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Transcription
00:00 avec mon invité Sylvaire Henri-Sissé. Bonsoir Sylvaire.
00:03 - Bonsoir Stéphanie.
00:04 - Journaliste et consultant en sport international,
00:06 membre du conseil scientifique sport, histoire et citoyenneté pour Paris 2024.
00:10 On voit justement la conférence de presse.
00:12 Le rapport d'abord, Sylvaire, est-il vraiment accablant pour Noël Legrête,
00:15 le patron du foot français ?
00:17 Est-ce qu'il revient justement sur ses accusations,
00:19 notamment de harcèlement moral et harcèlement sexuel ?
00:21 - Non mais il est accablant parce qu'il y a de très nombreux témoignages
00:24 qu'il met en cause et qui mettent en cause le président de la Fédération française
00:27 qui a eu des comportements inacceptables pour quelqu'un de sa fonction,
00:30 notamment vis-à-vis de la jambe féminine.
00:32 Donc ce rapport il est accablant parce que les faits qui sont constitués,
00:35 qui sont maintenant avérés, on peut le dire,
00:37 alors même si on dit que c'est la parole de ces femmes qui témoignent,
00:40 le nombre de témoignages fait que les faisceaux aujourd'hui sont tellement lourds aujourd'hui
00:45 que ce rapport est accablant, ce qui fait qu'il ne peut pas rester,
00:47 en tout cas en poste, il ne peut pas rester président.
00:49 - Ce rapport est indépendant ? Expliquez-nous, expliquez aux téléspectateurs, douille d'or.
00:52 - Oui, parce que donc une fédération a une mission, une délégation de service public.
00:56 Donc une fédération ne peut pas faire n'importe quoi.
00:58 Elle dépend du ministère des Sports.
01:00 Et donc la ministre a délégenté une enquête avec des inspecteurs,
01:03 des inspecteurs qui dépendent du ministère,
01:05 qui ont interrogé, qui ont interrogé donc les membres et qui émettent un rapport.
01:08 Ce n'est pas la justice, ce n'est pas la justice.
01:10 C'est juste un rapport indépendant qui établit les faits
01:13 d'après ce qu'on leur a apporté, d'après les enquêtes qu'ils ont bien pu mener.
01:16 - Voilà, donc plus clair. Que risque-t-il à ce stade, Noël Degrètes ?
01:20 Il peut être radu devant une commission de discipline,
01:22 il y a une assemblée générale également qui peut être réunie.
01:25 - Rappelez-vous, le comité d'éthique de la fédération qui a demandé
01:27 à ce que le président ne reste plus en poste avec ce qu'il quitte ses fonctions.
01:31 Le comité d'éthique. Aujourd'hui, on en est à la justice sportive.
01:34 On en est à la justice politique du sport qui demande à ce qu'il parte.
01:38 Lui, vous avez vu, il s'accroche. Et pourquoi il s'accroche ?
01:40 - Pourquoi ? - Parce que tout simplement, il a peur de la justice civile, la justice pénale.
01:43 N'oubliez pas qu'en janvier, il y a eu une ouverture de l'enquête.
01:46 - Il nie bien sûr. - Il nie, il est dans son rôle.
01:48 Mais il y a eu une ouverture d'une enquête du parquet de Paris.
01:51 C'est-à-dire que cette affaire-là peut devenir une enquête civile,
01:54 ou plutôt, il peut y avoir une plainte qui doit être déposée,
01:58 et il peut passer au tribunal, au civil ou au pénal.
02:00 Et là, ça devient beaucoup plus grave.
02:01 Parce que pour l'instant, il n'y a pas eu de plainte déposée
02:03 par les jeunes femmes qui ont témoigné.
02:05 - A l'aise, on le prend de la justice. - On le prend de la justice, la justice civile ou pénale.
02:08 - Donc justement, est-ce qu'il peut démissionner aussi ?
02:10 - Il doit. - Ça, c'est un scénario ? Il doit.
02:12 - Il doit démissionner. Ce n'est plus possible.
02:14 Moralement, c'est intenable.
02:16 Là, c'est un problème de moralité et de confiance.
02:18 Comment peut-on faire confiance à un président qui a eu tel comportement vis-à-vis des femmes ?
