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L'actualité vue par les témoins du quotidien, présenté par Clélie Mathias dans #LaParoleAuxFrancais

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00:00:00 Il est 14h, bonjour à tous, soyez les bienvenus si vous nous rejoignez sur CNews.
00:00:04 C'est la parole aux français, l'émission dans laquelle vous avez la parole.
00:00:07 On commence par le journal bien sûr, Michael Dorian. Bonjour Michael.
00:00:11 Bonjour Kelly, bonjour à tous.
00:00:12 Wlodimir Zelensky acclamé au sommet des chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne.
00:00:18 Le président ukrainien est arrivé à Bruxelles ce matin en compagnie d'Emmanuel Macron et du chancelier allemand Olaf Scholz.
00:00:24 Wlodimir Zelensky a notamment mis en garde les dirigeants européens d'une éventuelle victoire de la Russie en Ukraine. On l'écoute.
00:00:31 Les modes de vie européens sont remis en danger.
00:00:37 Pourquoi essaie-t-on de les annihiler par une guerre totalitaire ?
00:00:42 Parce qu'une fois que l'Ukraine tombera, c'est votre mode de vie qui tombera, le vôtre.
00:00:47 Celui des 27 États de l'Union européenne.
00:00:51 Votre mode de vie disparaîtra près de l'encre. Nous ne devons pas permettre ceci.
00:00:55 A 25 ans de prison ferme, requis dans le procès d'un vaste trafic de cocaïne.
00:01:01 Jugé aux assises de doué, en 2017, 1,3 tonnes de cocaïne avaient été saisies dans le port du Havre avec 445 kilos de résine de cannabis.
00:01:10 Sandra Buisson, vous êtes sur place.
00:01:12 Ce matin, durant le réquisitoire, l'avocat général s'est élevé contre les dénégations et les minimisations des accusés présents,
00:01:18 puisque l'un d'eux est en fuite. Racontez-nous.
00:01:21 Ce ne sont pas de petits logisticiens, de petits maillons, des sous-fifres que vous avez à juger, à lancer le magistrat à la cour,
00:01:31 mais des opérateurs volontaires rentrés dans le trafic de cocaïne par pur appât du gain.
00:01:37 La peine la plus haute, vous l'avez dit, 25 ans de prison et 500 000 euros d'amende a été requise contre John Mendy,
00:01:43 celui que l'accusation voit comme le commanditaire, celui pour qui la drogue était sortie du port, celui qui activait les équipes, mais qui nie tout.
00:01:52 Ensuite, il y a le trio Mohamed Melal, Karim Jemel, Youssef Boukhari et Sardi, trois hommes qui minimisent leur implication, selon l'avocat général.
00:02:00 Ils sont l'épicentre de ce dossier qui avait permis la saisie d'une tonne 3 de cocaïne en 2017 et près d'une demi-tonne de cannabis.
00:02:10 L'avocat général a requis 22 ans de prison et 500 000 euros d'amende contre Mohamed Melal, qui n'est certes pas un chef de cartel, a reconnu l'avocat général,
00:02:18 mais qui est celui qui a les contacts, qui noue les alliances, qui recrute et qui corrompt.
00:02:24 Quant à celui qui se qualifie lui-même de roi du port, Louis Bellacen, 56 ans, qui est toujours là, qui sait tout et qui peut tout, répète le magistrat,
00:02:33 comme acheter le silence pour 5000 euros ou débloquer d'un coup de téléphone la sortie du port d'un chargement de drogue.
00:02:40 L'avocat général requiert à son encontre 20 ans de prison et 500 000 euros d'amende pour lui, qui est, selon l'avocat général et selon les éléments donnés par l'enquête,
00:02:50 le superviseur, celui qui fixe le prix, ses sommes versées pour corrompre les opérateurs du port.
00:02:56 Au procès, cet accusé a peiné, a justifié son train de vie somptuaire.
00:03:01 Il a tout nié, il est arrivé avec ses secrets, a conclu le magistrat. Il repartira avec.
00:03:07 Merci beaucoup Sandra Buisson, en direct de la cour d'assises spéciale de Douai.
00:03:11 Dans le reste de l'actualité, la situation dans les Ehpad, loin d'être résolue, a horaison dans les Alpes-de-Haute-Provence.
00:03:18 Les personnels soignants d'un établissement dénoncent le manque d'effectifs quotidiens.
00:03:22 Une situation telle que dans cet établissement, ce sont les familles qui doivent régulièrement venir pour servir le dîner à leurs proches.
00:03:29 Le reportage est signé Stéphanie Routier.
00:03:32 C'est une grève inédite dans cet Ehpad d'oraison.
00:03:36 Les personnels soignants se mobilisent car depuis plusieurs mois, ils constatent une dégradation de leurs conditions de travail.
00:03:43 Par vacations, 4 aides-soignants sont au poste pour 80 pensionnaires.
00:03:48 Ce qu'on n'est pas assez en fait, par exemple une douche par semaine.
00:03:51 S'il manque quelqu'un, la personne n'est pas douchée pendant deux semaines.
00:03:55 Donc ça réduit à deux, trois douches par mois.
00:03:59 Alors face au manque d'effectifs, des familles viennent tous les soirs pour faire dîner leurs proches.
00:04:04 La femme de Daniel vit ici depuis six ans.
00:04:07 Je suis tous les soirs pratiquement. Tout seul, je ne peux pas manger.
00:04:10 Quand je ne suis pas là, je ne sais pas ce qui se passe.
00:04:12 Je pense, j'espère que le personnel se met en quatre pour nourrir, donner à manger aux résidents.
00:04:18 Mais ils ne sont que quatre.
00:04:21 Daniel débourse tous les mois 2100 euros pour l'accueil de sa femme.
00:04:26 Les personnels encadrants déplorent cette situation,
00:04:29 mais affirment que la direction de l'établissement public n'est pas fautive
00:04:34 et qu'il faudrait que l'État débloque plus de moyens.
00:04:38 Près d'1,9 million de spectateurs sont déjà allés voir Astérix et Obélix,
00:04:43 l'empire du milieu dans les salles de cinéma,
00:04:46 annonce faite par le réalisateur Guillaume Canet sur son compte Instagram.
00:04:50 Une semaine après sa sortie, Astérix et Obélix a réuni 1,882,686 entrées.
00:04:57 Score exceptionnel pour un film français.
00:05:00 Il s'agit du 20e meilleur démarrage de tous les temps pour un film français.
00:05:04 Allez, dans un instant, Cléli Mathias pour la parole au français,
00:05:07 mais juste avant, un mot de sport avec la victoire hier soir de l'OM face au PSG.
00:05:12 Votre programme avec les déménageurs bretons, des déménagements d'exception.
00:05:16 On dit chapeau les bretons.
00:05:18 Information sur déménageurs-breton.fr
00:05:20 Après plus de 10 ans sans succès au vélodrome face au PSG,
00:05:23 l'OM brise sa série noire qualifiée pour les quart de finale de la Coupe de France.
00:05:28 L'Elié Turc très en vue provoque un pénalty à la demi-heure de jeu, faute de Sergio Ramos.
00:05:32 Alexis Sanchez délivre les 65 000 Olympiens.
00:05:35 Sergio Ramos rattrape son erreur, un partout à la pose.
00:05:38 Les deux équipes s'observent ensuite 10 minutes, mais le pressing intense de l'OM paye.
00:05:42 La recrue hivernale Malinovski peut s'illustrer dans son exercice fétiche.
00:05:46 Comme la saison passée, Ramos et les Parisiens sont éliminés dès les huitièmes de finale.
00:05:52 C'était votre programme avec les déménageurs bretons, des déménagements d'exception.
00:05:58 On dit chapeau les bretons.
00:06:00 Information sur déménageurs-breton.fr
00:06:02 Et de retour sur le plateau de la parole au français, je suis accompagnée d'Yvan Rioufol.
00:06:06 Bonjour, bienvenue.
00:06:08 Jean Garry également avec nous.
00:06:10 Et Jean-Christophe Cuvie, qui est secrétaire nationale d'unité SGP Police.
00:06:14 Soyez tous les trois les bienvenus.
00:06:16 On vous donne la parole dans l'émission La parole au français.
00:06:19 On va parler des problèmes de squat, de squat de résidence, de maison, d'appartement.
00:06:23 Ça vous est peut-être déjà arrivé.
00:06:25 C'est beaucoup plus fréquent qu'on ne le croit.
00:06:27 Nous sommes en ligne avec Gérald et Audrey Oberweiss.
00:06:29 Bonjour.
00:06:30 Bonjour.
00:06:31 Vous êtes un couple de restaurateurs.
00:06:34 Vous allez nous raconter votre histoire, qui est assez incroyable.
00:06:37 Que s'est-il passé ?
00:06:38 Vous aviez une maison en Vendée.
00:06:41 Elle a été squatée pendant combien de temps ?
00:06:43 Est-ce qu'il s'agissait d'une résidence secondaire ou de votre résidence principale ?
00:06:46 Racontez-nous un peu, expliquez-nous ce que vous avez vécu.
00:06:48 J'allais dire le cauchemar que vous avez vécu.
00:06:51 On a commencé par un joli rêve puisqu'on est arrivés en Vendée en 2015.
00:06:55 C'était notre maison à notre arrivée en Vendée.
00:06:58 En 2018, on a acheté un restaurant.
00:07:02 Et depuis qu'on est dans le restaurant, nous avons décidé de mettre la maison en relocation.
00:07:10 Donc, on l'a louée et meublée avec tout le meuble dedans
00:07:12 parce que nous, on habitait l'appartement qui est au-dessus du restaurant.
00:07:16 Il a été loué pendant un an.
00:07:19 C'était prévu comme ça dès le départ.
00:07:21 Et au bout de six mois, je leur ai donné un congé pour vente de la maison.
00:07:25 Le délai légal étant de trois mois.
00:07:27 Ils nous ont donné le double pour qu'ils puissent avoir le temps de se retourner.
00:07:30 Sachant qu'en Vendée, c'est assez compliqué quand même la demande de logement.
00:07:34 Arrivé en juin, ils nous ont demandé un délai supplémentaire
00:07:38 parce qu'ils ne trouvaient pas de logement.
00:07:40 Alors, nous leur avons accordé les deux mois supplémentaires
00:07:44 qui correspondaient à notre pic d'activité dans le restaurant.
00:07:46 Donc, ça nous a un petit peu aidés.
00:07:49 Et en septembre, il fallait faire l'état des lieux de sortie.
00:07:54 On avait reçu un message, un SMS la veille de l'état des lieux
00:07:58 nous disant qu'ils n'avaient pas trouvé de logement
00:08:00 et que de toute façon, ils ne sortiraient que sur une décision de justice.
