Les Vraies Voix responsables avec Frédéric Guyonnet, président national du SNB CFE-CGC ; Jean-Claude Delgènes, président fondateur du cabinet Technologia ; Sylvie Brière, présidente de l'Association France Prévention.
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00:00« Sud Radio, les vraies voies qui font bouger la France, 19h20, les vraies voies responsables. »
00:06« Bienvenue avec Philippe David, on est très content de vous accueillir jusqu'à 20h, les vraies voies responsables.
00:12À la suite d'une grande étude, un sextant par le syndicat national de la banque,
00:17qui lève le voile sur les risques psychosociaux pour les salariés du secteur bancaire. »
00:21« Des process de plus en plus réglementés, une impression d'avoir du mal à gérer des publics parfois en difficulté.
00:26Le secteur se trouve en première ligne quand l'économie tangue avec les difficultés sociales que cela génère. »
00:31« On va en parler avec nos invités, Frédéric Guyonec est avec nous, président de SNB-CFE-CGC.
00:39Bonsoir, merci d'avoir accepté notre invitation. »
00:42« Bonsoir, Jean-Claude Delgène, président fondateur du cabinet Technologie A. »
00:47« Bonsoir, spécialisant dans la souffrance au travail notamment. »
00:49« Et Sylvie Brière, président de l'association France Prévention, on vous souhaite la bienvenue.
00:54C'est les vrais voix responsables jusqu'à 20h. »
00:59« La banque fait partie des secteurs touchés par la crise sanitaire, la question du télétravail, du travail en général.
01:06Aujourd'hui, on voit qu'il y a pas mal de problèmes.
01:10Frédéric Guyonec, vous êtes président de ce syndicat SNB-CFE-CGC.
01:16Aujourd'hui, quand on fait le bilan, d'abord beaucoup de plans sociaux, beaucoup de problèmes en interne.
01:23Est-ce que la banque va mal ? »
01:25« La banque, en général, ne va pas mal. Les salariés de la banque, eux, vont mal.
01:29Effectivement, vous l'avez dit, nous subissons beaucoup de réorganisations,
01:35beaucoup de plans sociaux.
01:39Et du coup, on a un manque de lisibilité sur l'avenir,
01:46notamment pour les salariés qui ont du mal à se projeter dans les prochaines années,
01:51pour savoir ce qu'ils vont pouvoir faire au niveau du secteur bancaire en tous les cas. »
01:55« Alors, il y a une question qui se pose quand on regarde cette étude.
01:574 répondants sur 10 ont peur au travail.
02:01Alors, comment ça se manifeste, la peur au travail, Jean-Claude Delgène ? »
02:05« La peur dans le domaine bancaire, c'est assez normal.
02:07Pourquoi ? Parce que quand vous êtes à un guichet, que vous recevez des gens,
02:11quand on voit la détresse humaine, par exemple, quand vous demandez à quelqu'un
02:15de rendre sa carte bleue parce qu'il est en découvert,
02:18vous imaginez l'agressivité que vous prenez, vous imaginez l'émotion... »
02:21« De refuser un découvert, par exemple. »
02:23« De refuser un découvert. Quand vous devez gérer des situations très difficiles,
02:26y compris vous-même, vous n'êtes pas forcément à un moment donné... »
02:29« Armé pour ça. »
02:30« Voilà, armé pour ça. Et c'est des tensions qui sont quand même très fortes.
02:34Et donc, effectivement, il y a une peur de la part des salariés.
02:38Il y a des agressions. Il y a des agressions qui sont parfois d'injures, menaces... »
02:43« Voire des coups. »
02:45« 10 000 incivilités par an dans le secteur bancaire. »
02:47« 10 000. »
02:49« Donc, c'est en fait une situation qui n'est pas aisée.
02:52Alors, aujourd'hui, il faut essayer de la traiter.
02:54C'est une obligation de la part des employeurs.
02:56Mais la tension sociale est telle que les gens, y compris...
02:59Quand vous voyez une petite grand-mère qui s'écroule
03:04parce qu'elle a 20 euros sur son compte, etc., c'est quand même très poignant.
03:08C'est très poignant sur le plan émotionnel. C'est une exigence émotionnelle. »
03:11« En fait, on est face à la détresse des gens H24. »
03:13« Tout à fait. Et vous devez jouer un rôle psychologique de soutien.
03:16Et vous n'avez pas forcément les moyens de le faire.
03:18Parce que, tout simplement, vous êtes dans une obligation
03:21de contrainte de gestion que vous impose l'employeur. »
03:23« Sylvie Brière nous a rejoint. Elle est présidente de l'association France Prévention.
03:27Bonsoir. »
03:28« Bonsoir. »
03:29« C'est une association que vous avez créée il y a 15 ans.
03:32La question parlait de ces 4 répondants sur 10 qui ont peur au travail.
03:35On a parlé dans le secteur de la banque.
03:37Vous, dans votre association, qui a pour but de prévenir la souffrance au travail,
03:42comment envisage-t-on la peur ?
03:44Il y a des gens qui ont peur d'aller au boulot,
03:46même peur parfois d'être en télétravail.
03:48On va parler parfois du télétravail qui sert de « prétexte »
03:51pour ne pas aller au contact de ces supérieurs hiérarchiques. »
03:57« Oui, c'est en effet une possibilité.
04:00Mais c'est aussi un aménagement du temps de travail qui est assez... »
04:05« Mais là, c'est surtout sur la peur qu'on voudrait savoir. »
04:10« Oui, du fait que ce soit trop ouvert
04:14et qu'il y a aussi une inhibition à sortir et à rejoindre le lieu de travail,
04:20il y a un décrochage qui se fait.
04:23Effectivement, aussi l'ambiance générale de la société
04:26provoque aussi chez des plus jeunes ou des plus sensibles
04:30ou des personnes qui ont l'impression
04:32qu'elles ne sont pas tellement qualifiées ou pas en réponse aux tâches.
04:38Ça donne des gens qui vont se dérouter.
04:43Et plus ils se déroutent et plus ils se dérouteront
04:46s'ils ne sont pas pris en charge.
04:48C'est très important de les accueillir et de les écouter,
04:51d'avoir des RH qui interviennent et qui coachent les équipes.
04:56Et effectivement, il faut des journées de présence siècle dans l'entreprise. »
05:01« Frédéric, je voulais juste rebondir. Allez-y. »
05:04« Sur cette question de la peur,
05:06il y a un versant qu'il faut vraiment bien appréhender.
05:08C'est la question de la peur de l'avenir, de l'appréhension.
05:11Aujourd'hui, dans le milieu bancaire,
05:13il y a une progression fabuleuse des nouvelles technologies,
05:16en particulier avec l'intelligence artificielle.
