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00:00 - Alors vous rencontrez en 2018 Ingrid et vous mettez secrètement en couple avec elle.
00:04 - Oui, ça commence comme ça, bien sûr.
00:06 - Alors comment vous l'avez connue ?
00:08 - Dans un... quelque chose de très ordinaire pour un prêtre, c'est un baptême.
00:12 - Ah ouais, d'accord.
00:13 - Lors d'un baptême.
00:14 - Et donc là, c'est quoi le coup de foudre ?
00:15 - Pas tout de suite. Il y a d'abord une amitié entre nous.
00:19 Et puis, voilà, on commence à se connaître.
00:23 Et puis, au bout d'un moment, l'amour arrive.
00:26 C'est Ingrid surtout qui fait le premier pas.
00:28 - Ah ouais, Ingrid, vous avez tout de suite surkiffé Marc ?
00:30 - Tout de suite, peut-être pas, mais...
00:33 - Très vite.
00:34 - Très vite.
00:34 - Ah ouais, donc qu'est-ce que vous avez fait ?
00:36 Parce que vous n'êtes pas née tout de suite, c'est impossible.
00:37 Là, j'ai choisi la mauvaise personne.
00:39 - D'autant plus que moi, j'étais encore mariée avec le père de mes enfants.
00:45 - Ah ouais, d'accord.
00:45 C'est une histoire épineuse.
00:48 Oui, c'est vrai.
00:50 Donc là, vous êtes mariée avec le père de vos enfants.
00:54 Vous rencontrez Marc à un baptême.
00:56 Au départ, c'est de l'amitié.
00:58 - Ah bah oui.
00:58 - Donc à partir de quel moment vous avez senti que c'était plus de l'amitié ?
01:01 - Je ne dirai rien.
01:05 - Non mais je sais.
01:06 - C'est très élégant.
01:08 - Attention.
01:11 - Non, mais...
01:11 - C'est très élégant.
01:11 - Non, mais dans les sentiments.
01:11 - On en parlait beaucoup.
01:11 Je pensais que ça passait...
01:11 - Il y a un cap par rapport à l'amitié.
01:11 - Comment vous avez fait le premier pas ?
01:25 Parce que vous étiez encore mariée.
01:26 Vous lui avez dit quoi ?
01:28 - Non, à ce moment-là, j'étais encore mariée, mais séparée.
01:30 - D'accord.
01:31 C'était compliqué.
01:33 - Oui.
01:33 - Et donc ?
01:36 - Je l'ai embrassée.
01:36 - Voilà, il y a eu un premier baiser.
01:36 - Quoi, quoi, quoi ?
01:36 - Non, mais sans rigoler.
01:36 Quoi, vous l'avez embrassée ?
01:36 Mais où, comment ?
01:36 - Je vais le faire.
01:36 - Non, mais là, là.
01:36 - Non, mais où ?
01:36 Dans quel endroit ?
01:36 - Dans l'église.
01:36 - Au présbytaire.
01:36 - C'est mort.
01:36 - Quoi ?
01:36 - C'est mort au présbytaire.
01:36 - Arrêtez.
01:36 - Oui.
01:48 - Génial.
01:58 - Vous l'avez embrassée, vous avez fait quoi, vous ?
02:00 - Je me suis laissé faire, déjà.
02:00 - Et puis, Ingrid part.
02:00 - Là, vous n'êtes pas dit, je suis dans une merde noire.
02:00 - Alors, c'est elle qui dit, excuse-moi, oublie tout.
02:00 Voilà, on a fait une erreur, etc.
02:00 Et puis, moi, je dis, bah, écoute, il faut vivre ça, faut accueillir ça.
02:00 Et pour moi, c'est le début d'un nouveau chemin.
02:00 - C'est beau.
02:00 - Je me dis, bien sûr, ça va être compliqué, mais ce qui est premier, c'est l'amour.
02:00 - C'est incroyable, franchement, c'est incroyable.
02:00 - Ouais.
02:00 - C'est magnifique.
02:10 Et donc, là, qu'est-ce que vous faites ?
02:30 - Là, je commence à réfléchir un peu.
02:30 Je me dis, ça va être compliqué, quand même, parce que c'est une institution
02:30 qui a du mal à envisager qu'après, elle tombe amoureuse.
02:30 Et je me dis, assez vite, finalement, je ne vais pas rester caché.
02:50 Je ne veux pas que cet amour soit caché.
02:50 Donc, on choisit, tous les deux, finalement, de se dire, bah,
02:50 on va vivre notre amour au grand jour.