00:08:03 Donc, ils avaient planté le décor.
00:08:05 Alors, on est quand même allé pour faire l'état des lieux le lendemain.
00:08:08 À notre grande surprise, ils nous ont laissé entrer dans la maison.
00:08:12 Donc, j'en ai profité pour essayer d'aller faire des photos des meubles
00:08:15 parce que j'ai vu que l'état de la maison était assez dégradé.
00:08:21 Le ton est monté avec le locataire qui était dedans.
00:08:26 Je me suis pris des coups de poing.
00:08:28 J'ai pris huit jours d'ITT.
00:08:32 Ensuite, j'ai saisi une association de défense des propriétaires,
00:08:37 ça s'appelle l'UNPI,
00:08:39 qui m'a permis de trouver un avocat qui était spécialisé dans ce genre de situation.
00:08:42 Donc, j'ai saisi dès septembre 2021, tout de suite.
00:08:47 Et on a lancé la procédure juridique tout de suite.
00:08:50 Et alors là, ça a été kafkaïen aussi.
00:08:53 Voilà, c'est parti.
00:08:54 Déjà, on saisit l'avocat au mois de septembre 2021.
00:08:57 L'audience qui nous est accordée est le 2 mai 2022.
00:09:01 Donc, huit mois de délai.
00:09:03 Donc, tout l'hiver qui passe dedans, les dégradations qui vont avec,
00:09:07 les loyers qui ne sont pas payés non plus.
00:09:09 Donc, on a l'audience qui arrive le 2 mai 2022, délibérée deux mois après,
00:09:14 soit dix mois après la saisie de l'avocat.
00:09:17 Ensuite, une sommation de dégâts pires leur est remise par l'huissier.
00:09:22 Là, ils ont un mois pour faire appel.
00:09:24 Donc, on attend encore un mois pour qu'ils puissent faire appel.
00:09:27 Ils ne font pas appel.
00:09:28 Deux août, commandement de quitter les lieux.
00:09:30 Ils ont un délai de deux mois pour partir.
00:09:33 Donc, ça nous amène en octobre.
00:09:35 Le 12 octobre, l'huissier a fait une demande de recours au niveau de la force publique
00:09:39 pour qu'ils puissent être assistés pour l'évacuation, pour l'expulsion.
00:09:44 Nous, on a… alors moi, on a commencé à saisir les médias
00:09:48 quand j'ai vu l'arrivée dans ma boîte à lettres d'un courrier du huissier,
00:09:53 en fait la copie qui avait été remise à la préfecture
00:09:55 pour une demande de recours aux forces de l'ordre.
00:09:59 Il y avait un tampon sur ce document qui était marqué "Première expédition".
00:10:05 Donc là, je me suis dit, il va y en avoir deux, trois, quatre,
00:10:08 ils vont repasser un livre dedans.
00:10:09 Ce n'est juste pas possible.
00:10:10 Donc, on a saisi West France, le journal Le Quotidien local.
00:10:15 On a eu un article tout de suite aussi, très bon accueil de ce journal.
00:10:19 Et puis, on a organisé via nos réseaux professionnels,
00:10:23 on a informé nos clients et les gens qui étaient autour de nous de la situation.
00:10:28 On a eu un énorme soutien de tout le monde,
00:10:30 vraiment beaucoup de soutien de tout le monde.
00:10:32 Et on a mis en place une petite manifestation,
00:10:35 on dit manifestation parce que c'est le terme légal, mais on était une carnelle.
00:10:38 Un rassemblement.
00:10:39 Et voilà, c'était un rassemblement devant la préfecture,
00:10:41 on avait fait faire une banderole pour exprimer notre situation.
00:10:45 Et puis, le 17 octobre, manifestation.
00:10:49 On a été reçu à la sous-prêche tout de suite dans la foulée.
00:10:53 Et puis, 10 jours après, ils étaient dehors.
00:10:57 – Ah oui, donc en fait, pour vous, c'est le rassemblement
00:10:59 qui a accéléré les choses.
00:11:01 Sans ce rassemblement…
00:11:02 – C'est la dernière question.
00:11:04 Parce que, je peux vous dire pourquoi.
00:11:06 Parce que j'avais une discussion avec mon huissier,
00:11:09 justement quand il a fait une demande de recours à la France publique
00:11:12 au mois de mi-octobre, en lui demandant si j'avais une chance
00:11:15 de les voir expulsés avant l'entrée bienvernale, donc du 1er novembre.
00:11:19 Il m'a dit "ma petite dame, j'ai des dossiers qui sont en cours
00:11:22 depuis des mois et des mois, vous n'avez aucune chance
00:11:24 que ça arrive à terme avant 15 jours, c'est juste impossible".
00:11:27 Donc là, pour moi, c'est indéniable que c'est le fait d'avoir été manifesté
00:11:32 qui a débloqué la situation.
00:11:34 – Donc si je résume l'affaire, elle a duré 15 mois à peu près
00:11:37 et elle vous a coûté combien de votre poche ?
00:11:40 – Tout frais, entre les loyers perdus, les procédures judiciaires…
00:11:46 – Les opérations de nettoyage aussi, je crois que vous avez eu du mal
00:11:49 à remettre en état la maison.
00:11:50 – On n'est toujours pas en état, on a récupéré depuis décembre
00:11:53 et c'est toujours pas en état, on est dedans en basse saison,
00:11:56 on n'est ouvert que le week-end, donc on est toute la semaine
00:12:00 dans la maison pour la nettoyer parce que c'est juste pas possible.
00:12:03 On ne peut pas la vendre comme ça, c'est pas possible.
00:12:05 – Et on a jeté nos affaires, elle est l'heure.
00:12:07 – Oui, donc combien d'argent ça vous a coûté cette histoire ?
00:12:11 – On approche facilement les 30 000 euros.
00:12:13 – Ah oui, d'accord.
00:12:14 Et je peux vous demander quel était le profil de ces squatteurs ?
00:12:17 Est-ce que c'était des gens qui vous semblaient réellement dans le besoin,
00:12:21 réellement prouves ? Est-ce qu'ils avaient une famille, des enfants ?
00:12:24 – Non, non, c'était deux personnes, oui, catagénaires,
00:12:28 qui nous avaient été recommandées.
00:12:31 D'ailleurs, tout le temps du bail classique au tout début,
00:12:35 ils payaient tous les mois, il n'y avait aucun souci.
00:12:38 Ils ont commencé à arrêter de payer à partir du moment
00:12:40 où il y a eu une altercation et où on leur a donné congé officiel.
00:12:45 Donc il n'y avait aucun problème, ce n'est leur style de vie
00:12:49 qui ne correspond pas à tout le monde, mais ça, ça les regarde.
00:12:52 Après, ce n'était pas non plus dramatique.
00:12:55 – Mais pour vous, ils ont profité plutôt de la situation et de la lenteur,
00:12:59 ils ont un peu abusé ?
00:13:01 – Alors, je peux vous dire qu'ils ont abusé,
00:13:03 parce que comme mon mari le disait, on a récupéré la maison
00:13:06 avec toutes leurs affaires, dont leurs papiers administratifs,
00:13:09 que je me suis empressée de fouiner pour essayer de trouver des choses
00:13:12 à donner à mon avocat et à mon huissier.
00:13:14 Et on s'est rendu compte qu'on était les troisièmes.
00:13:16 – D'accord, ah oui, c'était des squatteurs professionnels presque, si je puis…
00:13:20 – Non, non, non, non, troisième connu, oui.
00:13:23 – Ah oui, quand même, d'accord.
00:13:25 – Un bailleur social, un bailleur privé, et nous.
00:13:28 Savoir qu'ils font un dossier de surrendettement après,
00:13:31 pour effacer leur dette, qu'il leur est accordé.
00:13:34 Et j'ai trouvé quand même, l'ancien propriétaire privé a fait appel
00:13:39 à cette décision, du coup il y a eu une audience,
00:13:41 et notre occupant sans droit ni titre n'est pas allé à l'audience,
00:13:46 donc il s'est tiré le bal dans le pied tout seul,
00:13:48 puisque du coup le dossier de surrendettement qui était accordé a été annulé.
00:13:52 – Mais vous savez qu'on trouve sur Internet le manuel, j'allais dire,
00:13:55 du parfait petit squatteur, c'est très facile.
00:13:57 On l'a fait tout à l'heure avec l'équipe, vous allez voir,
00:14:00 ils disent tout, voilà ce qu'il faut faire en premier, changer les serrures,
00:14:03 tout de suite, vous voyez, comment ouvrir un squatte, repérer la maison,
00:14:06 vide de préférence, rentrer dans le bâtiment de nuit, se barricader,
00:14:10 envoyer une lettre pour prouver l'occupation depuis plus de 48 heures,
00:14:13 attendre le passage de la police et des huissiers,
00:14:15 ne pas ouvrir aux forces de l'ordre, préparer sa défense,
00:14:17 enfin c'est assez professionnel.
00:14:19 – Absolument.
00:14:20 – Je crois, vous allez nous le dire, mais je crois que vous envisagez
00:14:22 de quitter la France, c'est vraiment cette affaire-là
00:14:24 qui vous a écœuré au point de vous dire, ça y est, j'en ai marre, on part.
00:14:29 – Ça en fait grandement partie, oui.
00:14:33 – C'est la somme d'un tout en fait.
00:14:35 – Oui, j'imagine, mais là, qu'est-ce qui vous a le plus choqué ?
00:14:41 C'est la lenteur de la justice par exemple ?
00:14:45 C'est une sorte d'impunité ?
00:14:47 – La durée de la procédure, c'est juste…
00:14:50 – C'est la lenteur.
00:14:52 – Le temps entre la saisie de mon avocat et l'audience, 8 mois,
00:14:56 c'est aberrant, 8 mois sans que personne ne nous dénommage,
00:15:00 parce que nous sommes victimes quand même.
00:15:02 Il existe plein de fonds d'aide aux victimes, mais nous, pas pour nous,
00:15:04 on n'est pas des victimes reconnues visiblement.
00:15:06 – C'est un vrai sentiment d'abandon.
00:15:08 – Oui c'est ça.
00:15:09 – On est victime, on a un sentiment d'abandon.
00:15:11 – Alors vous savez que le Parlement est en train d'essayer de voter,
00:15:13 pour l'instant ce n'est pas encore passé définitivement,
00:15:15 mais de durcir la loi contre les squatteurs justement,
00:15:19 alors que risque un squatteur ?
00:15:20 Pour l'instant, un an d'emprisonnement, 15 000 euros d'amende,
00:15:23 et si cette proposition de loi est acceptée,
00:15:25 ce sera 3 ans d'emprisonnement, 45 000 euros d'amende.
