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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de l'étudiante retrouvée morte au bois de Boulogne.
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Transcription
00:00Beaucoup Isabelle Piboulot, vous avez évoqué dans votre rappel des titres de l'actualité, la mort de cette petite jeune fille de 19 ans, elle s'appelait Philippine.
00:08Elle était à l'université de Paris-Dauphine, c'est dans les quartiers chics de la capitale. Vendredi, elle a déjeuné dans cette fac, elle est sortie et plus personne ne l'a revue.
00:17Son corps a été retrouvé enterré dans le bois de Bologne. Évidemment, il y a eu une immense émotion parmi ses camarades, comme nous l'explique notre envoyée spéciale, Célia Barotte. Célia.
00:27Oui Laurence, beaucoup d'émotions à l'université Paris-Dauphine aujourd'hui, habillée tout en noir, une rose blanche à la main.
00:34De nombreux étudiants ont tenu à rendre un dernier hommage à Philippine, qu'ils décrivent comme une élève discrète et très sérieuse dans sa scolarité.
00:42Qu'ils connaissent de près ou de loin cette étudiante en licence économie et ingénierie financière.
00:47Toutes les personnes que nous avons pu rencontrer nous ont fait part de leur chagrin mais aussi de leur inquiétude car ils estiment que personne n'est à l'abri.
00:55Du côté de l'enquête, ouverte pour homicide volontaire, toujours aucune interpellation à ce stade selon le parquet de Paris.
01:01Une autopsie a été pratiquée hier mais les conclusions de cet examen n'ont toujours pas été communiquées.
01:08Selon une source policière, des témoins ont dit avoir vu un homme type européen avec une pioche à la main aller vers le lac au moment des faits.
01:15Les investigations se poursuivent donc.
01:18Célia Barod, cette affaire est absolument terrible. Écoutez les camarades de cette jeune fille qui disent évidemment leur tristesse.
01:27Les mots du père, il a dit que c'était bien de se requérer à elle et peu importe notre religion, il fallait la mettre dans nos prières.
01:36Notre monde est cruel. On ne s'attendait pas à ça. Du jour au lendemain, on avait vu déjà l'avis de recherche.
01:42Mais penser que cette personne philippine allait être assassinée, personne ne pensait ça.
01:50Ce n'était même pas dans notre tête. On pensait juste qu'elle s'était perdue ou qu'elle avait perdu son téléphone.
01:55Et du jour au lendemain, le fait qu'elle soit assassinée, ça a marqué Dauphine.
01:59On en discute entre nous pour aussi s'aider mutuellement sur le poids psychologique parce que c'est important, je pense.
02:06Évidemment, cette affaire est terrifiante, Josette Massé-Scarron.
02:10Oui, c'est terrifiant parce que ce que cela nous dit de nos sociétés, c'est qu'il n'y a nulle part où il y a une protection.
02:16Nulle part. C'est-à-dire, apparemment, ce quartier devrait être protégé.
02:20Tout le parcours a dû être protégé. Mais voilà, il n'y a plus de protection.
02:25Et quand l'État n'est plus à même d'assurer la protection de ses citoyens,
02:29c'est alors là que commence la véritable interrogation sur à quoi peut-il servir s'il ne sert pas la première des libertés,
02:36qui est celle, justement, de protéger, de la sécurité.
02:39C'est là, franchement, où tout le problème.
02:43Moi, je suis frappé par le fait que, de plus en plus, les faits divers que l'on entend
02:48ressemblent à des faits divers que l'on ne peut lire qu'outre-Atlantique.
02:51Moi, personnellement, je suis frappé.
02:53Là, pour le coup, pardonnez-moi, c'est l'auteur de romans policiers qui parle.
02:56Je suis vraiment frappé. C'est-à-dire, il n'y a plus de la pausité totale.
03:00C'est-à-dire que, c'est pour ça, cette protection-là, elle l'est nulle part.
