Chaque jour, Roselyne Dubois répond à vos questions sur BFMTV.
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00:00 Le Covid est-il derrière nous ?
00:02 Les mesures en tout cas, les contraintes, les restrictions, oui.
00:05 Avec la fin de l'isolement systématique, l'arrêt du suivi des cas contacts,
00:08 le gouvernement a décidé de tout alléger.
00:11 Bonjour Anne Senecke, merci d'être en direct avec nous.
00:13 Vous êtes médecin, chercheuse et co-directrice à l'Observatoire de la Santé à l'IRIS.
00:17 On a la question d'Alix.
00:18 Est-ce que le Covid est devenu une maladie comme une autre ?
00:22 La fameuse grippette dont on parlait au début.
00:24 Alors, ça ne reste pas une grippette
00:27 parce qu'effectivement la Covid reste
00:30 un des causes majeures de décès à travers le monde aujourd'hui.
00:33 Donc, il ne faut pas minimiser ça.
00:35 Aujourd'hui, on arrive finalement dans cette situation
00:38 qu'on nous avait évoquée depuis 2-3 ans, le fameux vivre avec.
00:42 Ça n'enlève en rien la pertinence d'une vigilance personnelle
00:46 vis-à-vis de son entourage, vis-à-vis de sa propre condition et du Covid.
00:52 Et justement d'adapter son attitude à la situation du jour qui peut évoluer
00:57 que vous preniez les transports ou si vous travaillez dans un open space
01:02 ou si vous avez le népris sans trop savoir effectivement ce que c'est,
01:09 est-ce que c'est la grippe, est-ce que c'est le Covid ?
01:10 Vous pouvez toujours de toute façon vous faire dépister,
01:12 ne serait-ce que pour vous et prendre les bonnes décisions
01:15 pour votre entourage également.
01:17 Mais donc maintenant, c'est de l'ordre de la responsabilité individuelle,
01:20 personnelle, ce n'est plus le gouvernement qui décide pour tout le monde,
01:24 qui impose des mesures qui coûtent cher,
01:26 notamment le fait qu'on soit obligatoirement exclu de son travail.
01:30 Pour vous, ça ne va pas trop vite, c'est normal ?
01:33 La santé publique de toute façon est toujours une responsabilité de l'exécutif.
01:38 Aujourd'hui, le fait de donner plus de responsabilité individuelle
01:42 à chacun d'entre nous n'enlève rien de la responsabilité de l'État,
01:46 d'avoir assez de places hospitalières, de suivre malgré tout une vigilance
01:52 parce qu'aujourd'hui finalement, qu'est-ce qui va se passer ?
01:55 C'est qu'on va moins avoir d'anticipation sur la situation.
01:59 Et on le sait, on l'a vu, on a pour autant pêché sur cette problématique d'anticipation,
02:04 donc là, à lâcher cette capacité à faire des tests
02:08 dès qu'on a un cas positif autour de lui,
02:11 c'est la possibilité finalement de ne suivre que des indicateurs hospitaliers,
02:16 donc ça veut dire voir l'émergence de formes graves
02:19 et du coup avoir un temps de retard sur l'évolution épidémique.
02:22 Le fait qu'on ait moins de séquençage aussi montre qu'on va être moins pertinent
02:27 et sensible sur l'évolution du virus,
02:30 parce qu'on a beau légiférer ici et là,
02:35 ça reste que le virus, lui, il en est toujours à plus de 500 variants
02:41 à partir du Omicron depuis l'année dernière.
02:44 Aujourd'hui, on a vu aux États-Unis, il y a moins d'un mois,
02:48 un nouveau variant devenir majoritaire.
02:51 On a vu 17% de la population mondiale être exposée à la Covid
02:56 il y a moins d'un mois en Chine,
02:57 donc aujourd'hui, dire que c'est terminé serait problématique, je pense, pour la suite.
03:03 Et c'est pour ça que l'OMS maintient son niveau d'alerte maximale ?
03:07 Oui, il est là aussi pour donner un message et une ligne de conduite.
03:13 Il est important à un moment donné, effectivement,
03:16 et je pense que les Français, depuis trois ans,
03:18 ont acquis cette responsabilité individuelle,
03:21 pour les autres, mais pour soi également,
03:23 de pouvoir se dire, ce qui se passe en France aujourd'hui,
03:26 on est, je ne dirais pas, entre deux vagues,
03:29 puisqu'on ne sait pas ce que sera demain,
03:30 mais en tous les cas, on est sur une accalmie aujourd'hui.
03:32 Ça ne veut pas dire qu'il n'y aura rien derrière.
03:35 Et il faut malgré tout garder ce que l'on a appris pendant ces trois ans,
03:39 parce que s'il y a une certitude, malheureusement,
03:41 c'est que ça risque de ne pas être la seule du XXIe siècle.
03:45 Et on pourrait très bien avoir un nouveau variant,
03:47 plus redoutable que les précédents.
03:50 Aujourd'hui, on a eu de la chance,
03:52 tous les nouveaux variants qui ont émergé
03:55 ont eu une capacité accrue de transméabilité,
03:58 mais en termes de virulence,
03:59 ils ont toujours, jusque-là, été de moindre virulence.
04:04 Pour autant, ça n'est absolument pas une vérité absolue en virologie,
04:09 et oui, ça est possible de voir émerger ce genre de choses.
04:13 C'est pour ça qu'il faut rester attentif
04:15 au niveau de la veille sanitaire et au niveau personnel.
04:19 Si vous trouvez que vous avez ces symptômes de la COVID,
04:23 vous pouvez toujours aller vous faire tester, bien sûr.
04:26 Merci beaucoup, Ncedeki.
04:27 Et c'est toujours remboursé sur présentation de la carte vitale
04:30 et d'un schéma vaccinal complet,
04:32 comme le veut l'expression maintenant,
04:35 qui est passée dans le langage courant.