00:15:27 Je profite de la présence de Jean-Christophe Couville.
00:15:29 Qu'est-ce qu'on fait ?
00:15:30 Voilà, on est ce couple de restaurateurs, qu'est-ce qu'il aurait dû faire ?
00:15:33 Aller voir tout de suite la police, essayer de…
00:15:35 Quand on est face à une situation comme ça, on a envie de récupérer son bien,
00:15:39 il faut éviter de tomber dans le syndrome faire justice soi-même aussi,
00:15:42 j'imagine que c'est arrivé, vous avez des policiers
00:15:44 qui sont intervenus pour départager comme ça des personnes,
00:15:48 mais quel est le réflexe qu'on doit avoir ?
00:15:50 Alors déjà, je fais une nuance parce qu'effectivement, on parle de squatteurs,
00:15:54 et je ne rentre pas dans le détail par rapport aux personnes qui sont victimes,
00:15:58 je comprends très bien l'ordre des arrois,
00:16:00 mais nous dans le jargon policier d'un squatteur, c'est quelqu'un,
00:16:02 il y a deux façons, c'est quelqu'un qui est rentré légalement dans un domicile
00:16:06 qui est fermé, qui est clos, etc., pour s'y maintenir après.
00:16:09 Et donc là, il y a une procédure particulière avec le préfet,
00:16:12 on a 48 heures pour faire appel, etc.
00:16:14 Et là, c'est quelqu'un qui est rentré légalement dans un…
00:16:17 Oui, avec un bail.
00:16:18 Avec un bail, et qui se maintient jusqu'à la fin, qu'il soit vraiment expulsé.
00:16:25 Donc en fait, il y a des recours, et effectivement, après,
00:16:27 il y a tout un système où on perd du temps, on gagne du temps même,
00:16:30 pour éloigner le recours avec la trêve hivernale, etc.
00:16:33 Un squatteur, un vrai squatteur, par exemple, il n'y a pas de trêve hivernale.
00:16:36 Vous imaginez cette perte d'argent ?
00:16:37 Moi, je le comprends, enfin, je veux dire, on est dans un système aujourd'hui
00:16:39 où effectivement, moi en tant que policier, je suis obligé de respecter la loi.
00:16:44 Encore une fois, je renvoie toujours, non pas vers les juges,
00:16:46 parce que les juges, eux, ils ont aussi un temps imparti,
00:16:49 c'est-à-dire qu'on le voit sur d'autres dossiers,
00:16:51 ils ne peuvent pas, j'allais dire, tout juger en temps et en heure,
00:16:54 parce qu'ils n'ont pas les moyens ni l'agenda.
00:16:56 En revanche, effectivement, c'est le législateur,
00:16:58 c'est le législateur qui doit se pencher sur ces problèmes-là,
00:17:01 parce que derrière, il y a des problèmes d'argent,
00:17:03 parce qu'il y a des gens qui font banqueroute,
00:17:04 il y a des gens qui tombent dans le burn-out, dans la misère,
00:17:09 parce qu'eux, ils ont voulu, à un moment donné, investir un petit peu d'argent
00:17:12 pour leur retraite, et puis il y a d'autres personnes qui abusent,
00:17:16 qui connaissent un peu le droit, et qui connaissent les faiblesses de notre droit,
00:17:19 surtout, c'est les faiblesses de notre droit,
00:17:21 et qui en abusent et qui profitent,
00:17:23 et qui sont des "sériels squatteurs", entre guillemets, voilà.
00:17:26 Et c'est ça qui est dramatique, en fait.
00:17:29 – Oui, on pourrait le faire. Yvan Réufol ?
00:17:31 – Oui, on se rend compte, en effet, que des lacunes demeurent
00:17:35 dans la protection des propriétaires.
00:17:37 On voit que la loi, malgré tout, malgré les amendements qui ont été faits,
00:17:40 la loi protège davantage les squatteurs que les propriétaires.
00:17:43 Et ça, ceci, c'est vraiment un sentiment d'injustice profond,
00:17:46 et le mot a été prononcé, ainsi que le mot d'abandon.
00:17:49 Et j'en ai fait, je comprends parfaitement ce sentiment d'abandon,
00:17:52 qui même se rajoute, me semble-t-il, à un sentiment de dépossession.
00:17:55 Mais cela va bien au-delà, d'ailleurs, du cas de ce couple-là,
00:18:01 parce que ce sentiment d'abandon, ce sentiment de dépossession,
00:18:04 est un sentiment qui gagne beaucoup de Français.
00:18:06 Et en effet, il est très intéressant de voir que ceux-là, ces Français-là,
00:18:09 choisissent maintenant de partir.
00:18:11 Et ma question, dans le fond, était, c'est une décision très difficile,
00:18:16 que de quitter son pays.
00:18:17 Est-ce que vous quittez votre pays simplement pour cette question
00:18:20 très particulière de votre logement ?
00:18:22 Ou est-ce que vous quittez votre pays parce que vous avez le sentiment
00:18:26 que vous n'êtes plus en France, chez vous, que votre pays
00:18:29 ne vous appartient plus totalement, que votre pays ne vous protège plus
00:18:32 totalement, en règle générale ?
00:18:34 Ou est-ce simplement à cause de ce problème de squatte ?
00:18:37 – Non, je pense que vous avez raison.
00:18:40 Vous savez, on était en lien direct avec les gendarmes et notre député,
00:18:46 qui est le législateur, et lui-même, notre député, s'est senti impuissant
00:18:52 face à cette situation.
00:18:54 Donc nous, la vision qu'on a eue, quelque part, c'était, encore une fois,
00:19:01 d'abandon, et on s'est rendu compte que finalement, même le législateur
00:19:09 de notre circonscription n'avait aucun pouvoir de faire changer les choses.
00:19:13 – Ce n'est pas la solution.
00:19:15 – Vous savez, en tant que Français, on ne prend pas la décision
00:19:22 de quitter son pays, comme ça, à la légère.
00:19:25 – Où allez-vous ?
00:19:27 – On reste en Europe, évidemment, parce qu'on a choisi une destination…
00:19:34 – Dans le sud de l'Europe ?
00:19:37 – Oui, dans le sud de l'Europe.
00:19:38 – Oui, on a compris que vous voulez rester discret sur la destination précise,
00:19:42 en tout cas, dans le sud de l'Europe.
00:19:44 Jean-Garry ?
00:19:46 – Oui, le mot est lâché, qui est l'impuissance publique.
00:19:50 C'est ça qui me semble aujourd'hui très marquant.
00:19:54 Je voudrais dire aussi que là, on n'a pas affaire à ce couple-là
00:19:58 qui sont des victimes, ce sont des Français comme vous et moi,
00:20:03 des Français moyens, ce n'est pas une grosse société qui posséderait
00:20:07 un immeuble dans lequel des squatteurs auraient choisi de s'installer.
00:20:12 – Oui, parce qu'il y a aussi la question du mal-logement en France aussi,
00:20:14 c'est une autre question.
00:20:16 – Il y a eu toute une période, il y a quelques années,
00:20:18 où il y avait une sorte de noblesse du squat.
00:20:21 Le cinéma, les arts en général exaltaient les squatteurs,
00:20:26 parce que ça mettait l'accent effectivement sur les problèmes
00:20:30 de logements sociaux, de mal-logement…
00:20:32 – Qui existent encore une fois.
00:20:34 – Mais là, en l'occurrence, il y a tout simplement un couple qui est victime,
00:20:39 et puis il y a des délinquants, et on voit, parce que ce sont des délits
00:20:43 qui ont été commis par les personnes qui ont occupé ce logement,
00:20:50 et on voit bien que les lenteurs de la justice,
00:20:54 la complication, la complexité aussi du maquis juridique
00:20:59 font que finalement, les délinquants ont été mieux protégés que les victimes.
00:21:04 Et c'est ça qui… je pense qu'aujourd'hui ça choque énormément de gens,
00:21:09 et je voudrais dire évidemment toute mon amitié à ce couple
00:21:15 qui est conduit à partir à cause de ça.
00:21:19 – Jean-Christophe Couvé.
00:21:20 – Oui, effectivement, nous policiers, on voit ça souvent,
00:21:25 même tous les jours, quotidiennement, et ça nous peine,
00:21:27 parce qu'en fait on est impuissants, parce que c'est un conflit
00:21:30 que la justice doit trancher.
00:21:31 On est dans un État démocratique et on sait que ça prend du temps,
00:21:34 et en fait le juge il est là pour trancher un litige.
00:21:36 Voilà, il ne fait pas du social, il ne doit pas faire de social,
00:21:38 normalement il doit trancher un litige entre la société
00:21:41 et donc les personnes qui abusent aussi de la bienséance de la société.
00:21:45 Et on voit bien que c'est un mal, je vais dire purement français.
00:21:49 Moi j'ai une amie qui est d'origine néo-zélandaise,
00:21:52 qui était venue travailler en France,
00:21:54 qui travaillait à l'ambassade de Nouvelle-Zélande à Paris,
00:21:56 et qui a été victime comme ça de squatters,
00:21:58 où les gens à Saint-Denis, elle avait acheté un petit truc pour sa retraite,
00:22:02 mais les gens étaient rentrés avec des faux documents,
00:22:06 grâce à une agence, et en fait ils se sont maintenus pratiquement deux ans.
00:22:10 Et c'est la même... Ils étaient à la réalité dans le même état
00:22:15 d'élabrement quand elle est revenue,
00:22:17 elle a mis deux ans pour les faire sortir de là,
00:22:20 et effectivement on a tout le pouvoir public qui dit
00:22:22 "mais attendez, il y a des droits, on est obligés, etc."
00:22:24 Et je comprends, voilà, encore une fois,
00:22:27 c'est les propriétaires qui doivent payer
00:22:29 pour le locataire qui lui, volontairement, ne veut pas payer.
00:22:32 Parce qu'il y a aussi les gens qui pourraient avoir des problèmes...
00:22:34 - Oui, enfin, Gérard Héodrin, je pars sur votre contrôle,
00:22:36 mais ça vous a coûté 30 000 euros quand même.
00:22:38 - Et qui va payer ces 30 000 euros ?
00:22:39 Est-ce que vous allez être remboursé à un moment,
00:22:41 peut-être d'un certain part de cette somme, ou pas du tout ?
00:22:46 - On a rendez-vous avec lui la semaine prochaine
00:22:48 pour débattre du fait de la nécessité,
00:22:50 ou pas, de continuer à la faire,
00:22:53 et d'essayer d'avoir quelque chose, mais...
00:22:55 - Vous ne le saitiez pas ?
