Gérard Larcher : "Nous devons aider l'Ukraine à prendre l'avantage stratégique"

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A l'occasion de la visite du Président de la Rada Ukrainienne (le parlement, le Président Gérard Larcher a rendu hommage à son homologue ukrainien lors des questions d'actualité au gouvernement le 1er février 2023.  Pour suivre toute l'actualité politique et parlementaire, abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/user/publicsenat?sub_confirmation=1   Notre site internet : http://www.publicsenat.fr   Abonnez-vous à notre newsletter : https://urlz.fr/iinC    Suivez-nous sur les réseaux sociaux Facebook : https://www.facebook.com/publicsenat Twitter : https://twitter.com/publicsenat Instagram : https://instagram.com/publicsenat LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/2996809/

Transcript

00:00 On va voir dans le discours de Gérard Larcher dans quelques secondes,

00:03 mais aussi dans le discours de Ruslan Stephanchuk,

00:05 comment ce volet du dossier entre la France et l'Ukraine

00:10 est abordé aujourd'hui à la Chambre haute du Parlement.

00:13 Ruslan Stephanchuk, qui était hier en visite à Matignon,

00:17 qui était aussi en visite à l'Elysée ainsi qu'à l'Assemblée nationale,

00:21 et qui termine donc sa visite officielle ici au Sénat.

00:24 Je vous propose de nous rendre dans l'hémicycle pour écouter ses discours

00:28 sur notre antenne en intégralité. On se retrouve juste après.

00:33 ... à cette séance solennelle, on disait une séance inédite,

00:52 une séance historique.

00:53 Je vous le redisais, ça fait 20 ans qu'on n'a pas eu un président de Chambre parlementaire

00:56 qui tient un discours à la tribune du Sénat.

00:59 La cloche a sonné, direction l'hémicycle.

01:01 Monsieur le Président de la RADA,

01:11 Mesdames et Messieurs les Sénateurs, mes chers collègues,

01:17 Monsieur l'Ambassadeur d'Ukraine en France,

01:21 La guerre.

01:25 Il y a un an, presque jour pour jour, mes chers collègues,

01:30 ce mot terrible que l'on croyait banni du continent européen

01:36 a résonné à nouveau en Europe.

01:41 Il ne s'agit pas d'une guerre allégorique,

01:45 de celle que l'on déclare de façon parfois galvaudée

01:50 dans une situation d'adversité.

01:53 Il s'agit bien d'une guerre réelle, d'une guerre d'agression,

01:58 dans toute sa brutalité.

02:02 À vrai dire, la guerre n'était pas nouvelle en ce 24 février 2022.

02:12 Votre peuple, Monsieur le Président de la RADA, connaît la guerre depuis 2014,

02:21 depuis l'agression de la Russie et l'occupation d'une partie de l'Ukraine.

02:28 Neuf années déjà, même si ces derniers mois furent d'une intensité rarement égalée.

02:38 Ce qui a changé à partir du 24 février 2022,

02:43 ce fut la mobilisation inédite des soutiens de l'Ukraine dans le monde,

02:51 au sein de l'Union européenne et en France,

02:54 depuis le sommet de l'État jusqu'aux simples citoyens,

02:59 sans oublier nos collectivités territoriales.

03:04 Car il faut le reconnaître avec lucidité,

03:08 en 2014 et dans les années qui suivirent,

03:12 à l'exception des Ukrainiens agressés et de quelques pays européens,

03:18 nous n'avions pas pris collectivement vraiment la mesure de ce qui se produisait

03:24 sur le sol de l'Ukraine et du danger représenté par l'impérialisme russe.

03:32 Ce passé fait d'irrésolutions est désormais derrière nous.

03:39 Votre cause est devenue la nôtre,

03:43 parce que nous savons que l'Union européenne ne sera pas en paix

03:47 si la Russie était victorieuse en Ukraine.

03:53 Nous n'avons qu'un objectif et un seul,

03:57 que demain l'Ukraine soit libérée.

04:02 La fermeté de l'engagement des pays vous soutenant, dont la France,

04:05 fait ses preuves.

04:07 La décision de livraison de chars AMX-10 RC par notre pays,

04:12 comme celle des canons César,

04:14 puis la décision de livraison de chars Lourdes par d'autres États,

04:18 ont constitué un tournant supplémentaire

04:21 dans la détermination collective à vous soutenir.

04:26 Cet engagement est appelé à perdurer et à ne pas faiblir.

