Réforme des retraites : le débat à l'Assemblée nationale ira-t-il jusqu'à son terme ?

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Jean-René Cazeneuve, rapporteur général de la commission des finances à l’Assemblée Nationale (Renaissance), répond aux questions de Dimitri Pavlenko.
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00:00 Europe Matin, Dimitri Pavlenko.
00:03 7h13, ambiance souleuse hier à l'Assemblée Nationale, deuxième jour de débat dans l'hémicycle sur la réforme des retraites.
00:09 L'article 1 du texte a tout de même été adopté, alors quand sera-t-il des suivants ?
00:13 Bonjour Jean-René Cazeneuve.
00:15 Bonjour.
00:16 Bienvenue sur Europe, vous êtes député Renaissance du Gers, vous êtes aussi le rapporteur général de la Commission des Finances de l'Assemblée.
00:22 Alors on va parler des manifestations d'hier, mais d'abord le débat parlementaire, c'est votre bataille en ce moment, je le disais.
00:28 L'article 1 du projet de loi a été adopté hier, 246 voix contre 229.
00:34 Vous diriez que ça s'est bien passé globalement pour une deuxième journée quand même mouvementée ?
00:39 Oui, ça s'est bien passé, d'autant plus que vous savez, certains avaient annoncé du côté de la NUPES qu'ils allaient transformer l'Assemblée Nationale en ZAD.
00:46 Alors ils ont tout fait, on a eu le droit à la motion de rejet, on a eu le droit à la motion référendaire, on a eu le droit à la commission spéciale,
00:52 on a eu le droit à 20 000 amendements, on a eu le droit des rappels, voilà, le débat a lieu, j'en suis ravi, c'est ce que nous voulons.
00:58 Le débat a lieu, est-ce qu'il lira jusqu'à son terme, puisque malgré tout le temps vous est compté,
01:03 puisque à la fin de la semaine prochaine le débat doit partir au Sénat,
01:07 pensez-vous que vous aurez bouclé l'examen de tous les amendements, de tous les articles du projet de loi ?
01:12 C'est notre souhait, parce que nous souhaitons évidemment que ce débat ait lieu, que les Français soient témoins des projets des uns et des autres.
01:19 Maintenant la balle est dans le camp des oppositions qui ont déposé 20 000 amendements,
01:22 sachant pertinemment que quand vous déposez 20 000 amendements, vous ne pouvez pas tous les examiner.
01:27 Donc soit ils retirent leurs amendements et on ira jusqu'au bout de ce texte, soit ils ne le feront pas.
01:31 Est-ce que tout est ajeté parmi les amendements qui défilent les uns derrière les autres, genre en Ecasne 9 ?
01:36 Non, tout n'est pas ajeté, d'ailleurs on a déjà beaucoup évolué par rapport à ce qu'était le texte initial,
01:42 vous le savez, il y a eu un temps de concertation entre le gouvernement, la Première Ministre et les oppositions,
01:48 les syndicats, qui a duré pratiquement trois mois, il y a eu le temps de la manifestation d'une certaine manière,
01:54 maintenant avec des messages de la rue que nous avons entendus pour un certain nombre d'entre eux en tous les cas,
02:00 et puis maintenant il y a le temps parlementaire, effectivement il faut continuer à faire évoluer ce texte.
02:04 On a bien compris que le ton, aujourd'hui du côté de l'exécutif en tout cas, c'est celui de la fermeté, on ne bougera plus,
02:10 les 64 ans ne sont plus négociables, a dit très clairement Elisabeth Borne il y a maintenant une dizaine de jours.
02:15 Est-ce que c'est l'ambiance au sein du groupe Renaissance et plus globalement le groupe de la majorité,
02:20 qui inclut aussi Horizon, de même que le Modem, Jean-René Cazeneuve ?
02:24 Ce qui n'est pas négociable si vous voulez...
02:27 Ce sont les 64 ans, l'âge de départ.
02:29 Non, ce qui n'est pas négociable c'est le déficit qui attend notre régime de retraite sur les 25 premières années,
02:36 si tout se passe bien, si tout se passe bien dans la manière des hypothèses.
02:39 J'allais vous dire que oui, c'est pas négociable, c'est déjà très très largement négocié,
02:43 au vu des concessions qui ont été faites et qui coûtent relativement cher, qui piochent dans les économies prévues.
02:47 Oui, effectivement, 17 milliards d'économies, à peu près aujourd'hui 4 milliards de mesures de justice,
02:54 parce que nous voulons à la fois équilibrer notre système de retraite, sauver notre système de retraite,
02:59 mais réduire les inégalités que nous constatons aujourd'hui, que tous les Français constatent aujourd'hui pendant la période de retraite.
03:05 Vous dites qu'il y a eu trop de concessions jusque-là, Jean-René Cazeneuve,
03:08 ou bien ce que vous avez concédé était nécessaire, mais il faut s'arrêter ?
03:12 Écoutez, il faut s'arrêter à un moment donné, parce qu'il y a une réalité économique qui s'impose à nous.
03:18 Vous connaissez la situation des finances publiques, moi je suis rapporteur général du budget,
03:23 donc je suis là évidemment pour que chaque mesure sociale, aussi juste soit-elle, aussi importante soit-elle, doit être finançable.