05:18On le voit aujourd'hui, il y a des plans sociaux
05:20qui sont en train de se mettre en place.
05:22Il y a une peur de perdre son emploi.
05:24Il y a une peur de la précarité sociale.
05:26Cette peur est appréhendée d'une manière diverse.
05:29Quand vous avez 50 ans qui vous restent, par exemple...
05:32« 15 ans à faire. »
05:34et que vous n'avez pas forcément le background
05:36niveau technologique pour suivre, c'est une peur redoutable.
05:39Il y a énormément de gens qui ont cette appréhension de l'avenir
05:43et qui doivent être aidés, qui doivent être accompagnés.
05:45On doit leur donner la possibilité d'évoluer
05:48sans être déclassés, sans être rejetés,
05:51en raison de ces évolutions technologiques
05:53qui sont très rapides et qui font du travail
05:56un engrenage virtuel qui n'est pas simple pour les gens. »
06:02Aujourd'hui, il y a la peur de ces nouvelles technologies.
06:06Mais les plans sociaux qu'on a dans le secteur bancaire
06:09ne sont pas dus à ces nouvelles technologies pour l'instant.
06:12Ni à l'intelligence artificielle, ni à autre chose.
06:14– Frédéric Guyonnet, je rebondis sur ce qui a été dit.
06:18C'est la filière bancaire et aujourd'hui,
06:21c'est quand même un des métiers qui sont très taiseux.
06:24Jusqu'ici, on n'a jamais eu vraiment de révolution.
06:27Est-ce que ce mal-être qu'on a aujourd'hui dans le système bancaire,
06:30est-ce que c'était le cas déjà avant ou c'est quelque chose d'un fait nouveau ?
06:34– Le côté taiseux, ça s'appelle le secret bancaire, c'est ça.
06:37– L'enquête que nous avons réalisée à la fin de l'année 2024,
06:41c'est une enquête qu'on fait tous les 3 ans depuis 15 ans.
06:44Ce qui nous permet d'avoir des points de comparaison sur 15 ans.
06:49Ça se dégrade, ce n'est pas une surprise, ça se dégrade.
06:52– Et ça se dégrade à chaque fois ? Tous les 3 ans, ça se dégrade ?
06:55– Tous les 3 ans, il y a un item qui est très important,
06:58c'est l'un des premiers items sur lesquels on interroge les salariés,
07:0110 000 répondants quand même.
07:03Donc c'est une enquête qui a quand même un certain sens.
07:07On a un secteur qui est certainement un des plus réglementés en France,
07:10un des plus régulés.
07:12Et chaque année, l'Europe, la Commission européenne, la Banque, la BCE,
07:18nous met de plus en plus de règles, de réglementations.
07:21Et en fait, les salariés, ils sont de moins en moins autonomes.
07:25Et ça fait partie aussi de cette perte de sens au travail,
07:29ça fait partie aussi de ce manque de projection qu'ont les salariés sur l'avenir.
07:35Il y a tout ça qui entraîne aussi ces risques psychosociaux.
07:40– Jean-Claude Desjardins.
07:41– Oui, pour compléter et répondre un peu indirectement à Cécile,
07:44si on regarde au niveau européen, parce que la question,
07:48elle est très intéressante de regarder la France par rapport aux autres pays.
07:51Il y a plusieurs études qui sont sorties,
07:53en particulier l'étude refonte dans 2021,
07:55qui montre que la France, c'est le pays où on a eu la plus grande dégradation
07:59des conditions de travail au cours des 20 dernières années.
08:02Ça conforte totalement ce qu'a dit Frédéric.
08:04On a une situation, je dirais, où on est dans les études européennes,
08:08au même niveau que l'Albanie, pour vous dire, dernier,
08:11des 36 pays harmonisés, dernier.
08:13Pourquoi ? Parce qu'on est tous en travail tendu,
08:16on est tous à travailler dans l'urgence, en apnée permanente,
08:19à être sans arrêt, à être sollicités.
08:22C'est le toujours plus sans limite.
08:24Et donc ça, c'est très dur à supporter.
08:26Et cette étude de refonte a conforté une autre étude
08:29du Centre d'études de l'emploi européen,
08:31qui montrait que la France, depuis 15 ans,
08:33était le pays avec l'Espagne, avec la Grèce,
08:35qui avait le plus perdu en matière de conditions de travail.
08:38Donc ce n'est pas simplement un problème pour répondre à la question bancaire,
08:41c'est un problème général qui est lié, en fait,
08:44à notre incapacité au niveau managérial à conduire le changement.
08:48Parce que ce qu'on trouve en France, on ne le trouve pas ailleurs.
08:51Et ça, c'est une vraie question.
08:52Questionnez le mode de management et l'organisation.
08:55Oui, mais dans la conscience collective,
08:56enfin en tout cas, pardon, en mémoire de la banque,
08:58je voyais quelque chose de très stable,
09:00plutôt de dire qu'on rentre dans un secteur
09:03qui est pérenne, avec un ascenseur social et tout.
09:08Et là, on se rend compte que patatras,
09:10finalement, banque ou pas banque,
09:12quel que soit le secteur, c'est toujours le même problème.
09:14Allez, on fait une petite pause.
09:15On revient dans un instant.
09:16On revient dans un instant, avec plein de questions encore.
09:18Avec plein de questions, bien entendu.
09:19Vous pouvez nous appeler à 0826 300 300.
09:22Vous avez envie de témoigner, absolument.
09:24Ou même poser des questions.
09:25On sera très contents de vous accueillir.
09:27Aude vous attend au standard.
09:28On est ensemble jusqu'à 20h.
09:30Sud Radio.
09:31Sud Radio.
09:32Parlons vrai.
09:33Parlons vrai.
09:34Sud Radio.
09:35Sud Radio, les vraies voies qui font bouger la France.
09:3719h20, les vraies voies responsables.
09:40Les vraies voies responsables, ce soir,
09:41sur une grande étude sextant pour le syndicat national de la banque
09:44qui lève le voile sur les risques psychosociaux
09:47pour les salariés du secteur bancaire.
09:48Avec nous, pour en parler, Frédéric Guyonnet,
09:50président du SNBCFE CGC.
09:54Je vais y arriver.
09:55Et puis, Jean-Claude Delgène,
09:56qui est avec nous, président fondateur du cabinet Technologia,
09:58avec un livre.
09:59Un livre qu'on écrit avec Christophe Rogier.
10:01« Drogues et addictions au travail, comment les prévenir ».
10:03C'est publié chez FAUV.
10:05Et Sylvie Brière, qui est avec nous,
10:06président de l'association France Prévention.
