ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos
André Dussolier, acteur, comédien et metteur en scène de "Sens dessus dessous" au théâtre des Bouffes Parisien, répond aux questions de Sonia Mabrouk.
Retrouvez "L'entretien" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video
Nos nouveautés : http://bit.ly/1pij4sV
Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/
André Dussolier, acteur, comédien et metteur en scène de "Sens dessus dessous" au théâtre des Bouffes Parisien, répond aux questions de Sonia Mabrouk.
Retrouvez "L'entretien" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video
Nos nouveautés : http://bit.ly/1pij4sV
Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 - Votre invité ce matin ce n'est pas beau qu'elle est un de nos plus illustres comédiens.
00:04 - Bienvenue sur Europe 1 et bonjour André Dussolier. - Bonjour.
00:08 - Quel plaisir de vous voir au théâtre des bouffes parisiens pour "Sans dessus dessous"
00:12 une véritable fresque avec des images, des sketchs, des grands textes de toutes les époques.
00:17 Tantôt drôle, tantôt grave. Victor Hugo, Baudelaire, Raymond Deveau, Sguitry.
00:21 Comment faites-vous, dites-nous André Dussolier, pour faire cohabiter tout ce beau monde et autant d'époques ?
00:27 - Alors voilà, c'était un défi, c'est vrai que c'était des beaux textes que j'ai un peu découvert au fil des années
00:33 et que j'aime bien ressusciter et partager avec le public.
00:38 Il fallait donner une espèce de cohérence à quelque chose qui, par définition, n'en a pas
00:42 puisqu'ils appartiennent, comme vous l'avez dit, à toutes les époques, tous les genres, tous les styles.
00:46 Mais finalement le talent, la qualité de chacun fait qu'ils se réunissent et s'accompagnent assez aisément.
00:52 Alors après, il fallait... Il y a un texte quand même qui me permet d'introduire tous ces textes qui vont s'enchaîner,
01:00 c'est-à-dire c'est un texte de Sguitry où c'est un homme qui, fuyant la ville et la rumeur,
01:05 rentre chez lui et se sent enfin libre et donc il laisse aller sa pensée
01:09 et par association d'idées, comme ça on passe d'un texte à l'autre, d'une pensée à l'autre, d'une humeur à l'autre.
01:14 - Donc ce n'est pas paradoxal d'être enfermé chez soi et de se sentir libre ?
01:18 - Oui, c'est là qu'on se sent le plus libre, c'est là où jamais l'âme ne se déguise, comme il dit.
01:24 On est seul, on est tranquille, on pense et on dit ce qu'on a envie de dire, comme ça on n'est pas obligé de composer,
01:33 comme souvent quand on vit en société.
01:35 Et donc cette liberté-là permet en effet de voguer d'un texte à l'autre, d'une humeur à l'autre,
01:41 et de partager ces textes qui sont un peu méconnus, qui restent un peu dans les livres, sur les étagères, comme dirait Proust,
01:48 et qu'on ne découvre pas autrement qu'en les incarnant, comme j'essaie de le faire.
01:52 - Et vous les faites sortir, si je puis dire, de la littérature, il y a le côté grave, c'est Victor Hugo à Ragon,
01:57 on va en parler, le côté comique, voire absurde, c'est Roland Dubillard.
02:01 D'ailleurs, est-ce que la jeune génération connaît Roland Dubillard ?
02:04 - Eh bien pas forcément, ils ne connaissent pas et ils le découvrent tout d'un coup.
02:08 Roland Dubillard est un auteur qui est décédé il y a une dizaine d'années,
02:12 qui est connu surtout pour les Diablogues, qu'il avait écrits pour la Maison des radios et qu'il a joué avec Claude Piéplu,
02:17 et puis moi j'ai joué avec lui il y a longtemps, une pièce qui s'appelait "Le bain de vapeur",
02:21 mais c'est un auteur d'absurde, drôle, et les jeunes quand ils l'écoutent, d'un coup le découvrent et s'amusent vraiment.
