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L'actualité vue par les témoins du quotidien, présenté par Clélie Mathias dans #LaParoleAuxFrancais

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00:00:00 Il est 14h, je suis ravie de vous retrouver. C'est la parole aux Français et on commence par le journal avec Michael Dorian. Bonjour Michael.
00:00:08 Bonjour Kelly, bonjour à tous. La fin des régimes spéciaux. Les députés ont voté à l'Assemblée nationale l'extinction progressive de la plupart des régimes spéciaux prévus dans l'article 1er de la réforme des retraites.
00:00:19 Ce vote à 181 voix contre 163 marque l'adoption de la première mesure du projet contesté du gouvernement dont l'examen avance au ralenti depuis son coup d'envoi lundi dans l'hémicycle.
00:00:31 La fin des débats dans le procès d'un vaste trafic de drogue aux assises spéciales de Douai. Trafic démantelé en 2017 dans le port du Havre et hier l'avocat général a requis 13 à 25 ans de prison ferme contre les 6 accusés.
00:00:45 Sandra Buisson, vous suivez ce procès pour CNews. Sandra, les dernières plaidoiries se sont tenues ce matin. Les accusés ont eu une dernière fois la parole. Que retenir de ces derniers moments d'audience ?
00:00:56 Et bien deux accusés dans leurs derniers mots ont dénoncé des peines démesurées. Il y a parmi eux Karim Djemel contre qui le procureur a requis 18 ans de prison.
00:01:07 Il a reconnu à l'audience avoir essayé de trouver un agent portuaire pour faire sortir de la drogue du port du Havre et puis avoir conditionné du cannabis.
00:01:16 Il s'est lancé dans une longue diatribe lors de cette fin d'audience. Ce sont des peines de chef de cartel. Quels crimes ai-je commis ? J'ai voulu prendre un petit billet.
00:01:26 Oui, il crie, il pleure dans le box avant d'ajouter en prison. J'ai croisé des gens qui tuent. Ils n'ont pas eu ces peines-là.
00:01:32 Avant cela, comme leurs confrères hier, ce sont les avocats de la défense qui ont aussi dénoncé la volonté du ministère public de faire de ce procès celui de baron de la drogue avec de lourdes peines pour en faire des exemples.
00:01:44 22 ans par exemple contre Mohamed Melal, peine d'ostracisme, d'éradication sociale a fustigé son avocate face à l'accusation qui le présente comme la dynamique du trio qui était chargé de faire sortir la drogue du port.
00:01:58 22 ans pour un manutentionnaire devenu logisticien, explique l'avocate, pas un caïd.
00:02:03 Quant à l'avocat qui défend John Mendy, considéré par l'avocat général comme le commanditaire, celui à qui cette drogue était destinée, il a plaidé simplement l'acquittement.
00:02:13 J'ai le sentiment de défendre un innocent a-t-il lancé d'entrée, estimant qu'il n'y a rien de concret contre lui, si ce n'est un cumul d'erreurs et d'approximations dans le dossier de l'accusation qui a requis contre lui 25 ans de prison et 500 000 euros d'amende.
00:02:27 Le verdict est attendu en fin de journée.
00:02:29 Merci Sandra Buisson en direct de la cour d'assises de Douai. Les images sont signées.
00:02:33 Sacha Robbin pour CNews.
00:02:35 Le rebond de l'épidémie de grippe, la Haute Autorité de Santé recommande désormais de vacciner tous les mineurs dès l'âge de 2 ans.
00:02:41 Ils souhaitent que la vaccination contre la grippe saisonnière soit intégrée au calendrier vaccinal pour être proposée chaque année aux enfants.
00:02:49 Les précisions d'Aminat Adem et de Jean-Laurent Constantini.
00:02:53 Vacciner tous les mineurs dès 2 ans contre la grippe saisonnière, pour ce pharmacien, l'objectif est avant tout de limiter la diffusion du virus.
00:03:01 Les jeunes enfants sont vecteurs de la maladie. Ce n'est pas pour protéger les jeunes enfants, c'est pour éviter que la grippe se répande.
00:03:11 C'est ce qu'on appelle une stratégie de groupe. On évite que le virus se propage en agissant directement sur là où il traîne.
00:03:20 Du côté des parents, les avis sont mitigés.
00:03:23 Je ne pense pas que les enfants aient besoin d'être vaccinés tous les ans contre une maladie hivernale.
00:03:28 Je pense que c'est une bonne chose. Il faut un petit peu plus sensibiliser peut-être les parents à la vaccination.
00:03:35 Si ce vaccin est hautement recommandé par l'ARS, il n'est pas obligatoire.
00:03:40 La Haute Autorité de Santé se prononce notamment pour un remboursement total du vaccin pour les enfants
00:03:45 et suggère d'administrer celui par spray nasal développé par le laboratoire AstraZeneca.
00:03:50 L'intérêt étant qu'un spray puisse être plus acceptable qu'une piqûre pour les enfants et leurs parents.
00:03:56 Au Proche-Orient, deux Israéliens sont morts dont un enfant dans un attentat à la voiture bélier à Jérusalem-Est.
00:04:05 Un autre enfant est toujours dans un état critique et plusieurs blessés sont déplorés.
00:04:10 Le drame s'est déroulé à un arrêt de bus du quartier de Ramot. Le terroriste a été neutralisé.
00:04:15 Et puis le bilan ne cesse désormais de s'alourdir.
00:04:18 Plus de 22 300 personnes ont perdu la vie dans les séismes en Turquie et en Syrie, dont 4 ressortissants français à préciser le Quai d'Orsay.
00:04:26 Mais cinq jours après la catastrophe, les chances de retrouver encore des survivants s'amenuisent.
00:04:31 Regardez ce sujet de Clémence Barbier et Yaël Benhamou.
00:04:36 C'est un véritable miracle. Ce nourrisson d'à peine dix jours vient d'être extirpé des décombres par les secouristes 90 heures après le séisme.
00:04:45 Ces sauvetages vont devenir de plus en plus rares. Les morts, eux, se comptent par milliers.
00:04:51 A Atay, dans le sud de la Turquie, ces personnes recherchent leurs proches.
00:04:56 C'est la violence de cet endroit. C'est aussi ce qui ressort en dehors des endroits où les sauvetages sont effectués.
00:05:02 Tous leurs visages sont gravés dans ma mémoire.
00:05:06 Le froid glacial complique également le travail des secouristes.
00:05:09 La fenêtre cruciale des 72 premières heures pour retrouver des survivants est désormais dépassée.
00:05:15 En Syrie, certains proches ne quittent pas ce poste frontière avec la Turquie.
00:05:20 Un homme et sans nouvelles de ses deux frères disparus dans la ville turque d'Antakya.
00:05:25 J'ai entendu dire que des corps arrivaient ici. Il n'y a personne pour me donner des nouvelles de mes frères.
00:05:31 Personne qui me dit s'ils sont morts ou vivants.
00:05:35 Ce séisme est désormais le plus meurtrier de la région devant celui qui avait frappé Izmit, dans le nord-ouest de la Turquie, en 1999.
00:05:44 Voilà pour cette catastrophe tragique. Il en sera question cet après-midi avec vous, Clélie, dans La Parole aux Français.
00:05:51 Merci, Michael. On sera en direct de Syrie. Ce sera à 14h30 au sommaire également de La Parole aux Français.
00:05:57 On parlera du rôle crucial des médecins, du travail dans le cadre du projet de réforme des retraites.
00:06:03 On ira également au carnaval de Nice, puisque le démarrage a eu lieu ce matin.
00:06:08 Et vous découvrirez également un boulanger qui fait son pain grâce à l'énergie solaire.
00:06:14 Je suis en compagnie de Philippe Bilger. Bonjour.
00:06:16 Bonjour.
00:06:17 Bienvenue.
00:06:18 Et de Pierre Lelouch. Bonjour. Soyez le bienvenu.
00:06:20 Et on commence avec Jérôme Jean. Bonjour. Est-ce que vous m'entendez, Jérôme ?
00:06:26 Oui, je vous entends très bien.
00:06:27 Moi, je vous entends. Je ne vous vois pas encore, mais ça va venir. Merci. Voilà. Super. Bonjour, Jérôme.
00:06:32 Vous êtes commerçant à Amiens. Vous avez une boutique de prêt-à-porter multi-marques qui s'appelle Derby Home.
00:06:39 C'est rue du Méril à Amiens. Et on vous connaît, en fait, dans La Parole aux Français.
00:06:43 Vous étiez déjà intervenu sur notre antenne et dans cette même émission le 16 janvier dernier.
00:06:48 C'était il y a presque un mois. Parce que vous aviez fait le buzz, comme on dit.
00:06:51 Vous aviez été victime de vols répétés. Vous en aviez eu marre.
00:06:54 Et vous aviez fini par diffuser les vidéos de ces vols sur les réseaux sociaux.
00:06:58 On voit exactement les images. Vous vouliez dénoncer l'expansion du phénomène, le fait qu'il y ait des vols répétés.
00:07:07 Et vous avez porté plainte. Et vous disiez justement, c'est bien gentil, je porte plainte, mais on ne fait rien pour moi.
00:07:14 Alors, on va vous poser la question trois semaines après, à peu près. Où en êtes-vous ?
00:07:18 Il y a deux jours, vous avez été reçu par Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, ministre délégué chargé du Renouveau démocratique.
00:07:24 Pourquoi il vous a reçu ? Et évidemment, on voit ici votre tweet.
00:07:30 "Une heure de travail avec Olivier Véran sur l'insécurité dans les commerces en France.
00:07:33 Des pistes sérieuses comme le dépôt de plaintes en ligne, désaccord pour le moment sur le dispositif encadré de diffusion des images.
00:07:39 Ce n'est que le début. Encourageant."
00:07:42 On va y venir en détail sur votre échange avec le ministre. Mais qu'est-ce que vous vous en gardez de cet échange ?
00:07:48 Effectivement, je pense qu'Olivier Véran m'a reçu parce que tout ça, grâce à vous, grâce à votre intervention, ça a fait du bruit.
00:07:57 Pour répondre à la question que vous m'avez posée il y a un instant, grâce justement à la diffusion de ces images,
00:08:02 même si ce n'est pas autorisé, et je n'incite pas évidemment les autres commerçants à faire de même,
00:08:06 grâce à la diffusion de ces images, on a identifié, quasiment identifié les auteurs.
00:08:10 Et vraisemblablement, on va pouvoir les retrouver. Donc j'espère les arrêter et ensuite les condamner.
00:08:16 On vous a sermonné. D'ailleurs, je rebondis sur ce que vous disiez, puisque vous avez pris des précautions d'usage en disant
00:08:23 "je n'incite personne à le faire, c'est illégal", donc vous l'avez rappelé, et c'est vrai, vous risquez, je crois,
00:08:27 jusqu'à 45 000 euros d'amende pour diffuser de cette façon des images de vidéosurveillance non floutées.
00:08:33 Est-ce que vous avez été sermonné ?
00:08:40 Votre question est plutôt précise et pas sermonnée, mais effectivement, le ministre m'a rappelé que je sortais du cadre légal,
00:08:48 m'a rappelé ce que vous venez de dire, les 45 000 euros d'amende et les un an de prison.