00:22:56 - Non, mais je pense que...
00:22:57 - C'est pas une perdue, hein, mon sens, c'est pas une perdue.
00:22:59 - C'était déjà... Enfin, leur affaire était déjà verrouillée,
00:23:01 ils savaient déjà très bien ce qu'ils allaient faire,
00:23:03 et voilà, ils sont bien au courant du déroulement,
00:23:07 et comment faire pour ne pas être embêtés.
00:23:09 - Dernière question, remarque de...
00:23:11 - C'est une remarque sur le phénomène de société
00:23:15 que vous représentez vous-même dans votre désir de quitter la France,
00:23:18 parce que la France n'avait jusqu'alors jamais été un pays d'émigration,
00:23:22 c'est-à-dire les Français ne quittaient pas,
00:23:24 ou alors sauf les protestants,
00:23:25 ou sauf les nobles qui allaient à Coblence en 1789,
00:23:28 mais enfin, en général, les Français aimaient leur pays y rester,
00:23:30 or depuis quelque temps, nous nous apercevons
00:23:32 que beaucoup de Français quittent la France,
00:23:33 alors des entrepreneurs quittent la France
00:23:34 parce qu'ils n'ont pas les moyens d'exprimer leur talent,
00:23:37 vous avez beaucoup de Français juifs
00:23:39 qui sont partis faire leur alia parce qu'ils étaient, eux,
00:23:41 chassés de leur propre périmètre, si je puis dire,
00:23:44 par une pression, une nouvelle pression islamique,
00:23:46 et vous avez maintenant, en effet, toute une classe moyenne
00:23:49 qui, pour une partie d'entre elles,
00:23:50 ne supporte plus non plus cet abandon d'État,
00:23:52 et ça me semblait très révélateur de la grave crise de la démocratie,
00:23:55 de la grave crise de l'État qui nous frappe.
00:23:57 - Dernier mot, Jean-François de Touville.
00:23:58 - Oui, une petite question aussi, parce que je sais que derrière tout ça,
00:24:00 - Rapidement, s'il vous plaît.
00:24:01 - il y a un business des assureurs aussi,
00:24:03 parce qu'il y a les assurances loyers impayés,
00:24:05 et donc quand on loue un appartement,
00:24:07 souvent on demande au propriétaire de prendre cette assurance-là,
00:24:09 et donc c'est pour savoir si déjà ces gens-là avaient pris une assurance loyers impayés,
00:24:14 et même le problème des assurances, c'est que quand on a cette assurance-là,
00:24:17 on n'est pas sûr d'être non plus indemnisé,
00:24:19 - D'où l'intérêt.
00:24:20 - Voilà, mais non, mais c'est parce que des fois,
00:24:22 il faut, je veux dire, respecter un certain ordre.
00:24:24 - Ah oui, toutes les victimes.
00:24:25 - Et donc il y a un vrai business là-dessus.
00:24:27 - Je vous pose la question avant de devoir partir en pub, comme on dit.
00:24:30 Gérald et Audrey, est-ce que vous aviez souscrit une assurance ?
00:24:33 - Pour les raisons qui ont été évoquées,
00:24:35 c'est que c'est tellement compliqué après de percevoir des loyers,
00:24:39 et puis on avait loué pour un an.
00:24:40 - Et puis on avait un garant.
00:24:41 - Oui, on avait un garant.
00:24:42 - Ah oui.
00:24:43 - Et puis on était parti que pour une location d'un an,
00:24:45 donc il n'y avait pas d'intérêt.
00:24:46 - Donc le garant lui a fait jouer son rôle l'année du contrat,
00:24:50 enfin le temps du contrat.
00:24:51 - Oui, si on va appeler le garant après qu'il continue à être dedans,
00:24:55 ça reconduit le bail, ils ne sont plus expulsables.
00:24:57 - Merci beaucoup, en tout cas c'est fou, c'est vraiment les méandres,
00:25:01 le maquis, vous disiez, le maquis juridique.
00:25:04 Merci beaucoup à Gérald et Audrey d'avoir témoigné,
00:25:07 on vous souhaite bonne chance dans votre nouvelle vie à l'étranger alors.
00:25:10 Et on se retrouve nous juste après la pub,
00:25:12 on parlera de la précarité étudiante,
00:25:13 vous savez qu'il y a une proposition de loi socialiste aujourd'hui
00:25:16 pour généraliser à tous le repas à 1 euro, pour les étudiants,
00:25:20 bien sûr, mais tous les étudiants.
00:25:21 A tout de suite.
00:25:25 Il est 14h30 sur CNews,
00:25:27 avant de reprendre notre émission,
00:25:28 on fait un point sur l'actualité,
00:25:29 Mickaël Dos Santos.
00:25:30 - "Ils seront décisifs en Ukraine",
00:25:36 déclaration de Charles Michel,
00:25:38 le président du Conseil européen,
00:25:39 appelé les 27 pays membres à répondre aux besoins d'armement de Kiev.
00:25:43 C'est le moment de ne pas trembler,
00:25:45 a-t-il ajouté en présence du président ukrainien,
00:25:47 Volodymyr Zelenskyy.
00:25:49 La France va débloquer 12 millions d'euros pour la population syrienne,
00:25:53 une aide qui ne change pas l'approche politique envers le régime de Bachar el-Assad,
00:25:57 souligne le ministère des Affaires étrangères.
00:25:59 Selon une agence de notation,
00:26:01 les dégâts économiques pourraient atteindre plus de 3,5 milliards d'euros.
00:26:05 D'après le dernier bilan, 17 500 personnes sont décédées
00:26:08 suite au séissement turquie en Syrie.
00:26:10 Et puis, nouvelle journée de grève et de manifestations le 7 mars prochain.
00:26:14 Plusieurs sources syndicales l'ont confirmé à l'AFP.
00:26:17 A cette date, les vacances scolaires seront terminées,
00:26:19 le projet de réforme des retraites débattu au Sénat.
00:26:22 Le lendemain, un autre mouvement aura lieu.
00:26:24 Il sera lié à la journée internationale des droits des femmes.
00:26:27 Et je suis toujours en plateau avec Jean Garrigue et Yvan Rieufold.
00:26:32 Et nous sommes en ligne avec JR Havang. Bonjour.
00:26:35 Bonjour. Merci beaucoup pour cette invitation.
00:26:37 Merci à vous de témoigner.
00:26:38 Vous êtes étudiant, vous êtes président de l'association COPIN.
00:26:41 C'est une association d'étudiants pour les étudiants.
00:26:43 Vous êtes présent dans l'association dans sept villes,
00:26:47 donc Paris, Marseille, Angers.
00:26:48 Vous allez nous décrire un peu mieux ce que vous faites.
00:26:50 Mais si je résume, vous faites des distributions de nourriture,
00:26:53 de vêtements, de produits de première nécessité,
00:26:56 même des fournitures scolaires aux étudiants.
00:26:58 Pourquoi on vous a invité à témoigner aujourd'hui ?
00:27:01 Parce qu'il y a une proposition de loi dans le cadre de la niche du Parti Socialiste.
00:27:05 C'est comme ça qu'on l'appelle.
00:27:07 Aujourd'hui, l'Assemblée va examiner une proposition
00:27:10 qui vise à généraliser les repas à un euro pour les étudiants.
00:27:13 Vous savez que pour les boursiers, c'est déjà le cas.
00:27:16 Ils peuvent en profiter.
00:27:17 Mais là, les socialistes voudraient généraliser cette aide à tous les étudiants
00:27:21 parce que la précarité étudiante, hélas, ne reflue pas.
00:27:24 Alors, on aimerait vous entendre.
00:27:26 Vous, déjà, vous-même, vous êtes étudiant.
00:27:28 Vous avez quel âge ? Je peux vous demander qu'est-ce que vous étudiez ?
00:27:31 Je m'appelle Gilles, j'ai 23 ans.
00:27:33 Je suis étudiant en relations internationales.
00:27:35 Je suis en master 1.
00:27:37 Mais en réalité, je suis très investi dans le monde de copains.
00:27:42 C'est un peu l'image et ce qui se passe souvent dans l'association.
00:27:46 C'est que c'est de l'aide par les étudiants pour les étudiants.
00:27:49 Donc, ça dépend d'un engagement des jeunes pour les jeunes.
00:27:52 C'est de l'aide par les pères.
00:27:53 Et ce qui se passe, c'est qu'on a beaucoup d'étudiants
00:27:55 qui viennent donner un peu de temps en plus de leurs heures de cours
00:27:58 et qui finalement se retrouvent à donner des heures et des heures de leur temps
00:28:01 parce que c'est un très bel engagement et que c'est vraiment indispensable
00:28:05 en ce moment sur le terrain d'avoir du monde.
00:28:07 C'est vous qui avez fondé cette association, qui avez eu l'idée de cette association ?
00:28:11 Non, non, non.
00:28:12 Alors, je ne suis pas exactement président.
00:28:14 Je suis directeur général de l'association.
00:28:15 Ah pardon, excusez-moi, je ne voudrais pas vous fâcher avec votre président alors.
00:28:18 Non, ça ira très bien.
00:28:20 On est un bon petit groupe très soudé dans le bureau de l'association.
00:28:26 Et le président est fondateur de l'association d'il y a deux ans.
00:28:31 Ça a été lancé il y a deux ans en plein milieu de crise sanitaire,
00:28:34 au moment où il y a une vraie révélation de la précarité étudiante
00:28:39 et une mise en lumière de toutes ces difficultés.
00:28:41 Et justement, vous constatez, vous, qu'il y a depuis deux ans,
00:28:44 de plus en plus d'étudiants qui sont dans une certaine précarité,
00:28:49 qui ne mangent pas à leur faim, par exemple ?
00:28:52 Non, c'est exactement ça, oui.
00:28:54 C'est surtout… ça a été mis en lumière il y a vraiment deux ans.
00:28:58 Ça existe depuis toujours.
00:29:00 Mais c'est des petits boulots ou des stages obligatoires
00:29:04 qui font gagner 500, 600, 700 euros par mois.
00:29:09 Et que quand on doit payer un loyer, quand on doit remplir son frigo,
00:29:12 ça ne rentre pas dans le compte.
00:29:15 Et donc, quand on a des problèmes et des difficultés alimentaires,
00:29:18 on a également des problèmes sur plein d'autres sujets.
00:29:21 Donc, on fait également toute une aide d'accès aux droits,
00:29:24 d'accès au logement, d'accès au sport, d'accès à la culture,
00:29:30 pas mal de sorties, pas mal d'événements assez sociaux, assez intéressants.
00:29:34 Et tout est gratuit, sans condition, pour tous les étudiants qui en ont besoin.
