• il y a 2 ans
Ce matin, Guillaume Meurice s'est aventuré à l'Assemblée pour parler réforme de retraites avec nos élus.

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😹
Amusant
Transcription
00:00 - On va faire des blagues sur la République si vous le voulez bien.
00:02 - Oui, on veut bien, allez-y.
00:03 - Je ne sais pas si vous avez vu mais il y a un petit débat en ce moment sur la réforme
00:05 des retraites.
00:06 Vous avez suivi ça ? Alors dans la rue ça manifeste, dans la joie, avec des slogans
00:10 qu'on a entendus.
00:11 Macron, on ne t'encule pas, la sodomie s'est entravée.
00:14 On l'a entendu, Juliette, on était à côté.
00:17 - On l'a entendu chanter.
00:18 - On veut une retraite comme les policiers, même si nous on a un vrai métier par exemple.
00:21 1664 c'est une bière, c'est pas une carrière.
00:23 Mais ça reste courtois, poli.
00:25 Tandis qu'à l'Assemblée, c'est pas la même, c'est la guerre totale.
00:28 Il y a même des gars de Mariupol qui sont arrivés, ils ont dit "Waouh, calmez-vous".
00:31 Les mecs, ils étaient choqués.
00:32 Ça tire à flux tendu et moi, vous le savez, j'ai une formation de reporter de guerre.
00:36 Je suis allé pas mal dans les manifs pour tous, les meetings de Pécresse.
00:40 Donc j'ai eu une bonne gestion du stress, j'ai fait l'école Bernard de la Villardière.
00:44 Donc je suis allé à l'Assemblée ce matin pour un nouvel épisode de "Nos élus ont
00:48 du talent pour faire bosser les gens plus longtemps".
00:50 On commence avec Paul Christophe qui est député du Nord et qui essaye de quoi ?
00:54 J'essaie d'éclairer le débat sur des sujets dont j'ai un minimum de connaissances.
00:58 Alors là, vous êtes là pour représenter le peuple de France.
01:00 Il semblerait que le peuple de France soit contre la réforme des retraites.
01:02 Quelle est la question qui est posée ?
01:04 Alors là, on est plus sur la retraite à 64 ans.
01:06 On est plus sur un non, à priori.
01:07 À partir du moment où on a la démonstration que le système est déséquilibré et qu'il
01:11 faut le rééquilibrer, on est obligé de prendre des mesures qui ne sont pas toujours très sympathiques.
01:15 Ah oui, mais alors là, les gens sont contre ?
01:16 Encore une fois, tout dépend de la question que vous posez.
01:19 Et c'est vrai.
01:20 Tout dépend de la question qu'on pose.
01:22 Par exemple, si la question c'est "Est-ce que vous êtes pour plus de frites à la cantoche ?"
01:24 Eh bien, ce n'est pas le même résultat qu'on obtient.
01:26 Donc, il a raison.
01:28 Alors, sur les retraites, c'est deux tiers des Français qui sont contre.
01:32 Alors, est-ce qu'ils sont complètement débiles ?
01:34 Je n'irais jamais dire ça.
01:35 Je pense qu'on a une intelligence collective.
01:37 Peut-être qu'on aurait dû débattre un peu plus longtemps de la situation.
01:41 On n'a pas fait assez preuve de pédagogie.
01:42 Non, je pense que je parlerais plutôt de discussion.
01:45 Voilà, on n'a pas eu assez de discussion et le Français s'est braqué.
01:48 Vous savez comment il est le Français ?
01:49 Si on le braque, il se braque.
01:51 Alors qu'un bon hold-up, ça se fait en douceur.
01:53 "Bonjour, monsieur, bonjour, madame, levez les mains, videz vos poches s'il vous plaît."
01:56 Voilà, le Français, il aime ça, il aime la courtoisie.
01:59 On continue avec Constance Legrippe, députée des Hauts-de-Seine.
02:02 "Nous affrontons avec, je dirais, courage, la nécessité de faire une réforme,
02:06 effectivement, spontanément jugée impopulaire."
02:10 Mais est-ce qu'elle est encore représentative, alors, cette démocratie, justement ?