03:04Et cette réalité, pour moi, Éric Revelle, elle percute de plein fouet le discours politique.
03:09Alors, évidemment, ce n'est pas la faute des ministres s'il s'est passé ça.
03:12Mais quand on dit, voilà, je vais vous assurer la sécurité, non.
03:16Sur le terrain, ce n'est pas le cas. C'est la réalité.
03:19Oui, non, là, c'est un crime abominable,
03:21mais je rappelle quand même, même si on vit une insécurité qui est quand même grandissante,
03:25le nombre d'actes, tout ce qu'on commande...
03:29Le taux de domicilité augmente.
03:30Oui, il y en a beaucoup.
03:31Les attaques sur les personnes...
03:32Ce que je veux dire, c'est que des crimes dramatiques,
03:35infects, terribles, il y en a...
03:38Enfin, il y en a... Pardon, mais il y en a toujours eu.
03:41Il y a eu des grands criminels qui ont fait des grandes affaires.
03:46Ce que je veux dire par là, c'est que là, c'est extrêmement, je trouve, touchant,
03:50parce qu'évidemment, vous avez raison, ça se télescope avec un discours ambiant.
03:55Vous allez voir ce que je vais faire.
03:57Les Français attendent toujours l'efficacité.
04:00Mais surtout, ce qui nous frappe dans l'abominable assassinat de cette jeune fille,
04:04c'est que voilà, c'est une jeune fille, une étudiante,
04:07qui est allée voir ses parents, je crois, dans les Yvelines.
04:10Elle habitait chez ses parents.
04:11Elle est rentrée chez elle.
04:12Donc, vous voyez, n'importe qui se met à la place, par définition,
04:16des parents de la famille des amis.
04:18Comment voulez-vous que les étudiants qui la côtoyaient dans les TD ou ailleurs
04:22ne soient pas bouleversés par ce qui arrive ?
04:24Joséphine Azizcarron et Catherine Ney.
04:26Bien sûr, dans le passé, il y a eu de grands crimes.
04:28Mais aujourd'hui, quand même, vous êtes une femme dans Paris.
04:32Où que vous vous trouviez, je dis bien où que vous vous trouviez,
04:35c'est une certaine heure, vous avez peur.
04:37Et moi, je dis dans toutes les grandes villes de France.
04:40Dans toutes les grandes villes ?
04:41Toutes les grandes villes.
04:42Même les moyennes et les petites.
04:43Strasbourg, Montpellier, Daule, Grenoble, peu importe.
04:47Est-ce qu'il est normal qu'une femme ait peur ?
04:50Bien sûr que non.
04:51Il faut quand même, à un moment donné, poser la question.
04:53Catherine Ney.
04:54Vous parliez tout à l'heure de son parcours.
04:56Comment a-t-elle fait ?
04:57Mais l'université est à côté du bois de boulogne.
05:01Du bois de boulogne où les étudiants vont dans la journée,
05:03jouer au ballon, pique-niquer sur les pelouses.
05:06On sait très bien que le bois de boulogne, la nuit, il ne faut pas y aller.
05:09Il ne faut pas y mettre les pieds.
05:10Il y a des gens bizarres.
05:11Il y a de tout.
05:12Il y a des échanges.
05:13Et que la police tolère.
05:14Parce qu'il faut bien aussi que...
05:16C'est aussi une sorte d'éversoir de gens qui doivent...
05:20C'est pour purger un peu les maladies parisiennes.
05:24Il faut bien voir ce que c'est.
05:26Donc là, elle est arrivée.
05:27Elle a fait une mauvaise rencontre, à la mauvaise heure.
05:30Mais enfin, je veux dire...
05:31En pleine journée, Catherine.
05:32En pleine journée.
05:33Bien sûr.
05:34Alors, ça veut dire, est-ce qu'il faut aussi qu'il y ait des policiers ?
05:38Voilà.
