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Réforme des retraites : «Le gouvernement fait le choix du chaos social», estime Fabien Roussel
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Transcription
00:00 quelques temps encore vous distinguiez entre une gorge des allocs et une gorge du travail.
00:04 Est-ce que cette distinction est encore pertinente en ce moment ?
00:07 Bien sûr, parce qu'en disant ça, je dénonçais une forme de soumission, une forme d'acceptation
00:15 d'un chômage de masse dans notre pays. Ces 20-30 dernières années, nous avons perdu
00:21 2 millions d'emplois dans l'industrie, nous avons perdu 1,2 millions d'exploitations
00:27 agricoles, nous avons perdu 115 000 bateaux de pêche. Vous voyez, quand je touche à
00:32 la mer, à la terre, au champ et que je touche à notre industrie, je fais la démonstration
00:36 que notre pays, en quelques années, s'est appauvri en termes de travail. Et nous avons
00:42 accepté un chômage de masse qui est encore très présent aujourd'hui avec 6 millions
00:47 de personnes en catégorie BCD, c'est-à-dire qui ont une activité partielle réduite.
00:52 Moi, je veux au contraire, nous disons qu'il est possible de garantir à chacun une activité,
00:58 un travail, un emploi avec un salaire, car c'est important, c'est utile, c'est nécessaire
01:03 pour notre pays, pour répondre aux besoins du pays, pour porter une ambition pour la
01:07 France pour les années qui viennent, répondre aux défis climatiques, répondre à l'allongement
01:11 de la durée de la vie. Enfin, on a des défis qui sont magnifiques devant nous.
01:16 Stéphane Dupont. Oui, dans le Parisien, le même Gérard
01:18 Darmanin dit que la "nupèce ne sert qu'à bordéliser le pays". Ce sont ses propos.
01:23 Vous, vous aviez dit que vous étiez prêt, dans ce conflit sur les retraites, à bloquer
01:27 le pays. Est-ce que vous assumez ?
01:29 D'abord, je constate que ceux qui ont les positions les plus dures, les plus radicales,
01:36 les plus intransigeantes aujourd'hui, ce sont ceux du gouvernement. Ils sont une poignée,
01:41 ils ne sont pas nombreux en somme. Ils sont une quarantaine, ministre aujourd'hui, on
01:45 va dire le 41 avec le président de la République, ils sont une poignée, ils ne sont pas nombreux
01:49 à vouloir imposer une réforme dure, brutale, que les Français, dans leur très grande
01:54 majorité, ne veulent pas. Ils ont fait exercice de pédagogie ces dernières semaines, ils
01:57 y sont allés quand même. Pour quel résultat selon vous ?
01:59 Et pour un résultat qui fait que non seulement les Français ne sont pas convaincus, mais
02:03 ils sont de plus en plus convaincus, au contraire, que cette réforme va être mauvaise pour
02:07 eux. Elle va être mauvaise surtout pour les salariés qui ont commencé tôt au travail,
02:14 qui n'ont pas de diplôme, et qui fait qu'aujourd'hui c'est à eux que l'on va demander le plus
02:19 d'effort.
02:20 Gérald Darmanin, on voit bien, c'est le ministre de l'Intérieur qui sort dans Le
02:22 Parisien pour dire voilà, pas de blocage, ne bordélisons pas le pays, comme le veut
02:27 une partie de la gauche, vous vous dites non, il faut au contraire bloquer le pays.
02:30 Mais quels sont les outils, quels sont les moyens pour le peuple, pour les Français,
02:38 d'empêcher la mise en œuvre d'une réforme qu'ils ne veulent pas ? Ils ont en face une
02:42 première ministre, Bornet, un gouvernement dur, droit dans ses bottes, à la jupée,
02:48 qui dit nous ne céderons pas, ils viennent de rappeler ce matin que 64 ans c'est pas
02:53 négociable, mais ils font le choix du chaos social, ils font le choix de fracturer la
03:00 France, ils font le choix d'abîmer la démocratie, de ne pas respecter le peuple.
03:04 Quand ils affirment avec autant de force qu'ils ne bougeront pas d'un iota, qu'ils font le
03:14 choix d'un débat au Parlement réduit dans le temps, l'article 47-1, 7 jours et demi
03:20 de débat, je ne vais pas rentrer dans le détail, parce que c'est un peu complexe, mais en tout
03:23 cas c'est le choix d'un débat réduit.
03:24 Quels outils avons-nous ? Je ne veux pas dire quelles armes, mais quels outils avons-nous
03:29 pour nous défendre ? Il y a une majorité de Français qui s'opposent à la réforme,
03:32 il y a une majorité de Français qui s'opposent au blocage du pays.
03:35 Est-ce que vous ne croyez pas qu'en bloquant, vous risquez de faire basculer le débat à
03:39 l'avantage du gouvernement ?
