Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de l'immigration en France.
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00:0018h47, nous sommes sur CNews et Europe 1 avec toujours Catherine Nel, Louis de Ragnel, André Maligny, Joseph Macéz-Caron et Éric Revelle.
00:06Bruno Retailleau, nouveau ministre de l'Intérieur, sera ce soir en déplacement à la Courneuve pour son premier déplacement en tant que premier flic de France.
00:15La Courneuve, Louis de Ragnel, où à l'époque Nicolas Sarkozy avait évoqué le Karcher.
00:20Absolument.
00:20Un lieu extrêmement symbolique qu'il choisit pour son premier déplacement.
00:23Catherine, vous voulez rajouter quelque chose ?
00:24Le Karcher, c'est-à-dire quelqu'un lui avait dit « n'est-ce pas monsieur, vous allez nous nettoyer ça au Karcher ? »
00:28Et il répond.
00:29Et le truc c'est de répondre, il ne faut jamais reprendre les mots de ceux qui vous questionnent.
00:34On l'apprend au training, c'est la première chose qu'on apprend.
00:36Ah parce que vous faites le « training » en bon français des hommes politiques.
00:40C'est ça qui nous fait piéger.
00:41Et Bruno Retailleau.
00:43C'est de faire en sorte que les gens reprennent vos mots quand vous faites des interviews, Laurence.
00:46Bruno Retailleau sera l'invité demain, justement, en interview de Sonia Mabrouk sur CNews et sur Europe 1 à 8h10.
00:52Soyez au rendez-vous, extrêmement important, on va entendre le nouveau ministre de l'Intérieur.
00:56On va écouter Michel Barnier, parce qu'il a évoqué, évidemment, les questions de sécurité et d'immigration.
01:01Hier, il était l'invité du 20h de France de l'Écouter.
01:04On va faire des choses pratiques pour maîtriser et limiter une immigration qui devient souvent insupportable
01:11et qui d'ailleurs conduit à ne pas bien accueillir ceux qu'on accueille chez nous.
01:14Et c'est aussi un problème d'humanité, comme je viens de le dire.
01:17Il n'y aura pas de sectarisme, il y aura des mesures pratiques comme tous nos voisins en prennent.
01:21On va essayer de les prendre aussi en bonne intelligence avec eux.
01:23Les voisins dont il parle, c'est l'Allemagne, évidemment, Louis de Rignel.
01:27Mais quand on dit fermeté et humanité...
01:29Alors, Catherine, je vous vois lever les yeux aussi, en disant que ça fait des années...
01:32Oui, je vous passerai la parole, Louis, ne vous inquiétez pas.
01:34Et ça fait des années qu'on nous resserre le...
01:36C'est un oxymore, mais il veut dire aussi, parce que là, je vois qu'il a corrigé,
01:40il dit que si on veut bien accueillir ceux que l'on est d'accord d'accueillir,
01:44pour bien, on ne peut pas à la fois s'occuper de tout le monde.
01:47Alors là, je crois que ses conseillers lui ont dit d'arrêter de mettre les deux mots à côté,
01:54parce que ça peut...
01:55Fermeté et humanité.
01:56Voilà, ça peut trembler sur l'intention.
01:58Louis de Rignel, c'est compatible.
02:00Fermeté et humanité, en français, qu'est-ce que ça veut dire ?
02:02Ça, c'est un concept, en fait.
02:04C'est le en même temps migratoire, on voit le résultat, 450 000 arrivées légales chaque année en France.
02:09Bon, c'est un échec total.
02:11Vraiment, ça n'a jamais été autant.
02:13On en vient vraiment à regretter avec beaucoup de nostalgie, le gouvernement de François Hollande,
02:17en matière migratoire, mais réellement.
02:19Donc, en français, ça veut dire qu'on ne fait rien.
02:22Humanité, fermeté. Pourquoi ?
02:24Parce que si vous creusez un tout petit peu le sujet de l'immigration,
02:27c'est un sujet qui est très compliqué, qui dit filtrer l'arrivée des familles,
02:32l'implantation de personnes sur le territoire national.
02:35Et ça parle aussi d'arrachement.
02:37C'est-à-dire que c'est des gens qui sont arrachés de leur terre,
02:39qui viennent avec peut-être l'espoir d'être intégrés en France.
02:44Et donc, nous, on va chercher à les expulser.
02:45On les arrache une seconde fois.
02:47C'est toujours très compliqué.