10:08Sylvie Brière, vous avez entendu, juste avant la pub,
10:11Jean-Claude Delgène qui a dit que la France,
10:13ça m'a fait sursauter, ça nous a fait sursauter,
10:15était au niveau de l'Albanie,
10:16qui était la pire dictature des pays de l'Est,
10:18il y a encore 40 ans.
10:19Vous, ça fait 15 ans que vous avez monté cette association.
10:22Vous n'avez peut-être pas d'agence en Albanie,
10:25mais comment expliquez-vous cette chute ?
10:27Et est-ce que vous l'avez vue venir ?
10:28Et après, on part au 0826-300-300,
10:31parce que ça réagit.
10:33– Ah mais vue venir, oui, bien sûr,
10:35parce que l'association a été créée
10:38sur cette base de lutte contre les risques psychosociaux.
10:42Maintenant, je rejoins complètement
10:44ce qu'ont dit les deux autres interlocuteurs.
10:47Et ce qui se passe, c'est que dans une structure bancaire,
10:51on se retrouve avec des protocoles de contraintes
10:54tellement énormes pour faire un tas de vérifications,
10:58de la vérification, etc.,
11:00qu'en fait, il n'y a plus de mouvement de travail qui innove.
11:05Alors, dans la banque,
11:07on ne demande pas des innovations tous les jours,
11:10mais on demande quand même des prises de sécurité,
11:13des prises de décision et autonomes,
11:15mais ce n'est plus du tout le cas.
11:17Donc, il y a une espèce d'aliénation du travailleur
11:19qui est toujours obligé de se reporter à quelqu'un d'autre,
11:22un n plus quelque chose,
11:24et qui, en fait, étouffe dans sa structure.
11:27Ensuite, les recrutements sont faits pour ne pas durer.
11:31On a beaucoup de travailleurs précaires,
11:34puisque ce ne sont même pas des travailleurs,
11:36puisque ce sont souvent des stagiaires.
11:38Et en fait, ils ne sont pas dans un prévisionnel
11:41jusqu'à 25 ou 30 ans.
11:43Et quand ils acquièrent un poste à responsabilité,
11:46le poste à responsabilité d'un sous-directeur ou d'un directeur
11:50est tellement encadré
11:52que là, on repart sur la notion de prise de décision,
11:57parce que ce n'est pas en adéquation
11:59avec le nom du poste, en fait.
12:01Et c'est très important, en fait.
12:03C'est-à-dire qu'on est responsable,
12:05mais qu'on n'a pas les mains libres.
12:07C'est ça. Allez, 0826 300 300 et Muriel est avec nous.
12:10Bonsoir Muriel.
12:11Bonsoir Muriel.
12:13Oui, bonsoir à tous.
12:15Très contente que vous me preniez au téléphone.
12:17Avec plaisir.
12:18Soyez la bienvenue.
12:19Vous vouliez réagir sur ce qu'on disait ?
12:22Oui, tout à fait.
12:24Je travaille dans le secteur bancaire,
12:26dans une grande banque, au service succession.
12:29Donc, je m'occupe de gérer administrativement
12:34les dossiers de nos clients défunts.
12:39Donc, je suis au quotidien au contact
12:42avec les ayants droit, les notaires.
12:45Et c'est très difficile en ce moment,
12:49parce qu'on sent que la crise est là et bien là.
12:52Les gens veulent que les choses soient traitées rapidement,
12:56mais il y a une réglementation à respecter.
12:59Ça ne peut pas se faire dans la seconde.
13:01Et on se fait agresser au quotidien, vraiment.
13:05Et nous, on se sent vraiment impuissants.
13:08De plus, l'intelligence artificielle est de plus en plus utilisée.
13:13Donc, il y a des courriers automatiques qui partent.
13:16C'est complètement impersonnel.
13:19Enfin, vraiment, au quotidien, c'est très dur.
13:24Muriel, vous avez senti ?
13:26Allez-y, je vous laisse finir.
13:28De plus, il y a des agences qui ferment.
13:32C'est tout automatisé.
13:34On voit de moins en moins les clients.
13:37Enfin, vraiment, je sens que là, ça part en sucette.
13:45Vous avez senti la dégradation au fur et à mesure,
13:48et vous sentez aussi qu'en face de vous,
13:50les clients ou en tout cas les ayants droit des clients
13:53ont un problème fort de pouvoir d'achat.
13:55Parce que c'est ça aussi qui crée la tension entre vous.
13:57Complètement.
13:59Combien ça va coûter ?
14:02Parce qu'il faut aller chez un notaire, par exemple.
14:06Mais vous ne vous faites pas assez vite,
14:08alors que le notaire, il va à son rythme.
14:10Et puis, on doit vous engueuler sur le fait
14:12que l'État se gave sur les successions aussi,
14:14alors que vous y êtes strictement pour rien.
14:17Complètement, l'État et les banques, soi-disant.
14:20Parce qu'il y a des frais de dossier
14:22qui sont ponctionnés en fonction de l'état des avoirs
14:25au moment des décès.
14:27Moi, je me compare avec d'autres banques
14:29en termes de tarification.
14:32On n'est pas déconnants.
14:35Toutes les banques prennent des frais de dossier.
14:38Bon, ça va être réglementé là.
14:40D'ici juillet, il y a quelque chose qui va être fait
14:44pour uniformiser la tarification des frais de dossier.
14:49Muriel, la question c'est,
14:52est-ce que vous vous êtes impacté ?
14:54Est-ce qu'à un moment donné, vous vous êtes dit
14:56je vais quitter ce secteur parce que ce n'est plus possible ?
15:00Alors, moi, c'est une reconversion.
15:03Je suis rentrée dans la banque il y a 20 ans.
15:06J'ai 54 ans.
15:08Et avant, j'étais chef de rayon poisson en grande surface.
15:12Donc...
15:14C'est bien, belle reconversion, bravo.
15:16Oui, oui.
15:18Mais en fait, j'avais l'image du petit guichetier
15:21dans mon petit village
15:23qui discutait avec les clients,
15:25qui parlait de la pluie, du beau temps.
15:27Mais bon, moi, quand je suis rentrée,
15:29j'ai découvert autre chose.
15:31Et ça n'a rien à voir.
15:32Et depuis le Covid, ça n'a fait que s'accélérer.
15:35Les gens sont anxieux.
15:37L'autre fois, je suis restée au téléphone
15:39trois quarts d'heure avec un ayant droit
15:42parce qu'il était tout simplement gentil.
15:44Je me suis dit, tant pis, j'ai des appels derrière
15:47qui sont là.
15:49Mais ce n'est pas grave.
15:51Je profite de l'instant
15:53parce qu'enfin, j'ai quelqu'un de gentil, d'agréable.
15:57Je lui ai tout expliqué comment ça allait se passer.
16:00Il était adorable.
16:02Mais c'est un par semaine, quoi.
