« Il est 13 heures et regardez autour de vous : la place est morte, il n’y a presque personne », souffle Clarisse, gérante d’une papeterie place Dauphine (Paris Ier), sur l’île de la Cité. Depuis deux semaines que le procès du 13 Novembre a débuté, les restaurateurs et les petits commerces situés tout près du Palais de justice de Paris, font grise mine. Autour d’eux, des enfilades de cars de CRS cernent le quartier du lundi au vendredi, la circulation automobile y est interdite et la présence de policiers qui barrent certains axes dissuadent les promeneurs d’aller se restaurer sur ce site d’ordinaire très prisé des touristes. En quinze jours, Sébastien, propriétaire du restaurant « Le Dauphin » a vu sa trésorerie – déjà mise à mal avec la crise du Covid - fondre comme neige au soleil. « Il y a des jours où je perd 80 % de mon chiffre d’affaires. Il n’y a plus qu’un seul accès à la place Dauphine, et parfois les gens doivent se faire contrôler pour passer. Ça effraie les clients et les touristes, et ils préfèrent passer leur chemin », se désole le restaurateur. Même son de cloche chez Florence, qui se tient depuis 19 ans derrière le comptoir de « Ma salle à manger ». « Je ne sais pas si je vais pouvoir rester ouverte encore longtemps. Le procès, avec la sécurité autour, va durer au moins neuf mois. Un midi, je n’ai fait que 60 euros. Comment vais-je faire pour payer mon personnel avec ça ? », s’interroge-t-elle.
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