"On s'entend bien et on se respecte": Philippe Martinez et Laurent Berger ensemble sur le plateau de BFMTV

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Le 16 février 2023 marque la cinquième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. En direct sur le plateau de BFMTV délocalisé exceptionnellement à  Albi dans le Tarn. Laurent Berger et Philippe Martinez parlent de leurs relations.

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Transcription
00:00 - Bonjour M. Berger, on vous a attendu M. Berger !
00:03 - Vous avez un micro Laurent Berger, bienvenue !
00:06 Leader de la CLG qui est applaudie, vous voyez derrière, je vous le disais,
00:10 puisqu'il y a du monde, il y a déjà des manifestants
00:13 et vous soutiens qui sont là.
00:16 Ça va Laurent Berger, vous avez eu un peu de retard au décollage à Orly ce matin ?
00:20 - Ça va, ça va, on est là, donc il fait beau, on est ensemble,
00:23 les autres arrivent aussi, donc tout va bien.
00:24 - Bon, et vous avez du monde effectivement, Albi, on en parlait un petit peu avec Philippe Martinez.
00:28 Albi, pourquoi Albi ? Aujourd'hui c'était important de venir ici, pour quelle raison ?
00:33 - D'abord parce que la mobilisation très forte depuis le 19 janvier
00:37 contre cette réforme des retraites, elle est une mobilisation qui est
00:40 très ancrée dans les territoires, dans cette France qui travaille,
00:44 de travailleurs normaux j'ai envie de dire,
00:47 et donc on avait envie de signifier ensemble, en venant tous au même endroit,
00:51 qu'il faut tenir compte de ces mobilisations.
00:53 Il n'y a pas un manifestant à Albi, ça vaut autant qu'un manifestant à Paris
00:58 ou ailleurs, donc ça c'était la première raison.
01:00 La deuxième c'est qu'on est dans le pays de Jaurès,
01:02 c'est pas une mauvaise idée de venir ici.
01:04 Et puis la troisième c'est qu'on a aussi une journée qui est sous le signe
01:09 des vacances scolaires pour beaucoup de régions,
01:11 c'est pas le cas encore en Occitanie, donc voilà,
01:13 on a décidé de venir ensemble, dire non aux 64 ans.
01:16 - Laurent Berger, je vais vous poser une question,
01:18 je l'ai évoquée avec Philippe Martinez,
01:20 mais vous n'étiez pas encore sur ce plateau,
01:21 quelles sont vos relations à tous les deux ?
01:23 Je disais à Philippe Martinez tout à l'heure,
01:25 écoutez, on vous a vu en tête de cortège à Paris,
01:27 vous avez l'air d'échanger, entre guillemets,
01:29 passez-moi l'expression, vous avez l'air d'être copain,
01:32 de trouver des accords, vous vous parlez souvent ?
01:35 Est-ce que vous vous entendez bien ?
01:36 - Ouais, on s'entend bien, alors j'ai du mal à le dire devant lui,
01:40 parce que je l'aurais pas non plus, non non, mais bien sûr qu'on s'entend bien,
01:42 on se respecte, depuis toujours d'ailleurs,
01:44 même quand on exprime des désaccords, on se respecte,
01:46 je crois qu'on est deux syndicalistes qui sommes très préoccupés
01:49 de la situation des travailleurs et des travailleuses,
01:52 et puis c'est vrai qu'humainement ça passe bien,
01:55 donc on va pas se cacher, enfin moi je préfère être copain
01:57 avec Philippe Martinez qu'avec beaucoup d'autres.
02:00 - Et quels sont les autres ?
02:01 - Ah bah je vous laisse deviner !
02:03 - Vous pensez peut-être, oui on ne dira rien, on ne dira rien,
02:06 et aujourd'hui, donc voilà, vous attendez du monde,
02:08 c'est cette France qui vibre,
02:09 aujourd'hui on attend 40 000 personnes à Albi,
02:12 il y en avait 20 000, aujourd'hui c'est cette France qui vibre,
02:15 cette France des territoires qu'on n'entend pas assez,
02:17 qui dit non à cette réforme des retraites,
02:19 on l'entend pas assez cette France des territoires,
02:21 est-ce que l'Assemblée, pourtant ce sont des députés,
02:24 n'entend pas assez cette France des villes moyennes ?