02:50 - On a été un peu obligés parce qu'il y a une petite lettre anonyme
02:50 qui a été envoyée à l'évangile.
02:50 - Ah, ouais.
02:50 - Et nous aussi.
02:50 - Arrêtez.
02:50 - C'est pas vrai.
02:50 - C'est époucave.
02:50 - Un jour, l'évêque me dit, je vais me faire un petit déjeuner,
02:50 je vais me faire un petit déjeuner,
02:50 je vais me faire un petit déjeuner,
02:50 je vais me faire un petit déjeuner,
02:50 et il me laisse parler, il me laisse parler,
03:12 et à la fin de l'entretien, il me dit, j'ai reçu une lettre anonyme.
03:12 - Ah, ouais.
03:12 - Il parle de sa relation avec une certaine Ingrid.
03:12 - Qu'est-ce qu'il vous a dit ?
03:12 - Il m'a dit, je vais me faire un petit déjeuner,
03:12 je vais me faire un petit déjeuner,
03:12 je vais me faire un petit déjeuner,
03:12 je vais me faire un petit déjeuner,
03:12 je vais me faire un petit déjeuner,
03:12 je vais me faire un petit déjeuner,
03:12 je vais me faire un petit déjeuner,
03:12 je vais me faire un petit déjeuner,
03:12 je vais me faire un petit déjeuner,
03:12 je vais me faire un petit déjeuner,
03:12 et à la fin de l'entretien, il me dit, j'ai reçu une lettre anonyme.
03:32 - Qu'est-ce qu'il vous a dit ?
03:32 - Il m'a dit, il faut...
03:32 - Il faut rester chaste.
03:32 - Oui, c'est ça, il faut rester chaste,
03:32 ça a été le premier.
03:32 Il faut rester chaste.
03:32 - C'est la Twit, ça.
03:32 - Oui.
03:32 - Et puis voilà, donc là je lui dis "c'est foutu", voilà. - Ah ouais ? - Oui ! - Lui il a dit "bon là pour ça c'est mort, y'a quoi d'autre ?"
03:44 Ca oublie y'a quoi d'autre ? Y'a quoi d'autre que je devais faire ?
03:50 Parce que voilà, là ça c'est cuit aux patates. - Il a oublié le thé, la sacristie. - Et donc oui ? - Et donc voilà, je dis, j'assume, et je vais assumer jusqu'au bout.
04:01 - Vous avez culpabilisé à un moment ou pas du tout ? - Bah le truc c'est qu'on veut nous faire culpabiliser.
04:06 Et donc moi assez vite, et je pense qu'Ingrid m'a beaucoup aidé, elle m'a dit "y'a aucune culpabilité à avoir d'aimer et d'être aimé".
04:14 Et donc moi assez vite je me dis "bah arrête de te sentir coupable, c'est pas un péché que d'aimer puisque c'est une religion qui dit "aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés".
04:26 Et en le vivant je me dis "bah j'arrêtais pas de prêcher "aimez-vous, aimez-vous" et puis là enfin je le vis, donc c'est incarné.
04:33 - Qu'est-ce qu'ils ont dit vos proches ? - Mes proches ça a été un petit peu compliqué au départ, parce qu'ils me voyaient en prêtre, un rôle sacré, quasi-sacré, etc.
04:42 - Après ils se sont dit "bois des thés". - Voilà, plus souvent. Non ils se sont dit "fais ce qui est bon pour toi, sois heureuse".
04:54 - Là vous avez l'air très heureux. - Eh oui. - Franchement, moi je vous trouve rayonnant. Marc Ingrid aussi.
05:01 - Eh oui c'est ce que je souhaite. - Ingrid je la sens déter, vous vous étiez déterminée.
05:07 - Vraiment, vous vouliez vous battre pour Marc. - Oui. - Qu'est-ce qui s'est passé ? Vous avez eu quoi pour lui ? Vous vous êtes dit "c'est lui".
05:13 - Bah oui, moi j'avais vécu 23 ans de vie très compliquée. - Chaotique ? - Oui. - Sentimentale, chaotique ?
05:19 - Oui, avec des violences. Et donc du coup voilà, et donc moi les hommes je voulais plus trop en entendre parler en fait.
05:27 - C'est ça. - Et puis bah bam. - Vous avez choisi ce qui avait été le plus dur. - Ah oui. - Je me suis dit "allez hop".
05:35 - Le plus dur. - Inaccessible. - J'en ai marre de cette voix. - Elle est rentrée dans le magasin, elle m'a dit "donnez-moi un prêtre".