03:40 Vous savez, je pense que personne, en somme, y compris parmi ceux qui manifestent, ne souhaite
03:45 le chaos, ne souhaite le blocage, ne souhaite le bordel.
03:49 Mais en vrai, tout le monde refuse cette réforme.
03:53 Pour vous c'est au moins nécessaire le blocage ?
03:55 Quels sont nos moyens de nous défendre ? Quels sont nos moyens de nous défendre ? Comment
03:59 vont se défendre les ouvriers qui ont peur, qui ne veulent pas travailler deux ans de
04:04 plus ? Comment vont se défendre les agents hospitaliers ?
04:07 Monsieur Roussel, par les yeux, il y a eu une campagne présidentielle, le président
04:11 Macron n'a pris personne en tête sur ce sujet.
04:12 Ah non, madame Mabrouk, ne sortez pas cet argument-là, pas vous, pas ici s'il vous
04:16 plaît.
04:17 Pourquoi ?
04:18 Des élections, ça ne veut pas dire qu'on ne réagit.
04:19 Parce que nous en avons beaucoup parlé de ces chiffres quand même.
04:22 Le président de la République, je vais le rappeler à vos auditeurs, aux téléspectateurs,
04:25 le président de la République, il réalise 28% des voix au premier tour et il en réalise
04:31 58% au second.
04:33 D'où viennent ces 30% de voix supplémentaires ? D'où viennent-ils ? Une grande partie
04:38 de la gauche, j'en fais partie, qui ont demandé à faire barrage à l'extrême droite.
04:42 Vous êtes d'accord avec ça ?
04:43 Bien, sans cela, il n'était pas élu.
04:46 Et qu'est-ce qu'il a dit le soir du second tour ?
04:49 Il en tiendrait compte.
04:50 Il a dit « j'ai bien compris que beaucoup de Français n'ont pas voté pour mon programme
04:55 et il conclut « cela m'oblige ». » Vous avez entendu cette phrase ? Je l'ai remise
04:59 moi sur les réseaux sociaux.
05:00 « Cela m'oblige ».
05:01 Et donc vous avez cru qu'il allait revenir sur sa réforme des retraites ?
05:04 Vous savez, je ne suis pas naïf.
05:05 Vous n'êtes pas naïf, monsieur Ossiad-Louis.
05:06 Je ne suis pas naïf.
05:07 Mais il l'a dit.
05:08 Les Français l'ont entendu aussi.
05:10 Et donc aujourd'hui, faire en sorte de tenir sa parole.
05:14 Je demande au président de la République de tenir sa parole.
05:17 Mais il devrait être légitime, il devrait gouverner le programme de la lupace.
05:20 Mais pas du tout.
05:21 Est-ce que j'ai dit ça ?
05:22 J'ai dit que je ne voulais pas le chaos social.
05:27 Je dis que le gouvernement fait le choix de l'affrontement et du chaos social en étant
05:32 dur et en disant que coûte que coûte, nous mettrons en œuvre cette réforme.
05:36 Et j'ai fait une proposition.
05:38 Je n'ai pas dit « mettez en place le programme de la lupace ».
05:41 J'ai dit pour sortir par le haut de cette situation difficile.
05:46 Nous sommes en plus en pleine période de crise.
05:47 Organisons un référendum.
05:49 Et organiser un référendum, ce n'est pas dire à l'avance quel sera le résultat.
05:53 Mais un référendum…
05:54 Avec 60 % de Français.
05:55 Avec une majorité de Français.
05:56 Est-ce que l'on peut accepter la démocratie et respecter les choix du peuple ?
06:04 Ou alors on dit que le peuple vote mal et on change le peuple.
06:06 On ne peut pas changer le peuple.
06:08 Il faut le respecter d'abord.
06:10 C'est ça la démocratie.
06:11 Un référendum c'est quoi ? Organiser un référendum.
06:14 Un référendum organisé, décidé par le président de la République.
06:17 Ça veut dire 6 mois de campagne.
06:19 Ça veut dire une campagne avec des moyens financiers pour pouvoir éclairer les citoyens
06:23 sur les enjeux du débat.
06:24 Avec des espaces dans les émissions de télé, dans les radios, pour, contre.
06:28 Et que les Français puissent faire leur choix.
06:31 Moi je rêve.
06:32 Monsieur Roussel.
06:33 Fermez les yeux.
06:34 Fermez les yeux.
06:35 Imaginez que dans les usines, avant la prise de travail, tout le monde ait le droit à
06:40 une heure d'information syndicale.
06:42 Et que là, le patron, les salariés, les cadres discutent ensemble.
06:46 Quelle réforme des retraites pour demain ? Est-ce que vous êtes prêt à cotiser plus ?
06:50 Ou est-ce que vous êtes prêt à travailler deux ans de plus ?
06:52 Comment imaginez-vous la vie après le travail ?

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