00:08:52 Sermonner, ce n'est pas le mot pour répondre à votre question. Sensibiliser, mais j'ai fait la même chose que lui.
00:08:57 Et j'ai dit à Olivier Véran qu'aujourd'hui, beaucoup de commerçants ne portaient plus plainte, parce que c'est fastidieux de porter plainte,
00:09:02 ça prend du temps, et puis en plus, peu de fois, on arrête les voleurs, très clairement, 9 fois sur 10, on ne les retrouve jamais.
00:09:09 Et puis quand on les retrouve, eh bien, ils ne risquent rien, donc ça, c'est le premier problème.
00:09:13 Moi, j'ai attiré l'attention du gouvernement, et c'est aussi pour ça que je profite de votre émission aujourd'hui,
00:09:18 pour dire que j'en appelle, après Olivier Véran, j'en appelle maintenant à Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice,
00:09:24 et le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. On est du Nord, tous les trois, donc je me tiens à leur disposition pour les rencontrer.
00:09:31 Le message est passé, vous allez sans doute être reçu dans les ministères.
00:09:35 Oui, et j'allais vous dire, excusez-moi, si on ne fait rien, malheureusement, le risque, et je l'entends, et on nous sollicite,
00:09:42 parce que depuis, on a créé un collectif qui s'appelle RALVOL, RALVOL, eh bien figurez-vous qu'aujourd'hui, j'ai des commerçants qui me disent
00:09:49 « la prochaine fois, je fais comme vous, je diffuse les images ». Pourtant, je l'ai fait, mais je n'incite pas à ça.
00:09:55 Il est donc grand temps de se mettre autour de la table, d'en parler et de réfléchir.
00:09:59 Rassurez-nous, vous n'avez plus été volé depuis un mois ?
00:10:03 Non, pour le moment, ça ne fait pas un mois, mais évidemment qu'on est moins embêté depuis quelque temps,
00:10:10 mais parce qu'on a la chance d'être sous les feux de l'actualité.
00:10:13 Ça vous protège ?
00:10:14 C'est parmi les milliers de commerçants qui le regardent aujourd'hui.
00:10:16 RALVOL, il y a combien de commerçants qui vous ont rejoint dans ce collectif ?
00:10:21 De plus en plus chaque jour. C'est tout nouveau, on vient de créer ce collectif qu'on retrouve sur les réseaux sociaux,
00:10:27 Twitter, Instagram, Facebook, TikTok et LinkedIn. RALVOL, aujourd'hui, c'est quasiment 500 commerçants.
00:10:34 Je reçois des mails tous les jours d'affaires que je tiens à votre disposition.
00:10:38 C'est évidemment, les gens qui rejoignent le collectif sont d'accord pour que je vous en parle.
00:10:42 Le vol en France, le vol à l'étalage, c'est un vrai fléau. Je vous remercie de nous laisser la parole pour en parler aujourd'hui.
00:10:49 C'est un vrai fléau.
00:10:50 Mais encore une fois, on le rappelle, Olivier Véran hier a dit que pour l'instant, ce dispositif de mise à disposition des images de vidéosurveillance,
00:10:59 il était contre. Là-dessus, il n'y a aucune avancée sur ce procédé.
00:11:04 On est en désaccord. Avec Olivier Véran, avec le gouvernement, sur ce point-là, on est en désaccord.
00:11:08 Mais parce que c'est illégal.
00:11:09 Oui, je le comprends bien. Mais si c'est pour continuer à faire ce qu'on fait déjà qui s'avère inefficace,
00:11:14 ce n'était pas la peine que je rencontre Olivier Véran.
00:11:16 Et ce n'est même pas la peine demain d'aller voir Gérald Darmanin ou Éric Dupond-Moretti.
00:11:20 Parce que ça concerne aussi la police et la justice.
00:11:23 La proposition que le collectif RALVOL a fait, c'est diffusion des images dans un dispositif encadré.
00:11:30 Je ne peux pas vous en dire plus pour le moment, mais c'est la piste de réflexion et de travail que je souhaiterais avoir
00:11:37 avec les deux ministres que j'ai cités tout à l'heure, qui sont directement concernés, police et justice.
00:11:42 La diffusion des images, sur quels supports, où, ça reste à déterminer.
00:11:47 Le cadre également, il y a des réunions de travail à Calais.
00:11:50 Nous sommes particulièrement déterminés pour faire évoluer les choses.
00:11:53 Sinon, on continue sur ce modèle-là.
00:11:55 Je vais donner la parole en plateau avec des questions à Philippe Bilger, Pierre Lelouch.
00:11:58 Philippe Bilger, je commence avec vous.
00:12:00 Je trouve que l'initiative de Jérôme Jean pour illégal qu'elle a été, et il la reconnaît, est tout de même très intéressante.
00:12:09 Et j'aimerais rapidement, Clélie, dire que je ne veux plus que la faiblesse régalienne, l'impuissance policière et judiciaire,
00:12:20 se permettent de critiquer ces citoyens qui agissent parce que, précisément, ils sont confrontés tout seuls à l'insécurité.
00:12:29 Je pense que c'est l'inverse.
00:12:31 Jérôme Jean, lui, a le droit d'interroger, d'interpeller l'État l'impuissance à cause de laquelle il est obligé de faire ce qu'il a fait.
00:12:43 Je ne légitime pas la globalité de tout ça, mais je crois qu'il faut changer véritablement le rapport de force et les inquiétudes démocratiques.
00:12:54 Ils ont raison, et s'ils le font, c'est parce que l'État ne fait pas ce qu'il doit.
00:12:59 D'ailleurs, quand on vous avait interviewé le 16 janvier dernier, il y avait un policier sur le plateau qui disait qu'effectivement,
00:13:06 ce genre d'affaires, ce n'était pas possible de les traiter la plupart du temps parce qu'effectivement, on ne retrouvait pas les voleurs,
00:13:13 que les policiers n'avaient pas forcément le temps.
00:13:16 Absolument, Clélie, je voudrais simplement que l'interrogation s'en...
00:13:21 Pierre Lelouch ?
00:13:22 Je vais vous dire, quand une loi est mauvaise, il faut changer la loi.
00:13:26 Et si j'étais encore député aujourd'hui, je ferais une proposition de loi pour modifier ces textes.
00:13:31 Car ce que l'on voit avec ce monsieur Jérôme Chan, c'est le ras-le-bol de citoyens qui subissent une loi qui se retourne contre eux en réalité.
00:13:41 La loi n'a pas été prévue pour favoriser les voleurs.
00:13:45 Et le vol, c'est pourtant ça qui est maintenant le cas, puisqu'il ne se passe rien,
00:13:51 et que compte tenu de la montée de l'insécurité et des moyens de la police, c'est le citoyen qui souffre.
00:13:58 Donc il y a un moment où il faut peut-être penser à changer le dispositif législatif.
00:14:03 Oui, mais on peut le comprendre aussi, c'est-à-dire que la diffusion d'images de vidéos de surveillance où on reconnaît la personne,
00:14:10 c'est totalement illégal et ça porte à tainte.
00:14:13 Pourquoi ? Pourquoi le fondement ?
00:14:17 Ça s'appelle les droits de droit. On n'a pas le droit de diffuser des images de vidéos de surveillance sans votre accord.
00:14:22 Mais attendez, je m'excuse de vous couper, mais les gens qui mettent leurs photos, y compris dans le simple appareil, sur internet,
00:14:31 et qu'ils diffusent et c'est rediffusé...
00:14:34 Oui, mais c'est tout le cas dans la loi. Adressez-vous à Philippe Bilger, c'est lui qui la connaît la loi.
00:14:37 Mais d'accord, le droit à l'image, c'est une chose, mais le droit des citoyens d'être protégés contre le vol, on est une autre.
00:14:45 C'est tout le paradoxe, on est bien d'accord.
00:14:47 Mais ce n'est pas un paradoxe. Le rôle du législateur, c'est de trouver le juste équilibre entre deux besoins.
00:14:52 L'un, c'est la protection de l'image pour le citoyen lambda ordinaire qui ne commet pas d'infraction.
00:14:59 Écoutez, quand vous êtes dans votre voiture, Mme Mathias, et que vous conduisez...
00:15:04 Oui, M. Lelouch.
00:15:05 Et que le radar... Non, mais là, franchement, vous m'avez un tout petit peu poussé dans mes retranchements.
00:15:09 C'est fait exprès.
00:15:10 Quelle est la différence entre la vidéo qu'il fait, lui, dans son magasin et un radar qui vous filme dans votre bagnole...
00:15:16 Parce que ce n'est pas diffusé sur les réseaux sociaux.
00:15:18 Pardon ?
00:15:19 Ce n'est pas diffusé sur les réseaux sociaux.
00:15:20 Non, mais le radar, il prend votre photo, parce qu'il considère que vous faites une infraction.
00:15:25 Qu'est-ce qu'il fait, lui ? Il photographie des gens qui commettent une infraction.
00:15:30 Alors, on va se tourner vers Philippe Bilger et puis vers Gérôme Jean qui...
00:15:33 Je rejoins... À l'heure actuelle, le point de vue de Pierre est un peu iconoclaste.
00:15:39 Mais je suis assez souvent iconoclaste.
00:15:41 Mais le job d'un député dans un cas comme ça, c'est de se saisir de cela en disant "on fait bouger la loi".
00:15:47 Mais je comprendrais que les lits confavrent des dérogations pour des situations exceptionnelles.
00:15:54 Lorsqu'on a la certitude que quelqu'un vole, ça ne me scandalise pas qu'on le filme.
00:15:59 Mais ça nécessite de changer la loi, effectivement. Ça, on est bien d'accord.
00:16:02 Et de faire des distinctions tout le temps.
00:16:05 Voilà, exactement. Et protéger quand même aussi des libertés individuelles.
00:16:08 On va redonner la parole en conclusion à Gérôme Jean avant de passer à un autre sujet.
00:16:12 Oui, moi je voudrais ajouter. J'invite les personnes qui témoignent sur votre plateau à rejoindre le collectif "Fras le vol" pour nous aider à faire...
00:16:19 Mais ils ne sont pas commerçants. Je croyais qu'il n'y avait que des commerçants dans votre collectif.
00:16:22 Des commerçants, des artisans, mais des clients aussi, madame.
00:16:25 Parce que quand vous êtes dans un magasin et que vous voyez un vigile qui part courir après deux voleurs...
00:16:30 Aujourd'hui, on est tous embêtés par cette insécurité et par ces vols dans les magasins.
00:16:34 Aujourd'hui, nos équipes de vendeurs sont plus concentrées à surveiller les gens qui vont entrer qu'à conseiller les clients.
00:16:40 Vous trouvez ça normal ?
00:16:42 Donc voilà, aujourd'hui, j'invite les deux personnes qui sont sur votre plateau et tous ceux qui nous regardent à rejoindre le collectif.
00:16:48 Je veux aussi manifester parce qu'il y a beaucoup de commerçants qui vous regardent et qui nous suivent dans ce collectif qui s'appelle "Fras le vol".