05:42 - Inaccessible bien entendu, voilà on s'est compris. Et vous comment ils l'ont pris votre entourage ? Vous aviez des enfants en plus.
05:52 - J'ai 5 enfants. - D'accord, de quoi ? Des autres ? Mariages ? - Un autre mariage. - Un autre mariage. 5 enfants d'un autre mariage ? - Oui.
05:59 - Et donc comment ils l'ont pris ? - Alors dans un premier temps le fiston il n'était pas super joieuse parce qu'en fait il avait juste la trouille que je retombe dans un truc pourri quoi.
06:10 - Il s'est dit "il va falloir que je l'appelle mon père". - C'est ça. - Bravo. - Pas mal, pas mal. - Je l'appelle mon père. - Pas mal, pas mal.
06:23 - Et donc ? - Voilà donc c'était lui, voilà maintenant il l'adore, il s'entend super bien. - Avec les 5 enfants ça se passe bien. Vous allez toujours à l'église ou pas ?
06:33 - Non. - Quoi ? Fini ? - Ah vraiment ? - Oui. - Bosquet, synagogue ? - Non. - Non, rien ? - Non, non, voilà je présume rien de l'avenir mais c'est assez violent quand même.
06:49 - Ah oui. - On sent un rejet quoi assez fort et moi je me dis mais en fait j'aime, j'ai prêché l'amour pendant des années et d'un seul coup on me dit c'est la porte alors qu'en plus voilà il y a des choses cachées dans cette institution qui sont inavouées etc.
07:12 Et que nous on assume, on le vit au grand jour et là donc ça a été violent. - C'est quoi les choses cachées ? - Les scandales qui existent dans l'église aujourd'hui, tous les jours il y en a un qui explose et moi je me dis on veut vivre quelque chose de sain, entre deux adultes consentants et là on se fait jeter donc c'est violent.
07:35 - Vous faites quoi dans la vie ? - Aujourd'hui je fais du conseil en management donc je conseille des entreprises. - Et vous Ingrid ? - Je suis prof de piano. - Prof de piano, j'adore.
07:41 - Je suis Oliva, je suis pas loin de Ange. - C'est vrai ? C'est pas vrai ? Vous connaissez Ange ? - Bah oui. - Ah bah ça me fait plaisir, c'est vrai il est sympa, c'est mon père.
07:51 - Oui oui. - Je vais le croiser souvent. - Il porte bien son prénom, il est gentil. - Oui. - Franchement ouais je sais. - Il est juste en face de l'école. - Non mais il a pris des cours de piano parce que j'ai jamais vu jouer.
07:59 - Est-ce qu'il s'en remet pas du thé ? - Vous savez Ingrid, tant que vous n'avez pas eu de coup de foudre pour mon père et que vous avez choisi Marc, ça me va. Parce que là je ne voudrais pas que ça me fasse d'histoire.
08:14 - Oui vous n'avez jamais pensé, comme les pasteurs par exemple, qui continuent à être des hommes de Dieu quand une femme a des enfants et qui respectent les deux choses, c'était juste de changer de crèmerie quoi. Vous n'avez jamais pensé à ça ? Pour continuer à travailler ?
08:30 - J'aimerais bien que l'institution d'où je viens se rende compte qu'il faut changer des choses. Après c'est un vieux bateau qui a du mal à évoluer. - Un vieux rafiot. - Voilà un peu branlant et j'espère qu'il y en a un de temps en temps qui sort, qui tombe amoureux mais qu'on se dise qu'il y a peut-être quelque chose à changer.
08:50 - Voilà les missionnaires dont on manque terriblement. - Un peu branlant les missionnaires, c'est bon on va avoir les pénissards dans un instant, vas-y molo. - Si on les laissait partir avec leur femme, il y aurait beaucoup plus de volontaires.
09:05 - C'est tout simple. - Je ne sais pas si vous l'avez dit tout à l'heure mais est-ce que chez vous intimement vous continuez à prier justement ou pas ? - Oui. - Ou est-ce que ça vous a un peu refroidi sur tout ça ?
09:16 - C'est assez intérieur oui, c'est plus personnel. - Donc c'est l'institution en fait que vous, enfin vous êtes déçus de l'institution mais votre foi n'a pas bougé pour autant ?
09:27 - Non il y a une profondeur, il y a une relation, il y a un désir d'absolu. - Votre foi va bien ? - Oui ça va. - Sinon il y a mon père qui est bête à moi, vous en avez parlé, c'est important, c'est pour vous.