02:28 - Bah en tout cas la puissance publique, les pouvoirs publics
02:31 n'entendent pas assez la situation des travailleurs et des travailleuses.
02:35 Je crois qu'on a un fort rejet des 64 ans,
02:38 c'est ça qui se manifeste, mais ça coagule aussi d'autres choses,
02:42 le recul notamment dans cette France, dans la France plutôt rurale,
02:46 le recul des services publics, des questions de pouvoir d'achat,
02:50 des questions de considération, de respect
02:52 de la vie des travailleurs et des travailleuses,
02:55 on a tout ça qui se manifeste,
02:56 mais c'est vrai que ça catalyse autour des 64 ans.
03:00 Et donc aujourd'hui, il ne tient qu'au Parlement comme au gouvernement
03:04 d'écouter cette mobilisation qui n'est pas nouvelle.
03:06 Dès le 19, on a été presque un peu surpris objectivement
03:09 du niveau de mobilisation dans certaines manifestations en région,
03:14 en tête de cortège à Paris, on s'échangeait les chiffres
03:20 qu'on avait l'un et l'autre pour voir si on avait les mêmes,
03:23 puis surtout pour se dire, waouh, quand même pas mal,
03:25 c'était très mobilisé dans l'Ouest, notamment à Saint-Nazaire,
03:28 il n'en parlait pas assez, mais sinon, c'est clair,
03:31 il y a aujourd'hui un monde du travail qui dit,
03:33 non, on ne veut pas travailler deux ans de plus,
03:35 on veut être respecté, reconnu,
03:36 on veut que vous parliez de notre travail
03:38 et pas que vous nous parliez de finances publiques.
03:39 Est-ce que vous avez des chiffres ?
03:40 Parce que Philippe Martinez nous a donné des chiffres tout à l'heure,
03:42 justement, de ces moyens.
03:43 Il doit avoir Saint-Nazaire.
03:45 Il doit avoir Saint-Nazaire. Gaëtan.
03:47 Oui, en fait, la force de votre unité, c'est de parler d'une même voix.
03:52 Et ça, c'est une vraie nouveauté parce qu'on voit bien que vos différences,
03:56 parfois, vous ont fait prendre des chemins différents.
03:58 Et là, aujourd'hui, vous parlez d'une seule et même voix,
04:01 ce qui porte un peu plus ce mouvement.
04:04 Je crois que vous savez, les gens qui sont là,
04:06 qu'ils soient de la CGT, de la CFDT, de Forces ouvrières
04:09 ou d'autres organisations syndicales,
04:11 je crois qu'ils sont satisfaits qu'ensemble,
04:13 nous disions non contre les 64 ans.
04:16 Et donc, oui, on parle d'une seule voix.
04:17 Ça ne veut pas dire qu'on est d'accord sur tout.
04:19 Nous, on n'a jamais menti là-dessus.
04:20 On n'a jamais dit qu'on ne s'est jamais forcé.
04:22 Mais ça veut dire que pour être ensemble aujourd'hui contre cette réforme,
04:25 on est ensemble de bonne foi, de façon volontaire,
04:29 de façon dynamique parce qu'on se respecte.
04:32 Je pense que c'est ça.
04:35 Les travailleurs et les travailleuses,
04:37 ils connaissent nos points de désaccord et on les assume.
04:39 Et on les assume.
04:40 Ce qu'ils attendent de nous, c'est qu'on se mette d'accord
04:42 sur un objectif commun.
04:43 Et c'est ce qu'on fait en ce moment.
04:45 Est-ce que vous voulez voir comment ça se passe du côté de Paris?
04:47 Parce que vous êtes à Lille aujourd'hui.
04:49 Ça n'a pas commencé encore.
04:49 Non, c'est 14h à Paris.