02:22 Et même, c'est une insulte à tout le football.
02:24 En tant que président d'une fédération sportive, il doit avoir une haute moralité.
02:28 Il doit faire preuve d'une haute moralité.
02:30 Et aujourd'hui, on est loin de tout ça.
02:32 Et vous savez, derrière ce qui se passe aujourd'hui,
02:34 c'est aussi révélateur de ce qui se passe dans le football français.
02:37 On en parle dans le rugby, on en parle dans le foot.
02:39 Ça commence à sortir un peu dans le tennis.
02:41 Donc cette affaire-là doit amener quoi ?
02:43 Notamment, est-ce qu'il y a une révolution dans le monde du sport et dans la gouvernance du sport ?
02:47 Le président de la FIFA, me semble-t-il, a vu Emmanuel Macron aujourd'hui.
02:50 Quelle était son intention ?
02:52 Soutenir, justement, Noël Legret, à votre avis ?
02:55 Non, vous savez, les grandes fédérations internationales ont ce truc que je trouve carrément incroyable,
03:01 c'est de se définir comme supranational.
03:03 D'ailleurs, il y a une lettre qui a été envoyée à la Fédération française de football en disant
03:06 "Nous vous remplons qu'il ne doit pas y avoir d'ingérence dans les affaires de la fédération."
03:10 Mais ce n'est pas possible.
03:11 Une fédération, comme la fédération de football, d'ailleurs n'importe quelle fédération,
03:15 aussi grande soit-elle, c'est une fédération qui a une délégation de services publics
03:20 et qui dépend de l'État et tout simplement de la responsabilité qu'elle a vis-à-vis de la nation.
03:24 Et donc cette entrevue avec Emmanuel Macron, c'était pourquoi ?
03:28 Pour parler de ça et également de l'avenir,
03:31 pour parler aussi du problème qu'il y a eu avec, certainement,
03:34 ils ont dû parler du problème qu'il y a eu avec l'année dernière,
03:36 avec le match de la Ligue des champions entre l'Real Madrid et l'Iberpool.
03:40 En fait, c'est tous les dossiers.
03:41 Tout fait, là, Sylvain, puisque cette enquête a été publiée hier, me semble-t-il,
03:45 hier soir, enfin on en parle en tout cas encore ce matin,
03:48 sur cette fameuse finale de la Ligue des champions,
03:50 elle dédouane totalement cette enquête, les supporters de l'Iberpool,
03:54 alors que Gérald Darmanin, on s'en souvient, mais aussi le préfet de police à l'époque,
03:58 avait vraiment pointé du doigt ses supporters munis de faux billets.
04:02 C'était ça, en fait, la thèse côté État français.
04:05 Alors il y en a quelques-uns qui avaient effectivement des faux billets,
04:07 qui avaient utilisé des faux billets, que l'on leur avait donné,
04:09 d'autres qui avaient émis de faux billets.
04:11 En fait, le gros problème, c'est que c'est une responsabilité d'origine multifactorielle.
04:14 Ce rapport, il dit quoi ? Il accable l'UFA.
04:17 C'est un rapport indépendant qui a été diligenté par l'UFA, mais qui accable l'UFA.
04:20 L'UFA, en tant qu'organisateur de spectacle privé,
04:23 qui n'a pas rempli ses fonctions pour que le spectacle se déroule comme il se doit et comme il le faut.
04:26 Certes, mais il n'y a pas que ça.
04:28 Aujourd'hui, organiser un événement sportif, c'est un engagement de l'État,
04:32 c'est-à-dire du pays qui reçoit, de l'organisateur de spectacle et également des clubs.
04:37 Et pour l'instant, personne n'a fait le job.
04:38 Quelles ont été les failles exactement ?
04:40 Il y en a eu plusieurs. Tout d'abord, les supporters.
04:42 Effectivement, je trouve complètement hallucinant que 50 000, 60 000, 40 000 supporters sans billet se trouvent là
04:49 en disant "ça fait partie du football".
04:51 Donc c'était le cas, il y avait quand même 50 000 supporters sans billet ?
04:53 Il faudrait qu'on trouve le chiffre exact.
