• l’année dernière
Avec Christian Jamin, gynécologue, endocrinologue.

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Transcription
00:00 14h16, Brigitte Lahaie, Sud Radio.
00:04 Nous sommes avec Christian Jamin et nous venons au secours des douleurs des femmes grâce à vous Christian Jamin,
00:12 puisque vous êtes à la fois gynécologue et endocrinologue, puisque on vient de le dire,
00:16 la fluctuation hormonale des femmes est également plus importante que chez l'homme. Bonjour Delphine.
00:22 Bonjour Brigitte, bonjour docteur.
00:24 Bonjour.
00:25 Alors écoutez Brigitte, je suis d'accord avec vous, la joie de vivre fait beaucoup mais pas assez,
00:30 parce que ce que le docteur a décrit, et bien j'ai tout eu.
00:34 Vous connaissez, vous avez tout eu.
00:35 J'ai tout eu. J'ai eu des règles très douloureuses, j'ai été réglée à l'âge de 13 ans, j'ai 51 ans aujourd'hui.
00:43 En fait à partir de 18 ans j'ai pu donner mon sang, c'est comme ça qu'ils ont découvert que j'avais énormément d'anémie.
00:51 Grâce à eux on m'a fait faire une batterie d'examen et ils ont vu que j'avais un kyste sur un ovaire.
00:58 Donc j'ai eu une stélioscopie, je devais avoir 18 ans et demi, 19 ans,
01:02 et quand ils ont analysé ce kyste, c'était un kyste d'endométriose.
01:07 J'avais fait le diagnostic.
01:09 Oui, et ensuite j'ai eu un traitement pendant plus d'un an du danatrole,
01:15 je ne sais pas si ça existe encore à l'époque, à l'heure actuelle surtout.
01:20 J'ai rencontré mon premier mari, on m'avait dit que le danatrole était un moyen aussi de contraception,
01:27 et je suis tombée enceinte avec.
01:29 J'ai eu plusieurs avis de médecins, de tous styles,
01:34 des médecins qui n'étaient pas d'accord pour que je garde les bébés parce que j'avais des faux jumeaux.
01:40 Et mon médecin de famille qui disait "oui mais le problème c'est que comme tu as eu un kyste et que tu as fait de l'endométriose,
01:47 tu as une chance sur deux de ne plus avoir d'enfant".
01:49 Donc il valait mieux les garder.
01:51 Voilà, donc moi je n'ai pas eu un très bon début de grossesse,
01:55 donc j'ai perdu le deuxième à trois mois de grossesse.
01:59 Et après on me disait "le problème c'est que comme tu as eu du danatrole, tu risques d'avoir un enfant avec deux sexes".
02:05 Je vous raconte mes souvenirs de l'époque parce que j'étais jeune quand même.
02:09 Oui, c'est quand même des injonctions terribles qu'on vous donne.
02:13 Voilà, et c'était difficile, très difficile,
02:16 et pour moi je ne voulais pas faire partir ce bébé parce que j'avais peur de ne plus avoir de bébé après.
02:20 Et pour moi c'était dans ma vie, il fallait que j'ai des enfants de toute façon.
02:24 Donc je ne voyais pas ma vie sans être maman.
02:27 Et finalement vous l'avez eu, ça s'est bien passé ?
02:29 Alors j'ai eu une petite fille, c'était le risque, c'était si j'avais une fille.
02:32 Donc bien sûr j'ai eu une fille parce qu'on m'avait dit si elle peut naître avec, il appelait ça deux sexes,
02:39 c'est-à-dire qu'à l'âge de 18 ans on aurait dû l'opérer pour confirmer le sexe qu'elle est vraiment.
02:45 Bon elle n'a pas eu tous ces problèmes-là, heureusement,
02:48 mais elle a été très poilue et une grosse voix.
02:51 Donc c'est vrai qu'à la crèche on disait "oh la la, il ne faut pas qu'elle pleure parce qu'elle a une voix très très grave".
02:56 Bon après il n'y a pas eu de soucis, j'ai eu deux autres enfants par la suite,
03:00 donc j'ai trois filles.
03:02 Alors quand on parle de... j'ai eu toujours des règles douloureuses,
03:07 j'ai eu un stérilet à base hormonale, c'est Myrvana ou Myrénos, je ne sais plus comment ça s'appelait.
03:13 - Vous utilisez beaucoup l'imparfait, donc je suppose qu'aujourd'hui vous êtes en ménopause ?