16:04Des fois, je reçois des gentils mails.
16:07Mais autrement, là, vous êtes une mafia.
16:10Vous êtes des voleurs.
16:13C'est incroyable.
16:15Restez avec nous, Marielle, on va faire réagir.
16:17Frédéric Guenet, dans cette étude,
16:18plus de la moitié des salariés des banques
16:20sont confrontés à des tensions avec le public
16:22voire des gestes de détresse.
16:24Mais est-ce que finalement, ce n'est pas la société actuelle
16:26parce que les enseignants se font attaquer,
16:28les postiers se font attaquer,
16:30les gens dans les magasins qui ne servent pas assez vite,
16:32dans les hôpitaux, etc.
16:34Est-ce que ce n'est pas plus que les banques
16:36un phénomène de société ?
16:37Je pense que c'est un phénomène de société.
16:38Tout à l'heure, je disais,
16:4010 000 incivilités par an dans le secteur bancaire
16:42en constante évolution.
16:44Et qu'est-ce qu'on constate aussi,
16:46c'est qu'on a des agressions qui sont de plus en plus violentes.
16:48Mais ça, ce n'est pas propre au secteur bancaire,
16:50c'est propre à tous les secteurs.
16:52Jean-Claude Delgène, vous le constatez ça aussi ?
16:54Oui, on voit même qu'y compris les pompiers
16:56parfois sont agressés.
16:58Donc on a une situation effectivement
17:00où les gens sont dans une incapacité
17:02à retenir leur instinct.
17:04Ça, c'est très mauvais.
17:06Ça, c'est le recul des valeurs de la République.
17:08C'est quand même inquiétant.
17:10Il faut y mettre un terme.
17:12Encore une fois, dans un milieu professionnel,
17:14on peut prendre des dispositions
17:16pour éviter les agressions.
17:18Des dispositions techniques, ergonomiques,
17:20d'espaces de travail,
17:22de dispositions pour éviter que les gens
17:24ne soient malmenés par le public
17:26qu'ils reçoivent.
17:28Et ça, c'est l'obligation des employeurs
17:30de garantir la santé et la sécurité
17:32en mettant en place des dispositifs
17:34de sécurité et d'éloignement
17:36pour éviter ces agressions.
17:38C'est la question que je voulais poser à Muriel.
17:40Muriel, est-ce que vous vous sentez soutenu
17:42par votre hiérarchie ?
17:44Est-ce qu'on vient vous parler ?
17:46Qu'est-ce qui est fait à cette rencontre ?
17:48Je pense qu'il y a trop
17:50de strates
17:52entre les différentes hiérarchies.
17:54Il y a la strate du tout haut
17:56qui a des principes,
17:58qui nous abreuve
18:00de bonnes intentions,
18:02qui semble gérer
18:04tout ça au plus près.
18:06Il y a de grandes discussions
18:08avec les délégués syndicaux.
18:10Au fur et à mesure
18:12qu'on descend des strates,
18:14les managers sont face
18:16aux réalités du travail.
18:18Ce qui est tout en haut est décidé
18:20et se veut parfait.
18:22Au fur et à mesure
18:24qu'on descend,
18:26les managers sont confrontés
18:28à des réalités.
18:30Malheureusement,
18:32je travaille
18:34dans un service
18:36très particulier, ça touche l'humain.
18:38Le décès d'un proche,
18:40c'est vraiment très particulier.
18:42Je me demandais
18:44si je serais capable
18:46d'avoir de l'empathie.
18:48Par exemple,
18:50j'ai beaucoup de clients
18:52qui m'appellent en me disant
18:54« Je vous donne le numéro de dossier,
18:56donnez-moi le nom et le prénom
18:58de la personne décédée ».
19:00Ce n'est pas un numéro.
19:02J'entends d'autres collègues
19:04qui disent « Donnez-moi le numéro,
19:06c'est plus simple ».
19:08Non.
19:10C'est normal.
19:18Il faut penser
19:20qu'il y a quelqu'un en face
19:22qui est dans la détresse
19:24la plupart du temps
19:26et qui veut quelque chose
19:28qui n'est pas forcément
19:30très au point
19:32ou très tranquille
19:34pour pouvoir s'apaiser et prendre du recul.
19:36C'est vrai que c'est compliqué
19:38parfois,
19:40mais j'ai envie de poser le silo
19:42et de rentrer à la maison.
19:44Merci beaucoup
19:46pour ce joli témoignage.
19:48Il en faudrait beaucoup
19:50des gens comme vous
19:52dans le secteur bancaire
19:54parce que ça ferait du bien
19:56de vous envoyer du positif.
19:58Prenez soin de vous,
20:00très belle année,
20:02et on revient dans un instant
20:04avec nos invités.
20:08C'est un grand plaisir
20:10qu'on a la Sud Radio sur Lyon
20:12et la famille grandit, c'est une super nouvelle.
20:14Sud Radio, parlons vrai.
20:16Sud Radio, les vraies voies
20:18qui font bouger la France.
20:2019h20, les vraies voies responsables.
20:22Retour des vraies voies responsables
20:24avec bien évidemment Cécile de Ménibus,
20:26Frédéric Guyonnet, président du SNB,
20:28CFE, CGC, Syndicat national
20:30des banques, Jean-Claude Delgène,
20:32président fondateur du cabinet Technologia
20:34et co-auteur avec Christophe Roger
20:36sur drogue et addiction au travail,
20:38comment les prévenir, publié aux éditions FAUV,
20:40et Sylvie Brière, présidente de l'association
20:42France Prévention.
20:44Il y a un point important, on va vous poser la question
20:46Frédéric Guyonnet, et après on verra avec Sylvie Brière
20:48et évidemment Jean-Claude Delgène.
20:5032 à 46% des personnes
20:52ont des problèmes relationnels
20:54avec la hiérarchie. En quoi consistent
20:56généralement ces problèmes et les problèmes relationnels ?
20:58Ça vient plutôt du supérieur
21:00ou du subordonné ?
21:02Il y a les deux en fait. Vous avez des tensions
21:04qui apparaissent de partout.
21:06Le secteur bancaire, on a supprimé
21:08100 000 emplois
21:10en 10 ans.
21:12Et pourtant, la charge de travail est
21:14de plus en plus importante. 99% des Français
21:16sont bancarisés. Il y a de plus en plus de Français,
21:18donc vous allez comprendre qu'il y a de plus en plus
21:20de travail. Et pourtant, il y a moins de personnes pour le faire.
21:22Donc ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il y a de plus en plus de tensions,
21:24etc.
21:26Mais il y a des gains de productivité aussi avec l'informatisation,
21:28etc. Il y a des gains de productivité
21:30avec l'informatisation, mais comme je le disais
21:32tout à l'heure, comme il y a de plus en plus de règles et de réglementations,
21:34finalement...