00:16:55 Oui, on le voit, vous l'avez dit.
00:16:57 On le voit très bien, "Fras le vol".
00:17:01 Bon, le message est passé, on verra si vous adhérez à ce collectif.
00:17:04 Moi, je vais certainement parler à des copains parlementaires.
00:17:08 Pour que vous disiez que la loi bouge ?
00:17:10 Oui, mais quand la société, elle est vivante, la loi n'est pas fichée.
00:17:15 Quand il y a un besoin, il faut faire bouger la loi.
00:17:17 Merci Jérôme Jean d'avoir retémoigné une nouvelle fois sur notre antenne.
00:17:21 Et bon courage à vous.
00:17:22 Vous nous tenez au courant si vous arrivez à avoir un rendez-vous avec Gérald Darmanin ou Éric Dupont-Moretti.
00:17:26 Ils vont me recevoir et je sais qu'Olivier Véran se fera le porte-parole des messages que nous avons travaillés ensemble mercredi à Paris.
00:17:33 Merci à vous.
00:17:34 Au revoir Jérôme Jean.
00:17:35 Tout autre sujet dans le cadre de la réforme des retraites.
00:17:38 Vous savez qu'une nouvelle journée de mobilisation est prévue demain.
00:17:41 Vous savez aussi que l'article 1 qui prévoit la suppression des régimes spéciaux a été voté aujourd'hui par les députés.
00:17:47 Il y a tout un volet qui est dans le cadre de cette réforme sur la médecine, les médecins du travail.
00:17:54 Éric Deray de Matin, bonjour. Vous nous avez rejoint.
00:17:56 Est-ce que vous pouvez nous en dire plus ? La visite médicale va être obligatoire.
00:17:59 Oui, alors dans le cadre de cette loi, cette réforme, effectivement à partir de 61 ans,
00:18:05 si on estime avoir été dans des conditions difficiles au travail, donc pénibilité,
00:18:10 on pourra saisir son médecin du travail et lui dire "je me sens mal".
00:18:14 Alors point d'interrogation, 61 ans c'est déjà tard.
00:18:17 Donc cette réforme déjà ça...
00:18:18 Ça ce sera obligatoire, mais il y a d'autres visites du travail.
00:18:22 Oui, c'est ça, mais à 61 ans le médecin peut décider "j'arrête ou j'arrête pas".
00:18:26 Le problème c'est que quand on consulte le syndicat national des professionnels de la santé du travail,
00:18:30 ils estiment eux que c'est pas clair.
00:18:32 Eh bien justement on va leur poser la question.
00:18:34 Vous allez voir pourquoi. Et parce que d'abord, 1) vous n'avez pas assez de médecins du travail,
00:18:37 ça va être très compliqué si tout le monde veut avoir le médecin du travail.
00:18:39 Je rappelle qu'il n'y en a que 4400 en France, il y en a deux fois plus en 2010.
00:18:43 Et que deuxièmement, quelle responsabilité ? Vous vous rendez compte ?
00:18:46 Si un médecin dit "non, non, vous êtes en bon état" et que le suivant dit "si, si, si, il peut vous arrêter", qui aura raison ?
00:18:51 Oui, alors justement, Nathalie Gouenne, bonjour, vous êtes médecin du travail vous-même,
00:18:55 et vous êtes membre du syndicat que citait Éric de Ritmaten,
00:18:58 le syndicat national des professionnels de la santé au travail.
00:19:02 Donc Éric de Ritmaten nous a posé un petit peu les jalons pour votre futur rôle
00:19:07 dans le cadre de cette réforme des retraites, si elle est votée bien sûr.
00:19:11 Pour vous c'est quand même un problème, c'est-à-dire que vous changez finalement de statut,
00:19:15 d'un rôle de prévention, là vous allez devenir, et c'est ce qu'on nous a expliqué, décisionnaire.
00:19:20 C'est un souci pour vous ?
00:19:22 Oui, enfin c'est surtout décisionnaire, ça dépend pourquoi,
00:19:26 mais surtout notre rôle c'est essentiellement un rôle de prévention et pas un rôle de sélection.
00:19:31 En tant que professionnel de santé, nous avons tout à fait un rôle à jouer
00:19:35 dans la prévention de la santé, de l'altération de la santé des salariés,
00:19:39 mais sans attendre que les gens aient une santé altérée, sans attendre 61 ans.
00:19:46 Pour vous 61 ans c'est trop tard ? Ce chiffre devrait être revu à la baisse ?
00:19:51 Alors le problème il faut le poser autrement, c'est-à-dire que si on veut que les gens
00:19:56 aillent à la retraite en bonne santé, et pourquoi pas, s'ils le désirent,
00:20:01 continuent à travailler, alors il faut améliorer les conditions de travail, c'est impératif.
00:20:06 C'est en améliorant les conditions de travail qu'on arrivera à ce que les gens
00:20:10 arrivent en bonne santé à la retraite et ne tombent pas malades.
00:20:16 C'est-à-dire que c'est un mauvais calcul, c'est-à-dire que déjà un très grand nombre
00:20:20 de salariés n'arrivent pas à 62 ans pour des raisons de santé.
00:20:23 Donc là en fait le problème est mal posé, si je vous entends bien,
00:20:27 le problème est mal posé, on devrait au lieu de dire voilà il y aura une visite médicale
00:20:30 à partir de 61 ans, vous vous dites il faut voir les choses autrement,
00:20:33 il faut essayer d'améliorer les conditions de travail au préalable.
00:20:37 Exactement, il faut faire de la prévention. Améliorons les conditions de travail
00:20:41 et alors peut-être que les gens pourront travailler plus longtemps s'ils le souhaitent.
00:20:47 Si les conditions de travail sont tenables, voire sont même un rôle,
00:20:51 c'est un rôle social important le travail, si les conditions de travail sont suffisamment bonnes,
00:20:56 si vous avez l'impression d'être utile dans votre travail,
00:20:58 alors peut-être que vous allez travailler plus longtemps.
00:21:00 Autre point soulevé par Eric de Maten, il y a 4400 médecins du travail seulement,
00:21:07 j'allais dire, c'est-à-dire que si on rend une visite obligatoire
00:21:10 pour tous les salariés à 61 ans, est-ce que ce sera faisable pour vous ?
00:21:14 Non, non, ça ne sera pas faisable. Il y a aussi l'hypothèse que ce soit
00:21:20 le médecin traitant qui le fasse, mais les médecins traitants sont aussi débordés.
00:21:24 Encore une fois, ce n'est pas une question de moyens, c'est une question de sens
00:21:29 et d'utilité. Encore une fois, je pense qu'en tant que professionnel de santé au travail,
00:21:34 nous pensons que c'est un très mauvais calcul d'attendre les 61 ans
00:21:39 pour faire une sélection. D'abord, ce n'est pas notre rôle,
00:21:42 ce n'est pas éthique, ce n'est pas déontologique.
00:21:44 Encore une fois, améliorons les conditions de travail,
00:21:46 aidons les entreprises à améliorer les conditions de travail,
00:21:49 aidons les salariés par des visites médicales, que l'on fait déjà,
00:21:53 ce rôle, on le fait déjà. On n'attend pas 61 ans, une visite obligatoire,
00:21:57 on ferait une garde-tri entre ceux qui peuvent et ceux qui ne peuvent pas.
00:22:00 Est-ce que vous avez été consultée par le gouvernement dans le cadre de ce projet de réforme ?
00:22:04 Justement, parce qu'il a mis cette visite médicale obligatoire.
00:22:08 Encore une fois, la réforme n'est pas encore passée, mais vous aviez été consultée ?
00:22:12 Non, nous n'avons pas été consultées. Nous avons été mises devant le fait accompli.
00:22:17 Alors que nous sommes professionnels de santé, on avait vraiment un rôle à jouer là-dedans.
00:22:22 On a des propositions. Améliorons les conditions de travail.
00:22:26 Pierre Lelouch ?
00:22:28 Je suis atterré, vous avez posé la bonne question.
00:22:31 Est-ce que la médecine du travail a été associée à cette réflexion sur les seniors,
00:22:36 le travail des seniors ? Ben non.
00:22:38 Parce que c'est justement un des axes forts de la réforme.
00:22:41 Cette visite couperait, complètement absurde, parce que ces médecins,
00:22:44 ils ont tous le serment d'Hippocrate, ils sont là pour soigner,
00:22:49 ils ne sont pas là pour décider qui est apte à continuer ou pas à continuer de travailler.
00:22:53 C'est déplacer la responsabilité de l'État sur un tout petit nombre de médecins qui ne peuvent pas le faire.
00:23:01 C'est absurde. Il y a quelque chose de profondément choquant dans la méthode.
00:23:06 Et ce que dit cette dame, ce médecin, a complètement raison.
00:23:10 C'est une question de motivation, de conditions de travail, de santé tout au long de la vie.
00:23:15 Ce n'est pas le médecin de l'entreprise qui va s'assurer de la santé du salarié tout au long de sa vie.
00:23:20 C'est la façon de vivre de cette personne, c'est son épanouissement ou pas au travail.
00:23:25 C'est tout ça qui va conditionner la suite.
00:23:27 C'est pour ça que c'est très compliqué, cette visite couper.
00:23:31 C'est vraiment une idée de techno-colonialiste.
00:23:34 Tout de même, si la disposition est votée, en quoi le fait de donner ce rôle au médecin du travail
00:23:44 contreviendrait à son éthique, alors que l'examen auquel vous procéderez sera à la fois sanitaire, technique ?
00:23:54 Je ne vois pas en quoi le fait d'apposer sur la personnalité qui viendra vous voir
00:24:00 un jugement technique et sanitaire contreviendrait à l'éthique du médecin.
00:24:05 Je vous laisse répondre, Nathalie Gouenne.
00:24:07 Encore une fois, nous ne sommes pas là pour faire du tri, pour faire de la sélection.
00:24:13 Nous sommes là pour aider les gens, aider les entreprises.
00:24:16 Et encore une fois, c'est un très très très mauvais calcul.
00:24:19 C'est-à-dire qu'on va dire que cette personne est suffisamment usée pour qu'elle sorte du travail,
00:24:26 et celle-ci n'est pas suffisamment usée.
00:24:28 Vous ne trouvez pas que c'est un problème d'éthique ?
00:24:30 Non.
00:24:31 Non, mais surtout, il y a une autre question.
00:24:34 Non, mais parce que vous utilisez un terme un peu lourd, le tri.
00:24:42 Ce n'est pas un tri au sens où vous l'entendez, c'est un tri fondé sur des données objectives
00:24:49 que vous-même, avec votre cerveau, vous mettez en jeu.
00:24:52 Pierre Lelouch, et puis on laisse répondre Nathalie Gouenne.
00:24:54 Je vous interromps, je vous interromps.
00:24:55 Comment on fait cette évaluation ?
00:24:57 On va vous laisser répondre, attendez juste.
00:24:59 Quand vous recevez quelqu'un, vous allez le recevoir combien de temps ?
00:25:02 Un quart d'heure, vingt minutes ?