02:48Et tous les policiers qui s'occupent des expulsions vous disent
02:52l'immigration, c'est dégueulasse.
02:53Ça ne peut pas être beau.
02:55On essaie de le faire du mieux qu'on peut.
02:57Le traitement du problème, pas l'immigration.
03:01Louis, la formulation, ce n'est pas ce que vous vouliez dire.
03:07Précisez.
03:08Oui, pardon. C'est terrible, le traitement de l'immigration.
03:12C'est toujours très compliqué.
03:13Les policiers que je connais, qui travaillent, par exemple,
03:16à la police offre-frontière, le font avec le plus d'humanité possible.
03:19Et ça, c'est un impératif moral.
03:21Il n'y a pas de débat par rapport à ça.
03:22Mais ensuite, vous n'avez jamais lu et vous ne lirez jamais,
03:25je pense, le témoignage de quelqu'un qui s'est fait expulser
03:28et qui vous dit, ah, j'ai été expulsé par la France.
03:30Vraiment, avec classe, élégance, ça s'est très bien passé.
03:33Donc, ce que je crains le plus, c'est qu'en réalité,
03:35Michel Barnier n'agisse pas réellement sur l'immigration.
03:38On fait face à un phénomène qui est extrêmement massif.
03:42Il peut le faire par le levier réglementaire,
03:44en appelant les préfets, les uns après les autres,
03:46en disant, voilà, est-ce que tu as...
03:48C'est comme ça qu'il parle, excusez-moi pour les mots.
03:50Combien en as-tu ?
03:51Est-ce que dans ton stock, combien tu peux en expulser ?
03:53Combien sont radicalisés ?
03:55Voilà. Et donc, ça, c'est le seul levier.
03:57J'ai compris.
03:58Donc, juste, la question, c'est, à mon sens,
04:03est-ce que nous pouvons être l'exception en Europe ?
04:08C'est ça, la vraie question.
04:09C'est-à-dire, est-ce que nous pouvons,
04:11le gouvernement de droite, avec 12 guillemets,
04:13on l'a expliqué tout à l'heure,
04:14est-ce que ce gouvernement va faire moins
04:17que les gouvernements de gauche en Europe ?
04:19De l'Allemagne, notamment.
04:20De l'Allemagne, du Danemark, de la Chine,
04:23de l'Allemagne, etc.
04:25J'en passe, de l'Angleterre, etc.
04:27Est-ce que, c'est la vraie question,
04:28est-ce que la France va être une exception en Europe ?
04:31C'est comme ça qu'il faut poser la problématique,
04:33et pas en termes de...
04:35Et le Premier ministre britannique va demander
04:38conseil à Mme Mélanie.
04:40Vous imaginez un premier ministre de gauche en France
04:43qui va demander à une extrême droite de lui dire
04:44comment vous faites.
04:45Ou même Michel Barnier, allez voir Mme Mélanie.
04:49Je trouve Louis Dragnel un peu dur avec le Premier ministre
04:52parce qu'en fait, il a annoncé quelque chose
04:55qui est normalement un totem et normalement un tabou,
04:58de concret, concernant l'immigration,
05:00qui est le sujet de l'AME, l'Aide médicale d'État.
05:03Alors, qu'est-ce que c'est ? Rappelez-nous.
05:04Qui bénéficie à 423 000 travailleurs illégaux ?
05:08Voilà, on estime.
05:09C'est un clandestin.
05:10Travailleur ?
05:11On peut être un travailleur illégal ?
05:13Pardon, pardon, pardon.
05:15En fait, c'est une couverture sociale
05:17pour des gens qui sont rentrés en France de manière illégale,
05:20qui n'ont pas forcément de job.
05:22Ça coûte 1 milliard d'euros par an.
05:251 milliard d'euros quand même par an.
05:261,3 milliard.
05:271,3 milliard.
05:28Et ça, il a abordé la question, le Premier ministère,
05:30dans son interview, en disant,
05:32j'aborde le sujet sans tabou ni totem.
05:35Alors, vous allez me dire, c'est encore dû en même temps.
05:37Je vous mets ma main à couper.
05:38Moi, je veux l'arbitrage d'André Vallini.
05:40Ça ne dit pas rien.
05:42Vous n'avez pas tort,
05:44c'est que fermeté et humanité, totem et tabou,
05:47en fait, c'est dû en même temps.
05:48C'est-à-dire que ce n'est pas un tabou...
05:49André Vallini, l'Aide médicale d'État.
