L'écrivain, Nathan Devers, revient sur l'hommage à Dominique Bernard : «C'est très important de nommer l'ennemi»
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00:00Je suis d'accord avec vous et d'autant plus d'accord que, en l'occurrence, Saint-Exupéry, ce n'est pas l'humanisme mou.
00:04L'humanisme défendu par Saint-Exupéry, c'est une position radicale qui vise des ennemis.
00:08Et ce n'est pas pour rien que Saint-Exupéry est mort au combat et qu'il a combattu les ennemis de son humanisme.
00:13Et là, en l'occurrence, il était tout à fait possible de rendre hommage à Dominique Bernard comme cela a été fait.
00:18Dominique Bernard, figure sublime, le meilleur de ce que l'éducation nationale française incarne.
00:22Vous avez lu l'article dans Le Monde, sur son cabinet de lecture, sur les tapissés de livres déplafant jusqu'au sol,
00:29tout en nommant l'ennemi. En l'occurrence, l'ennemi qui nous désigne, l'ennemi qui nous nomme.
00:32Ce n'est pas nous qui avons décidé, en quelque sorte, de déclarer la guerre à l'islamisme.
00:36Pourquoi c'est très important de nommer l'ennemi ? Parce que là, c'est une question de symboles.
00:40Ce monsieur qui a tué Dominique Bernard, il voulait tuer un professeur d'histoire et il a tué un professeur de français.
00:45C'est ça qu'il détestait. C'était la littérature, l'amour des livres, l'amour de la pluralité, l'amour de la curiosité, l'amour du corps et l'amour de l'histoire.
00:52Et pourquoi les politiques ne parlent pas comme vous ?
00:54Mais c'est très important.
00:55Pourquoi aucun homme politique ne parle comme vous ?
00:58Je ne sais pas. Mais en tout cas, vous avez raison, c'est des gens qui ont une forme de frilou.
01:01Pourquoi ?