02:29 Il y a en particulier un sketch par exemple d'écrivain souterrain,
02:32 qui est quelqu'un qui écrit pour la SNCF et qui est invité dans une émission littéraire très importante,
02:36 donc tout d'un coup ce décalage-là, l'esprit, l'humour de Dubillard fonctionne beaucoup.
02:41 - Et il y a aussi De Vos, évidemment, avec qui vous avez emprunté le titre "Sens dessus dessous",
02:46 vont convoquer aussi André Dussolier à Ragon, et le poème "La guerre et ce qui s'en suivit", poème très puissant,
02:53 et est-ce qu'il trouve un écho forcément avec l'actualité ? On y pense quand on rentre chez soi et qu'on anime la télévision ?
02:59 - Bien sûr, c'est même un peu pour ça que je l'ai choisi, parce qu'en fait c'est vrai, je faisais allusion à Guitry,
03:05 et Guitry a joué dans ce théâtre des bouffes parisiens le 2 juin 1917,
03:09 une pièce légère, comme il les écrivait un peu, comme il écrivait ses pièces, s'appelait "Un soir quand on est seul",
03:15 et il a créé ça au moment où les plus grandes mutineries avaient lieu sur le front, de la guerre de 1914-1918,
03:22 et évidemment on y pense, et j'avais envie que ce télescope, à la fois le texte de Guitry, et puis le texte d'Aragon,
03:29 qui raconte magnifiquement et fortement et de façon très impressionnante la guerre de 1914-1918,
03:35 et c'est un peu évidemment ce qu'on vit là aujourd'hui, où la guerre est à deux pas,
03:40 et où on vit à quelques kilomètres de façon plus tranquille, plus légère,
03:45 c'est cette espèce de juxtaposition de la violence et aussi de l'intime qui fait qu'il y a ces textes qui sont côte à côte.
03:53 - Il y a la géopolitique, il y a de la politique aussi, puisqu'il y a de nombreux moments dans le spectacle où il y a un lien qui se noue,
03:59 qui se tricote, par exemple, quand vous incarnez les différents présidents de la République, Giscard, Chirac, Sarkozy,
04:05 j'ai une déformation professionnelle, je viens à ce sujet, qui présentent, mais c'est tellement juste, les voeux des Français,
04:10 et irrémédiablement, André Dussolier, il finit cette année en disant qu'elle a été dure et que la prochaine sera meilleure,
04:16 et puis l'an prochain, bis repetita.
04:18 - Oui, je m'étais aperçu en effet qu'à chaque fois qu'ils présentaient leurs voeux, tous les présidents disaient "ça a été difficile, ça a été rude,
04:24 mais l'année prochaine ce sera mieux", mais "ça a été difficile, ça a été difficile", évidemment, un comique de répétition que je ne pouvais pas rater.
04:29 C'est seulement cette année qu'Emmanuel Macron n'a pas dit que c'était difficile, donc je ne sais pas si on l'a conseillé,
04:35 je ne vais pas employer ce mot-là, mais c'était vraiment drôle de voir, c'était... oui, ils étaient des bons auteurs malgré eux.
04:42 - Je ne sais pas si vous suivez l'actualité, mais ce qui est frappant dans cette pièce, c'est qu'il y a l'amour des grands mots,
04:49 il est vrai qu'on ne les retrouve pas énormément en ce moment, il y a plutôt des insultes, donc ça fait du bien, justement.
04:55 - Oui, vous avez raison. En fait, moi j'ai toujours été marqué depuis très longtemps par les mots et le décalage.
05:04 J'étais très jeune, j'avais 14 ans et déjà j'étais en Haute-Savoie et déjà j'avais un oncle qui me disait "le fossé est en train de se créer
05:12 entre l'élite et la périphérie", c'était à Chambéry, et c'est vrai que c'est par les mots que les gens peuvent s'exprimer, dire les choses,
05:19 communiquer, exprimer leurs idées, c'est un pouvoir considérable, et donc c'est vrai que j'ai envie que les jeunes,
05:27 qui ont leurs mots à eux, qui ont leurs expressions, évidemment la langue c'est vivant et ça change et ça évolue avec le temps,
05:33 mais c'est beau aussi d'entendre des auteurs qui la maîtrisent complètement et qui font entendre des choses magnifiques
05:38 comme le crapaud par exemple de Victor Hugo ou d'autres poèmes.
