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François Bayrou, Haut-commissaire au Plan, est l'invité d'Apolline de Malherbe dans "Le face à face" sur BFMTV, ce mardi 1er février.

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Transcription
00:00 La vérité des chiffres que nous avons établis avec un rapport au plan que tout le monde peut trouver sur plan.fr,
00:09 la vérité de cette situation, c'est qu'aujourd'hui, et depuis de très nombreuses années, les retraites sont déficitaires de 30 milliards d'euros par an.
00:22 30 000 millions d'euros chaque année.
00:27 Vous dites la vérité des chiffres et vous dites le mot justice. Et on a précisément l'impression que dans ce débat sur les retraites, il n'y a pas de vérité des chiffres.
00:37 Alors certes, dans vos papiers du plan sans doute, mais le CORE, par exemple, lui-même a reconnu qu'il y avait différents scénarios, que suivant qu'on soit optimiste, qu'on soit pessimiste, il n'y a pas de vérité des chiffres.
00:48 C'est exactement là qu'est le loup, comme on disait autrefois. Parce que le CORE, qui a été institutionnalisé comme portant la vérité pour les Français,
01:02 le CORE a fait un choix qui est, vous allez le voir, extrêmement discutable. Le CORE dit "nous ne tiendrons plus compte des déficits actuels", les 30 milliards dont je parle.
01:16 Ces déficits-là, on les considère comme acquis et tous les ans, le gouvernement fournira le même montant ou le même pourcentage de montant par rapport aux produits du pays.
01:28 Et il ne s'intéresse ou il ne mesure que les déficits à venir. Pourquoi on entend des chiffres comme 10, 12 milliards ?
01:38 Mais vous voyez bien que ces 30 milliards que nous fournissons tous les ans, plus ceux qui vont venir...
01:43 – En fait, ce que vous nous dites, c'est que les 30 milliards, ils sont déjà dans le sable, quoi.
01:46 – Pire que ça ! S'ils étaient dans le sable, ça pourrait aller. Cet argent que l'État fournit tous les ans, si on l'avait, bon, ça serait discutable.
01:57 On pourrait dire "voilà, on a un pays qui produit, plus c'est un choix, on va financer les retraites". Mais cet argent, nous ne l'avons pas.
02:05 Et c'est là qu'est l'injustice majeure. C'est-à-dire... Laissez-moi finir ma phrase parce que je pense que c'est très important.
02:13 Et que si ceux qui nous écoutent pensent que là est la vérité, alors quelque chose peut bouger dans l'opinion publique.
02:21 Cet argent, nous ne l'avons pas. Et pour le verser tous les ans, qu'est-ce qu'on fait ? On l'emprunte. C'est-à-dire qu'on fait payer les retraites d'aujourd'hui
02:32 par les actifs de demain. Et donc ce sont les actifs, ceux qui vont rester au travail, plus les jeunes qui vont arriver, qui vont avoir la charge
02:44 de payer ces dizaines de milliards d'euros par an. Et ceci n'est pas évidemment pris sur les vraies dépenses d'investissement qu'on devrait faire.

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