05:39Le bois de boulogne, le matin, l'après-midi, le soir.
05:42Bien sûr, bien sûr.
05:43Maintenant, ces bois, dans toutes les grandes villes, ces grands parcs...
05:47Ce sont des dangers pour les femmes.
05:48Ce sont des dangers.
05:49André Valigny.
05:50Ça renvoie d'ailleurs à ce qui s'est passé pendant les Jeux olympiques.
05:52Il y avait une sécurité maximale qui était assurée dans Paris.
05:55C'était formidable.
05:56Il y avait beaucoup, beaucoup, beaucoup de policiers.
05:58Est-ce qu'on peut envisager de mettre autant de policiers tout le temps ?
06:02H24, 12 mois sur 12, partout.
06:05C'est pas possible.
06:06C'est pas possible.
06:07Parce que ça dégarnit d'autres endroits, comme dans l'Ouest, par exemple.
06:11Oui, exactement.
06:12Joseph dit que les femmes ont très peur, évidemment.
06:14Ce sont les premières victimes.
06:15Mais même quand on est un homme, à partir d'une certaine heure,
06:19dans les grandes villes, aujourd'hui, on peut avoir peur aussi.
06:21On est d'accord.
06:22Et pendant ce temps-là, Louis de Ragnel, il y a un criminel qui est dans la nature,
06:27qui a enterré avec une pioche le corps de cette jeune fille au bois de boulogne.
06:31Ce sera intéressant, si on peut parler comme ça, de connaître son profil.
06:35Parce que souvent, le profil renseigne beaucoup de choses.
06:37Et même aujourd'hui, on le voit bien.
06:39On voit la récurrence de profils qui disent des choses, politiquement,
06:42avec des gens qui ont été condamnés, qui n'ont pas purgé leur peine,
06:45des gens qui auraient dû être expulsés du territoire français, qui ne l'ont pas été.
06:49Et c'est pour ça que...
06:50Alors là, je n'en sais rien, puisqu'il n'a pas été encore arrêté.
06:53Absolument.
06:54Et la police n'a pas un profil ciblé.
06:57Il y a plusieurs noms qui circulent.
06:59Mais une fois qu'on aura la connaissance de ce nom-là,
07:02je trouve que ce sera intéressant qu'on puisse en parler dans votre émission, Laurence.
07:06Parce que ça nous indiquera beaucoup de choses.
07:08Et ensuite, si on prend un tout petit peu de recul, ça pose vraiment la question.
07:12Est-ce que la solution, c'est de mettre un policier derrière chaque personne ?
07:16On n'y arrivera jamais.
07:17Donc ça, c'est complètement utopique.
07:18Et même dire qu'on va renforcer la sécurité, c'est bien.
07:22Vous aurez beau mettre des caméras partout,
07:24des malades continueront d'assassiner des gens.
07:26En revanche, ça permettra de remonter plus facilement,
07:29de les interpeller plus facilement.
07:30Mais après, le vrai sujet, le vrai courage,
07:32c'est pas dire qu'il faut augmenter la vidéosurveillance,
07:34c'est pas dire qu'il faut augmenter le nombre de policiers.
07:36C'est quoi ?
07:37C'est de régler le sujet en amont.
07:39Non, mais vraiment.
07:40C'est les peines de prison pour les gens qui ont commis des crimes et délits.
07:43Les faire appliquer.
07:45Traiter le mal à la racine.
07:47Encore une fois, je ne connais pas ce cas particulier,
07:50puisque la personne n'a pas été arrêtée.
07:51Mais on voit bien, il y a des problèmes aussi dans les familles, à l'école.
07:54Le problème est global, c'est à 360 degrés.
07:57Ce n'est plus un sujet policier.
07:59Il faut arrêter de se dire que c'est un sujet policier.
08:01C'est tout sauf un sujet policier.
08:03Les policiers, ils arrivent quand tout a échoué avant.

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