05:41 - C'est beau de l'entendre, dites-vous André Dusselier, mais est-ce que ces grands textes, ces grands poètes, l'amour des mots,
05:46 est-ce que nos oreilles aujourd'hui sont encore habituées à cette beauté du langage ?
05:50 - Bonne question, bonne question. Alors vraiment, je suis en contact avec des jeunes qui sont dans des endroits un peu défavorisés
05:57 et je me disais, je me faisais cette réflexion que vous faites, c'est-à-dire je me dis, c'est vrai qu'on est tellement peu habitués maintenant
06:02 à la manière dont ces grands auteurs, ces grands poètes écrivent, je me dis, mais est-ce que l'esprit est encore...
06:10 J'ai envie d'espérer que oui, j'ai envie de dire des poèmes, on faisait allusion tout à l'heure je crois au micro aux mots de Victor Hugo
06:19 qui est sur la rumeur, c'est évident que c'est tellement moderne et pourtant ça a été écrit en 1858,
06:24 quand j'ai eu l'occasion de le dire un jour en parlant d'un film, tout d'un coup les réactions étaient multiples, y compris chez les jeunes.
06:30 Donc je pense en effet que le pont est facile à faire, il suffit simplement d'être les interprètes de ces grands auteurs.
06:36 - Quelle modernité d'ailleurs, quelle actualité pour ce poème intemporel sur un sujet éternel, la rumeur.
06:42 Victor Hugo avec cette phrase "jeunes gens, prenez garde aux choses que vous dites, tout peut sortir d'un mot qu'en passant vous perdit tout, la haine et le deuil".
06:51 - Et ne me objectez pas que vos amis sont sûrs que vous ne parlez pas, écoutez bien ceci, tête à tête, en pantoufles, porte-clos, chez vous,
06:57 sans un témoin qui souffre, vous dites à l'oreille aux plus mystérieux de vos amis de cœur,
07:03 ou si vous aimez mieux, vous murmurez tout seul, croyant presque que vous terrez dans le fond d'une cave à 30 pieds sous terre, un mot désagréable à quelqu'individu.
07:11 Ce mot, que vous croyez qu'on n'a pas entendu, que vous disiez si bas dans un lieu sourd et sombre, court, à peine lâché, part, bondit, sort de l'entenue, il est dehors,
07:19 il connaît son chemin, il marche, il a deux pieds, un bateau à la main, de bons souliers ferrés, un passeport en règle au besoin,
07:24 il prendrait des ailes comme les guilles, il vous échappe, il fit rien, il arrêtera, il suit les quais, franchit la place, etc.
07:29 Il passe l'eau sans bateau dans la saison des crues, il va tout à travers, des dalles de rue, droit chez le citoyen, vous avez parlé, c'est le numéro, l'étage, il a la clé.
07:36 Il monte l'escalier, ouvre la porte, passe, entre, arrive et ailleurs, regardant l'homme en face, dit "me voilà, je sors de la bouche d'un tel".
07:43 Et c'est fait. Vous avez un ennemi mortel.
07:48 Excusez-moi Sonia, vous m'avez lancé, alors je ne pouvais pas faire autrement que de continuer.
07:51 - Quelle modernité !
07:52 - Ben oui, c'est très vivant, c'est très moderne. C'était un poème qui était enseigné par un grand professeur du conservatoire, à Gérard Philippe, à toute une génération comme ça, donc ça vient de loin.
08:03 Mais c'est comme ça qu'on a découvert et de génération en génération, on se le passe.
08:07 Et que c'est une manière aussi d'apprendre notre métier à travers cette vivacité, cette modernité de Victor Hugo.
08:13 - Ben, poursuivons avec Victor Hugo. André Dussolier, ce moment de grande émotion dans la salle.