00:29:37 Ça se base sur la confiance.
00:29:39 Et en parlant de ça, on mène une étude sociologique
00:29:42 sur le profil des étudiants qui viennent à Copain, qui viennent de…
00:29:45 Ah, c'était ma prochaine question, vous l'anticipez.
00:29:49 Et bien voilà, on mène une étude pour savoir un peu qui vient.
00:29:53 Et donc, ça nous donne un profil d'étudiants ultra précaires
00:29:57 et en grande partie non-boursiers qui ont besoin de nos aides.
00:30:01 Dans toutes les villes, on est présentes, et dans les villes à venir,
00:30:04 parce qu'on est sursollicité un peu sur tout le territoire.
00:30:07 Une question au plateau d'Yvan Rioufolle.
00:30:09 Est-ce que vous avez une idée du profil géographique de ces étudiants précaires ?
00:30:13 Est-ce qu'ils sont principalement parisiens, comme on pourrait peut-être le croire,
00:30:16 ou est-ce qu'il y a les mêmes conditions aussi difficiles dans les provinces ?
00:30:22 Alors, nous, on a adopté une logique de sortir des campus et des facs,
00:30:26 donc on est sur des lieux assez neutres,
00:30:30 qui permettent aux étudiants de ne pas croiser leurs copains en sortant de cours
00:30:34 pour aller à une distribution, et pour ne pas révéler à tout le monde qu'ils ont des problèmes.
00:30:38 Et puis surtout pour pouvoir accueillir tout le monde qui vient d'universités ou d'écoles privées.
00:30:43 Donc on est par exemple présent dans Paris, en Ypersan,
00:30:47 pour pouvoir accueillir des étudiants et des jeunes qui viennent des quatre coins d'Île-de-France.
00:30:53 Je pense que la question d'Yvan Rioufolle, c'était vraiment,
00:30:56 est-ce que les problèmes que vous voyez, par exemple à Paris,
00:30:58 où il y a une forte communauté étudiante,
00:31:00 est-ce que vous les voyez aussi dans d'autres villes en région,
00:31:03 des plus petites villes ?
00:31:04 Je disais en vous présentant que vous étiez également présent à Angers,
00:31:08 là aussi vous constatez une précarité étudiante très forte ?
00:31:12 Oui, j'allais venir justement, oui.
00:31:14 Donc cette grosse précarité, elle est bien sûr ultra visible dans des grandes métropoles
00:31:18 comme Paris, Marseille, Lille, Lyon,
00:31:21 mais on la retrouve également dans des plus petites villes comme Angers,
00:31:24 où on a ouvert également, on a fait des distributions à Laval.
00:31:27 Dès qu'il y a des étudiants, qu'il y en ait 4000 ou 50000,
00:31:32 il y a toujours une partie qui est précaire,
00:31:34 qui a des difficultés à terminer chaque mois
00:31:38 et qui a donc besoin d'aide, peu importe la localisation géographique.
00:31:42 Alors je donne la parole au professeur Jean Garay.
00:31:45 Je voudrais d'abord féliciter ce jeune homme,
00:31:48 parce que je trouve que ça fait partie d'initiatives
00:31:51 qui sont vraiment à l'honneur, à la gloire de cette génération,
00:31:55 dont souvent on dit qu'elle est un peu désenchantée, désabusée.
00:31:59 Et là, pour le coup, voilà, une très belle initiative.
00:32:02 Et puis je voudrais justement rebondir sur ce questionnement
00:32:07 sur les zones géographiques et les villes qui sont touchées,
00:32:11 puisque j'étais enseignant à l'Université d'Orléans
00:32:14 et que j'ai vu effectivement au moment du Covid,
00:32:18 de la crise sanitaire, apparaître des associations spontanées,
00:32:21 alors beaucoup moins importantes que celles dont s'occupe ce monsieur.
00:32:27 - Copain, elle s'appelle. - Copain, parce que Copain...
00:32:30 - Alors, C-O-P-A-I, le chiffre.
00:32:32 - D'après ce que j'ai lu, Copain rayonne maintenant sur plusieurs villes.
00:32:35 Ça devient quelque chose de vraiment massif, malheureusement.
00:32:40 Et j'ai vu effectivement de quelle manière des dizaines et des dizaines d'étudiants
00:32:46 devaient avoir recours à cette assistance, à cette aide.
00:32:50 Alors c'est vrai qu'il y a eu des choses qui ont été faites depuis le Covid
00:32:54 par les gouvernements successifs, pas sous Macron,
00:32:58 une aide spéciale de 100 euros, etc. Mais c'est insuffisant.
00:33:02 - Mais ce que vous constatez, vous qui côtoyez quand même des étudiants
00:33:05 quasiment tous les jours, est-ce que vous avez l'impression
00:33:08 qu'au-delà même de la période du Covid, il y a une précarité étudiante
00:33:11 qui n'a cessé d'augmenter ces 10, 15 dernières années ?
00:33:15 - Oui, moi je l'ai surtout aperçu à partir du temps de travail
00:33:22 ou du temps plutôt non-universitaire auquel devaient se consacrer les étudiants.
00:33:27 Je veux dire par là que pour payer leurs études, de plus en plus,
00:33:31 ils sont obligés de faire des petits boulots chez McDo et ailleurs
00:33:35 pour ne pas faire de publicité, un peu partout.
00:33:38 Et ça leur mange de plus en plus de temps, c'est-à-dire que pour survivre
00:33:43 au détriment de leurs études. Et ça, c'est un des gros problèmes
00:33:48 qui touche les étudiants. Des efforts sont faits, par exemple
00:33:52 dans la région Centre-Val-de-Loire, où étaient mon université,
00:33:56 on les aidait par exemple pour avoir du matériel informatique.
00:33:59 La région a fait un effort, etc. Mais moi j'ai constaté que de plus en plus,
00:34:03 mais peut-être les trois quarts, voire les neuf dixièmes de mes étudiants
00:34:06 étaient obligés de travailler à côté de leurs études.
00:34:09 - Et ça, c'était moins vrai il y a quelques années ?
00:34:11 - Ah, c'était moins vrai il y a quelques années.
00:34:12 - Et là, ça ne va pas s'arranger avec la hausse du coût de la vie.
00:34:14 Yvan Rioufol, avant de vous redonner la parole, GR ?
00:34:16 - Est-ce que vous envisagez de faire de cette précarité étudiante
00:34:20 un motif de contestation ? J'ai entendu par exemple
00:34:23 Louis Boyard hier ou avant-hier accuser l'université d'affamer,
00:34:27 c'était ses mots, d'affamer les étudiants. Et il a même invité
00:34:30 tous les étudiants à aller bloquer les universités.
00:34:33 Donc on voit bien que ce thème est instrumentalisé,
00:34:36 en tout cas par la France insoumise, par l'extrême-gauche.
00:34:38 Est-ce que vous êtes sensible à ces appels ?
00:34:41 - Alors nous, on est vraiment une association indépendante
00:34:45 et apartisane. On s'éloigne un peu des habituels syndicats étudiants
00:34:52 qui mènent des actions également sur le terrain
00:34:55 contre la précarité étudiante. Donc on ne mène pas
00:34:58 de politique générale de l'association sur le territoire
00:35:02 et dans nos antennes. Donc on ne répond pas spécialement
00:35:07 aux différents appels politiques. Ce qu'on fait surtout,
00:35:11 c'est un constat de terrain, de regarder ce qui se passe
00:35:14 à tel endroit, regarder ici, regarder qui en a le besoin.
00:35:17 Il se trouve qu'il y a beaucoup plus de femmes qui viennent
00:35:19 à nos distributions. Ce genre de constats qu'on fait ensuite
00:35:24 remonter à travers beaucoup d'activités de plaidoyer
00:35:27 aux différentes oreilles qui veulent bien nous écouter.
00:35:30 Que ce soit à l'Assemblée, que ce soit au Sénat,
00:35:32 et que ce soit dans le ministère.
00:35:33 - Le ticket restaurant est à combien pour l'instant
00:35:35 pour un étudiant normal ?
00:35:38 - 4 euros à peu près.
00:35:40 - 3,50 euros, 4 euros, c'est ça ? Je ne fais pas de bêtises ?
00:35:43 - C'est 3,50 euros le prix d'un repas en restaurant universitaire.
00:35:47 - D'accord.
00:35:49 - Mais vous savez que, juste un petit chiffre,
00:35:53 il y a à peu près un tiers des 19 ou des 18-35 ans
00:35:57 qui sautent un repas, en général le repas de midi,
00:36:01 qui sont obligés de sauter le repas de midi.
00:36:03 C'est un chiffre énorme.
00:36:04 - Je crois qu'à l'association COPA, vous avez fait une étude
00:36:07 où vous disiez que 56% des gens que vous voyez autour de vous,
00:36:10 qui vous donniez des paniers repas, avouaient ne pas manger
00:36:12 à leur faim. Je pars sous votre contrôle, JR, c'est bien ça ?
00:36:15 - Oui, je pense que c'est des stats que les chiffres que vous ressortez
00:36:18 qui viennent exactement de notre étude.
00:36:20 C'est une étude qui est menée sur les bénéficiaires de COPA,
00:36:23 les étudiants qui viennent demander de l'aide
00:36:25 et qui sont donc en situation de précarité.
00:36:27 Mais c'est une majorité qui saute des repas,
00:36:29 qui saute des repas assez souvent,
00:36:32 et beaucoup qui saute le petit-déjeuner.
00:36:35 C'est pour ça qu'on lance des actions de distribution
00:36:37 de petit-déjeuner, de viennoiserie, en partenariat
00:36:39 avec des boulangeries. Ce repas est important
00:36:43 et surtout quand on se lance dans une journée d'étude,
00:36:45 y aller le ventre vide, c'est assez difficile.
00:36:47 - Et alors justement, comment on peut vous aider ?
00:36:49 Comment vous obtenez les paniers repas, la nourriture
00:36:51 que vous distribuez ? Comment ça se passe ?
00:36:54 - On travaille en réseau avec des associations historiques,
00:36:57 comme les banques alimentaires.
00:37:00 On travaille avec beaucoup de producteurs locaux
00:37:03 pour récupérer au moindre prix le plus possible.
00:37:06 Mais là on a besoin, on est toujours bien sûr
00:37:09 à la recherche de dons, mais on a besoin aussi
00:37:11 d'engagement des jeunes, d'ébullition de la société,
00:37:14 de vrais mouvements, de s'engager et de lutter
00:37:18 contre les précarités des uns et des autres.
00:37:20 - On verra si la proposition de loi pour les repas
00:37:22 à 1 euro généralisée dans les restaurants universitaires
00:37:24 passe aussi ou pas. Une dernière question, vraiment rapide,
00:37:26 Yvan Rufold.