03:17 - Je suis en ménopause depuis l'âge de 47 ans.
03:20 - D'accord, et donc soulagée quelque part ?
03:22 - Alors le seul côté positif de la ménopause c'est que je n'ai plus de règles.
03:28 Mais après j'ai tout le reste, les bouffées de chaleur, la prise de poids,
03:31 des fois j'ai envie de pleurer, et pourtant je suis quelqu'un de très optimiste,
03:36 et j'aime beaucoup partager, j'aime rigoler, j'aime faire la fête,
03:40 mais des fois j'ai des moments où je vais regarder une pub à la télé, ça va me faire pleurer.
03:45 Il y a une sensibilité qui sort, ça je pense que ça fait partie aussi de moi, mais elle est plus accentuée.
03:50 - Elle est plus accentuée à des moments particuliers.
03:54 - Voilà, mais j'ai eu aussi, après ma troisième, le papa on s'est séparé, je l'ai très mal vécu,
04:02 donc j'ai fait une ligature de trompe à l'âge de 34 ans.
04:06 Et après j'ai rencontré mon second mari à 36 ans, on aurait bien aimé avoir un bébé ensemble,
04:13 mais j'ai pas pu, on m'avait enlevé un morceau des trompes, donc c'était pas possible de le réparer.
04:19 - Mais c'est vrai que quand on écoute votre témoignage, et on voit bien que vous êtes une femme sensée,
04:25 on voit bien que vous avez quand même traversé beaucoup de soucis,
04:29 vous donnez l'eau au moulin de Christophe Germain.
04:33 - Oui, je me suis reconnue dans tout ce que vous avez dit.
04:36 Parce que j'ai eu des fibromes, j'ai eu l'équipe, que ça revient ça repart.
04:41 Et j'ai fini par faire... alors j'avais toujours des règles très abondantes et très douloureuses,
04:47 donc le gynécologue que j'avais vu m'a dit "on va peut-être gratter la paroi de l'endomètre".
04:52 Et ça a fait un peu d'effet.
04:55 - Si on fait le bilan comme ça Delphine, vous dites quoi ?
04:58 Vous dites "finalement je suis quand même contente d'avoir été une femme,
05:01 parce que au moins j'ai pu avoir porté mes enfants, j'ai des enfants"
05:04 ou est-ce que vous dites "ah bah quand même, quelle galère d'être une femme".
05:09 - Bah voilà, je dis "quelle galère d'être une femme", c'est vrai.
05:12 - D'accord. - C'est injuste.
05:14 - Alors ? - C'est injuste parce qu'ils ont pas tout ce que nous on a, tout ce qu'on doit supporter,
05:18 parce que quand on devient maman, je pense qu'on a pas les mêmes angoisses qu'un père.
05:23 - Moi j'ai trois filles, et malheureusement dans mes trois filles,
05:26 j'en ai deux qui ont de l'endométriose, dont une qu'on vient de diagnostiquer,
05:30 elle en a sur son utérus, sur ses deux ovaires et sur l'estomac.
05:34 Alors ça j'ai appris, bon moi ça avait touché mes ovaires,
05:38 mais j'ai ma petite sœur, on a 15 ans d'écart,
05:41 elle en a aussi dans son utérus et elle dans l'intestin.
05:44 Et ça je le savais pas, parce qu'à l'époque on en parlait pas,
05:47 maintenant on en parle de l'endométriose.
05:49 Et on reconnaît, parce que quand j'étais jeune,
05:51 quand je disais que j'avais très mal, que je faisais des hémorragies,
05:54 je pouvais rien faire, je tâchais tout le temps mes vêtements,
05:57 c'était vraiment un handicap.
05:59 Et puis en même temps on était gênés, parce que c'est gênant.
06:02 Il y avait des autres qui disaient "oui je suis réglée", "oui je suis trempée".
06:06 - Attendez, je crois que Christian a envie de réagir à votre question.
06:09 - Non, non, j'écoute et c'est malheureusement ce que je vis tous les jours,
06:13 ce que vous racontez.
06:15 Mais bon c'est vrai que j'ai un recrutement très particulier.
06:18 Mais vous avez aussi dit que vous étiez heureuse,
06:22 donc je crois qu'avec Brigitte on a raison tous les deux.
06:27 C'est-à-dire qu'il y a des choses magnifiques quand on est une femme,
06:31 il y a des épisodes de grand bonheur.
06:34 Mais c'est vrai que vous le payez cher.