04:55 Non, il y en avait qui étaient venus, non pas pour entrer, mais pour juste regarder le match.
04:59 Donc il faut s'occuper de la sécurité de 30 000, 40 000 personnes qui viennent ici dans une ville.
05:03 À Paris, il faut s'occuper de la sécurité.
05:04 C'est-à-dire qu'il faut les encadrer, il faut les entourer, il faut des forces de l'ordre,
05:07 dont on ne dispose pas forcément au moment de la rencontre.
05:10 Ce n'est pas la première fois qu'ils organisent un match en même temps.
05:12 Non, mais ça fait partie, vous savez, de ce laxisme qui existe autour de ce sport en disant
05:17 "C'est bon, enfants, il faut qu'ils viennent".
05:19 Sauf que quand vous avez une foule avec tout ce que ça peut générer comme contrainte,
05:24 il faut l'encadrer, il faut s'en occuper, il faut s'occuper de la sécurité.
05:27 Donc il y a eu le problème des supporters. Il y a eu le problème des faux billets qui ont été émis en Angleterre.
05:31 Et ça, je sais que j'ai eu une passe d'armes, notamment sur les réseaux sociaux.
05:34 Ils n'ont pas voulu reconnaître les Anglais. Et c'est une réalité.
05:36 Il y a aussi le problème de...
05:38 Donc il y a eu des faux billets ou il n'y a pas eu des faux billets ?
05:39 Ah, il y en a eu des faux billets.
05:40 Mais ce n'est pas ce que dit le rapport.
05:41 Il n'y en a pas eu autant, il n'y en a pas autant que le ministre de l'Intérieur l'a dit.
05:44 Mais il y a eu des faux billets qui ont été émis. Il y a des histoires incroyables autour des faux billets.
05:47 Et des faux billets qui ont été émis...
05:49 Pourquoi vous allez dans le sens de Gérald Darmanin, Sylvaire ?
05:51 Je vais dans le sens...
05:52 Lui, ça arrête juste aux supporters. Moi, je dis que c'est de la faute.
05:54 Aussi bien des supporters que de deux clubs qui n'ont pas fait le job,
05:57 que l'État qui n'a pas fait de réunions assez suffisantes avec l'organisateur du spectacle privé que l'UEFA.
06:03 C'est une responsabilité multifactorielle qui a amené cette catastrophe.
06:08 Et attention, parce qu'il y a Paris 2024 et les Jeux Olympiques, c'est quoi ?
06:11 C'est 23 Coupes du Monde. Là, on ne parle pas d'une finale de Champions League.
06:14 C'est 23 Coupes du Monde de football. Paris 2024. Donc il faut vraiment que la sécurité soit au niveau.
06:19 Et puis le mondial, avant la fin de l'année ? Le rugby ?
06:22 Non, parce que le rugby, c'est différent.
06:24 Ah bon ? Pas de problème de sécurité ?
06:26 Non, on sera, vous savez, sur une compétition qui sera moins importante qu'une Coupe du Monde du football.
06:30 On est sur, d'ailleurs, un public qui est un peu plus poli, réservé, qui tient mieux que celui du football.
06:37 Donc on aura moins de soucis. En plus, c'est une ambiance plutôt bon enfant.
06:41 Le rugby a d'autres problèmes, notamment avec sa gouvernance à gérer, plus que de supporters.
06:45 Donc pour vous, c'est plus les JO 2024 qui posent question. Et donc, il faudrait tirer les leçons.
06:49 Sécurité présentielle, mais sécurité aussi à distance.
06:52 Et la cybersécurité va être extrêmement importante.
06:55 Vous avez vu qu'aujourd'hui, on peut faire des choses incroyables à distance.
06:58 Donc, supposons qu'on déclenche une panique avec des hackers qui décident justement de mettre le foutoir.
07:04 Là, ce sera extrêmement dangereux.
07:06 La sécurité est au cœur de Paris 2024, aussi bien en présentiel qu'en distanciel. Il faudra travailler là-dessus.
07:11 Merci Sylvaire. Sylvaire Henry, CIC, journaliste et consultant en sport international.
07:15 Merci à vous tous de nous avoir suivis. Vous restez avec nous.

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