04:51 Mais là aussi, ça n'a pas commencé.
04:52 14h30.
04:53 On va peut-être juste aller retrouver Dominique Marie
04:55 parce qu'on voyait tout à l'heure avec Ronald Guintrange
04:58 que les choses étaient en train de se mettre en place aussi du côté de Paris.
05:02 Dominique Marie, il est quelle heure là?
05:04 Parce qu'on n'a pas d'horaire.
05:05 Il est presque 13h.
05:07 Je regarde mon portable.
05:09 Est-ce qu'il y a du monde déjà à Paris?
05:11 Est-ce qu'on est en train de se mobiliser du côté de la Place de la Bastille?
05:16 La Place de la Bastille est en train de se remplir progressivement.
05:18 Vous voyez, il y a les syndicats qui affichent leurs unités.
05:21 Vous en parliez en plateau.
05:22 Là, il y a la CFDT.
05:23 J'aperçois la CGT là-bas, la FSU, les unitaires.
05:26 FO qui est là aussi, bien sûr.
05:27 Et puis, il y a Sud également là-bas, les solidaires,
05:30 tous rassemblés ici avec leur ballon du côté effectivement de la Place de la Bastille
05:34 qui est en train de progressivement se remplir.
05:36 Et puis en orange, on les reconnaît bien évidemment.
05:38 C'est la CFDT de Lorand-Berger qui est avec vous en plateau
05:40 avec un certain nombre de syndicats, syndicalistes qui sont là.
05:43 On va aller les voir d'ailleurs.
05:44 C'est déjà l'heure du casse-croûte.
05:45 Ils sont en train de manger leur sandwich parce qu'il y a un petit peu de marche,
05:47 3 km pour aller jusqu'à la Place de l'Italie.
05:50 On est en train visiblement ici de préparer des ballons CFDT santé.
05:55 Je crois que c'est ça.
05:55 Vous travaillez dans l'hôpital peut-être, madame?
05:57 CFDT santé sociaux, on est la fédération CFDT santé sociaux.
06:00 Voilà, ça regroupe tout le secteur du sanitaire, donc des hôpitaux, des cliniques,
06:05 des EHPAD, tous les hébergements, personnes âgées, personnes handicapées.
06:09 Et c'est un secteur qui est fortement accidentogène.
06:12 Là, on nous dit qu'on doit décaler l'âge d'égal de 62 à 64 ans.
06:17 Et en fait, on ne parle pas du tout du travail.
06:18 On ne parle pas des conditions de travail, des conditions d'exercice, de la pénibilité.
06:22 Aujourd'hui, votre métier, les métiers que vous nous écrivez,
06:25 ces personnes qui doivent porter des personnes âgées,
06:28 ne sont pas considérés comme métiers pénibles?
06:30 Non, absolument pas.
06:32 Parce que dans le compte personnel de prévention,
06:35 déjà, il n'est que pour le privé, il n'est pas pour le public.
06:37 Et dans le compte personnel de prévention, on ne parle absolument pas de charges lourdes.
06:41 On ne parle absolument pas de manutention.
06:43 Et nous, par exemple, en EHPAD, on porte les gens.
06:46 Et les gens, bien souvent, ils font jusqu'à 100 kilos.
06:49 Et donc, tout ça, ça nous use.
06:50 La fatigubilité, elle est là.
06:52 Et on ne reprend pas ça en considération.
06:55 On entend votre message et on imagine, c'est ce qui vous motive évidemment à manifester aujourd'hui.
06:59 Départ 14 heures, direction la place d'Italie.
07:01 Voilà donc pour Paris.
07:06 Voilà pour Paris, c'était l'heure du casse-croûte.
07:08 On disait, est-ce que vous allez déjeuner ensemble?
07:10 Philippe Martinez, Laurent Berger, là, il est 13 heures.
07:12 Moi, j'ai déjà déjeuné parce que je suis arrivé à l'heure.
07:15 Et j'ai mangé de la saucisse grillée avec mes camarades de la verrerie.
07:22 Et vous, Laurent Berger?
