Karim Zéribi : «Les jours de grève sèche ont de fortes chances d’être suivies massivement»

  • l’année dernière
Karim Zéribi (sur la mobilisation contre la réforme des retraites) : «Les jours de grève sèche ont de fortes chances d’être suivies massivement. Si vous appelez à une grève reconductible, il va y avoir quand même une réalité, c’est le portefeuille des salariés». Pour rappel, un salarié n’est pas payé pendant une journée de grève. De plus, l’inflation atteint les 5,9% en janvier. 

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Transcription
00:00 Il y a un dilemme auquel va être confronté le Front syndical.
00:03 Le dilemme c'est le suivant.
00:05 Les jours de grève secs ont de fortes chances d'être suivis massivement.
00:09 Si vous appelez à une grève reconductible, il va y avoir quand même une réalité.
00:15 C'est le salaire.
00:16 C'est le portefeuille des salariés.
00:18 On sait qu'on est dans un contexte d'inflation, de difficultés, de fins de mois,
00:22 où énormément de salariés n'en peuvent plus.
00:24 On parle d'éléments essentiels, remplir le frigo,
00:28 on ne parle pas de partir en vacances à Dubaï.
00:30 Et de prépayer l'effet de l'électricité.
00:32 Ça veut dire que le Front syndical, si on ne veut pas qu'il se fissure,
00:37 on est quasiment certain que des jours de grève secs,
00:40 de mon point de vue, c'est l'ancien délégué syndical qui vous parle,
00:43 seront suivis massivement.
00:45 Parce que les salariés, par leur colère,
00:47 feront l'effort d'être mobilisés présents.
00:49 En revanche, si on les appelle à des grèves reconductibles,
00:53 certains se poseront des questions à juste titre, légitimement.
00:56 Non pas parce qu'ils ne soutiennent pas le mouvement,
00:58 mais parce qu'ils ne pourront pas l'assumer financièrement à la fin du mois.
01:01 Qui plus est, l'état de l'opinion est fondamental.
01:05 Et c'est important qu'il y ait du monde dans la rue,
01:07 et que l'opinion dans les sondages continue de maintenir un soutien à ce mouvement.
01:12 Il y a ces deux paramètres.
01:13 C'est un dilemme pour le Front syndical qui doit rester uni.
01:16 Après, il y aura peut-être, dans certaines catégories,
01:19 des mouvements intermédiaires entre deux dates importantes.
01:24 On pense aux cheminots, on pense aux raffineries,
01:26 on pense à ceux qui ont une capacité aussi de mobilisation.
01:30 Mais encore une fois, je veux dire,
01:32 c'est bien beau de parler de grève et de perte de l'argent et de compagnie,
01:35 mais il faut peut-être aussi parler de la raison pour laquelle les gens sont dans la rue.
01:39 Et la raison, c'est cette réforme injuste qui met les gens en colère.
01:41 Sous-titrage Société Radio-Canada
01:45 [SILENCE]

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