21:36Ça te frappe largement. Il faut vérifier.
21:38Et puis les agences, on a beaucoup moins d'agences.
21:40Oui, ça c'est vrai. On a beaucoup moins d'agences,
21:42mais encore une fois, l'Europe,
21:44vous allez dire que j'en ai contre l'Europe,
21:46mais un petit peu quand même, 40%
21:48des agences bancaires en Europe sont en France.
21:50Et l'Europe trouve qu'il y a trop d'agences
21:52bancaires en France. Donc on peut s'attendre
21:54à en voir diminuer. Malheureusement.
21:56Ça vient, les problèmes
21:58relationnels au sein de la hiérarchie,
22:00c'était les mêmes il y a 15 ans
22:02quand vous avez fondé l'association et aujourd'hui.
22:04En quoi ça consiste ? J'aime pas
22:06mon chef ou mon chef m'aime pas parce que j'ai pas eu un avancement.
22:08Que disent les gens
22:10qui vont à votre association, Sylvie Brière ?
22:12J'ai le sentiment quand même
22:14que c'est plus agressif
22:16et plus direct. Il y a
22:18une espèce de libération de la parole
22:20qui n'est pas très très
22:22positive et qui n'entre pas dans le dialogue.
22:24En fait, on a des
22:26caricatures de relations, si vous voulez,
22:28parfois qui sont quand même
22:30un peu ennuyeuses et
22:32il manque un lien qui
22:34était préservé dans les milieux
22:36bancaires, c'était que le jeune était
22:38formé par un plus âgé.
22:40Et ça, ça a quand même de l'importance
22:42parce qu'une personne plus âgée va t'opérer
22:44plus facilement. Alors ensuite,
22:46pour répondre à ce qui a été dit
22:48au départ, c'est que
22:50les gens ont dans la tête
22:52un principe qui est quand même très ennuyeux,
22:54c'est qu'il y a eu beaucoup de scandales bancaires
22:56et maintenant, il y a des cryptomonnaies
22:58qui s'implantent
23:00et là, il y a encore un lâcher,
23:02une liberté, un accès.
23:04On fait, on choisit
23:06et alors, donc,
23:08si ça ne me plaît pas ici, je vais claquer
23:10la porte, je vais ailleurs. Et puis, je ferai
23:12mieux. Alors la financiarisation
23:14de la société, elle est là
23:16aussi parce que
23:18elle donne en direct
23:20des comptes sur vos portables
23:22et vos applications et
23:24donc l'exigence, le taux d'exigence
23:26est renforcé chez le client
23:28et va être renforcé
23:30en demande vers le banquier.
23:32Donc, toutes les relations
23:34s'épidermisent parce qu'il faut aller
23:36toujours très vite et ce facteur-là
23:38est hyper important, c'est un facteur
23:40concurrentiel, chronique
23:42qui énerve énormément
23:44les relations.
23:46Juste sur les scandales bancaires,
23:48on se trompe parce qu'il y a
23:50les banques d'affaires, effectivement,
23:52mais après, la banque
23:54à réseau, là où il y a le plus
23:56de salariés, c'est plus calme.
23:58Il y a un problème
24:00de formation
24:02des managers.
24:04La question qui a été posée sur la question
24:06de la relation hiérarchique est très
24:08importante. Pourquoi ? Parce qu'en fait,
24:10le premier risque psychosocial
24:12qu'il y a dans le monde professionnel,
24:14c'est la relation avec son supérieur hiérarchique.
24:16Si vous avez une relation détériorée
24:18avec votre supérieur hiérarchique,
24:20vous êtes en risque. Donc ça, c'est déjà une question très importante.
24:22Après, la deuxième question
24:24qui se pose, c'est effectivement la question
24:26du management. Ça a été très bien dit tout à l'heure
24:28par l'intervenante du Pays Basque,
24:30Muriel, parce qu'en fait,
24:32effectivement, vous avez le top management
24:34qui arrête les grandes décisions,
24:36qui améliore la marque employeur,
24:38qui satisfait à la RSE,
24:40qui satisfait à la compliance, etc.
24:42Et puis, vous avez le management intermédiaire,
24:44voire le management charnière,
24:46en phase avec les salariés.
24:48Et le management intermédiaire et charnière,
24:50eh bien, il doit faire passer les plans.
24:52Il doit faire en sorte que la rentabilité
24:54soit au rendez-vous.
24:56Et souvent, dans des situations,
24:58je dirais de ce que j'appelle
25:00le management plaidoyer. C'est très français,
25:02le management plaidoyer. Qu'est-ce que c'est ?
25:04C'est les gens qui vous disent, écoutez-moi, j'ai tout compris,
25:06je vous explique, vous exécutez,
25:08et je contrôle. Et donc, c'est en fait
25:10un management qui tombe,
25:12et donc les gens sont obligés d'appliquer
25:14le doigt sur la couture du pantalon
25:16avec tout ce que ça suppose. C'est-à-dire,
25:18on n'a pas une véritable liberté
25:20pour pouvoir prendre des décisions,
25:22il n'y a pas d'animation d'équipe,
25:24tout est unilatéral, tout est vertical,
25:26et ça, ça éteint totalement
25:28les énergies positives. Et donc, les gens
25:30se retrouvent dans des milieux,
25:32comme ça a été très bien dit aussi par Frédéric,
25:34très normés, très réglementés,
25:36avec un management où on leur demande
25:38d'exécuter et de fermer, quelque part,
25:40de la fermer un peu, vous voyez ?
25:42Et donc, c'est ça la réalité. Et la réalité,
25:44elle est très contraignante de ce point de vue-là.
25:46Et donc, changer, il faut changer, il faut changer
25:48les modalités de management et de conduite
25:50du changement, particulièrement à l'aube
25:52de la mise en place de grands plans
25:54de restructuration dû à l'intelligence artificielle,
25:56aux crypto-monnaies, etc. Il faut qu'on change.
25:58Si on n'anime pas des équipes,
26:00si on ne permet pas à l'intelligence collective
26:02de s'exprimer, si on n'a pas des ambiances
26:04de travail sereines, on ne va pas y arriver.
26:06Et ça va être l'hécatombe, il faut dire les choses.
26:08Donc, concrètement, il faut que le management
26:10change et qu'on soit à l'égal
26:12des autres pays. Parce que nous, la France,
26:14on a des problèmes, mais pourquoi ?
26:16Pourquoi dans les autres pays, on n'a pas autant de problèmes ?
26:18Parce que dans les autres pays, il y a la considération,
26:20il y a le respect, on laisse les gens
26:22s'exprimer.