02:14 "Bien évidemment qu'elle est représentative."
02:16 C'est tout le principe de l'élection.
02:19 Ah oui, alors, c'est vrai qu'ils sont élus, ces gens-là, il faut le rappeler.
02:22 Donc après, ils font ce qu'ils veulent.
02:23 C'est un petit peu le principe du chat perché.
02:25 C'est pour ça qu'à l'Assemblée, il y a le perchoir.
02:27 C'est le chat qui est le plus perché.
02:29 Je suis là, moi, pour faire de la pédagogie aussi, aujourd'hui.
02:32 Et comme on parle démocratie, parlons avec Constance du 49-3 pour faire passer la réforme.
02:36 "Nous ne sommes pas du tout dans ce cas de figure-là et personne dans l'exécutif
02:41 n'envisage de recourir au 49-3."
02:43 Est-ce que c'est garanti, ça ?
02:44 "Je ne suis pas en train de vous dire que c'est garanti,
02:46 je vous dis simplement que personne n'envisage cela."
02:48 Personne n'envisage du tout ?
02:50 "Personne n'envisage...
02:51 Alors, nous connaissons la Constitution et nous connaissons les outils constitutionnels
02:54 qui sont mis à la disposition de l'exécutif,
02:56 je ne dis rien."
02:57 Je pensais que c'était une option.
02:58 "Il n'y a...
02:59 Les options, elles existent toutes."
03:00 Oui, voilà, voilà.
03:02 Le 49-3 n'est pas du tout une option, mais fait partie, bien évidemment, des options
03:06 qui existent toutes.
03:07 Donc, il est hors de question de l'utiliser.
03:09 Sauf, bien sûr, en cas d'utilisation.
03:11 C'est comme quand Alex dit "Promis, je ne fais plus du tout de brèves."
03:14 Sauf si, ivre virgule, un mec se retrouve coincé dans le pot d'échappement de sa Laguna.
03:18 Allez, continuons avec Olivier Marlex, député d'Eure-et-Loire, et donc les sondages, toujours.
03:23 "Je pense qu'aussi loin qu'on remonte dans notre histoire, à chaque fois qu'on a demandé
03:26 aux Français s'ils étaient partisans de travailler un peu plus longtemps,
03:29 je pense que les sondages ont tous dû toujours raconter à peu près la même chose."
03:34 Alors, ils sont feignants, les Français ?
03:35 "C'est aussi... Non, ils sont totalement humains, ils ont raison."
03:38 Ils ont raison d'être contre.
03:39 "Ils ont raison, quand on leur demande s'ils ont envie de travailler davantage, de dire...
03:43 Bon, bon."
03:44 Bon, on est plus sur un...
03:45 Bon, en tout cas, les Français ont bien raison d'être contre, mais ça, on s'en fout,
03:49 parce que je vous rappelle que français, ça s'écrit M-E-D-E-F.
03:52 Et ça, ça change vraiment tout.
03:55 Allez, on conclut avec Olivier qui assume.
03:57 "Si j'assume cette retraite, cette réforme des retraites, c'est parce que le vrai sujet,
04:01 c'est la sauvegarde d'un système de retraite qui est quand même le plus juste,
04:04 un des plus justes au monde, un des plus justes pour les Français, les plus modestes."
04:07 "Et ça, il semblerait qu'ils n'aient pas compris ça, les Français."
04:10 "On leur pose peut-être pas la question exactement comme ça.
04:13 C'est de la faute des gens qui posent les questions."
04:15 Et il est parti, il est parti, Olivier, il fait des petits pas chassés, comme ça, voilà.
04:20 Il aime pas les gens qui posent pas les bonnes questions, visiblement.
04:23 Il a, comme on dit, battu en...
04:24 "Retraite !"
04:25 En retraite, bien évidemment !
04:26 Et je rappelle que si les Français trouvent ce jeu de mots pourris,
04:29 c'est sans doute que je leur ai mal expliqué.
04:31 "Merci, Guillaume Meurice, sur le terrain de guerre de l'Assemblée."
04:37 Mon terrain préféré.

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