00:37:27 - Dans mes souvenirs d'étudiants, nous étions très souvent,
00:37:30 et moi le premier, nous complétions nos petits revenus
00:37:33 par des petits boulots. Est-ce que le recours
00:37:36 aux petits boulots est encore quelque chose
00:37:38 qui est possible pour vous ?
00:37:39 Ou est-ce que cela devient également compliqué ?
00:37:42 - C'est toujours très important, en termes de quantité,
00:37:46 il y a énormément d'étudiants qui ont un petit job à côté,
00:37:49 mais c'est des questions un peu plus larges
00:37:51 d'égalité des chances, parce que ça veut dire
00:37:53 moins de temps pour réviser, moins de temps
00:37:55 pour travailler sur ses études.
00:37:56 Et donc c'est les étudiants qui ont le plus de revenus
00:38:00 et le plus grand capital, qui peuvent mener à bien
00:38:03 leurs études, réussir le mieux, avoir ensuite
00:38:05 les meilleurs masters possibles, et donc les meilleurs jobs
00:38:08 en sortie d'études.
00:38:09 - Merci en tout cas, Gilles, d'avoir témoigné.
00:38:12 Merci pour tout ce que vous faites. Encore une fois,
00:38:14 on salue l'initiative et si on peut vous aider,
00:38:16 donc c'est copains, COP1. Merci à vous.
00:38:19 Autre problème dont on parle fréquemment également,
00:38:23 c'est notamment à la suite du livre de Victor Castaner
00:38:26 qui a mis en lumière les défaillances
00:38:28 dans le système Orpea. Sachez qu'il y a d'autres Orpea
00:38:31 qui souffrent de problèmes. Hier, en début d'après-midi,
00:38:35 les employés d'un Ehpad d'Oraison, c'est dans les Alpes,
00:38:37 d'Auteux-Provence, se sont rassemblés avec les familles
00:38:39 aussi d'ailleurs, pour protester, parce que les personnels
00:38:41 sont à bout, ils sont en nombre bien insuffisant.
00:38:44 Ils sont quatre personnels par vacation pour 80 résidents.
00:38:48 Nous sommes en ligne avec Daniel Bartolini.
00:38:51 Merci, monsieur, d'être en direct avec nous
00:38:54 et d'accepter de témoigner. Vous êtes le mari
00:38:57 du pensionnaire de cet Ehpad, donc, d'Oraison.
00:39:00 Expliquez-nous ce que vous voyez, ce que vous constatez.
00:39:03 Est-ce que vous avez l'impression que votre femme est maltraitée ?
00:39:07 Premièrement, bonjour à tout le monde.
00:39:10 Oui, je suis l'époux d'une personne qui est hospitalisée en Ehpad.
00:39:15 Je ne peux pas appeler ça de la maltraitance,
00:39:17 parce que le personnel fait le maximum de ce qu'il peut faire.
00:39:22 Donc, il n'y a pas de maltraitance, simplement,
00:39:24 il y a un manque de personnel. Et ça, c'est flagrant.
00:39:28 On est poussé là depuis octobre 2016, et depuis octobre 2016,
00:39:32 on voit un peu le manque qui se propage de plus en plus.
00:39:36 Et ça se traduit par quoi ? C'est-à-dire qu'au lieu d'avoir…
00:39:39 il n'y a pas de douche régulière, fréquente,
00:39:43 il y a des problèmes pour assurer les repas,
00:39:45 il y a des problèmes d'attente quand les pensionnaires se font mal ?
00:39:48 Concrètement, comment ça se traduit ?
00:39:50 Quels sont les impacts que ce manque de personnel peut avoir ?
00:39:54 Déjà, pour mon épouse, c'est quelqu'un qui a eu ASMR
00:39:59 et qui a eu un ABC en plus.
00:40:01 Donc, elle parle très peu, deux, trois mots,
00:40:05 après le reste, c'est du balbutiement.
00:40:07 Donc, elle est sur un fauteuil roulant.
00:40:09 Et elle est dépendante pour tout.
00:40:11 Donc, elle a une protection pour ses besoins.
00:40:15 Elle ne peut pas se lever.
00:40:17 Donc, elle a besoin du personnel qui prend en charge.
00:40:21 Quotidiennement, c'est pour sa vie, pour chaque instant.
00:40:25 Donc, on la lève le matin.
00:40:28 Et si c'est possible, on lui donne une douche.
00:40:30 Mais ce n'est pas toujours possible
00:40:31 parce que des fois, il manque du personnel.
00:40:33 Donc, il arrive qu'un agent ait 18 douches le matin à faire.
00:40:38 Donc, c'est énorme.
00:40:40 Quand c'est quelqu'un qui peut se bouger tout seul,
00:40:43 donc c'est assez facile.
00:40:45 Mais lorsque c'est quelqu'un qui est sur un fauteuil roulant
00:40:47 qui est important, il faut le lever,
00:40:50 le lever de son lit déjà, le mettre sur le fauteuil roulant
00:40:52 pour l'apporter jusqu'à la douche,
00:40:54 le lever du fauteuil roulant pour le mettre sur la chaise
00:40:58 pour qu'il ait une douche.
00:40:59 Donc, ça, c'est assez compliqué, c'est assez long.
00:41:03 Et bien souvent, lorsqu'il manque un personnel,
00:41:06 la douche est reportée la semaine suivante.
00:41:09 – Oui, longtemps.
00:41:10 Et je crois que vous-même, vous êtes obligés d'aller lui apporter le repas,
00:41:13 lui donner le repas en fait tous les jours, tous les soirs.
00:41:17 – Oui, par manque de personnel.
00:41:19 Donc, on aide le personnel qui est présent et qui fait son maximum.
00:41:25 Parce qu'on a un personnel là, à l'EPAD, d'oraison, qui est super,
00:41:29 qui est vraiment des pros, qui aime ce qu'ils font
00:41:33 et qui aime les résidents aussi.
00:41:35 Donc, on veut les aider le maximum qu'on peut faire.
00:41:40 Mais voilà, c'est le manque de personnel.
00:41:44 Donc, la direction ne veut pas embaucher ou prendre des contrats précaires
00:41:49 qui au bout de 6 mois, 1 an, sont mis dehors pour être remplacés.
00:41:53 Et le problème, il est là.
00:41:56 Parce que personne ne veut venir travailler avec un contrat précaire.
00:42:00 – Oui, je crois que vous déboursez 2100 euros par mois pour cet EPAD.
00:42:04 – Pour cet EPAD, c'est augmenté.
00:42:07 C'était 2000, c'est passé à 2500, à peu près, un petit peu moins.
00:42:11 – Je comprends aussi, et on l'entend, que vous ne voulez pas accabler
00:42:13 le personnel qui fait de son mieux, comme vous le dites.
00:42:15 Mais la responsabilité, alors, vous l'appelez, c'est sur qui,
00:42:18 qui pour vous est responsable ?
00:42:20 Hier, vous avez manifesté, justement, avec le personnel soignant.
00:42:24 Vous vous en appelez à qui pour venir en aide ?
00:42:27 – On a pris une lettre, le collectif des familles
00:42:30 de la maison de retraite des Tuyols d'Oréson a pris une lettre
00:42:33 qui l'a fait parvenir à l'ARS du 13, à l'ARS du 04, à la mairie d'Oréson,
00:42:39 parce que le maire d'Oréson est le président du conseil d'administration
00:42:43 de l'EPAD, et au directeur de l'EPAD, pour demander à ce qu'il y ait un changement,
00:42:50 c'est-à-dire à ce qu'il y ait plus de personnel.
00:42:54 Donc il faut dire qu'il y a 80 résidents, il n'y a que 4 en aide soignant.
00:42:58 – Oui, on le comprend tout de suite, mathématiquement, ça saute aux yeux.
00:43:02 – Donc il y a 18 personnes, 18 résidents qui sont à peu près comme mon épouse,
00:43:08 qui ont besoin d'être assistées pour manger.
00:43:12 Et le soir, le midi, il y a un peu plus de personnes qui fait manger
00:43:17 parce qu'il y a deux animatrices qui sont là et ils passent,
00:43:21 ils donnent du temps pour aussi faire manger les résidents,
00:43:25 mais le soir les animatrices ne sont plus là,
00:43:27 elles terminent leur service vers 17h, 17h30,
00:43:30 donc les repas pour les personnes dépendantes commencent à 18h,
00:43:34 pour les personnes valides c'est 19h, donc entre 18h et 19h,
00:43:38 il faut arriver à faire manger les personnes dépendantes.
00:43:41 – Oui, j'en ai bien compris.
00:43:42 – Et ça pour les personnes, moi pour mon épouse,
00:43:46 qui est dans un moment assez difficile,
00:43:49 ça me prend, je reste une heure et demie le soir pour la faire manger.
00:43:52 Donc j'essaie petit à petit de passer une cuillère après l'autre.
00:43:57 – Une question au plateau d'Ivan Rioufol pour vous, M. Martens.
00:43:59 – Est-ce que vous nous décrivez est accablant,
00:44:01 je pensais que la situation des EHPAD s'était améliorée
00:44:04 depuis qu'il y avait eu ce livre qui avait dénoncé la maltraitance,
00:44:08 presque en tout cas de certains pensionnaires,
00:44:11 mais j'ai cru comprendre que vous étiez maintenant contraint vous-même
00:44:14 de venir le soir donner à faire dîner votre épouse,
00:44:18 donc c'est une situation qui s'est aggravée ou est-ce que auparavant…
00:44:22 – Ça s'est aggravée.
00:44:23 – Pardon, vous dites ?
00:44:24 – Ça s'est aggravée parce qu'il y a plus de résidents qui sont dépendants,
00:44:30 et le personnel n'a pas augmenté.
00:44:32 – Et il manque combien, à priori, il manquerait combien de personnel
00:44:35 et qui finance ce personnel ?
00:44:38 – Je pense que c'est l'EHPAD qui doit financer le personnel.
00:44:41 – Ça n'est pas de public.
00:44:42 – Ah c'est un public.
00:44:43 – Et il faudrait combien de personnel en plus ?
00:44:45 – Moi je pense que le soir, deux personnels en plus seraient bien.
00:44:51 Avoir six personnes qui soient là le soir pour aider six personnels,
00:44:59 je pense que ce serait déjà bien.
00:45:01 – Jean Garrigue en plateau ?