00:25:03 Une demi-heure maximum ?
00:25:05 Comment vous faites un bilan de santé en un quart d'heure ?
00:25:07 Alors Nathalie Gouenne, on va la laisser répondre, c'est elle la principale concernée.
00:25:11 Encore une fois, nous sommes là, nous avons un rôle de médecin.
00:25:17 Mais ce que vous dites, quand vous dites, en fait nous donnons une expertise,
00:25:21 mais l'expertise, on n'est pas embauché par une assurance.
00:25:25 Notre mission, c'est dans le Code du travail, c'est la préservation de la santé des salariés
00:25:32 du fait de leur travail.
00:25:35 Préserver la santé des salariés.
00:25:38 Eric Levy de Mattel, en un mot ?
00:25:41 Un mot seulement pour dire qu'aujourd'hui, vous avez trop d'arrêts de travail en France,
00:25:45 le ministère le reconnaît, parce que justement, vous avez raison docteur,
00:25:49 il n'y a pas assez de prévention.
00:25:51 Je donne le chiffre, 13 milliards d'euros uniquement à cause des arrêts de travail.
00:25:55 Vous vous rendez compte, 13 milliards, ça correspond au déficit de la retraite.
00:25:58 Nathalie Gouenne, en conclusion ?
00:26:00 En conclusion, je dirais qu'il y a deux tiers des inaptitudes,
00:26:04 parce que cette expertise que l'on fait, effectivement, il y a un moment donné,
00:26:08 on aide les gens, on améliore les conditions de travail, en tout cas,
00:26:11 on aide les employeurs à trouver des bonnes conditions de travail,
00:26:13 à améliorer les conditions de travail, à aménager des postes de travail,
00:26:15 mais des fois, on arrive à, quand les conditions de travail sont mauvaises,
00:26:19 on arrive à, deux tiers des inaptitudes sont liées à des mauvaises conditions de travail.
00:26:23 Donc la condition, c'est améliorons les conditions de travail,
00:26:27 les conditions de travail sont là pour aider les employeurs, aider les salariés,
00:26:30 mais nous ne sommes pas là pour faire de la sélection.
00:26:33 Améliorer les conditions de travail, ça devrait être l'objectif, évidemment.
00:26:36 Merci beaucoup Nathalie Gouenne d'avoir répondu à nos questions
00:26:39 dans le cadre de ce projet de réforme des retraites.
00:26:41 On se retrouve juste après la pub, on partira en Syrie.
00:26:44 Je vous rappelle le bilan, plus de 22 300 morts, dont 4 français,
00:26:48 dans ce séisme qui a dévasté toute une partie de la Turquie et de la Syrie.
00:26:52 Restez bien avec nous, à tout de suite.
00:26:55 La parole aux français reprend, mais on commence par le Flash Info, Adrien Spitery.
00:27:01 Un attentat à la voiture Bélier, en Israël.
00:27:06 Il a visé un arrêt de bus à Jérusalem-Est.
00:27:09 Deux personnes sont mortes, dont un enfant.
00:27:12 Plusieurs personnes ont par ailleurs été blessées.
00:27:15 Selon un porte-parole de la police, le principal suspect a été neutralisé.
00:27:20 Laurent Berger et Philippe Martinez répondent à Emmanuel Macron.
00:27:24 Les secrétaires généraux de la CFDT et de la CGT demandent au gouvernement
00:27:28 de faire preuve de responsabilité.
00:27:30 Le président appelait à ne pas bloquer le pays sur la réforme des retraites.
00:27:34 Une nouvelle journée de mobilisation est organisée ce samedi.
00:27:38 Et puis les prisons, de plus en plus survolées par des drones.
00:27:42 68 survols ont été recensés en 2022, contre 37 en 2021.
00:27:47 29 d'entre eux ont servi à livrer des objets illicites à des détenus.
00:27:51 On y trouve des téléphones portables, des armes ou encore de la drogue.
00:27:56 La parole aux Français avec en plateau Philippe Bilger, Pierre Lelouch et Eric Derritte-Mathenne.
00:28:02 On va partir tout de suite en Syrie.
00:28:04 Vous savez que le bilan qui a secoué lundi la Turquie,
00:28:07 enfin une partie de la Turquie et de la Syrie, a fait 22 300 morts.
00:28:10 Il s'est encore alourdi.
00:28:12 Et il reste peu d'espoir maintenant de retrouver des survivants.
00:28:16 On est en ligne avec Vincent Gelot. Bonjour.
00:28:19 Bonjour.
00:28:21 Vous êtes responsable de projet pour l'Oeuvre d'Orient, pour le Liban et la Syrie.
00:28:25 Vous êtes actuellement dans votre voiture. On le voit.
00:28:27 Vous allez d'Alep à la ville de Latakie.
00:28:30 Vous allez nous expliquer pourquoi.
00:28:31 Mais déjà, racontez-nous ce qui s'est passé le jour du séisme.
00:28:34 Lundi, je crois que vous étiez au Liban et vous êtes tout de suite rendu en Syrie.
00:28:39 Tout à fait. Moi, j'habite au Liban depuis sept ans maintenant.
00:28:43 Et je me rends régulièrement en Syrie depuis.
00:28:45 Et ce soir-là, les murs ont tremblé.
00:28:48 J'ai dû évacuer l'immeuble où j'habite avec mon épouse et mes trois enfants.
00:28:52 Et on a quitté en catastrophe avec nos voisins l'immeuble parce que tout tanguait.
00:28:57 Et les meubles se déplaçaient.
00:28:59 Donc, heureusement, il n'y a pas eu de dégâts majeurs.
00:29:01 Mais dès le lendemain matin, on a eu les appels à l'aide de nos amis d'Alep.
00:29:06 Et donc, nous avons fait affrêter un camion rempli de couverture
00:29:11 parce que c'était un des besoins prioritaires qui nous étaient fermentés.
00:29:14 Il faut savoir qu'à Alep, la température avoisine les -3°C.
00:29:17 Déjà, on était dans une situation avant le séisme difficile.
00:29:21 Et donc, j'ai pu rejoindre Alep le mardi soir
00:29:24 et distribuer depuis le dos du camion ces milliers de couvertures aux sans-abri.
00:29:29 On les voit d'ailleurs là, vos images.
00:29:32 On voit ces couvertures qui arrivent.
00:29:33 Je crois que c'est dans la Caldéenne d'Alep qui accueille 1500 personnes.
00:29:38 Enfin, qui accueillait. Je ne sais pas où on en est actuellement.
00:29:41 Voilà, grâce à vos couvertures.
00:29:45 Là, vous allez vers la ville de Latakia en Syrie.
00:29:47 Qu'est-ce que vous allez faire exactement ? Quel va être votre rôle ?
00:29:50 Vous avez des vivres ? Vous avez des secours ? Quelque chose avec vous ? Ou pas encore ?
00:29:54 Non, là, c'est principalement une étude de besoins.
00:29:57 On a eu plusieurs appels de Latakia parce que là-bas aussi,
00:30:01 il y a plusieurs dans les églises, les salles paroissiales, etc.
00:30:04 Ils accueillent également des déplacés.
00:30:06 Donc, je vais voir un peu sur place les besoins prioritaires avant qu'on puisse agir.
00:30:12 Justement, il y a un cas. Il y a la Turquie qui a été fortement secouée, bien sûr.
00:30:15 La Syrie aussi. La Syrie, c'est un peu particulier.
00:30:18 Beaucoup de personnes, d'après ce qu'on lit dans les reportages,
00:30:21 critiquent justement, disent qu'on a du mal à avoir à acheminer de l'aide pour la Syrie.
00:30:25 Racontez-nous.
00:30:27 Oui, alors, écoutez, moi, j'y suis arrivé depuis le Liban.
00:30:31 Alors, ça prend du temps, évidemment.
00:30:32 Il faut des permis pour passer la frontière.
00:30:34 Mais c'est faisable.
00:30:36 Et je tiens à rappeler que plusieurs pays ont affrété des avions,
00:30:39 l'Irak, le Liban, etc., pour Alep.
00:30:43 Donc, c'est faisable.
00:30:45 C'est avant tout, je crois, une décision politique, en réalité,
00:30:48 de savoir si on veut aider la Syrie et quelle région de la Syrie, en fait.
00:30:53 Mais c'est bon ça, parce qu'en fait, le problème, il est diplomatique derrière.
00:30:55 Vous savez que plusieurs pays sont en rupture de banc avec la Syrie,
00:30:58 de Bachar el-Assad, et ce qui fait qu'il y a peut-être pas des réticences.
00:31:02 Mais les canaux, on va dire, se font moins facilement.
00:31:06 Tout à fait, c'est très clair.
00:31:08 C'est très clair.
00:31:09 Nous, ce que j'espère, c'est que, vous savez, le peuple syrien,
00:31:12 il souffre énormément, quel que soit le côté de la frontière.
00:31:16 C'est un...
00:31:19 Malheureusement, ça coupe, Vincent Gelo.
00:31:23 On va essayer de vous rappeler.
00:31:25 Assez bon, on vous retrouve.
00:31:28 Voilà, il y a 96 % de la population qui vit sous le seuil de pauvreté.
00:31:31 C'est une population qui a vécu sous les bombardements,
00:31:34 qui vit sous les sanctions, avec les privations.
00:31:36 Donc, les gens étaient déjà vulnérables avant le séisme.
00:31:39 Voilà, donc nous, ce qu'on dit, c'est qu'il faut aider tous les Syriens,
00:31:41 tous ceux qui sont vulnérables, qu'ils soient, je dirais, à Idlib ou qu'ils soient à Alep.
00:31:46 Je vais faire un agir en plateau.
00:31:47 Pierre Leloup, je vous connaissais bien la situation.
00:31:50 Je vous laisse poser votre question à Vincent Gelo.
00:31:52 Je la connais, mais moins que M. Gelo, qui a le courage d'être sur place.
00:31:56 C'est une zone très, très compliquée.
00:31:57 C'est très compliqué, parce que, en effet, ce pays est en guerre
00:32:00 depuis maintenant dix ans, et les gens souffrent énormément.
00:32:03 Il y a un seul point de passage, là, il a parlé de son passage par le Liban,
00:32:08 mais le seul point de passage officiel est à Bab al-Wala,
00:32:14 qui est à la frontière turque, et qui a été fermé, y compris endommagé,
00:32:18 par le séisme, et qui vient de réouvrir.
00:32:20 Mais ce qui est compliqué, c'est que vous avez quatre forces militaires à l'œuvre,
00:32:25 qui s'entretuent depuis une dizaine d'années.
00:32:27 Vous avez tout à fait à l'est les Kurdes, qui font l'objet de très violentes attaques
00:32:35 de la part des Turcs.
00:32:36 Vous avez des milices pro-turcs, y compris au nord d'Alep.
00:32:40 Et puis, vous avez aussi des gens d'Al-Qaïda, qui sont dans la zone d'Idlib.
00:32:46 Et c'est des zones qui n'ont rien.