05:52Si on y touche, la gauche se lève comme un seul homme.
05:54Oui, c'est normal.
05:55Les médecins sont rentrés de manière illégale, M. le ministre.
05:59Allez-y, André.
06:00Les médecins eux-mêmes disent que si on ne soigne pas ces gens-là,
06:04ils sont parfois contagieux
06:06et ça peut avoir des conséquences encore plus graves
06:08en matière de santé publique pour tout le monde.
06:10Donc, ce n'est pas seulement une question d'humanité,
06:12c'est une question de santé publique.
06:14Je pense, comme l'a dit Joseph Massé-Scarron,
06:18que le vrai problème, le vrai sujet de l'immigration,
06:21c'est un sujet européen,
06:23qu'on ne peut rien faire isolément,
06:24et qu'il faut soutenir l'Europe
06:26quand elle a commencé tardivement à faire ce qu'elle a fait,
06:28le pacte migratoire que Mme Ursula von der Leyen a fait,
06:31a fait vautant catastrophe,
06:32parce que les Européennes arrivaient
06:34et que l'extrême droite montait partout dans les pays d'Europe.
06:36Donc, c'est au niveau européen.
06:37C'est pour ça que Michel Barnier, Bruno Retailleau,
06:40malgré toutes leurs déclarations,
06:42ils ne pourront pas faire grand-chose au niveau national.
06:44Ça se passe au niveau européen.
06:46Dernier mot, on évoque Éric Dupond-Moretti
06:49qui lui a quitté le ministère de la Justice,
06:51qui a fait un petit plaidoyer pour ce qu'il avait fait.
06:54Écoutez-le.
06:56Je regrette qu'un nombre toujours plus conséquent
07:00de nos compatriotes reste persuadé
07:03que la justice est laxiste.
07:05Pourtant, nos prisons n'ont jamais été aussi pleines
07:09et tous les chiffres démontrent
07:12que la justice n'a jamais été aussi sévère.
07:15Ceux qui opposent police et justice
07:19se trompent lourdement.
07:21La justice n'a jamais été aussi sévère.
07:24Le plus sévère avec Dupond-Moretti,
07:26si vous avez bien écouté le discours
07:28de passation de pouvoir de Bruno Retailleau
07:30au ministère de l'Intérieur, c'est lui.
07:32Il a réemployé le terme
07:34« Les Français n'ont pas... »
07:35Ce n'est pas un sentiment d'insécurité.
07:37Il a réemployé la formule qu'avait sortie Dupond-Moretti
07:40dans son discours Place Beauvau.
07:42Bruno Retailleau tout à l'heure.
07:44Si M. Dupond-Moretti considère
07:46que son bilan est extraordinaire,
07:48les Français ne le comprennent pas du tout comme ça.
07:52Il a donné de l'argent pour la justice.
07:54Il a été le premier qui a obtenu
07:56que le budget augmente.
07:58C'est tout ?
08:00C'était déjà pas mal.
08:02Il était quand même maltraité.
08:04C'est une erreur de casting totale.
08:07On en a parlé ensemble
08:09avec André Valigny en dehors.
08:12Vous parlez de M. Dupond-Moretti ?
08:14Pas seulement de M. Dupond-Moretti,
08:16mais du fait que parfois,
08:18ce n'étaient pas des personnes
08:20qui étaient place Vendôme,
08:22des gens où on ne pensait pas
08:24qu'ils allaient commettre des grandes choses,
08:26comme Pierre Ménurie, par exemple,
08:28qui a été un excellent ministre de la Justice.
08:30Donc, il n'est pas besoin
08:32d'être obsédé par les castings.
08:34Dernier mot, André ?
08:36Un mot ou une minute ?
08:38Ça montre l'idéologie.
08:40Eric Dupond-Moretti considère
08:42qu'il n'y a pas de laxisme
08:44parce que les prisons sont pleines.
08:46Or, s'il n'y avait vraiment pas de laxisme,
08:48il aurait ordonné un plan beaucoup plus massif
08:50de construction de places de prison.
08:52Il aurait accepté et admis
08:54que la société est beaucoup plus violente
08:56et que c'est la raison pour laquelle
08:58il faut adapter le parc pénitentiaire
09:00à la radicalité de la justice.
09:02Et adapter la réponse pénale.
09:04On a l'exemple de la Hollande
09:06où les prisons sont vides
09:08et des peines très courtes,
09:10de 10 à 15 jours, parfois,
09:12sur une infection.