• il y a 3 ans
Le groupe Renew s’apprête à élire la semaine prochaine son nouveau président en la personne de Stéphane Séjourné, connu pour son rôle de conseiller à l’Elysée. Réussira-t-il pour autant à prendre son autonomie par rapport à Emmanuel Macron ? « C’est son défi, répond l’eurodéputé Sandro Gozi, et je suis persuadé qu’il réussira. Sa nomination est une très bonne nouvelle pour le groupe Renew. »

Une nomination qui attise toutefois la méfiance des libéraux d’Europe du nord, à l’instar des Pays-Bas, qui ne sont pas toujours très friands des positions françaises. « C’est la difficulté et le charme de notre groupe, répond notre invité. C’est un groupe plutôt diversifié, cohérent et très uni sur l’état de droit et les valeurs fondamentales mais sur l’autonomie stratégique par exemple, c’est vrai qu’il faut travailler. Mais jusqu’ici, sur les choix clés, nous avons toujours réussi à être décisif. »

Janez Janša, le Premier ministre slovène, a refusé de recevoir une mission du Parlement sur l’indépendance des médias. L’homme ne cache pas son admiration pour Trump ou Orban… mais il préside actuellement le conseil de l’UE. Est-ce que cela peut dégénérer ? « C’est quelqu’un qui n’a pas compris son rôle, assure Sandro Gozi. Jamais un président de l’UE ne devrait s’adresser de cette façon aux représentants des citoyens européens. Il n’arrête pas d’enchaîner les provocations et cela demande une réponse dure de notre part. Nous devons défendre la dignité de tous les membres du Parlement européen. »

De son côté, le tribunal constitutionnel de Varsovie considère que la Constitution polonaise l’emporte sur les décisions européennes. « C’est très grave, juge notre invité. Le tribunal marche main dans la main avec le gouvernement polonais et c’est déjà un problème fondamental (…) Cette décision est une attaque au marteau-piqueur à l’édifice communautaire. Si on avait suivi cette attitude, on serait encore en train d’attendre la première décision sur le marché unique ou la monnaie unique ! »

Alors, faut-il sanctionner ? « On a des instruments pour cela, si nous constatons que les libertés fondamentales sont violées, il faut utiliser les instruments et suspendre les fonds. Il faut réagir pour les violations flagrantes ! ».

Michel Barnier propose quant à lui un référendum pour un moratoire sur l’immigration qui, au besoin, pourrait s’asseoir sur les règles de l’UE. « J’étais étonné et déçu. Il sait très bien que remettre en question la hiérarchie entre les normes européennes et nationales, ça signifie la fin de l’Union européenne. Un moratoire sur l’immigration, c’est un leurre, c’est de la propagande. »

 

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