00:45:03 – Alors moi il se trouve que je fréquente régulièrement un EHPAD
00:45:06 dans lequel quelqu'un qui m'est proche malheureusement
00:45:09 est depuis quelques années hospitalisé puisqu'il est médicalisé,
00:45:13 où je vois effectivement les difficultés rencontrées,
00:45:16 notamment pour les personnes qui ont besoin d'une assistance quasi constante,
00:45:21 les personnes atteintes d'Alzheimer,
00:45:23 ce n'est pas le cas de la personne que je vois, qui est ma mère pour tout dire.
00:45:27 Mais je vois aussi effectivement dans un EHPAD qui est privé d'une part,
00:45:33 et qui est plus cher que celui que fréquente la femme de ce monsieur,
00:45:39 je vois aussi des difficultés de personnel soignant.
00:45:43 Alors d'abord, difficultés pour les recruter,
00:45:47 parce qu'il faut bien le dire,
00:45:49 ceux qu'on appelle les Français de souche répugnent un peu
00:45:53 et rechignent à exercer ces professions qui sont très difficiles,
00:45:57 c'est quand même très compliqué de s'occuper de vieilles personnes.
00:46:01 Il y a un manque de formation aussi,
00:46:04 on voit bien qu'il n'y a pas de formation psychologique par exemple,
00:46:07 or c'est très important le volet psychologique
00:46:10 pour s'occuper de vieilles personnes comme ça,
00:46:13 qui sont en plus dans une forme d'enfermement,
00:46:16 de rupture avec tout ce qu'ils ont vécu auparavant.
00:46:19 Et puis un manque de personnel, effectivement.
00:46:22 Je le répète, y compris dans des établissements un peu plus "haut de gamme",
00:46:27 il manque du personnel,
00:46:29 et vous avez en général deux aides-soignantes
00:46:32 pour un étage où il va y avoir 40 personnes,
00:46:35 ce n'est pas possible.
00:46:37 - Qu'est-ce que vous envisagez de faire, monsieur,
00:46:40 si les choses ne bougent pas à la suite de votre manifestation d'hier ?
00:46:43 - J'espère que ça va bouger.
00:46:46 Le directeur qui est là part à la retraite,
00:46:49 il va y avoir un nouveau directeur qui va gérer deux EHPAD,
00:46:52 celui de la ville de l'Aimé,
00:46:55 et puis celui d'Horizon, qui sont séparés à peu près d'une petite vingtaine de kilomètres.
00:46:59 Donc je pense que ça va bouger avec la nouvelle direction, j'espère du moins.
00:47:04 Et puis je pense que le courrier que nous avons fait à la RS va aussi porter du fruit.
00:47:10 Il faut savoir que les EHPAD embauchent 60% de contractuels qui sont en contrat précaire.
00:47:18 - En tout cas, on l'espère pour vous, pour votre femme,
00:47:21 et un grand merci d'avoir accepté de témoigner,
00:47:24 de nous avoir raconté ce que vous vivez,
00:47:26 et la situation que vous vivez vous et votre femme.
00:47:29 Merci beaucoup, monsieur.
00:47:30 - Merci à vous.
00:47:32 - On se retrouve juste après le journal de 15h.
00:47:36 On parlera de cette jeune femme, elle s'est fait voler son vélo.
00:47:41 Elle l'a retrouvée sur un site de vente en ligne.
00:47:44 Elle a appelé les policiers et elle a piégé son voleur.
00:47:46 Pour l'histoire, c'est juste après le journal de 15h.
00:47:49 A tout de suite.
00:47:50 C'est le journal pour commencer.
00:47:59 Michael Dorian.
00:48:00 - Rebonjour, Cléli.
00:48:02 Voleur d'Emile Zélinski a clamé au sommet des chefs d'État
00:48:05 et de gouvernement de l'Union européenne.
00:48:07 Le président ukrainien est arrivé à Bruxelles ce matin
00:48:10 en compagnie d'Emmanuel Macron et du chancelier allemand Olaf Scholz.
00:48:14 Il a notamment réclamé des aides supplémentaires aux dirigeants européens.
00:48:18 - Nous vous demandons de continuer de nous aider,
00:48:22 d'accroître votre aide pour protéger ceux qui ont trouvé refuge chez vous,
00:48:27 celles et ceux qui posent des questions,
00:48:30 celles et ceux qui s'opposent à l'agression russe,
00:48:32 celles et ceux qui refusent par exemple d'accepter les désinformations russes.
00:48:37 Vous devez les aider.
00:48:39 C'est une question de vie, de mort et d'Europe.
00:48:41 Merci.
00:48:42 - Direction à présent la cour d'assise de Paris.
00:48:45 On part retrouver Noémie Schoul,
00:48:47 sous ce tient actuellement le procès d'Ecia Boularez,
00:48:49 suspectée d'avoir volontairement mis le feu à son immeuble de la rue Erlanger
00:48:53 dans le 16e arrondissement de Paris.
00:48:55 Noémie, ce matin, le voisin de l'accusé a été entendu.
00:48:58 C'est sa porte qui a pris feu en premier le soir du drame.
00:49:01 - Oui, comment ce qui aurait pu être un simple conflit de voisinage
00:49:06 s'est transformé en horreur absolue ?
00:49:08 C'est ce que la cour tente de comprendre depuis ce matin.
00:49:11 Le soir des faits, Quentin, elle, un jeune pompier de Paris de 22 ans
00:49:14 qui doit passer un examen le lendemain,
00:49:16 ne supporte plus le bruit en provenance de l'appartement de sa voisine.
00:49:19 Ecia B a mis la musique à fond, elle chante.
00:49:21 Quand il lui demande de faire moins de bruit,
00:49:23 la situation s'envenime.
00:49:25 Insulte, menace de mort, sale pompier de merde.
00:49:27 Quentin, elle, explique qu'il panique, enfermé dans son studio.
00:49:30 La police intervient une première fois.
00:49:32 Mais sa voisine, se souvient-il, redevient calme, toute mielleuse.
00:49:35 La BAC repart, les cris reprennent.
00:49:38 Quentin quitte alors l'immeuble.
00:49:40 En bas, il croise Ecia B et tout de suite reconnaît une odeur familière.
00:49:43 "Je ne pouvais pas remonter à mon appartement quand j'ai senti le gaz.
00:49:46 Je me suis dit qu'on allait tous y passer."
00:49:48 Tente de justifier ce jeune homme qui assiste alors impuissant
00:49:51 à l'intervention complexe des pompiers dans cet immeuble de fond de cours.
00:49:54 Il tente de réanimer une voisine qui s'est défenestrée.
00:49:57 Depuis, il a connu la dépression.
00:49:59 Il a dû abandonner son rêve d'enfant d'être pompier
00:50:01 car il ne supportait plus d'intervenir sur des incendies.
00:50:04 Et il porte un regard très sévère sur l'accusé.
00:50:07 Totalement lucide, manipulatrice, ce soir-là,
00:50:09 elle n'était pas une pauvre petite femme malade.
00:50:11 Elle savait très bien qu'elle allait nous faire périr en faisant cela.
00:50:14 Merci beaucoup Noémie Schultz pour ce drame
00:50:18 car vous vous rappelez, elle avait fait 10 morts il y a 4 ans déjà.
00:50:21 L'épidémie de grippe, les autorités sanitaires recommandent désormais
00:50:24 de vacciner tous les mineurs dès l'âge de 2 ans.
00:50:27 Une décision prise déjà par plusieurs pays comme le Royaume-Uni
00:50:31 dans l'idée avant tout que les enfants constituent un vivier important
00:50:34 de transmission du virus, en particulier auprès des proches plus âgés.
00:50:37 Jusqu'à présent, la vaccination annuelle contre la grippe
00:50:40 était essentiellement recommandée aux plus de 65 ans.
00:50:44 Le bilan des séismes en Turquie et en Syrie est désormais de 17 500 morts.
00:50:49 Une quarantaine de pays ont proposé leur aide.
00:50:52 Les secours arrivent petit à petit en Turquie.
00:50:54 Mais dans certaines provinces turques, certains habitants sont en colère.
00:50:58 Ils se plaignent d'être moins bien aidés par rapport à d'autres régions.
00:51:01 Les explications de Yaël Benhamou.
00:51:03 Hatay, une province du sud de la Turquie, limite-rof de la Syrie.
00:51:08 Ici, le séisme a tout emporté sur son passage.
00:51:13 C'est mon frère, ma belle-sœur et sa fille.
00:51:16 Cela fait trois jours que nous ne pouvons ni les entendre ni les voir.
00:51:19 Je ne sais pas comment cela va se passer.
00:51:21 Personne ne vient nous aider.
00:51:24 Dans cette région, les habitants sont en colère.
00:51:28 Ils sont restés seuls les deux jours qui ont suivi le séisme.
00:51:31 Ils ne comprennent pas pourquoi l'état turc a mis autant de temps à leur prêter secours.
00:51:36 Même colère un peu plus au nord, cette femme désespérée lance un appel au président Erdogan.
00:51:42 S'il vous plaît, aidez-nous ici.
00:51:44 Nous sommes sur la résidence Ebrar.
00:51:46 Nous sommes dans le bloc B.
00:51:48 Il n'y a pas de travail de recherche et sauvetage.
00:51:50 Nos proches sont sous les débris.
00:51:52 S'il vous plaît, aidez, s'il vous plaît.
00:51:54 J'appelle mon président, vous tous, aidez.
00:51:57 Où est l'aide que vous nous avez envoyée ? Où est-elle ?
00:52:00 Le président turc est allé hier dans cette ville à la rencontre des habitants sinistrés.
00:52:06 Les vifs critiquent contre sa gestion de la crise.
00:52:09 Ils l'ont contraint à reconnaître des lacunes dans la réponse apportée au séisme.
00:52:13 La Chine fustige les propos de Joe Biden à l'encontre de Xi Jinping.
00:52:18 Hier, le président américain avait estimé que son homologue chinois rencontrait d'énormes problèmes,
00:52:23 notamment au niveau économique.
00:52:25 Une nouvelle joute verbale qui intervient après la destruction samedi par l'armée américaine
00:52:29 d'un ballon chinois survolant les États-Unis et qui, selon Washington,
00:52:33 était un engin espion, un acte fermement dénoncé par la Chine.
00:52:37 Voilà, c'est la fin de ce journal.
00:52:39 Bonne après-midi sur CNews, en compagnie de Cléli Mathias et de ses invités.
00:52:43 La parole aux Français continue.
00:52:44 Merci beaucoup, Michael.
00:52:45 Je suis en compagnie d'Yvan Riaufoll et Jean Garry.
00:52:48 On va donner la parole à Brenda.
00:52:49 Bonjour.
00:52:50 Bonjour.
00:52:51 Alors, vous allez nous raconter votre histoire, ce qui vous est arrivé.
00:52:54 Vous habitez à Trenazé, c'est dans le Maine-et-Loire.