00:32:48 Et puis, au milieu, vous avez les forces de l'armée syrienne,
00:32:53 et bien sûr que Bachar el-Assad, il essaye de retrouver une respectabilité internationale
00:32:58 en faisant transiter l'Ade par lui, avec le soupçon qu'il ne va favoriser
00:33:03 que les populations qui lui sont soumises.
00:33:06 Mais ce qui est terrible, c'est ce que disait M. Angelo,
00:33:08 c'est qu'au milieu, il y a des gens qui souffrent, qui ont été victimes de terrorismes,
00:33:12 du séisme, qui ont été victimes, évidemment, de tout ce qu'on a raconté.
00:33:16 Mais rien qu'à Alep, il y a encore deux jours, d'après ce que j'ai su,
00:33:21 il y a des procurs tirés sur d'autres milices, malgré le séisme.
00:33:27 Donc ce n'est pas du tout évident de travailler dans ces conditions.
00:33:30 C'est la question que je voulais lui poser, puisqu'il était à Alep, M. Gelaud.
00:33:33 Comment c'est sur le terrain ? Les milices continuent à s'entretuer,
00:33:36 ou bien ça s'est calmé pour l'instant ? Est-ce que vous pouvez travailler ?
00:33:40 En fait, il y a une partie d'Alep, ce qu'on appelle la montagne de Djebel Saïdé,
00:33:45 qui est une zone qui est en effet contrôlée par les milices kurdes.
00:33:47 Et donc, oui, c'est l'objet de tensions, évidemment, avec les troupes gouvernementales syriennes ici.
00:33:54 Mais ça, c'est depuis longtemps.
00:33:57 Après, on peut quand même travailler. On peut le faire.
00:34:00 Moi, on a la chance ici de travailler depuis longtemps avec des partenaires qu'on connaît,
00:34:04 qui sont les églises locales, les institutions d'églises.
00:34:08 Donc il y a du travail.
00:34:09 Pour reprendre ce que vous disiez, moi, ce que je déplore en Syrie,
00:34:12 et j'y travaille depuis sept ans, c'est qu'on a des villes comme Homs, comme Alep,
00:34:16 qui sont rasées, qui sont détruites, qui sont vraiment à l'état de ruine,
00:34:19 et qui ne se reconstruisent pas en raison du nœud politique et diplomatique de ce pays,
00:34:25 à savoir que les alliés du gouvernement syrien, donc l'Iran et la Russie,
00:34:29 n'ont ni l'envie ni les moyens de reconstruire ce pays.
00:34:32 Et l'Occident ne veut pas entendre parler de reconstruction en Syrie
00:34:35 tant que Bachar el-Assad est au pouvoir.
00:34:37 Donc les villes ne se reconstruisent pas.
00:34:39 Je crois que c'est unique dans l'histoire des guerres modernes,
00:34:42 un schéma de ce type, si vous voulez, dans toutes les guerres récentes qu'il y a eues,
00:34:45 que ce soit la guerre civile libanaise, l'ex-Yougoslavie, etc.
00:34:48 Ça s'est reconstruit derrière. Là, il n'y a pas de reconstruction.
00:34:51 Et c'est terrible pour le peuple syrien.
00:34:53 C'est terrible parce qu'il vit dans des ruines, dans des conditions de vie inacceptables.
00:34:58 Donc voilà, nous, on espère, si vous voulez, que ce drame dans le drame
00:35:01 puisse permettre de réveiller un peu l'opinion qui est, on comprend, prise par d'autres actualités,
00:35:07 d'autres guerres, d'autres crises, par rapport à la situation des habitants de ce pays.
00:35:12 Il est anormal de laisser un peuple crever à petit feu et dans le silence absolu.
00:35:17 Moi, je veux rendre hommage à l'œuvre d'Orient et aux communautés chrétiennes d'Orient
00:35:23 qui font ce travail formidable.
00:35:25 Je voudrais demander à Vincent Gelot.
00:35:29 J'ai entendu dire qu'au-delà de ces antagonismes politiques
00:35:35 qui sont durables et qui sont graves,
00:35:39 qu'il y avait paradoxalement une solidarité, une générosité
00:35:46 qui effaçait beaucoup d'antagonismes politiques,
00:35:50 aussi bien en Turquie qu'en Syrie,
00:35:53 et qu'il y avait une sorte de consensus de l'aide qui était tout à fait surprenant.
00:36:00 Est-ce que c'est une vision sulpicienne de ce qui se passe ou est-ce que c'est exact ?
00:36:06 Vous savez, en Syrie, c'est un peu le grand jeu d'échecs.
00:36:09 Comme vous l'avez dit précédemment, il y a plusieurs forces en présence.
00:36:12 On pourrait même ajouter, si on va dans le nord-est syrien,
00:36:15 il y a évidemment l'armée syrienne, il y a les milices kurdes,
00:36:18 il y a les Américains, il y a les Français, il y a les Russes,
00:36:21 il y a les Turcs un peu plus loin, il y a un peu tout le monde.
00:36:24 Or, il y a Daesh, donc il y a un peu tout le monde.
00:36:27 Et évidemment, tout ce monde-là s'allie, se combat, mais négocie aussi entre eux.
00:36:31 Et très clairement, oui, si je prends l'exemple de la route
00:36:34 qui relie la ville de Homs à la ville d'Alep,
00:36:37 cette route n'est pas très loin d'Idlib en réalité.
00:36:40 Et parfois, on voit flotter le drapeau turc un peu plus loin,
00:36:43 alors qu'on est sur le territoire syrien.
00:36:46 Donc oui, tout ce monde-là discute, il parle entre eux, évidemment.
00:36:51 Maintenant, par rapport à l'aide qui arrive, là, très clairement,
00:36:55 j'ai le sentiment que l'aide qui arrive sur place,
00:36:58 ça arrive principalement par la voie aérienne,
00:37:00 parce que l'aéroport d'Alep continue de fonctionner.
00:37:03 Je n'ai pas vu grand-chose arriver par la frontière turque.
00:37:06 Vous l'avez dit, la frontière a été fermée, puis est endommagée.
00:37:09 Et depuis le Liban, nous, en tout cas,
00:37:12 on était les premiers à arriver sur place avec un chargement.
00:37:15 J'ai entendu dire que des ONG étaient en train de se mobiliser
00:37:18 pour faire passer des camions, donc ça doit rester possible.
00:37:22 De quoi avez-vous besoin le plus ? Comment on peut vous aider en fait ?
00:37:26 Alors écoutez, là, on est vraiment dans de l'aide d'urgence.
00:37:29 C'est-à-dire qu'on a des milliers de personnes qui n'ont rien,
00:37:32 qui sont dans des centres, il faut les chauffer,
00:37:35 donc des couvertures, les nourrir.
00:37:37 Donc on apporte à ce moment actuellement également des repas chauds,
00:37:40 des sandwiches, du lait en poudre pour les enfants qui sont là,
00:37:43 des médicaments, des choses comme ça.
00:37:46 Et en même temps, si vous voulez, on commence à réfléchir à l'après,
00:37:49 parce que si je prends l'exemple de la ville d'Alep,
00:37:51 une grande partie des bâtiments, d'abord, ont été détruits,
00:37:54 il y a une partie des bâtiments détruits.
00:37:56 Certains bâtiments, en fait, ne sont plus habitables
00:37:58 parce que la ville a été fragilisée par les bombardements
00:38:00 durant la guerre.
00:38:01 Donc les autorités syriennes, actuellement, jour après jour,
00:38:04 font sortir des gens, évacuent ces immeubles.
00:38:07 Donc ça veut dire que ces personnes ne pourront plus rentrer chez elles.
00:38:09 Donc on commence là à réfléchir comment évaluer les dégâts,
00:38:14 comment réparer ces maisons pour que les gens puissent quitter les abris
00:38:17 et rentrer chez eux, en fait.
00:38:19 Donc on est à cheval entre de l'aide d'urgence,
00:38:21 on ne sait pas combien de temps elle va durer,
00:38:23 et réfléchir à l'après, c'est-à-dire à la reconstruction,
00:38:27 pour ces personnes-là.
00:38:29 Il y a un problème politique à régler par la France
00:38:35 et par ses partenaires européens.
00:38:38 À un moment, il va falloir mettre entre parenthèses
00:38:41 le contentieux politique avec Bachar el-Assad
00:38:44 et quand même faire entrer de l'aide,
00:38:47 avec le risque, naturellement, que le régime le détourne à ses affidés,
00:38:50 ne le distribue pas là où c'est nécessaire.
00:38:52 Mais sinon, on ne va pas y arriver.
00:38:54 La France a quand même débloqué une aide d'urgence
00:38:56 à la population syrienne à hauteur de 12 millions d'euros.
00:38:58 Il y a quand même des moyens qui ont été débloqués
00:39:01 et différents pays l'ont fait.
00:39:03 Ça commence à être le cas.
00:39:05 Après, il faut regarder avec le gouvernement de Damas
00:39:08 comment on peut acheminer cette aide,
00:39:10 sous la forme de couloirs humanitaires, je ne sais quoi.
00:39:12 Oui, pour que ce soit sécurisé, c'est ce que vous disiez.
00:39:15 Ça veut dire reprendre langue avec eux.
00:39:17 Or, nous avons rompu toute relation avec el-Assad
00:39:21 depuis une bonne dizaine d'années,
00:39:24 à cause des exactions commises contre son peuple
00:39:27 par l'utilisation d'armes chimiques, etc.
00:39:29 Et 300 000 morts, quand même.
00:39:31 C'est une catastrophe naturelle.
00:39:33 Ça explique le passif de cette situation.
00:39:35 Mais je vous rappelle quand même le terrible bilan de ce séisme.
00:39:37 Là, on en est à 22 300 morts.
00:39:39 Voilà, c'est ce que je dis.
00:39:41 Je suis d'accord avec l'idée de redémarrer,
00:39:43 ne serait-ce qu'un dialogue sur l'humanitaire.
00:39:45 Vincent Gelot, un dernier mot,
00:39:47 avant de vous laisser poursuivre la route direction l'Attaqué ?
00:39:51 Non, un dernier mot pour tous ceux qui nous regardent.
00:39:55 N'oubliez pas la Syrie.
00:39:57 On sait qu'il y a beaucoup d'autres choses
00:39:59 qui se passent en France et ailleurs.
00:40:01 Mais ne pas oublier ce pays, même après le séisme.
00:40:03 Et puis, soutenir, parce que vraiment,
00:40:06 je tiens à dire que la réponse humanitaire,
00:40:08 actuellement, n'est pas à la hauteur
00:40:10 par rapport à la taille des besoins.
00:40:12 Un grand merci d'avoir témoigné aujourd'hui.
00:40:14 On salue évidemment tous.
00:40:16 On est très admiratifs de votre courage
00:40:18 et des actions que vous faites envers ces populations.
00:40:21 Je rappelle que vous êtes en Syrie
00:40:23 et que vous vous la déplacez de la ville d'Alep
00:40:26 jusqu'à la ville de l'Attaqué.
00:40:28 Merci beaucoup, Vincent Gelot, encore une fois.
00:40:30 Un tout autre sujet,
00:40:32 mais c'est aussi la variété qui fait cette émission.
00:40:35 On revient en France.