26:24Le manager, c'est
26:26un animateur d'équipe. C'est pas quelqu'un
26:28qui fait tomber ses certitudes
26:30et qui n'écoute pas. Vous connaissez la blague ?
26:32Vous voulez...
26:34Excuse-moi.
26:36C'est pas réservé qu'au secteur bancaire.
26:38Ma question est de dire,
26:40dans le secteur bancaire, comme on traite
26:42d'argent, est-ce qu'il y a un risque supplémentaire ?
26:44Oui, parce qu'il y a une lourde responsabilité.
26:46Et puis, c'est un secteur qui est exposé.
26:48Vous avez, effectivement,
26:50les agressions qui peuvent venir.
26:52Vous avez
26:54le rapport à l'argent en France qui est très particulier
26:56aussi. Donc, tout ça fait que
26:58ça donne une ambiance. Mais le vrai
27:00sujet, c'est vraiment l'animation des équipes.
27:02C'est vraiment le management. Et si on veut
27:04changer, il faut prendre l'affaire comme ça. Aujourd'hui,
27:06vous avez une négation de tout ça. On vous fait des grands
27:08discours au niveau national. Mais dans
27:10les faits, les conditions de travail, ça a été
27:12très bien montré par l'étude de Frédéric.
27:14Dans les faits, il y a une dégradation.
27:16En fait, vous avez les beaux discours, puis vous avez
27:18la réalité de terrain.
27:20Concernant les risques, dans le secteur
27:22bancaire, vous avez un risque pénal.
27:24Notamment sur la lutte anti-blanchiment.
27:26Vous avez des risques sur le
27:28défaut de conseil, etc.
27:30Les salariés sont confrontés à ça tous les jours.
27:32À quel niveau ?
27:34À tous les niveaux ? Au niveau des
27:36conseillers clientèles qui travaillent en agence.
27:38Un peu moins pour ceux qui sont évidemment dans
27:40les back-office au siège.
27:42Dans le rapport, ça se dit que
27:44l'intensité et temps de travail sont
27:46facteurs de risques psychosociaux.
27:48Est-ce que quelque part...
27:50Je vais te poser une question pas politiquement
27:52correcte. Ça fait 20 ans qu'on est passé
27:54aux 35 heures, un peu plus. On n'a pas
27:56demandé aux gens de faire en 35 heures
27:58ce qu'ils faisaient en 39. Est-ce que c'est pas
28:00un peu le problème ? Est-ce que vous, vous avez pu constater ça ?
28:02Dans le secteur bancaire,
28:04on a quand même beaucoup
28:06de personnes qui sont jeunes.
28:08Donc,
28:10elles vont un peu éponger ce
28:12système de 35
28:14heures, 39 heures. Elles n'ont pas
28:16d'expérience. Enfin, en tout cas,
28:18pour les personnes qui sont en charge
28:20de la clientèle. Après,
28:22dans le secteur bancaire,
28:24on a quand même des niveaux, des strates.
28:26C'est-à-dire, on a la haute finance,
28:28on a la banque, on a des réseaux
28:30très différents. Les méthodes de travail
28:32ne sont pas tout à fait les mêmes non plus.
28:34Les managers n'ont pas les mêmes
28:36comportements. Le problème
28:38qui se pose pour moi, qui me
28:40semblerait central, c'est l'image de
28:42marque, l'envie de se
28:44présenter comme étant un banquier,
28:46comme un travaillant dans la banque.
28:48En fait, si vous annoncez que vous travaillez
28:50dans la banque, c'est pas sûr que ce soit
28:52socialement reçu non plus. Alors,
28:54c'est un événement qui est quand même un peu
28:56nouveau parce qu'on avait
28:58quand même un peu
29:00de respect pour des gens qui exerçaient
29:02des métiers aussi risqués
29:04que celui de la banque.
29:06Pour moi, il y a aussi
29:08l'employé qui n'a pas l'image de marque
29:10non plus en tête. C'est-à-dire
29:12qu'on n'a plus tout à fait la notion
29:14de la
29:16raison pour laquelle on vient travailler
29:18qui est de travailler pour sa boîte.
29:20Voilà.
29:22C'est ce qu'on disait dans tout l'ensemble
29:24de ce qui est dit. C'est-à-dire qu'il n'y a
29:26pas de connexion réelle entre
29:28la motivation à venir travailler,
29:30la relation client,
29:32la relation manager, etc.
29:34Et l'avenir.
29:36La question de la charge de travail,
29:38il ne faut pas la poser comme ça, si vous me permettez.
29:40Il faut la poser par rapport
29:42à d'autres facteurs, en particulier
29:44les relations professionnelles.
29:46Si vous avez une agence bancaire, par exemple,
29:48où tout le monde s'entend bien,
29:50où il y a une dizaine de personnes, tout le monde s'entend bien,
29:52vous pouvez avoir une charge de travail
29:54très importante, mais l'entraide,
29:56ça ne passe. Vous prenez la même charge de travail
29:58avec des gens qui ne s'entendent pas,
30:00qui sont dans une relation difficile.
30:02Même peut-être avec une charge inférieure.
30:04Ça ne passe plus. Vous voyez donc,
30:06la prévention des risques, c'est l'articulation
30:08des facteurs de risque et des facteurs de protection.
30:10Et il faut trouver un équilibre
30:12homéostatique pour permettre aux gens
30:14d'être à peu près, je dirais bien.
30:16Et donc c'est ça, la vraie difficulté,
30:18elle est là.
30:20C'est un peu quand même généralisé.
30:22C'est-à-dire qu'il y a des gens qui travaillent dans des
30:24contextes, mais la concurrence
30:26est assez viscérale.
30:28Et c'est un lieu de stress extrême
30:30pour la plupart des gens.
30:32Et dans les métiers à risque comme la banque,
30:34là c'est quand même une vraie souffrance.
30:36Je dirais que
30:38ça tient aujourd'hui parce que
30:40justement, il reste cette solidarité
30:42à la base. C'est que ça qui permet de tenir.
30:44Mais ce qui a été dit tout à l'heure
30:46est très intéressant. Il y a de plus en plus
30:48de salariés du secteur bancaire
30:50qui ont honte de dire qu'ils travaillent dans la banque.
30:52Moi ça me fait mal au cœur parce qu'on a des
30:54super métiers. On fait vivre les rêves des clients.
30:56Quand vous voulez acheter votre résidence principale,
30:58s'il n'y a pas la banque derrière, vous ne pouvez pas le faire.
31:00Quand vous voulez créer votre entreprise, s'il n'y a pas la banque derrière,
31:02vous ne pouvez pas le faire. On fait vivre
31:04les rêves des clients et ça c'est super.
31:06On peut le faire parce qu'on peut gagner au loto
31:08par exemple.
31:10Mais c'est rare.
