Chaque jour, Roselyne Dubois répond à vos questions sur BFMTV.
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00:00On va continuer à parler de votre santé avec un chiffre qui fait beaucoup rager les téléspectateurs ce matin.
00:04Oui, un tiers quasiment des défibrillateurs qui sont hors service selon un audit.
00:08Ce sont ces appareils, vous savez, on en voit de plus en plus heureusement dans les lieux publics, les gares, la rue même, les mairies, les entreprises.
00:15Et ils sont censés nous aider à sauver des vies.
00:18Bruno Thomas Lamotte, vous êtes sur le plateau parce que vous êtes le président de l'association pour le recensement et la localisation des défibrillateurs.
00:25Encore faut-il les trouver, on va en parler dans un instant.
00:27Mais d'abord, il y en a à peu près 500 000 dans le pays, visiblement mal entretenus.
00:31Est-ce que c'est aussi bête qu'une histoire de piles qu'on ne remplace pas?
00:35Ça fait partie des pannes possibles. Mais si vous voulez, le vrai problème, c'est qu'il y a deux choses à faire.
00:40C'est la surveillance et la maintenance. Alors la surveillance, c'est dans chaque entreprise.
00:45Il faut désigner quelqu'un qui regarde, qui voit si il clignote et qui vérifie les dates de péremption et de la batterie et des électrodes.
00:54Et puis l'échanger le jour où il faut.
00:57Puis après, il y a un deuxième aspect plus complexe qui est la maintenance.
01:02C'est un appareil sensible qui doit être maintenu comme on maintient un tas de problèmes.
01:06Et actuellement, la seule règle qui existe, c'est ce que dit l'Agence du médicament et des produits de santé.
01:12C'est se reporter aux recommandations du fabricant, lequel en met souvent pas beaucoup.
01:18Si bien que derrière, personne ne sait ce qu'on a à faire.
01:21Et donc, il y a des sociétés de maintenance qui, derrière, font un bon boulot complet.
01:25D'autres, rien du tout. Et comment savoir ce qui doit être fait ?
01:30Donc, c'est ça qu'il faudra arriver un jour à définir.
01:33C'est fait pour les extincteurs. Sur les extincteurs, il y a la définition.
01:38On voit tous très bien la date, etc.
01:40C'est-à-dire, oui, tout à fait. Il y a une définition du technicien qui doit le faire et sa compétence.
01:48Deux visites annuelles. Visite particulière la cinquième année, plus complète.
01:52Et la dixième année, l'appareil repart en usine. Ça suit.
01:56Vous vous dites, il faudrait la même chose pour les défibrillateurs.
01:58Il faudrait la même chose pour les défibrillateurs, qui sont très importants,
02:01puisque vous le savez aussi bien que moi, quand il y a une défibrillation précoce.
02:05Après, n'oublions jamais que le premier témoin intervienne et appelle les secours,
02:13qui commencent tout de suite les compressions thoraciques,
02:15parce qu'autrement, le cerveau, il n'a plus de mémoire du tout, très vite.
02:19Oui, parce que le sang n'arrive plus.
02:20Le sang, il n'est plus irrigué. Donc, il va durer, il va tenir cinq minutes maximum.
02:25Donc, s'il y a ça et qu'on arrive à faire une défibrillation précoce,
02:29le taux de survie, il peut être de 50 %, alors qu'actuellement, globalement, en France,
02:37le taux de survie est autour de 8 %.
02:40Oui, j'ai les chiffres des sapeurs-pompiers.
02:41C'est quoi ? 40 000 personnes environ victimes d'un arrêt cardiaque chaque année en France.
02:45Seulement 5 à 7 % survivent.
02:47Pourquoi ? Parce qu'on connaît mal les gestes qui sauvent en France.
02:50C'est vrai que ce n'est pas appris à l'école.
02:52Et puis, ces fameux défibrillateurs, c'est facile, c'est impressionnant,
02:55mais en fait, c'est facile d'utilisation.
02:57On suit vraiment, on est guidé, on pose les électrodes et c'est le défibrillateur qui sait tout.
03:01Encore, faut-il savoir où il y en a ?
03:04Alors ça, c'est encore un autre problème.
03:05Alors, pour revenir sur ce que vous dites,
03:07c'est qu'il est prévu théoriquement que 80 % de la population soit initiée ou formée.
03:13Malheureusement, ce n'est pas mis en route suffisamment.
03:17Si je suis très gentil aujourd'hui, je vais l'être parce que je suis avec vous,
03:20je dirais que peut-être une petite moitié commence à être formée, mais il y a tout le reste.
03:24Et puis surtout, il faut rafraîchir ses connaissances.
03:26Et après, il faut faire des injections de rappel.
03:28Alors, vous parlez des enfants, c'est le moment le plus facile.
03:31Les enfants, c'est des éponges, ils retiennent, c'est à vie ou presque,
03:35même si on fait des injections de rappel.
03:37Ça doit être fait à l'école partout, ce n'est pas fait malheureusement.
03:40Donc ça, c'est tout le retard.
03:41Alors, pour répondre après votre deuxième question,
03:44c'est normalement, il y a maintenant une base de données
03:47qui a pris la suite du travail qu'on avait fait,
03:49qui est gérée par la Direction Générale de la Santé, qui s'appelle GODAE,
03:54qui a maintenant recensé,
03:58ils doivent être à peu près à 120 000 recensés sur les 500 000.
04:02Donc, il y a encore du travail à faire parce que tous les exploitants,
04:06c'est-à-dire celui qui met un défibrillateur à la disposition du public,
04:11qu'il l'ait acheté, qu'il loue ou qu'on lui ait donné, peu importe,
04:14doit faire la déclaration à GODAE et est responsable de la maintenance.
04:20Mais malheureusement, un tas de possesseurs
04:23ne savent pas qu'il doit faire ses déclarations à GODAE.
04:27Donc, il faut que ça avance parce que les sociétés du reste,
04:31qui font de la maintenance, aident dans ce sens-là
04:34parce que l'exploitant peut déléguer sa société de maintenance
04:38pour le faire à sa place.
04:40Et si on arrive à ce que je souhaite, c'est la visite annuelle,
04:44mais on fera une deuxième chose,
04:45c'est la mise à jour tous les ans de la base de données.
04:48Bien sûr. Merci beaucoup, docteur, d'avoir été en plateau avec nous.
04:51C'est passionnant et voilà.
04:53On va tous aller se rafraîchir un petit peu sur les premiers gestes de secours,
04:56les premiers gestes qui s'ouvrent.
04:57Oui, c'est important.