00:40:37 Vous êtes peut-être touché par des hausses de factures d'énergie.
00:40:40 Lui, il a trouvé une solution.
00:40:42 Arnaud Créteau, bonjour.
00:40:44 Vous êtes boulanger.
00:40:47 Vous êtes installé dans un petit village à Montville,
00:40:49 je crois, c'est en Seine-Maritime.
00:40:51 Vous faites du pâtes, vous êtes boulanger.
00:40:54 Vous ne dépensez pas un centime d'électricité,
00:40:59 d'après ce que j'ai compris.
00:41:01 Pourquoi ? Parce que vous avez installé,
00:41:03 on les voit derrière moi, des panneaux solaires.
00:41:05 Est-ce que vous pouvez nous expliquer comment ça fonctionne ?
00:41:07 Comment ça marche, comme dirait Michel Chauvelet ?
00:41:09 Ce ne sont pas les panneaux solaires qu'on voit derrière vous.
00:41:12 Non, ce n'est pas ceux-là.
00:41:14 Justement, on n'utilise pas d'électricité.
00:41:18 Ce sont des concentrateurs solaires Lightfire.
00:41:22 En fait, c'est une surface de miroir
00:41:24 qui permet de concentrer les rayonnements du soleil dans un four
00:41:27 et d'atteindre 250-300 degrés.
00:41:29 On les voit, voilà, exactement.
00:41:31 Ça y est, on les voit, on voit votre four.
00:41:33 Et on voit votre...
00:41:34 Ça permet de cuire des pains.
00:41:36 Voilà.
00:41:37 Est-ce que c'est une installation qui prend beaucoup de place ?
00:41:40 Combien ça vous a coûté d'installer tout ça ?
00:41:44 C'est le prix d'un four professionnel.
00:41:46 Ça prend un peu de place au sol
00:41:49 parce que les rayonnements solaires, c'est en fonction de la surface de captage.
00:41:53 Et surtout, c'est une organisation qui est tout autre
00:41:56 par rapport à une boulangerie de quartier.
00:41:58 Par exemple, on ne travaille que des pains au levain,
00:42:00 qui sont des pains de conservation.
00:42:02 Donc les gens qui voudraient faire le plus possible de pains au solaire,
00:42:06 il n'y a pas besoin qu'ils fassent beau tous les jours
00:42:07 pour avoir du pain tous les jours,
00:42:08 parce que les pains se conservent une semaine à dix jours.
00:42:10 C'était ma question, parce que loin de moi,
00:42:12 l'idée de dire qu'il ne fait pas très beau en Seine-Maritime,
00:42:14 mais souvent il pleut quand même,
00:42:15 c'est que vous arrivez à faire des fournées de pains.
00:42:18 Est-ce que vous avez besoin d'un rayonnement solaire intense ?
00:42:22 Est-ce qu'il faut qu'il y ait un plein soleil dehors
00:42:24 pour pouvoir cuire votre pain ?
00:42:26 Voilà, en fait, c'est très simple.
00:42:28 Pour savoir quand est-ce que ça marche,
00:42:30 il suffit de voir votre ombre.
00:42:32 Si vous marchez dans la rue et que vous voyez de l'ombre,
00:42:34 ce type de four fonctionne.
00:42:36 Mais on peut les utiliser aussi en complément.
00:42:39 Par exemple, ici, nous, on a le four solaire et le four à bois,
00:42:42 ce qui permet, quand la météo n'est pas suffisante,
00:42:45 de cuire au feu de bois.
00:42:47 Et ça permet vraiment d'avoir une complémentarité.
00:42:52 Et ce qui est intéressant, ce qui est important,
00:42:54 nous, on reçoit tous les mois des gens en formation ici
00:42:57 pour justement parler de l'organisation de l'activité,
00:42:59 pour savoir comment est-ce qu'on fait,
00:43:01 on voit le four à bois par exemple,
00:43:02 comment est-ce qu'on fait quand il ne fait pas assez beau.
00:43:06 Alors, une des solutions, c'est d'avoir une alternative à la cuisson
00:43:09 sur les produits périssables, comme le pain qui se conserve
00:43:12 bien une semaine pour nous, mais ça reste un produit périssable.
00:43:16 Et sinon, c'est de travailler sur des produits de conservation.
00:43:19 Et donc, par exemple, on a aussi une activité de torréfaction
00:43:21 où là, les produits se conservent jusqu'à un an.
00:43:23 Et du coup, ce qu'on fait sur des produits alimentaires,
00:43:25 on pourrait le faire sur autre chose,
00:43:27 c'est simplement de prioriser les tâches énergivores,
00:43:29 c'est-à-dire, nous, c'est la torréfaction,
00:43:32 les jours où il fait beau.
00:43:34 Et en fait, ces tâches, ça ne représente que 15% de l'activité.
00:43:36 Et le reste du temps, il y a l'emballage, la comptabilité, etc.
00:43:39 Donc, l'intermittence de l'énergie, en fait,
00:43:42 elle n'est pas du tout un problème pour alimenter une activité économique
00:43:45 comme la nôtre. On est trois salariés ici,
00:43:47 trois équivalents temps plein, et donc, on peut y arriver,
00:43:51 même en Normandie.
00:43:52 Mais, alors, oui, je l'entends, mais ça demande, et vous le disiez,
00:43:55 ça demande, voilà, une installation, ça demande une organisation
00:43:57 qui est un peu différente de celle qu'on connaît.
00:43:59 Est-ce que votre système, ça pourrait être duplicable
00:44:02 dans une boulangerie qui est située dans une ville,
00:44:07 dans n'importe quelle ville, d'ailleurs,
00:44:09 une petite boulangerie de quartier, est-ce qu'elle pourrait faire ça ?
00:44:11 Parce que ça devient compliqué, quand même.
00:44:13 Il faut automatiquement un espace extérieur, il faut…
00:44:17 Alors, voilà, c'est pas aussi facile que juste remplacer le four,
00:44:22 si vous voulez.
00:44:23 Ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'il y a une organisation
00:44:26 qui va autour, qui est importante, c'est pour ça que les formations
00:44:29 sont importantes, mais le potentiel est énorme.
00:44:33 La plupart des gens qui se sont installés après nous,
00:44:37 parce que suite aux formations, il y a des gens qui s'installent
00:44:39 en France en ce moment, souvent, c'est des gens en reconversion
00:44:41 qui installent une boulangerie.
00:44:43 Il y a des gens qui viennent ici, qui ont des boulangeries existantes,
00:44:46 15 ans de métier, 30 ans de métier, etc.
00:44:48 Mais, effectivement, ça prend un certain temps de s'adapter,
00:44:51 mais justement, parce que ça prend du temps,
00:44:53 il faut commencer rapidement, parce que les crises énergétiques,
00:44:56 on n'a pas fini d'en avoir.
00:44:59 Et voilà, c'est plutôt parce que ça prend du temps
00:45:01 qu'il faut le faire le plus tôt possible.
00:45:03 – Vous, vous vous êtes lancé quand ?
00:45:06 – Voilà.
00:45:07 – Vous vous êtes lancé en quelle année ?
00:45:08 – En fait, ça fait une petite histoire, parce qu'à la base,
00:45:11 je suis ingénieur, et j'ai rencontré l'équipe
00:45:15 qui conçoit ces fours-là en 2010 en Inde,
00:45:19 au cours d'un voyage d'études sur l'énergie.
00:45:22 Et moi, je suis impliqué dans la conception des fours
00:45:24 depuis vraiment impliqué depuis 2014.
00:45:27 Et en fin 2019, j'ai démarré le Néo-Loco,
00:45:33 qui est une activité, qui est la première activité en Europe
00:45:36 de cuisson de pain solaire et de torréfaction.
00:45:39 On fait plein de produits torréfiés aussi,
00:45:41 on ne fait pas que de la boulangerie,
00:45:42 pour remplacer les cacahuètes, des alternatives locales au café,
00:45:45 des épices locales, etc.
00:45:48 – Mais vous vous êtes lancé avant même ces problèmes
00:45:50 de prix et de coûts énergétiques.
00:45:52 C'était une autre ambition qui vous motivait.
00:45:55 – Oui, et puis tout ça est possible grâce à beaucoup de gens
00:45:58 qui sont derrière.
00:46:00 Je pense à Solar Fire, vraiment beaucoup de gens.
00:46:03 Et la volonté au départ, c'est évidemment,
00:46:07 il faut avoir des activités qui soient viables économiquement,
00:46:10 donc viables dans le monde d'aujourd'hui,
00:46:12 mais qui soient viables dans le monde de demain.
00:46:13 Et dans le monde de demain, il faut être viable économiquement,
00:46:15 mais il faut surtout avoir des activités qui soient réellement durables,
00:46:18 pas juste pour les 10 ou 20 prochaines années,
00:46:20 mais pour les 50, 100 ans, 200 ans,
00:46:22 parce qu'on veut mettre en place des solutions,
00:46:23 qu'on puisse réellement transmettre,
00:46:24 et pas juste des solutions qui nous permettent
00:46:27 de vivre encore les 10 ou 20 prochaines années,
00:46:29 et puis ensuite de se retrouver dans la même situation.
00:46:32 – Éric de Ritmatin, au-delà de l'initiative qu'a eue Arnaud Créteau,
00:46:37 et dont il vient de nous parler,
00:46:39 il y a un véritable boom du solaire actuellement.
00:46:41 – Exact, ça commence à prendre vraiment de l'ampleur.
00:46:44 Les derniers chiffres que j'ai trouvés tout à l'heure chez RTE,
00:46:47 c'est important, c'est 13% quand même dans le mix énergétique,
00:46:50 c'est-à-dire sur 100 kW de produits, il y en a 13 qui arrivent…
00:46:54 – Mais on constate une réelle augmentation ?
00:46:56 – Ah bah oui, c'est une réelle augmentation,
00:46:58 regardez, 13% le solaire, le nucléaire est à 66,
00:47:00 là c'était tout à l'heure à 13h30, le gaz plus que 10%,
00:47:03 l'hydraulique, vous voyez, ça n'est pas négligeable,
00:47:05 et ce que je voulais dire, c'est qu'il y a même des particuliers
00:47:08 qui s'équipent de panneaux solaires, qui mettent ça sur leur toit,
00:47:10 il y a des sociétés qui se créent pour vendre des panneaux en kit,
00:47:13 et vous avez un tutoriel qui est en ligne, sur internet,
00:47:17 j'ai regardé, j'ai demandé combien ça coûtait des panneaux pour un pavillon,
00:47:21 on a pris un pavillon standard, 4 chambres, 3 chambres,
00:47:24 eh bien ça vaut 3 800 euros pour mettre ces panneaux sur le toit,
00:47:28 et en 5 ans on rentabilise, et quand j'ai dit oui,
00:47:32 mais est-ce qu'il y a une réduction de la facture,
00:47:35 ils me disent, on arrive à diviser par 2, parce que dans certains cas même,
00:47:39 il y a tellement de soleil, ou même je devrais même dire de la lumière,
00:47:42 parce que les nouveaux panneaux fonctionnent grâce à la lumière,
00:47:45 et moins avec le soleil, c'est-à-dire que même s'il ne fait pas beau,
00:47:48 vous avez quand même le rayonnement qui provoque cette énergie.