04:32 Nous formons le vœu que la France,

04:35 dans le cadre d'une aide militaire cohérente, concertée avec ses partenaires,

04:42 continue d'apporter une contribution substantielle

04:45 à votre système de défense,

04:48 pour mieux protéger les populations civiles

04:51 et vos installations stratégiques,

04:54 et vous aider à résister et à reconquérir le territoire de l'Ukraine

05:00 internationalement reconnu.

05:03 Risque d'escalade, entend-on.

05:07 Cette interrogation est légitime.

05:10 Mais quelle est l'alternative laissée par la Russie ?

05:13 Ce n'est pas l'Ukraine qui nous contraint à livrer toujours plus de matériel,

05:17 c'est la poursuite de l'agression et les exactions russes qui nous l'imposent.

05:24 La France et l'Union européenne,

05:27 à l'indifférence de l'Ukraine, ne sont pas en guerre contre la Russie,

05:33 mais les autorités russes sont bel et bien désignées comme leur adversaire,

05:36 et je cite, l'Occident, c'est leur propre terme.

05:41 Dans ces circonstances, l'Ukraine doit non seulement être en capacité de résister,

05:47 mais aussi de prendre l'avantage stratégique.

05:50 Nous devons y aider.

05:54 Monsieur le Président,

05:56 il y a six mois, en juillet 2022,

06:00 vous m'avez accueilli, ainsi qu'une délégation de sénateurs,

06:04 dans l'enceinte de la Rada,

06:06 et vous m'avez donné l'occasion de prononcer un discours,

06:09 en séance plénière, devant tous les parlementaires.

06:14 Peut-on se figurer un Parlement réuni régulièrement, mes chers collègues,

06:17 sous la menace permanente des alertes à l'approche de missiles destructeurs ?

06:24 Tel est le quotidien de nos collègues parlementaires de la Rada.

06:29 En résistant,

06:31 les Ukrainiens démontrent que l'héroïsme n'est pas la vertu des causes désespérées.

06:37 Je souhaite, mes chers collègues,

06:39 qu'à cet instant, nous nous levions pour rendre hommage au courage de nos collègues parlementaires de la Rada,

06:45 à l'instar de tous les Ukrainiens, et que nous les applaudissions.

06:48 (Applaudissements)

07:17 Le 7 février, le Sénat débattra d'un projet de résolution,

07:23 en soutien à votre pays,

07:25 qui dépasse les clivages politiques, et je l'espère,

07:29 recueillira les plus larges de suffrage.

07:32 Le projet de résolution ne se contente pas de répéter les résolutions précédentes.

07:37 Il fait sien le plan de paix, présenté par le Président Zelensky,

07:42 lors du sommet du G20, le 15 novembre 2022.

07:47 La souveraineté de l'Ukraine sur l'ensemble de son territoire n'est pas négociable.

07:51 La Crimée ou le Donbass n'ont qu'une vocation, être ukrainien.

07:57 Surtout, le projet de résolution du Sénat insiste sur l'impératif de justice,

08:04 afin que les criminels, qui au nom de la Russie commettent des exactions et des crimes de guerre,

08:10 qui persécutent, qui exécutent des civils, sachent qu'ils ne bénéficieront d'aucune impunité.

08:17 Parce que l'impunité ouvre la voie aux plus grands crimes et à la manipulation de l'histoire.

08:23 En témoigne la négation persistante par les autorités russes de ce qu'il conviendrait de reconnaître

08:29 comme le génocide de Lulodomor en 1932 et 1933.

08:35 Monsieur le Président de la Rada ukrainienne, mes chers collègues sénateurs,

08:40 le moment que nous partageons aujourd'hui est exceptionnel, sinon inédit.

08:48 Si le Président Zelensky s'est exprimé le 23 mars en visioconférence devant le Parlement français,

08:54 jamais l'hémicycle du Sénat n'a accueilli le Président du Parlement d'un pays en guerre.

09:00 Cela fait même plus de 20 ans, c'était en 2003, qu'aucun Président ou Présidente d'une assemblée d'un pays étranger

09:09 ne s'est exprimé à la tribune, ce qui sera votre cas dans quelques instants, Monsieur le Président.

09:16 Seul le Président du Bundesrat allemand et la Présidente du Parlement européen ont eu par le passé cette opportunité.

09:25 C'est bien la dimension européenne qui est en ce moment conférée à cette tribune.

09:33 C'est dire le degré d'amitié et de confiance que le Sénat témoigne à la Rada et à son Président.

09:41 Oui, vraiment, vive l'Ukraine, vive la République et vive la France.

09:47 (Applaudissements)

10:07 (Générique)

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