31:12J'ai regardé, j'ai perdu.
31:14Et si vous gagnez,
31:16n'oubliez pas de me donner votre ticket.
31:18Reviens dans un instant, à tout de suite.
31:20Sud Radio, parlons vrai.
31:22Sud Radio, parlons vrai.
31:24Sud Radio, les vraies voies qui font
31:26bouger la France. 19h20
31:28Les vraies voies responsables.
31:30Les vraies voies responsables,
31:32Philippe, avec le secteur bancaire aujourd'hui
31:34qui souffre d'un mal-être
31:36interne avec
31:38des licenciements à
31:40volo et avec nos invités
31:42on essaye de comprendre
31:44pourquoi ce secteur bancaire
31:46va mal avec Frédéric Guyonnet qui est
31:48président du
31:50SNB-CFE-CGC.
31:52Jean-Claude Delgène, président fondateur du
31:54cabinet Technologia avec ce livre.
31:56« Drogues et addictions au travail, comment les
31:58prévenir » publié chez FAUV et co-écrit
32:00avec Christophe Rougier. Avec Sylvie
32:02Berrière qui est avec nous, présidente de l'association
32:04France Prévention.
32:06Pour être sur une note plutôt positive
32:08à la suite
32:10de ces constats, Jean-Claude Delgène
32:12c'est de dire qu'est-ce qui est mis en place
32:14aujourd'hui et qu'est-ce qui pourrait, on parlait de
32:16prévention tout à l'heure,
32:18les grandes phrases en disant
32:20la banque, les belles entreprises,
32:22la marque employeur en fait, il faut
32:24vraiment faire de la prévention.
32:26Ce qu'il faut surtout c'est modifier
32:28l'approche du problème. On est dans une
32:30prévention je dirais, outil,
32:32boîte à outils, c'est pas ça qui marche. Il faut
32:34passer à une prévention
32:36je dirais systémique.
32:38En pensant
32:40de manière holistique, c'est-à-dire
32:42en voyant toutes les interactions et les
32:44réactions. Tout à l'heure on le disait,
32:46ne serait-ce que je dirais en France
32:48le recul des conditions
32:50de travail, ça coûte une
32:52blinde, comme dirait l'autre.
32:5476 millions
32:56de journées perdues de travail
32:58et indemnisées par la sécurité sociale.
33:00Vous vous rendez compte ?
33:02Ça fait combien de milliards ? Entre 830 millions et
33:041,6 milliards par an.
33:06Rien que ça. Le coût
33:08du stress aujourd'hui est équivalent
33:10à 3 à 4 milliards
33:12chaque année. Voyez donc,
33:14si on change de modalité pour
33:16appréhender le problème, qu'on voit
33:18dans la prévention une source de
33:20rentabilité, c'est ça
33:22la question. Il faut que les employeurs mettent dans le
33:24cockpit qui est leur, la
33:26rentabilité. Et ça va changer. Pourquoi ?
33:28Je terminerai là-dessus. Parce qu'aujourd'hui les
33:30marchés financiers, on l'a vu avec l'affaire
33:32Téléperformance. Téléperformance avait
33:34sanctionné indûment
33:36des salariés en Colombie. Ils ont perdu
33:3840% je dirais de leur cours de
33:40bourse. On l'a vu avec l'affaire Orpea.
33:42Aujourd'hui, on voit
33:44que les analystes financiers considèrent
33:46qu'il faut d'autres paradigmes en
33:48matière de prévention, ça c'est le thème de mon
33:50prochain livre, pour faire en sorte
33:52de modifier l'appréhension de l'appréhension
33:54pour faire en sorte, avec le dialogue
33:56social, avec l'animation des équipes,
33:58avec la considération, le respect,
34:00il faut changer et il faut faire en sorte
34:02que les gens soient vraiment
34:04épanouis au travail pour donner le meilleur de même.
34:06Parce qu'aujourd'hui, les gens
34:08ne sont pas engagés. Quand vous êtes dans
34:10des situations aussi délétères, les gens
34:12ils lèvent le pied, ils font juste ce qu'il faut.
34:14On perd beaucoup d'engagement professionnel,
34:16énormément. Nous on a une
34:18responsabilité aussi en tant que représentant
34:20du personnel, notamment sur la formation
34:22sur le risque psychosocial. Donc ça c'est vrai
34:24qu'au SNB, le syndicat national de la banque, c'est des choses
34:26qu'on porte sur une meilleure formation
34:28des élus, sur des cellules
34:30aussi psychologiques qu'on peut
34:32mettre en place auprès des entreprises
34:34et puis travailler aussi sur les accords de qualité
34:36de vie au travail, ça c'est super important.
34:38Ce qu'il faudrait c'est intégrer
34:40dans les critères
34:42de promotion
34:44Moi je l'avais fait
34:46à France Télécom
34:48quand je me suis occupé de l'affaire France Télécom Orange
34:50avec Stéphane Richard, on avait
34:52pensé mettre en place des critères
34:54d'appréciation
34:56de la qualité professionnelle
34:58en ayant un volet risque psychosocial.
35:00Les managers qui se comportaient
35:02bien, pouvaient plus évoluer
35:04que les autres. Donc ça c'est très intéressant
35:06on pourrait très bien imaginer
35:08avoir une promotion professionnelle
35:10en intégrant cette dimension là
35:12pour éviter les petits chefs
35:14pour faire
35:16une communication non violente, faire en sorte que la communication
35:18non violente règne dans les univers
35:20professionnels et pour vraiment
35:22permettre cette richesse.
35:24Mais il n'y a pas que ça, c'est ce que j'essaye
35:26de dire depuis tout à l'heure, c'est que systématiquement
35:28quand vous rentrez dans une banque
35:30vous avez votre conseiller qui change
35:32tous les mois, tous les deux mois, tous les trois mois
35:34c'est insupportable en fait.
35:36Je comprends que ça mette en colère
35:38les clients, de dire
35:40que systématiquement vous êtes obligés de raconter
35:42redire ce que vous avez à faire
35:44et pourquoi ?
35:46On ne peut pas mettre aussi en place
35:48des dispositifs qui fassent que
35:50le client est toujours la même
35:52personne ou qu'il soit suivi
35:54c'est un vrai sujet ça.
35:56C'est un vrai sujet que vous levez
35:58c'est pas tous les trois mois
36:00c'est à peu près tous les trois ans
36:02c'est tous les trois ans.
36:04J'ai vécu ça à Paris, je suis allée au bout du monde.
36:06On a une mesure de satisfaction
36:08client dans toutes les grandes marques
36:10bancaires françaises. C'est
36:12une chose qui ressort principalement sur
36:14l'insatisfaction client, c'est ce que vous venez de
36:16décrire.
