Robert Ménard est l'invité de BFMTV ce jeudi.
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00:00 Je voulais vous poser une question un peu personnelle parce que, à l'époque où j'étais journaliste en Afrique,
00:05 vous étiez quelqu'un de très important pour beaucoup de mes confrères,
00:09 Reporters Sans Frontières, évidemment, cette organisation extrêmement précieuse pour les reporters dans des conditions difficiles.
00:15 Vous étiez quelqu'un d'extrêmement important, un modèle.
00:18 C'était vraiment de savoir que vous étiez là, c'était important quand on était en zone de guerre au Burundi, au Rwanda, etc.
00:23 Ensuite, votre discours qui, pour moi, apparaissait comme un changement a été quelque chose que je n'ai pas compris sur les migrants.
00:32 Et le fait, vous venez d'en parler vous-même d'ailleurs maintenant, que vous ayez admis, que vous regrettez certains propos sur les migrants,
00:39 sur les migrants notamment de Syrie, d'Irak, etc.
00:41 C'est suffisamment rare pour insister là-dessus, c'est quelque chose qui est précieux dans la vie politique, on ne le voit pas souvent.
00:46 Et du coup, je me demande maintenant, qu'est-ce qui vous fait changer ? J'ai l'impression que vous vous éloignez de l'extrême droite, on l'entend encore ce soir.
00:55 Qu'est-ce qui vous a fait changer ? Je me suis demandé, est-ce que c'est la guerre en Ukraine ? Il y a eu un déclenchement de quelque chose ?
01:00 Vous avez parlé de ces migrants d'Ugraine que vous auriez pu accueillir avec autant d'efforts, les migrants de Syrie et d'Irak.
01:07 Qu'est-ce qui vous a fait changer et vous éloigner, c'est ce qui me semble dans tous les cas personnellement, de l'extrême droite aujourd'hui ?
01:13 – Je n'aime pas beaucoup le mot "extrême droite" parce que c'est plus compliqué que ça dans les parties de Marine Le Pen.
01:20 D'abord, le fait d'être maire. Tu apprends que les gens, c'est compliqué.
01:25 Je me souviens des engueulades avec Éric Zemmour, qui était mon ami, qui l'est plus.
01:30 Sur ça, pour reprendre les questions, parce que les gens, ils ne sont pas d'un bloc, les situations, c'est compliqué,
01:36 parce que tu ne règles pas comme ça à la serpe les questions. Il y a ça.
01:45 Oui, sûrement, il y a eu ce qui s'est passé en Ukraine. Je connais bien l'Ukraine.
01:49 J'y suis allé une dizaine de fois consécutivement parce que je défendais un journaliste, vous vous rappelez, l'affaire Gongadze.
01:54 Je ne sais pas si vous vous souvenez. Ça a été un type qui avait été massacré et tout ça.
01:58 Ce n'était pas toujours un régime sympathique, l'Ukraine, si je peux me permettre d'ajouter, même après la chute du mur de Berlin.
02:04 Ce n'était pas un modèle et tout. Oui, bien sûr, moi, quand j'ai vu arriver chez moi, les premiers réfugiés qui sont arrivés à Béziers,
02:12 ukrainiens, ils sont arrivés chez moi par hasard de circonstance. Ils n'ont aucune raison d'arriver chez moi.
02:16 Ils y étaient parce que vous savez, c'était compliqué et tout. Et ça m'a tellement aimé.
02:20 Chez moi, c'est dans votre ville ou chez vous ?
02:21 Chez moi, chez moi, à la maison. Je ne reçois jamais personne à la maison.
02:24 Mais il se fait qu'ils sont arrivés en retard, que j'étais avec quelqu'un, Hugo Fré, pour tout vous dire, parce que j'aime bien Hugo Fré.
02:31 On s'est retrouvés chez moi avec ces gens-là. Et ça a été un moment, ça ne vous arrive jamais dans la vie, d'un coup, un moment de telle émotion
02:38 que ça t'oblige à repenser un certain nombre de choses.