08:18 J'ai vu des gens, même dans le noir, qui avaient un petit peu les yeux rougis. On le ressent quand vous racontez "Le crapaud", qu'elle condensait de leçons.
08:26 - Oui, c'est très beau, cette histoire qui est impressionnante, qui est toute simple et qui raconte la cruauté des enfants,
08:35 qui, comme on l'a tous été peut-être, c'est ce qu'il dit, "des enfants, j'étais petit, j'étais cruel".
08:40 Et c'est vrai que voilà, on est cruel avec des animaux, un enfant n'a pas la conscience du mal.
08:47 Et donc, il joue et là, il se passe des choses entre deux animaux, le crapaud et l'âne aussi.
08:55 Enfin voilà, c'est difficile de raconter cette histoire. - Non, mais l'être le plus noble, celui qui a l'allure la plus flatteuse.
09:02 Les enfants sont beaux, mais ils sont cruels. Et celui qui est vraiment beau, bon, voilà.
09:07 - Oui, c'est très fort. - Crapaud, l'âne. Parmi tous ces grands auteurs, André Dussolier, qui auriez-vous aimé rencontrer,
09:12 si on allait là, si on avait une machine et qu'on pouvait aller dans leur époque ou s'ils venaient dans la nôtre ? Ce serait peut-être plus simple.
09:17 - Écoutez, j'ai relu par exemple, à la faveur un peu de ce qui se passe dans les assemblées, à l'Assemblée nationale en ce moment,
09:24 je me disais, mais comment on parlait à l'époque de Victor Hugo, par exemple, qui avait fait des grands discours sur la paix.
09:30 Ou bien même de Clemenceau, que j'ai eu l'occasion de jouer dans un film.
09:34 Et donc, ça s'invectivait, c'était fort, c'était violent, mais il y avait quand même une hauteur de vues, de pensées, d'arguments,
09:42 d'arguments surtout, et de langage évidemment, qui allait avec, qui était autrement plus élevé qu'aujourd'hui.
09:48 Donc, on a envie de dire que les gens, les hommes politiques sont responsables et que c'est leur crédit aussi qui est en jeu,
09:56 parce que les électeurs qu'ils ont choisis ou qui peuvent encore leur faire confiance, ils vont être sensibles à la manière dont ils se comportent au sein de l'Assemblée
10:04 c'est-à-dire l'endroit où ils nous représentent. Donc vraiment, ce serait pas mal qu'ils fassent la lecture de tout ce qu'ils ont écrit.
10:09 - Mais comment on peut renouer avec ces grands stats intéressants, parce que c'est notre époque finalement qui charrie aujourd'hui
10:15 ce niveau-là que l'on voit et ces débats. Est-ce qu'on mérite ce niveau du débat politique ?
10:21 - Non, non, il ne faut pas, justement, on est dans la conscience d'un homme politique, il devrait toujours un petit peu prendre de la hauteur
10:28 et dépasser un peu et ne pas être dans le langage de Chartier ou de Larrue. Il faut au contraire...
10:37 Je pense que plus les arguments seront élevés et forts, plus ils vous obligeront à emprunter un langage juste, précis et élevé aussi.
10:46 Tandis que si on s'invective avec facilité dans la passion et dans l'agression, ça ne va pas aller très loin et ça ne va pas nous faire grandir tous.
10:56 - Restons dans ce qui nous fait grandir, c'est votre bibliothèque idéale qu'on a découvert aussi, qu'on connaît depuis très longtemps, André Dussolier.
11:03 Mais est-ce qu'à travers ses auteurs, c'est vraiment la quintessence de ce que vous aimez ?
11:08 - C'est en tout cas une manière de se raconter, c'est vrai, à travers certains thèmes, à travers certains auteurs aussi.
11:13 Il y en a d'autres que j'ai dû laisser de côté, il y en a beaucoup même.
11:16 - Des regrets, non ?
11:18 - Non, pas de regrets, parce qu'il faut quand même que le spectacle s'enchaîne de façon harmonieuse.