06:37 Et on est là pour vous aider,
06:41 aujourd'hui plus qu'hier, le danatrol on ne l'utilise plus,
06:45 parce que c'était ce qu'on appelle un androgène,
06:48 donc ça pouvait donner des malformations des petites filles,
06:51 vous avez tout compris.
06:53 Donc on a beaucoup progressé,
06:56 il y a des choses qui vont bientôt sortir,
06:59 qui sont probablement de grands progrès.
07:02 Donc ça avance, mais ça existe.
07:06 - Alors je vais profiter de vous docteur Candela,
07:09 je viens de vous apprendre que ma fille est née à de l'endométriose sur ses deux ovaires,
07:15 et on lui a dit qu'elle était déjà dans un stade avancé et critique.
07:19 On lui parle d'opération, quand il parle d'opération, qu'est-ce qu'il veut dire par là ?
07:23 - Alors, ça va être un petit peu compliqué,
07:28 tout ce qu'on peut dire c'est qu'aujourd'hui,
07:31 le traitement de première intention de l'endométriose, c'est plus la chirurgie.
07:34 C'est-à-dire qu'on a des médicaments qui fonctionnent,
07:38 et on ne va pas faire le cas de votre fille à la radio,
07:42 mais on opère le moins possible.
07:45 - Peut-être un autre diagnostic dans un premier temps ?
07:49 - Et puis, encore une fois, je le disais, il y a des médicaments qui sont apparus,
07:53 et puis on en attend pour les semaines qui viennent de médicaments importants.
07:58 Ça progresse beaucoup, et beaucoup de choses que vous avez vécues,
08:04 aujourd'hui, on n'aurait plus ces problèmes-là.
08:07 - Donc soyez peut-être pas trop pressé qu'elle ne se fasse pas trop vite opérer,
08:14 c'est un autre diagnostic.
08:16 Après, c'est toujours pareil, il y a des médecins des gynécos
08:20 qui sont plus au fait des avancées de la science,
08:22 et d'autres qui ont un peu de retard.
08:26 Encore une fois, je n'accuse pas le diagnostic qu'a fait le médecin.
08:32 C'est juste un peu de bon sens.
08:35 - En tout cas, c'est bien maintenant qu'on le reconnaît,
08:39 parce que moi j'ai 51 ans, et maintenant on parle de l'endométriose,
08:43 on le reconnaît.
08:45 - C'est très récent d'ailleurs, c'est quoi, 15 ans ?
08:49 - Oui, c'est récent, et j'ai fait une conférence la semaine dernière là-dessus,
08:53 on se demande pourquoi on a cette impression d'explosion de cette maladie.
09:00 Alors est-ce que c'est parce que les moyens de diagnostic ont énormément progressé,
09:05 aujourd'hui, avec la qualité des échographies, des IRM,
09:09 on a appris à faire les diagnostics beaucoup plus tôt,
09:12 ou est-ce que la maladie augmente réellement ?
09:18 Alors la probabilité est certainement dans les deux,
09:22 mais le vrai facteur de risque de l'endométriose qu'on connaît,
09:26 c'est le nombre de cycles qu'aura une femme.
09:29 Donc avant, quand elle avait 10 enfants, qu'elle allait être 2 ans, qu'elle était...
09:34 - Tu voulais dire que d'avoir des enfants assez jeunes peut éviter l'endométriose ?
09:37 - Oui, et puis quand on en a beaucoup,
09:40 et puis quand on allait être longtemps, etc.
09:43 Le vrai marqueur du risque d'endométriose, c'est le nombre de cycles.
09:47 Et quand on se projette entre le Moyen-Âge et maintenant,
09:51 au Moyen-Âge, les femmes étaient en moyenne réglées 5 ans,
09:55 et aujourd'hui elles ont 500 fois des cycles dans leur vie.
09:58 - Avant leur premier enfant ?
09:59 - Voilà. Parce qu'elles ont peu d'enfants, parce qu'elles allaitent pas,
10:02 parce qu'elles ont des pubertés beaucoup plus tôt,
10:09 enfin... Donc il y a des explications aujourd'hui
10:13 qui pourraient expliquer l'augmentation de l'incidence de cette maladie.
10:19 - En tout cas, on va suivre ça de près.
10:20 Merci Delphine, en tout cas, de ce témoignage. Merci beaucoup.
10:23 On va faire une petite pause, nous allons retrouver notre sexy news,
10:26 Fleur Chéry, qui nous emmène sur le chemin du polyamour.

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