07:23 Moi, j'ai attrapé un sandwich dans la voiture qui m'amène de Toulouse.
07:27 Non, là, on va en profiter pour aller voir les gens.
07:29 On ne vient pas pour faire seulement une photo.
07:31 Il faut comprendre ça.
07:32 On a une pratique, je crois, qui est un peu similaire d'ailleurs avec Philippe.
07:35 C'est que toutes les semaines, on va rencontrer des équipes de salariés,
07:39 des équipes militantes.
07:40 C'est aussi ça qui nous fait être légitimes sur ce qu'on dit sur le travail,
07:45 sur les retraites.
07:46 Donc, on va en profiter pour aller discuter avec nos équipes.
07:49 Et est-ce que vous vous parlez souvent, tous les deux?
07:51 Ah bah si!
07:53 Autant que nécessaire, c'est comme ça qu'on dit.
07:55 Ce n'est pas une réponse à Philippe Martinez.
07:57 Est-ce que vous échangez souvent, là, depuis la réforme des retraites?
08:01 Est-ce que vous envoyez des SMS tous les jours pour faire un petit état des lieux?
08:06 Après le coup de fil d'Elisabeth Borne dimanche,
08:08 est-ce que vous vous êtes consulté?
08:10 Non, non.
08:12 Comme Laurent t'a appelé avant moi, c'est la loyauté.
08:16 Il m'a prévenu qu'elle l'avait appelé.
08:17 Je lui ai dit, ça y est, moi aussi, c'est fait.
08:20 On échange quand il y a besoin.
08:22 C'est normal.
08:24 Vous échangez sur le fond, sur la forme aussi?
08:26 Écoutez, vous savez, on tient beaucoup à cette unité.
08:29 Vous l'avez dit, c'est un élément très fort pour, je crois,
08:32 les salariés de ce pays d'avoir des organisations syndicales
08:35 qui, ensemble, rejettent les 64 ans.
08:38 Donc, ça nécessite de se parler.
08:40 Mais c'est naturel.
08:41 Il n'y a pas besoin d'avoir un rythme défini à l'avance.
08:45 Mais quand on a besoin de se parler, on se parle.
08:47 Oui, vous parlez, vous parlez souvent.
08:49 L'ambiance est bonne.
08:51 Est-ce que cette union des syndicats, ça va continuer sur la durée?
08:56 7 mars, vous avez dans la ligne de mire la France à l'arrêt.
08:59 Et après, est-ce que vous allez tenir?
09:01 Est-ce que vous sentez que cette unité est là toujours?
09:05 Écoutez, tout va bien.
09:09 Non, mais qu'est-ce que je vous dis? Tout va bien.
09:10 Il y a du monde. On a des objectifs.
09:13 Voilà. Et l'objectif, il est précis.
09:15 C'est le retrait de cette réforme.
09:18 Je crois que on fait la démonstration de la centralité du syndicalisme
09:24 aujourd'hui dans notre pays et dans le monde du travail.
09:27 Évidemment qu'il y aura un après.
09:29 Et cet après, on aura aussi appris les uns et les autres
09:32 durant ce mouvement, y compris dans la façon de peut-être de travailler ensemble.
09:36 Donc, mais en tout cas, il y a aujourd'hui une journée de mobilisation,
09:39 qui est une journée de mobilisation où l'objectif, c'est pas d'abord de faire nombre,
09:42 même si ici, on va faire nombre à Albi et j'espère à Paris,
09:44 mais dans d'autres endroits, il y a les vacances scolaires, on le sait.
09:47 Et il y a un objectif, c'est le 7 mars et de combattre cette réforme
09:51 et notamment son article 7 avec les 64 ans.
09:53 C'est important ce que vous dites, c'est-à-dire que cette mobilisation
09:56 contre la réforme des retraites, elle aura permis aux syndicats de se parler,
09:58 d'être unis, parce que c'est une image qu'on n'avait pas,
10:02 cette union de tous les syndicats.
10:04 Non, pas de se parler, on se parle, Laurent l'a dit, je confirme.