03:31 Donc on doit, nous avons une responsabilité vis-à-vis des Français.
03:35 Alors, comme vous êtes un budgétaire justement, je m'intéresse avec vous à cette question,
03:38 le cas Aurélien Pradié, le vice-président délégué des Républicains, qui redit dans le Figaro ce matin,
03:43 qu'il ne sera pas content tant qu'on n'aura pas réglé le problème de ceux qui ont commencé à travailler très jeunes, 16, 17, 18 ans,
03:49 et qui vont devoir cotiser 44 annuités.
03:52 Lui, il refuse de croire Elisabeth Borne, la première ministre, quand elle explique que sa demande coûterait 10 milliards d'euros par an.
03:58 Est-ce que vous maintenez ce chiffre, Jean-René Cazeneuve, ou bien c'est Aurélien Pradié qui a raison ?
04:02 - Quelle est la crédibilité d'un homme politique qui a 6 mois encore défendé le départ à la retraite à 65 ans ?
04:11 Quelle est la crédibilité d'un homme qui appartient à un parti politique,
04:15 qui, chaque année au Sénat, dépose un amendement pour un départ à 60 ou 65, à 64 ou 65 ans ?
04:22 Quelle est la crédibilité ? Moi ça ne m'intéresse pas, franchement.
04:25 Je pense qu'il est dans une sorte de dérive personnelle, comme on en connaît beaucoup en politique.
04:31 - Dérive ? - Oui ! D'hommes qui se voient plus haut qu'ils ne sont.
04:34 La réalité aujourd'hui, c'est qu'avec la très grande majorité des députés LR, avec leur patron au Sénat, avec leur patron à l'Assemblée Nationale,
04:41 avec leur patron Éric Ciotti, ils vont voter la réforme.
04:45 Et nous avons fait un certain nombre de concessions pour arriver à ce compromis. C'est ça qui nous importe.
04:51 - J'ai beaucoup de questions encore pour vous.
04:53 Les intimidations aussi. On sait que les députés du Rassemblement National ont reçu des messages leur disant
04:58 "Vite, sortez, vous avez un proche à l'hôpital au moment de présenter leur motion référendaire".
05:03 Alors il fallait qu'ils soient tous là.
05:05 Des députés renaissants ont reçu des menaces. C'est votre cas, Jean-René Cazeneuve. Votre commentaire sur cette...
05:10 - Non, j'ai pas reçu de menaces de mort pendant la période de la crise des Gilets jaunes.
05:14 Là, je n'en ai pas reçu, mais je suis solidaire avec tous les députés qui reçoivent des pressions extrêmement fortes.
05:20 - Quel que soit leur groupe. - Evidemment, quel que soit leur groupe politique.
05:24 Ça n'est pas ma vision de la démocratie.
05:28 Donc, non, cette pression sur les hommes politiques continue permanente n'est absolument pas acceptable.
05:34 - Le but, c'est quoi pour vous, Jean-René Cazeneuve ? Qu'on évite le 49-3 ?
05:37 Si le gouvernement est obligé d'utiliser l'arme absolue, quelque part, c'est une défaite politique ?
05:42 - Nous ferons tout pour éviter le 49-3.
05:46 Et la méthode de la Première Ministre, depuis le premier jour où elle a été nommée à Matignon,
05:50 c'est de rechercher des consensus, des compromis.
05:53 Nous y sommes toujours arrivés, sauf évidemment sur les deux textes budgétaires,
05:58 à la fois le budget de la France et à la fois le budget de la Sécurité sociale,
06:02 où par définition les oppositions s'opposent.
06:05 Mais à part ça, sur l'ensemble des autres textes, nous avons toujours réussi ces compromis, et c'est ce que nous souhaitons.
06:10 - Vous avez dit tout à l'heure "on entend ce qui se passe dans la rue".
06:12 Alors, vous n'avez pas dit "on écoute", vous avez dit "on entend".
06:14 Comment vous analysez la baisse de mobilisation, comme même hier ?
06:17 C'est quoi ? C'est le déclin ? C'est le mouvement qui reprend son souffle ?
06:20 - C'est un mouvement extrêmement important, et moi je respecte ce qu'il manifeste,
06:25 c'est dans notre Constitution, c'est leur droit.
06:27 Mais ça n'est pas la rue qui gouverne.
06:29 Donc, écouter, aller à la rencontre des gens aujourd'hui qui s'inquiètent pour leur cas particulier, c'est normal.
06:35 C'est ce que nous faisons, et nous avons fait considérablement évoluer déjà notre projet,
06:40 avec les feedbacks que nous avons reçus des partis politiques, des Français que nous avons rencontrés,
06:46 dans chacune de nos circonscriptions, vous savez, au marché Doge, je rencontre beaucoup de gens
06:51 qui viennent spontanément me dire pourquoi il faudrait encore transformer cette réforme.
06:56 Et on le fait, c'est ce que nous faisons.
06:58 Et le débat à l'Assemblée nationale, qui dure 50 jours quand même,
07:02 entre le début et la lecture définitive, doit permettre ces évolutions positives.
07:06 - Merci Jean-René Cazeneuve, député Renaissance du GRC, rapporteur général de la Commission des finances de l'Assemblée,
07:12 au micro d'Europe 1 ce matin. Merci à vous, bonne journée.

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