36:18Les banques en ont pris conscience
36:20les carrières en fait vont se
36:22faire plus longuement
36:24sur les portefeuilles.
36:26Pourquoi ? Parce qu'avant il fallait changer
36:28effectivement de portefeuille client
36:30pour pouvoir aspirer à une augmentation.
36:32Là maintenant, les
36:34banques ont décidé, la majorité
36:36qu'on peut
36:38être augmenté régulièrement même en
36:40ne bougeant pas finalement et donc ça
36:42permet aussi de répondre à cette attente
36:44au niveau des clients.
36:46Cette mesure qui a été prise
36:48c'est aussi pour éviter je dirais des dérives financières
36:50des comportements disons
36:52un peu particuliers, vous voyez ce que je veux dire ?
36:54C'est pour ça, parce qu'à une époque
36:56c'était possible, aujourd'hui c'est très compliqué
36:58de le faire parce que tout est supervisé.
37:00C'est déjà des fois de laisser passer des choses parce qu'on crée
37:02une relation.
37:04Cécile Vibrier.
37:06Mon idée qui se dégage
37:08à travers ce que vous dites c'est aussi que
37:10je suis plus dans une partie
37:12sociologique
37:16technique de l'appréhension
37:18des risques psychosociaux
37:20à savoir qu'en fait
37:22le facteur humain il est indéterminé
37:24aussi
37:26et de génération en génération.
37:28Donc on va avoir une génération qui arrive et qui
37:30s'implante et qui va être X
37:32et comme on les appelle d'ailleurs
37:34aujourd'hui on a des générations Z etc.
37:36Bon, donc ces générations-là
37:38elles arrivent sur le marché du travail
37:40avec un apprentissage
37:42et une éducation
37:44d'une certaine qualité
37:46et les relations clients
37:48se confrontent à la nouvelle génération
37:50et se confrontent à un
37:52climat politique
37:54aussi, un climat
37:56sociologique, un climat
37:58de crise permanente
38:00et le stress est déjà là
38:02dès qu'on entre dans la banque en fait
38:04on le transporte avec nous
38:06on ne peut pas faire tellement autrement. On arrive, on demande
38:08un crédit, on nous dit
38:10attendez les taux vont augmenter donc il faut que vous attendiez
38:12parce qu'on ne peut pas vous en donner maintenant.
38:14Et imaginons
38:16quand même comment le client
38:18peut recevoir ça. Mais comment
38:20le préposé qui est là
38:22peut le dire aussi. Et puis
38:24là tout à l'heure je rectifie un petit peu
38:26parce qu'on a eu quand même le Crédit Lyonnais
38:28on a eu la Société Générale
38:30et BNP Paribas
38:32qui nous ont quand même un tout petit peu
38:34mangé notre
38:36confiance en la banque
38:38et qui reçoit
38:40les gens ne se détachent
38:42pas des affaires qui ont eu lieu il y a
38:4410 ou 15 ans ou 20 ans.
38:46Mais Société Générale ça reste
38:48sur la banque d'affaires puisque
38:50c'est l'affaire Kerviel et on est
38:52sur le stade de marché.
38:54Au niveau d'un grand public
38:56on n'est pas du tout dans l'attitude
38:58de savoir différencier
39:00X banque d'une autre banque.
39:02C'est la pire chobade.
39:04Sur l'affaire Kerviel moi j'ai travaillé
39:06dessus parce que j'avais été retenu comme expert et j'avais
39:08étudié donc les conditions de travail
39:10des 1600 traders de la Société Générale.
39:12C'est vrai que ça a eu des conséquences
39:14Mme Brière a raison de le dire. Pourquoi ?
39:16Parce que les cours de la Société Générale
39:18suite à cette affaire
39:20se sont écroulés et tous les salariés
39:22qui avaient effectivement placé
39:24leur argent au niveau de la Société Générale
39:26ont perdu beaucoup.
39:28Et pendant 2-3 ans c'était vraiment un stress.
39:30Mais par extension sur l'ensemble
39:32du secteur bancaire ça c'est effectivement
39:34je rejoins, c'est des images qui sont désastreuses.
39:36Ah oui tout à fait.
39:38On a eu ces images en 2008
39:40avec les
39:42problèmes financiers qu'ont connus
39:44certaines banques
39:46qui ont eu du mal à se faire refinancer.
39:48On s'est redoré l'image pendant
39:5010 ou 20 ans et puis après on a eu
39:52les gilets jaunes où on a été la cible principale
39:54Vous avez eu beaucoup de vitrines à refaire.
39:56Au niveau des gilets jaunes, c'était les banques
39:58qui étaient visées et puis le Covid est arrivé
40:00et heureusement qu'on était là pour pouvoir soutenir
40:02l'économie. Allez 30 secondes.
40:04Il nous reste 30 secondes. Il y a une autre
40:06option c'est aussi que maintenant on a
40:08combien de sociétés qui sont
40:10annoncées
40:12à fermer leurs portes
40:14de différentes grosseurs
40:16et est-ce que
40:18le banquier
40:20on va globaliser par le mot
40:22banquier, peut
40:24accepter ces variations
40:26aussi importantes
40:28et d'avoir des clients
40:30qui viennent chez lui et lui dire je dois
40:32fermer mon compte sur l'équitation judiciaire
40:34et qu'il y en a 3 ou 4 dans la semaine
40:36c'est pas si facile à gérer.
40:38C'est vrai que la situation n'est pas terrible.
40:40Merci beaucoup Sylvie Brigard d'avoir été avec nous
40:42président de l'association France Prévention
40:44Merci beaucoup Jean-Claude Delgène, président fondateur
40:46du cabinet Technologia et avec ce livre
40:48« Drogues et addictions au travail
40:50comment les prévenir » publié chez
40:52Fauve et co-écrit avec Christophe Rogier
40:54qui est médecin du travail et je peux vous dire
40:56que la détérioration des conditions de travail
40:58conduit à une augmentation sensible
41:00de la consommation de drogues
41:02et de stupéfiants.
41:04Merci beaucoup Frédéric Guyonnet d'avoir été avec nous
41:06président de SNB
41:08CFE et CGC.
41:10Voilà j'ai réussi à le dire, c'est magnifique.
41:12Merci beaucoup Philippe David.
41:14On se retrouve demain à partir de 17h.
41:16Et tout de suite les vrais voix du foot avec
41:18Tonton Maurizio, Pierre et Farid
41:20la belle bande des vrais voix du foot avec ce soir notamment
41:22Brest qui joue le Shakhtar Donetsk en Ligue des Champions
41:24et le PSG qui joue Sapo à 21h
41:26contre Manchester City.
41:28Merci à notre équipe, merci Aude, merci Maxime
41:30et on se retrouve demain à 17h.
41:32Salut !