard qui n’a pas le temps de s’appesantir pour devenir malsain.
Plus globalement, cette séquence de paysage en mouvement voudrait aussi répondre à un exercice de style sans prétention : rappeler que le paysage, cette réalité hybride et composite faite de réalités physiques et d’intériorités subjectives irréductibles, est porteur d’historicité et de sédimentations lisibles différentiellement. Car il faut l’avoir vu, ressenti et intégré dans une cartographie mentale et une topographie sensible pour pouvoir en sentir les changements, les permanences, les effacements et en garder les empreintes.
Le paysage, une archive impossible ?
Abdelmajid Arrif
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Art et design