11:25 Et donc il y a des textes que j'ai dû laisser de côté, je pense à des auteurs comme Jean Dardieu ou d'autres, qui manient l'absurde.
11:32 Mais bon, voilà, c'est des choix qu'il fallait faire.
11:36 Mais je ne m'interdis pas d'ailleurs de modifier encore au fil des jours et des présentations, et d'ajouter ici ou là quelques pertes.
11:47 - Donc on peut revenir deux fois ? Je peux revenir formidable !
11:50 Est-ce qu'on peut incarner, ne prenez pas mal ma question, ces grands textes à tous les âges ?
11:54 Ou alors est-ce qu'il faut avoir, André Dussolet, l'expérience d'un homme ou d'une femme un peu mûre pour rentrer dans des textes d'une telle puissance ?
12:01 Parce qu'il faut les incarner, les porter.
12:03 - Oui, c'est pas un handicap d'avoir un certain âge et une certaine expérience pour jouer.
12:07 - Parce que vous, vous avez le même âge depuis toujours, donc je peux vous poser la question.
12:10 - Non, il y a une très jolie phrase de George Oppen, un américain, qui dit "Quelle étrange aventure de vieillir pour un petit garçon".
12:17 Alors on peut, en effet, on est toujours un petit garçon, et puis en même temps, l'âge, l'âge venant.
12:21 Mais enfin là, ce sont des textes...
12:23 Oui, bien sûr, on peut jouer Alceste aujourd'hui avec plus de régal encore, alors qu'on n'en a plus l'âge.
12:29 C'est toujours la problématique du comédien de ne pas avoir l'apparence qui convient.
12:33 Il faudrait être comme dans la comédie à l'art, avoir des masques qui fait qu'on ne devine pas l'âge des acteurs et des interprètes,
12:39 mais qu'on est touché par leur interprétation, simplement.
12:43 Non, l'âge n'est pas un handicap, en tout cas pour ces textes-là.
12:47 - Si je vous pose la question, c'est parce qu'il y a surtout dans ce spectacle cette phrase magnifique d'Alphonse Allais,
12:52 "J'ai décidé de vivre éternellement, et pour l'instant..."
12:55 - Tout se passe comme prévu.
12:56 - Pourvu que ça dure.
12:57 Encore une question, nous avons reçu, nous recevons régulièrement des comédiens, des acteurs de théâtre,
13:04 comme par exemple Fabrice Lucchini, qui a l'amour des mots comme vous.
13:08 Est-ce qu'il y a une forme, non pas de mission, mais en tout cas de se dire "Oui, il faut ce genre de pièce,
13:12 il faut aller vers les publics avec la littérature et la faire sortir des livres, des bibliothèques."
13:17 - Oui, je pense que c'est... Oui, il en est un exemple parfait.
13:21 Je pense que c'est tout à fait bien quand on a la possibilité d'incarner, de dire des choses, de les vivre.
13:28 Et tout d'un coup, moi ça m'est arrivé comme ça en lisant Proust.
13:30 J'avais l'impression, l'œil est un peu paresseux, j'avais l'impression d'avoir compris ses phrases,
13:34 et j'avais l'impression que c'était un peu ennuyeux.
13:37 Et en les disant, tout d'un coup, j'ai découvert l'humour, la subtilité, voilà.
13:43 Et donc c'est vrai que quand on est comédien et qu'on peut incarner ces auteurs-là,
13:47 je trouve que c'est un pas de plus pour les faire entendre au mieux.
13:51 - En tous les cas, l'humour, la subtilité, la gravité, la puissance,
13:54 c'est ce qu'on découvre avec vous, et sens dessus-dessous. Merci André Dussolier.
13:57 - Merci. - C'était un plaisir de vous avoir à ce micro.
14:00 C'est jusqu'au 25 mars au Théâtre des Bouffes parisiens, du mardi au dimanche.
14:03 Et parfois même le dimanche, c'est double dose.
14:05 - Le public est gâté, je vous remercie et à très bientôt.