• il y a 3 ans
C’est peut-être le futur d’une aviation moins polluante : le biocarburant durable. Appelés « SAF » (de l’anglais « Sustainable Aviation Fuel »), ces carburants issus d’huiles de cuisson usagées de restaurants, de cantines ou de fast-food récoltés dans les Bouches-du-Rhône sont produits dans la bioraffinerie Total de la Mède et sur le site d’Oudalle (Seine-Maritime). Ils ont été utilisés pour la première fois ce mardi lors d’un vol Paris-Montréal qui a décollé depuis l’aéroport de Roissy.

« Ce vol Paris-Montréal est une triple première, a souligné Benjamin Smith, le directeur général du groupe Air France-KLM. C’est le premier vol long-courrier durable pour Air France, c’est le premier alimenté par du biocarburant produit en France et c’est le premier au départ de Roissy-Charles de Gaulle. »

Avec 16 % de biocarburant, mélangé avec le kérosène, le vol Paris-Montréal a ainsi permis d’éviter de rejeter 20 tonnes de CO2 dans l’atmosphère, soit 15 % des émissions. Un premier pas vers une transition plus écologique pour les transports aériens, mais encore largement « insuffisant » selon les ONG qui luttent contre le réchauffement climatique.
« Pour l’instant, ces biocarburants avancés sont disponibles en quantité très limitée, explique Agathe Bounfour, responsable de la section transport chez Réseau Action Climat. Air France et Total présentent les SAF comme la solution magique pour décarboner le secteur aérien… Mais en réalité, on en est loin ». La France doit rendre obligatoire l’incorporation de 1 % de ces biocarburants dans tous les vols avitaillés sur le sol français dès 2022. Un taux qui montera à 2 % en 2025 et à 5 % en 2030.

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