00:47:51 - Je vois la formidable initiative d'Arnaud Créteau,
00:47:56 qui a été ingénieur, me fait penser, si j'ose dire,
00:48:00 le titre de votre émission, "Clair et Riche", c'est "La parole aux français",
00:48:04 je me dis parfois qu'à côté de l'Etat, il faudrait laisser se développer
00:48:09 la formidable inventivité sociale et personnelle des français.
00:48:13 Je trouve que ça n'est pas incompatible avec l'action officielle,
00:48:18 mais qu'on permette à tous ces français de libérer leurs initiatives,
00:48:23 je pense qu'ils sont très riches de progrès.
00:48:26 - Arnaud Créteau, vous avez eu des aides pour vous lancer, justement,
00:48:31 de la part de l'Etat ?
00:48:33 - Ce jour absolument pas, zéro subvention, zéro argent public,
00:48:37 mais c'est en train de changer, parce que ça y est,
00:48:39 on est maintenant identifiés, et donc c'est en train de changer.
00:48:43 Ce sera bientôt plus le cas, et d'ailleurs, j'invite à aller encore dans ce sens-là.
00:48:49 Et j'en profite aussi pour dire qu'il y a un livre qui sort le 14 mars
00:48:53 aux éditions Terre vivante, qui s'appelle "La boulangerie solaire",
00:48:55 qui ne parle pas que de boulangerie, mais qui en parle aussi.
00:48:58 Et voilà, il y a vraiment énormément d'éléments là-dedans pour aller plus loin,
00:49:03 et il y a des possibilités pour transformer d'autres secteurs de l'économie,
00:49:07 comme nous, nous l'avons fait, on a essayé de le faire, en tout cas,
00:49:10 sur la boulangerie et la torréfaction.
00:49:12 On en est vraiment au début de ce qu'on peut faire,
00:49:15 et c'est vraiment chouette que maintenant, ces technologies
00:49:19 et ces approches puissent sortir un petit peu de nos ardeurs.
00:49:24 - Je pense que c'est possible, effectivement, de terre.
00:49:26 Merci beaucoup, Arnaud Créteau, de nous avoir partagé votre savoir-faire
00:49:29 et ce que vous faites.
00:49:30 Rapidement, Pierre Lelouch, en deux secondes ?
00:49:32 - Oui, je voulais savoir, un, d'où venait la technologie,
00:49:35 et deux, qui fabrique les fours ?
00:49:37 - Alors, très rapidement, Arnaud.
00:49:39 - Alors, les fours sont développés par la société Solar Fire Concentration,
00:49:44 qui est basée en Finlande.
00:49:45 - Finlande.
00:49:46 - Et les fours qui sont en France sont fabriqués à Saro-Mann-Kollböck,
00:49:50 par CPM Industries.
00:49:52 Donc, ce sont des fours qui sont fabriqués en Normandie.
00:49:54 - Et les miroirs ?
00:49:55 - Merci beaucoup.
00:49:56 - Les miroirs ?
00:49:57 - Les miroirs, c'est des miroirs classiques.
00:50:00 Vous pouvez les acheter au miroirier du quartier.
00:50:03 - Merci beaucoup.
00:50:04 On doit vous laisser, on est attendus au Carnaval de Nice,
00:50:07 après le journal de 15h.
00:50:08 A tout de suite.
00:50:09 À 15h sur CNews, on commence par le journal.
00:50:13 Miquel Dorian.
00:50:14 - Rebonjour Kelly, bonjour à tous.
00:50:16 Cinquième jour au procès de la rue Erlanger, à la cour d'assise de Paris,
00:50:20 où on retrouve Noémie Schultz.
00:50:21 Depuis ce matin, des pompiers sont entendus.
00:50:23 Ils sont revenus sur ce tragique incendie qui a fait 10 morts
00:50:26 dans un immeuble du 16e arrondissement.
00:50:28 Des pompiers, Noémie, encore choqués par ce drame.
00:50:31 - La nuit du 4 au 5 février 2019, les pompiers que nous avons entendus
00:50:39 ce matin ont eu un comportement héroïque.
00:50:42 On a sauvé 64 personnes d'une mort certaine,
00:50:44 explique le lieutenant-colonel qui a dirigé les opérations de secours.
00:50:47 Une mort certaine, car quand les premiers pompiers arrivent,
00:50:50 les fumées et les flammes sont déjà partout dans cet immeuble des années 30,
00:50:54 situé en fond de cour et donc inaccessible aux camions
00:50:56 et à leurs grandes échelles.
00:50:57 On ne pouvait pas agir dans ce bâtiment en sécurité.
00:51:00 C'était comme une souricière, un piège, se souvient ce pompier très expérimenté,
00:51:05 qui vit cette nuit-là le pire feu de sa vie.
00:51:07 Un incendie comme on n'en connaît qu'une fois dans sa carrière.
00:51:10 Pour sauver les habitants accrochés à leurs fenêtres,
00:51:13 une seule solution, escalader la façade avec des échelles à crochets.
00:51:16 Un sauvetage s'est envoyé chez ces hommes presque à la mort.
00:51:19 Alors deux heures de sauvetage, c'est un terminable poursuit
00:51:22 du lieutenant-colonel qui insiste beaucoup sur le courage
00:51:24 des 312 pompiers intervenus cette nuit-là.
00:51:27 Huit ont été blessés, lui s'était préparé à des pertes beaucoup plus lourdes.
00:51:30 Des hommes héroïques qui n'ont toutefois pas réussi à sauver tout le monde.
00:51:33 Dix personnes ont trouvé la mort dans l'incendie.
00:51:35 Certains habitants qui prient de panique ont sauté par la fenêtre
00:51:38 ou d'autres qui ont tenté de fuir en empruntant les escaliers
00:51:41 et sont morts asphyxiés.
00:51:42 On a beaucoup de regrets, assure le lieutenant-colonel,
00:51:45 même si on ne pouvait pas faire mieux.
00:51:47 La réforme des retraites à présent et la fin des régimes spéciaux
00:51:52 à l'Assemblée nationale.
00:51:54 Les députés ont voté l'extinction progressive de la plupart des régimes spéciaux.
00:51:59 Prévu dans l'article 1er de la réforme, ce vote à 181 voix contre 163
00:52:03 marque l'adoption de la première mesure du projet contesté du gouvernement
00:52:08 dont l'examen avance au ralenti depuis son coup d'envoi lundi dans l'hémicycle.
00:52:13 Le mouvement des arrêts de travail collectifs,
00:52:16 commencés dans les petits hôpitaux,
00:52:19 va-t-il se propager au centre hospitalier universitaire ?
00:52:23 Depuis mardi, la direction du CHU de Nantes doit faire face,
00:52:26 dans son service d'urgence, à une explosion des arrêts,
00:52:29 une première en France.
00:52:31 Regardez ce sujet de Jean-Michel Decaze et Michael Chahut.
00:52:34 Ils ne souhaitent pas être reconnus à cause de la pression exercée
00:52:39 par la direction du CHU.
00:52:41 Ces infirmiers ou aides-soignants des urgences de Nantes
00:52:44 sont en arrêt de travail collectif pour épuisement.
00:52:47 En grève depuis octobre, mais réquisitionnés,
00:52:50 c'est le moyen ultime qu'ils ont trouvé pour être entendus.
00:52:53 Je trouve ça difficile, c'est un peu un sentiment d'abandon,
00:52:56 d'abandonner nos patients.
00:52:58 Après, c'est aussi un moyen de faire entendre notre voix
00:53:01 et la voix des patients, parce que ça fait des mois qu'on est en grève
00:53:04 et qu'il n'y a rien qui se passe.
00:53:06 Ils ont la trentaine, ne sont pas syndiqués,
00:53:09 travaillent à l'hôpital depuis 7 ou 8 ans
00:53:12 et disent se battre pour eux et pour les patients.
00:53:15 Ça m'est arrivé plusieurs fois de travailler,
00:53:18 d'être du matin, d'installer des patients à 9h,
00:53:21 qui étaient arrivés à 14h-15h la veille.
00:53:24 Je n'ai pas fait soigner en pour être maltraitant,
00:53:27 donc moi ce que j'ai besoin, c'est de sentir que j'apporte
00:53:30 un soin convenable.
00:53:32 Aujourd'hui, on a quasiment 50% de l'effectif
00:53:35 qui est en arrêt de travail et il y a d'autres arrêts de travail
00:53:38 qui tombent encore. Donc voilà où on est la situation.
00:53:41 On est dans un système de maltraitance
00:53:44 qui est institutionnalisé.
00:53:46 Les arrêts de travail varient de 48h à 15 jours
00:53:49 selon l'épuisement du personnel.
00:53:51 L'actualité internationale au Proche-Orient.
00:53:54 Deux Israéliens, dont un enfant de 8 ans,
00:53:57 ont été tués dans un attentat à la voiture Bélier
00:54:00 à Jérusalem-Est. Cinq autres blessés sont à déplorer,
00:54:03 dont deux enfants, toujours dans un état critique.
00:54:06 Le drame s'est déroulé à un arrêt de bus du quartier de Ramot.
00:54:09 La police précise que le terroriste a été neutralisé.
00:54:12 La Roumanie dément le survol de son espace aérien
00:54:15 par des missiles russes.
00:54:17 Plus tôt dans la journée, le chef de l'armée ukrainienne
00:54:20 avait affirmé que deux projectiles avaient été tirés
00:54:23 depuis la mer Noire et qu'ils avaient traversé la Roumanie
00:54:26 et la Moldavie avant d'entrer en Ukraine.
00:54:29 La Moldavie a de son côté convoqué l'ambassadeur russe.
00:54:32 Voilà, c'est la fin de ce journal.
00:54:34 Bonne après-midi sur CNews avec Clélie Mathias.
00:54:37 La parole aux Français continue.
00:54:39 On part à Nice, on retrouve Cédric Pignataro.
00:54:42 Bonjour.
00:54:43 Bonjour.
00:54:44 Vous dirigez une entreprise familiale qui s'intitule Nice Festivités.
00:54:47 C'est votre arrière-grand-père qui a monté cette entreprise.
00:54:52 C'est un jour important pour vous,
00:54:54 parce que c'est le démarrage du Carnaval de Nice.
00:54:57 En plus, ça fait deux années que c'était un peu bizarre.
00:54:59 L'an dernier, il y avait eu des jauges réduites pour le public
00:55:02 et en 2021, l'édition avait été supprimée.
00:55:05 Donc, revoilà le Carnaval de Nice dans toute sa splendeur
00:55:08 avec, en plus, puisque je crois que c'est un anniversaire,
00:55:11 150 ans du Carnaval de Nice.
00:55:13 Avant que je n'aille plus loin, vous êtes dans ce hangar.
00:55:15 Décrivez-nous les chars que vous avez derrière vous
00:55:18 et les personnages, bien sûr.
00:55:20 Oui, donc voilà, là derrière moi, vous avez le fils du roi et de la reine.