09:40 - Est-ce que vous êtes plus heureux maintenant ou avant ? Dites la vérité. - La vérité. - Quoi rien à voir ? - Rien à voir. - Rien à voir ? - Rien à voir. - Vraiment.
09:49 - Oui mais Ingrid, moi je l'adore. Alors toi aussi Marc, mais c'est vrai qu'Ingrid, je vois vraiment ça, tu vois, je comprends que tu aies eu un coup de foudre pour Ingrid. - Bah oui.
09:55 - Ah franchement tu vois, je te dis, moi aussi j'aurais... - N'essaye pas de briser leur couple ! Ils viennent de se mettre ensemble ! - Non mais je te le dis, j'aurais lâché la Sina pour Ingrid.
10:06 - Moi j'aurais lâché la Sina, non mais c'est vrai qu'on voit qu'elle a quelque chose. - Elle rayonne. - Ah elle a quelque chose oui. - Vous rayonnez tous les deux en tout cas. - Non. - Oui.
10:14 - Bien sûr. - En tout cas ça... - Vous n'avez pas eu le sentiment de trahir, voilà, de trahir... - L'institution. - L'institution, de trahir... Est-ce que la religion, est-ce que l'amour est plus fort que la religion ?
10:25 - Oui, c'est-à-dire que normalement l'amour devrait être au cœur de la religion. - Dieu est amour. - Mais c'est les institutions qui les trahissent en fait. - Bah oui.
10:32 - C'est abandonné par l'institution, c'est hypocrite, en plus c'est rétrograde. - Vous savez que la réponse du Vatican elle est quand même assez minable, si je peux me permettre, avec le respect que l'on doit à tous ces gens-là qui ne branlent rien, eux non plus.
10:42 - Calme-toi un peu. - Non mais non, mais sois prête. - Où qu'il en soit. - Non mais là tu peux pas dire ça, tu peux pas dire ça. - Alors je... - Tu peux pas dire ça. - Je ne reviens pas. - Non mais là tu peux pas dire ça.
10:49 - Prêtre marié pour être... - Tu vas loin. - Tu peux pas, tu peux pas. - Vous savez pourquoi il refuse de... Non, bah je suis catholique, j'ai tout fait, communion, j'ai tout fait. - Oui mais quand même.
10:56 - Mais il dit simplement au Vatican qu'il refuse le mariage des prêtres uniquement pour que vous soyez plus disponibles pour vos fidèles. - C'est ça. - C'est aberrant comme réponse. - Ça d'un côté.
11:05 - Totalement, on a eu un témoignage il y a pas longtemps d'un couple que j'ai préparé au mariage et il disait à Ingrid d'ailleurs, bah on était déjà ensemble, il disait bah Marc il nous parle de l'amour de manière...
11:16 On a l'impression qu'il le vit quoi, il savait pas. - Il savait pas parce qu'on était... - En fait ils ont senti que vous... - Bah ils ont senti un truc mais ils le savaient pas donc...
11:23 - Ils savaient pas que vous... Et c'était... C'était... Vous aviez eu des meufs avant ? - Bah non. - Avant, avant. - Avant, avant, mais c'est sûr.
11:32 - Non mais sérieux, vous avez eu des meufs, après vous avez arrêté et après vous avez repris en fait. - C'est ça, exactement. - Vous avez fait une pause quoi de meuf.
11:38 - Ah quand on y a goûté hein. - J'ai fait une longue pause. - Vous avez fait une longue pause. - Ouais. - Parce qu'on appelle, vous étiez au Lila. - Ouais.
11:44 - Vous avez fait une Lila pause. Non mais c'est vrai. Non mais voilà et après, et donc, et après vous avez... - Et après je me... Bah voilà c'est comme...
11:52 - Ça fait combien de temps que vous êtes ensemble là ? - Ça fait 3 ans... - 4 ans. - 4 ans. - Et quand ça... - Moi je vous trouve franchement les deux... - Magnifique.
12:01 - Moi je vous kiffe. - Magnifique. - Magnifique. - Si je vis en Lila, quand je vis en Lila, je vous appelle. - Ah bah venez. - Ah bah ouais, franchement je vous souhaite beaucoup, beaucoup de bonheur.
12:09 - Sans problème. - Et vous avez l'air rayonnant, amoureux tous les deux, souriant et vous avez des épidermes magnifiques.
12:15 - Je vous le dis. - Merci.
12:17 (Applaudissements)
12:18 [Musique]