10:09 Mais de se mettre d'accord et d'être ensemble.
10:11 Ça montre, et j'insiste sur ce qui vient d'être dit,
10:13 ça montre parce qu'on est beaucoup décriés,
10:15 et notamment par ceux qui parlent de dialogue social,
10:17 c'est-à-dire le président de la République, le gouvernement,
10:20 il y a besoin de dialogue social.
10:21 Et à chaque fois qu'ils ont l'occasion, ils disent les syndicats, ça sert à rien.
10:24 On montre que quand les syndicats sont présents,
10:27 quand on fait bien notre boulot, parce qu'on a aussi des critiques
10:30 à se faire sur nous-mêmes, la population répond.
10:33 À partir du moment où on parle de leurs problèmes,
10:35 les syndicats ont toutes leurs utilités,
10:38 et on voit que les rassemblements sont massifs.
10:40 Et vous avez l'impression d'avoir été remis à l'honneur,
10:41 parce que c'est vrai Gaëtan Mélin le soulignait tout à l'heure,
10:45 les syndicats, on se posait la question,
10:47 peut-être que l'exécutif voulait aussi faire passer ce message,
10:50 à quoi sert-il, vous avez l'impression ?
10:53 On peut écouter tous les commentaires, je crois que c'est pareil,
10:55 mais Laurent le dira, on a fait 10 200 adhésions,
10:59 rien qu'au mois de janvier, c'est ça la meilleure réponse
11:00 de l'utilité du syndicalisme.
11:02 Oui mais Laurent Berger, c'est vrai qu'on a un gouvernement
11:04 qui a beaucoup ignoré les organisations syndicales ces dernières années,
11:08 est-ce que cette forte, très forte mobilisation aujourd'hui
11:12 vous permet en quelque sorte de rentrer à nouveau dans la danse ?
11:15 Je crois qu'on n'était jamais sorti de la danse,
11:17 on a essayé de nous faire sortir, il y a aussi eu beaucoup de commentaires
11:20 qui expliquaient à certains moments récents de notre histoire
11:23 que le syndicalisme répondait-il encore aux enjeux du monde du travail, etc.
11:27 Aujourd'hui on montre qu'on est au centre du mouvement social,
11:31 on en est les initiateurs, les animateurs,
11:35 et que c'est en réponse à de vraies préoccupations concrètes
11:38 des travailleurs et des travailleuses.
11:40 Donc voilà, le syndicalisme est là, il est présent,
11:43 il montre son utilité, il n'est pas exempt de critique,
11:46 comme Philippe l'a dit, mais il montre son utilité
11:49 tous les jours dans les entreprises,
11:51 il faut toujours comparer une entreprise ou un syndicat,
11:53 quel qu'il soit, et une où il n'y en a pas,
11:55 en général c'est très clair,
11:56 et aujourd'hui on montre dans la contestation de cette réforme de la retraite
11:59 que le mouvement syndical est de retour.
12:00 Est-ce que vous avez, Laurent Berger, Philippe Martinez et vous,
12:03 la même conception du syndicalisme
12:06 ou est-ce que ce sont deux conceptions différentes ?
12:08 Non, on vous l'a dit, il y a des différences.
12:10 Par contre on a, je pense, une même conception du syndicalisme,
12:14 c'est-à-dire un syndicalisme de proximité à l'écoute du monde du travail.
12:18 Et c'est ce qui fait, en tout cas c'est mon avis,
12:20 la différence avec bon nombre de politiques
12:23 qui théorisent beaucoup sur le monde du travail
12:26 et qui ne le côtoient pas assez souvent.
12:28 Laurent Berger ?
12:29 Oui, c'est ça, dès le début où on a été amenés à se rencontrer
12:33 parce qu'on ne se connaissait pas avant,
12:34 il y avait un point qui nous rassemblait,
12:36 qui était notre capacité à parler du travail concret,
12:39 de parler de la vie des travailleurs.
12:40 Mais tout n'a pas toujours été rose ?