00:52:57 Et on voit à côté de vous un vélo.
00:52:59 En tout cas, on le devine.
00:53:00 On voit le panier, on voit un frein à voile.
00:53:03 Ce beau vélo qui vous avait été volé.
00:53:07 Et racontez-nous comment vous l'avez récupéré.
00:53:10 On va voir la séquence, parce que vous l'avez donc récupéré.
00:53:13 Regardez ces images et puis vous allez nous raconter en détail.
00:53:17 Ça marche.
00:53:18 Je vais juste vérifier deux, trois trucs.
00:53:20 Ça le fait ou pas ?
00:53:21 Allez-y, vérifiez, vérifiez.
00:53:23 Celui-là, c'est bon.
00:53:26 Celui-là, il ne marche pas.
00:53:30 Il ne marche pas, celui-là.
00:53:33 Non, il ne marche pas.
00:53:34 Il y a un problème ?
00:53:38 Oui, il y a un problème, c'est mon vélo, je l'ai.
00:53:40 Ouais, ouais.
00:53:41 Non, ce n'est pas possible, il y a le numéro de série, c'est le mien.
00:53:46 Bon, c'était bien votre vélo.
00:53:48 Et racontez-nous comment vous en êtes arrivée là.
00:53:50 Un matin, je me suis réveillée.
00:53:54 Je regardais tous les jours sur Le Bon Coin.
00:53:59 Un matin, je vois mon vélo en annonce.
00:54:02 Surprise, j'ai eu la bonne idée de prendre rendez-vous avec le voleur.
00:54:08 Je lui ai fait un guet-apens avec la police que j'ai contactée la veille.
00:54:13 Comment les policiers ont réagi ?
00:54:17 Quand vous leur avez dit « je crois que j'ai repéré mon vélo sur un site,
00:54:21 j'aimerais demain tendre un guet-apens », je reprends vos mots,
00:54:25 un guet-apens à ce monsieur, aidez-moi, qu'est-ce qu'ils vous ont dit ?
00:54:29 Ils ont tout de suite joué à mon jeu, du coup,
00:54:33 et ils ont appelé une équipe de la BAC.
00:54:36 Ensuite, le mercredi, le monsieur s'était endormi,
00:54:41 donc je lui ai redonné rendez-vous le lendemain.
00:54:43 Ils m'ont pris une équipe de police, exprès, la journée,
00:54:53 et on est allé lui tendre un sacré piège, d'ailleurs, et c'était marrant.
00:54:58 Il devait être étonné, on le voit sur les images.
00:55:01 Vous n'avez pas eu peur pour vous-même ?
00:55:04 Vous n'avez pas dit « ça peut être dangereux pour moi » ?
00:55:06 Non, je n'ai pas réfléchi, je me suis dit « je vais tomber sur un gamin de 17-18 ans ».
00:55:12 Quand les policiers l'ont arrêté, il avait un petit couteau de 30 cm dans le pantalon.
00:55:20 Quand je suis sage, je me dis « wow, j'ai eu peur pour moi, du coup ».
00:55:23 Vous dites qu'il est mineur, qu'est-ce qui va se passer en termes de judiciaire pour lui ?
00:55:29 Il va passer en procès au juge des enfants, après je ne sais pas ce qui va se passer pour lui.
00:55:35 Déjà que je pense qu'il a déjà plusieurs condamnations.
00:55:38 Le policier, quand il l'a arrêté, il m'a dit « on l'a déjà arrêté il y a 15 jours ».
00:55:43 D'accord, il était déjà connu des services de police, comme on dit défavorablement.
00:55:48 Oui, il pourrait même y travailler, je suis sûre.
00:55:51 Il pourrait y rester dans les locaux, je pense, ça ne le dérangerait pas.
00:55:56 Oui, allez-y, pardon, je vous ai coupé.
00:55:59 Il serait même fier de rester avec les policiers, il serait content de sa bêtise.
00:56:04 Je dirais qu'il est assez content de la bêtise qu'il a faite.
00:56:07 Quand il s'est fait arrêter, vous l'avez senti sans regret ni remords ?
00:56:12 Quand il s'est fait arrêter, oui, au début il s'est dit « il m'a bien piégé ».
00:56:17 Et puis quand il est sorti de garde à vue, on habite dans le même quartier,
00:56:22 donc les gens sont venus me voir tout de suite en me disant « j'ai recroisé le petit,
00:56:26 il est content de sa bêtise, il raconte à tout le monde qu'il a fait le buzz sur Internet ».
00:56:30 Donc il est content, quoi.
00:56:32 Et personne ne le punit, il n'y a personne qui réagit.
00:56:36 Et moi, je me demande où sont les parents des fois.
00:56:41 On le comprend, je donne la parole au plateau, Yvan Rioufol, abasourdi par votre histoire.
00:56:46 Si je comprends bien, vous habitez à côté de chez lui et vous pouvez le croiser, c'est ça, dans les rues.
00:56:52 On habite exactement à 700 mètres.
00:56:55 Ah oui, et vous ne craignez pas pour vous, vous ne craignez pas qu'il puisse un jour ou l'autre se venger ?
00:57:01 C'était ma première question. Ma deuxième question, vous avez choisi de filmer la scène,
00:57:05 enfin une de vos amies, je ne sais pas comment ça s'est passé d'ailleurs,
00:57:07 et de diffuser la scène sur les réseaux sociaux, c'est bien cela ?
00:57:11 Alors, en fait, n'est pas moi.
00:57:15 Et comment poursuiviez-vous en voulant montrer le visage de votre voleur présumé ?
00:57:21 Alors, le problème, c'est qu'en fait, je l'ai envoyé à une amie, une maman de l'école,
00:57:27 qui l'a renvoyé à quelqu'un d'autre et qui l'a renvoyé, et du coup, la vidéo a fuité.
00:57:31 Donc, ce n'est même pas moi qui l'ai postée sur les réseaux, c'est quelqu'un que je ne connais pas.
00:57:35 Ah, d'accord.
00:57:37 Et qui a fait du buzz, en fait, sur ma vidéo.
00:57:43 La première question d'Yvan Rufold, c'est, est-ce que vous ne craignez pas, pour vous, en fait,
00:57:46 en recroisant ce jeune homme, qui habite à 700 mètres de chez vous ?
00:57:51 Franchement, non. Je pense que si je le recroise, je pense que je sauterai dessus, je pense.
00:57:58 Faites attention quand même !
00:58:00 S'il vient m'attaquer, je pense que je ferai au mieux pour me défendre, quoi.
00:58:05 Et puis, ça aggraverait son cas, donc j'ai envie de vous dire, tant pis pour lui.
00:58:10 Jean Garrigue, en plein temps.
00:58:12 Moi, je voudrais féliciter Super Brenda pour son courage et son ingéniosité.
00:58:17 Et lui demander si elle... Parce que moi, on m'a déjà piqué mon vélo au moins deux, trois fois en disant...
00:58:23 Ah oui, moi aussi, plus que ça.
00:58:25 Si elle peut venir m'aider ou me donner un conseil.
00:58:29 Non mais quand même, précisons qu'elle a fait appel à la police aussi. Elle n'a pas essayé... Non, non, mais c'est important.
00:58:34 Je me suis surpris, et c'est une forme de question, que les policiers étaient partants pour monter ce guet-apens.
00:58:42 Parce que souvent, on nous dit "bon, c'est même pas la peine de porter plainte pour un vélo, on le retrouvera pas".
00:58:47 Oui, d'où ma question sur la réaction de la police.
00:58:50 Oui, la réaction de la police. D'après ce qu'elle nous dit, ça a été une réaction tout de suite favorable. Et je trouve ça très bien.
00:58:57 En fait, j'aurais pas trop laissé le choix, quoi.
00:59:00 C'est-à-dire que vous avez mis la pression aux policiers ?
00:59:03 Pas la pression, mais je leur ai dit "voilà, moi c'est mon seul moyen de locomotion, j'emmène ma fille tous les matins avec ce vélo-là,
00:59:09 je vais au travail, je fais mes courses, je fais tout à vélo. J'ai fait la fête du vélo, j'ai fait 70 km, j'adore le vélo".
00:59:19 Et franchement, quand on me le pique, ça m'a vraiment vexée.
00:59:22 Je me dis "mais les gens, ils ont que ça à faire, de voler des vélos, alors que moi je m'en sers tous les jours pour aller travailler,
00:59:28 pour faire mes commissions et tout ça". Donc ça me gênait en fait, j'étais hyper vexée.
00:59:33 Et même ma fille était très très peinée, qui m'est volée mon vélo, plus la remorque qui va derrière, que je n'ai même toujours pas avalée.
00:59:42 Elle n'a pas été mise sur le site, c'est ça ?
00:59:45 À mon avis, je pense qu'il l'a mis tellement à un bas prix qu'elle est partie tellement vite que j'ai même pas eu le temps de le voir.
00:59:54 Dites-moi en conclusion, je crois que vous vouliez devenir policière, c'est toujours le cas, à la suite de cette aventure ?
01:00:00 Ah ouais, ça me tend très bien, c'est un rêve d'enfant que j'ai depuis toute petite.
01:00:05 Ah donc c'est pas en raison de cette affaire ?
01:00:08 C'est un rêve d'enfant, moi je regarde beaucoup toutes les enquêtes, j'adore, je suis passionnée par ça.
01:00:13 Et en fait, ça me passionne, en plus je suis assez… je persévère.
01:00:20 Elle a les qualités, moi je crois.
01:00:23 Jean-Garic dit que vous avez les qualités pour devenir policière.
01:00:25 Et Yvan Rioufol confirme, donc on vous le souhaite de le devenir, en tout cas.
01:00:30 Je vais être une fère.
01:00:32 Merci beaucoup d'avoir témoigné aujourd'hui dans la Parole française sur C News.
01:00:35 Merci à vous, faites attention quand même à vous-même.
01:00:38 Y a pas de soucis.
01:00:40 Le quartier l'a repéré maintenant.
01:00:42 Merci à vous de nous avoir suivis, merci à Jean-Garic et à Yvan Rioufol.
01:00:45 On se retrouve demain dès 14h.
01:00:47 En attendant, c'est Nelly Dénac et ses invités qui prend le relais pour 90 minutes info.
01:00:52 Elle va revenir sur ses problèmes de squat et le maquis… c'était quoi votre expression Jean-Garic ?
01:00:57 Le maquis juridique.
01:00:59 Le maquis juridique, voilà.
01:01:01 Très bonne expression que je vais essayer de… d'utiliser de nouveau.
01:01:05 De vous la propriquer.
01:01:07 Bonne après-midi à tous.
01:01:09 [Musique]

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