00:55:27 C'est un char qu'on nomme carnavalon.
00:55:29 Et là, cette année, il n'y a pas eu une naissance, mais deux naissances.
00:55:32 Donc, vous allez voir, il y a les jumeaux.
00:55:35 Vous avez le petit garçon qui est au fond, qui sont pliés
00:55:38 de manière à ce que ça sorte de cette grande porte.
00:55:41 Et donc, vous avez ces chars-là pliés qui sont en cours de finition.
00:55:48 On peaufine un petit peu.
00:55:49 Et regardez, donc là, vous avez un arbre qui nous montre toutes les saisons.
00:55:54 Vous avez l'hiver, vous avez l'été.
00:55:56 Sur le côté, vous avez l'automne.
00:55:59 Si vous voyez un petit peu par là, voilà.
00:56:01 On voit quelques feuilles, oui.
00:56:03 Voilà, vous avez tous les chars du carnaval de Nice
00:56:08 qui sont dans cette célèbre maison, la maison du carnaval.
00:56:12 C'est combien de temps de travail pour vous de faire ces chars et ces personnages ?
00:56:17 Là, cette année, on a mis à peu près deux mois et demi pour faire tout ce travail-là.
00:56:26 Est-ce que là, il y a une actualité particulière ?
00:56:29 Est-ce qu'à chaque fois, vous rajoutez, par exemple, un lien avec la politique ou quoi que ce soit ?
00:56:34 Est-ce qu'il y a à chaque année ces nouveautés ?
00:56:37 On essaie d'actualiser, évidemment, parce que le thème est décidé d'une année sur l'autre.
00:56:41 Il faut que ça colle un petit peu à l'actualité.
00:56:44 Mais en l'occurrence, cette année, la particularité, c'était les 150 ans du carnaval.
00:56:51 Donc, roi des trésors du monde, sur les 150 ans du carnaval, un bel anniversaire.
00:56:57 On a pu mettre à l'honneur beaucoup de monuments.
00:57:01 C'est moins figuratif avec des personnages politiques.
00:57:05 Mais on a mis, vous allez voir, il y a énormément de volume derrière
00:57:09 qui met en avant un peu notre savoir-faire, le savoir-faire mondial et les monuments.
00:57:17 C'est le thème, cette année, roi des trésors du monde.
00:57:19 Je faisais référence aux politiques, parce que parfois, on voit des personnages politiques sur les chars.
00:57:24 - Il y a des stars intemporelles qu'à chaque fois vous montrez.
00:57:27 Il y a les fameux rois, reines et les enfants.
00:57:30 Vous nous avez montré les enfants, d'ailleurs, les jumeaux, cette année.
00:57:33 - Voilà, c'est ça. Vous avez, en général, la cour royale est composée du roi, de la reine et de ses enfants.
00:57:39 Et chaque année, c'est au carnavalier d'essayer de trouver une nouveauté.
00:57:45 Mais en l'occurrence, cette année, je vous dis, il n'y a pas une naissance, mais deux naissances.
00:57:50 Donc, deux fois plus de travail pour nous sur ce char, mais ça va être très original.
00:57:55 - Comment vous travaillez, justement ?
00:57:56 Est-ce que vous faites travailler des entreprises locales pour fabriquer vos chars et vos personnages ?
00:58:01 - En fait, on a une société.
00:58:04 Moi, je suis responsable d'une société qui est à la charge d'une partie de la fabrication des chars de carnaval.
00:58:10 Mais on a des salariés et on a des auto-entrepreneurs très polyvalents qui sont avec nous depuis des années
00:58:17 et qui viennent renforcer les équipes juste avant la sortie des chars.
00:58:22 - La parole au plateau, Pierre Lelouch.
00:58:24 - Moi, j'ai le souvenir du carnaval quand j'étais tout môme, tout petit.
00:58:28 Je m'en souviens encore.
00:58:29 Mais ce qui me surprend, c'est que vous parliez du 150e anniversaire, alors que ce festival, en fait, il a plus de 700 ans,
00:58:37 et que c'est Charles VII d'Anjou, qui était comte de Provence, qui a créé le premier festival de Nice en 1290, je crois, ou 98.
00:58:49 Donc, ça fait plus de 700 ans.
00:58:51 Et c'est dommage que vous ne revendiquiez pas tout ça, parce que...
00:58:55 - C'est vraiment une très, très, très vieille tradition.
00:58:57 - ...tout le Moyen Âge.
00:58:58 Et au 19e siècle, le carnaval a servi de modèle à celui de la Nouvelle Orléans.
00:59:04 Mais ça, vous devez le savoir.
00:59:06 - Moi, j'ai eu la chance de participer au carnaval de Rio.
00:59:10 Ils m'ont gentiment remercié et ils ont gentiment dit qu'ils ont été lourdement inspirés par le carnaval de Nice pour faire leur carnaval de Rio.
00:59:20 - Rio et Nouvelle Orléans.
00:59:21 - Ils avaient fait un char sur Nice.
00:59:24 Mais effectivement, quand on dit les 150 ans du carnaval, en fait, on comptabilise quand c'est rentré dans une structure officielle,
00:59:31 comme on fait allusion au comité des fêtes.
00:59:34 On a pu avoir justement le char royal, le roi, la reine.
00:59:38 Mais ce que vous dites, c'est vrai, c'est que ça a commencé bien plus tôt que ça.
00:59:41 - Parce que le comité des fêtes, en réalité, il venait après la commune.
00:59:47 C'est pour, en fait, conforter le bourgeois qu'on a fait le carnaval et pour les rassurer du côté non révolutionnaire de Nice.
00:59:56 Je crois que vous l'avez conservé, ce connerie-là, d'ailleurs.
01:00:01 - Non, c'est sûr qu'on essaie toujours de pérenniser ces traditions.
01:00:05 - C'est ça, l'histoire, oui.
01:00:06 - Avec le contexte actuel, comme vous le savez, il y a des choses qui sont quand même plus difficiles à faire aujourd'hui qu'on faisait il y a 100 ans en RR.
01:00:14 Mais en tout cas, on essaie de garder cette âme même.
01:00:18 Malgré les nouveaux matériaux, malgré les nouvelles machines, la nouvelle technologie,
01:00:22 on garde toujours la maîtrise artistique et les codes picturaux que vous voyez derrière,
01:00:27 où on va très facilement maquiller un homme pour aider à la lecture de ces chars qui sont vus de très, très loin.
01:00:37 Donc, on essaie quand même de garder ces traditions.
01:00:41 - Philippe Bilger, en plateau.
01:00:43 - Moi, j'aime beaucoup Nice, mais je n'ai jamais eu la chance d'assister au carnaval.
01:00:47 - Vous avez jusqu'au 26 février, Philippe.
01:00:49 - Quel est le ressort essentiel ? C'est la beauté des chars ? C'est l'esprit d'Érysion ?
01:00:58 C'est quoi exactement qui est au cœur du carnaval de Nice ?
01:01:02 - Aujourd'hui, on travaille beaucoup l'esthétique, c'est-à-dire que de par ce savoir-faire que nous ont transmis les anciens,
01:01:10 et de tous ces nouveaux matériaux, comme je vous le disais, on arrive à avoir dans un temps record,
01:01:16 on arrive à avoir des chars très grands et bien finis.
01:01:20 Donc ça, on se fait plaisir, évidemment, en tant que carnavalier, pour arriver à avoir des chars très, très beaux.
01:01:26 Mais je pense qu'il y a de plus important, tous les carnavals confondus, et il ne faut pas le perdre de vue,
01:01:32 c'est qu'on peut faire les plus beaux chars du monde s'il n'y a personne au rendez-vous.
01:01:36 Ça ne sert strictement à rien, à part satisfaire l'égo de certains.
01:01:39 Donc, vraiment, j'invite tout le monde à venir voir le carnaval de Nice et de venir faire la fête avec nous,
01:01:45 parce que c'est l'âme même du carnaval, c'est de se défouler, c'est de participer, c'est de se déguiser et de s'amuser.
01:01:52 Je disais, c'est votre arrière-grand-père qui a fondé votre entreprise, Nice Festivités.
01:01:57 Est-ce que vous vous avez gardé un personnage que vous faites défiler ?
01:02:02 Non, alors, moi, je n'ai pas gardé ce personnage-là.
01:02:08 Chaque année, on est obligé de renouveler les maquettes et de repartir à zéro.
01:02:13 Pour la petite histoire de personnage qui est un peu intéressant pour nous,
01:02:18 vous voyez là, à côté de Carnavalon, vous avez une peluche mi lapin, mi nounours.
01:02:26 C'est en fait le doudou de ma fille que je remets depuis deux ans.
01:02:30 J'essaie de le mettre un peu dans toutes ses sauces.
01:02:33 Là, en l'occurrence, il se marie à Merveille avec la thématique du char.
01:02:38 Voilà, c'est le doudou de ma fille que l'on remet chaque année.
01:02:41 Je vais aller te voir le doudou. Ah oui, effectivement, ça y est, je le vois. Je l'aperçois.
01:02:46 Il ne s'agit pas de l'oublier.
01:02:48 Oui, Philippe Bilger, vous disiez, non, il ne s'agit pas de l'oublier.
01:02:51 Les doudous, c'est important.
01:02:53 En tout cas, on sent que vous avez le carnaval dans la peau.
01:02:56 On vous souhaite évidemment plein de beaux jours jusqu'au 26 février.
01:03:00 Encore une fois, ça a démarré ce matin officiellement à 11h du matin.
01:03:04 Je crois que vous défiliez un grand défilé demain qui est prévu.
01:03:08 C'est inoubliable quand on est petit.
01:03:10 Je vous invite à y aller en famille, bien sûr, parce que, comme vous l'avez dit,
01:03:15 Cédric Pignataro, les chars, c'est encore mieux quand on les voit,
01:03:18 quand il y a du monde pour applaudir et pour faire la fête.
01:03:20 Et dans cette période, ça fait du bien de se changer un petit peu les idées.
01:03:23 Un grand merci de nous avoir reçus dans votre hangar.
01:03:26 Et on vous souhaite un excellent festival. Profitez-en bien.
01:03:29 Merci beaucoup. Merci. Bonne journée.
01:03:32 Et c'est la fin de cette émission. On se quitte sur ces images joyeuses.
01:03:34 Merci, Philippe Bilger. Merci beaucoup à Pierre Lelouch d'avoir participé aussi.
01:03:37 Merci à vous.
01:03:39 On est vendredi. Je remercie aussi tout particulièrement les équipes techniques et éditoriales
01:03:44 qui m'aident à préparer cette émission au quotidien.
01:03:47 Tout particulièrement Paul Coudray, Will Allemand et Jacques Sanchez.
01:03:51 On se retrouve lundi 14h en attendant Nelly Denac et ses invités.
01:03:55 90 minutes info, elle va revenir sur l'insécurité sur le champ de Mars
01:03:59 alors qu'on est à à peine moins de deux ans des Jeux Olympiques.
01:04:03 Et c'est bien avec nous sur CNews. Bonne fin d'après-midi et très bon week-end.
01:04:07 ...

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