12:41 Non, mais Philippe l'a dit, on n'est pas une seule organisation,
12:44 il y a le pluralisme syndical,
12:45 c'est les deux grandes organisations syndicales françaises,
12:48 et donc on n'est pas en train de vous dire que demain on va fusionner,
12:50 d'ailleurs je ne suis pas sûr que les militants qui sont là
12:53 seraient tellement d'accord.
12:54 On n'est pas en train de vous dire ça,
12:55 on est en train de dire qu'il y a d'autres moments
12:56 où on sera en désaccord,
12:58 mais ça s'assume et je crois qu'on aura fait la démonstration
13:00 qu'on peut être d'accord sur certains points,
13:02 en désaccord sur d'autres, et se respecter, c'est fondamental.
13:04 Voilà, et c'est l'image effectivement que vous faites passer aujourd'hui,
13:07 mais c'est une nouvelle image aussi que vous faites passer,
13:09 peut-être...
13:10 C'est parce que vous regardez mieux aujourd'hui qu'hier, c'est pour ça.
13:13 Non mais pas du tout.
13:14 Est-ce que vous avez des nouvelles adhésions aussi à Laurent Berger, Philippe Martinez ?
13:17 Vous avez eu plus de 10 000 adhésions depuis janvier, vous aussi ?
13:19 Combien là, c'est l'été ?
13:20 On était le 3 février, moi je n'ai pas demandé depuis,
13:23 on était à 10 000 aussi, avec de nouvelles adhésions.
13:26 Et je crois d'ailleurs que c'est un peu le cas dans d'autres organisations syndicales.
13:29 Donc oui, je crois que le syndicalisme,
13:31 il est en train de démontrer sa centralité aujourd'hui
13:33 dans la société et dans le monde du travail,
13:36 et que ça fait plaisir aux salariés qui ont envie de nous rejoindre.
13:38 Donc j'ai envie de leur dire, rejoignez-nous encore plus nombreux.
13:40 Laurent Berger, je voulais aussi vous poser une question
13:42 que j'ai posée à Philippe Martinez tout à l'heure,
13:44 quelles sont vos relations avec Elisabeth Borne
13:46 que vous avez eues au téléphone, évidemment dimanche.
13:48 Est-ce que vous échangez ?
13:49 J'ai posé la même question à Philippe Martinez tout à l'heure,
13:51 elle m'a dit que j'étais très curieuse.
13:52 Est-ce que vous échangez peut-être avec Emmanuel Macron de temps en temps ?
13:55 Non, pas du tout.
13:55 Vous n'avez aucun lien, aucun échange avec le pouvoir ?
14:01 Pas de remontée ? On n'essaie pas de savoir un peu pour prendre la température ?
14:05 Non, pas de rencontre ni d'échange avec le président de la République.
14:09 Mais de toute façon, je crois qu'il faut que le gouvernement comprenne,
14:12 ce qu'il faut qu'il entende, c'est les gens, les personnes
14:15 qui sont dans la rue maintenant pour la cinquième fois,
14:17 en nombre incroyable, c'est le plus grand mouvement social de ces 30 dernières années,
14:21 de façon extrêmement pacifique, de façon très revendicative,
14:25 mais très déterminée à faire en sorte qu'ils ne travaillent pas jusqu'à 64 ans.
14:29 Mais ce mouvement va se durcir à partir du 7 mars ?
14:32 Ce mouvement, le 7 mars, il va prendre une deuxième phase, j'ai envie de dire,
14:36 oui, on projette de mettre la France à l'arrêt,
14:38 on veut d'immenses manifestations le 7 mars,
14:41 et tout un tas d'initiatives qui vont montrer la détermination du monde du travail.
14:45 Et n'oubliez pas le 8 mars.
14:47 Oui, la journée de la femme, non je ne peux pas l'oublier.
14:49 La journée internationale des droits des femmes,
14:51 parce que, je vous le redis, cette réforme, elle vise particulièrement les femmes.
14:55 Oui c'est vrai, effectivement, on en a parlé.
14:57 Et je vais être obligé de vous quitter.
14:58 On va vous laisser Philippe Martinez.

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