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Dans la deuxième heure de son émission consacrée à la culture, Philippe Vandel reçoit chaque jour un invité.
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Transcription
00:00 Culture Média avec jusqu'à 11h, votre invité Philippe Vandel.
00:04 Bonjour Romane Borringer, comédienne, César du meilleur espoir féminin dans les Nuits Faux,
00:08 je le dis parce que les Césars c'est Van Roderick, ça sera sur Canal et sur Europe.
00:11 Vous avez tourné Claude Miller, Olivier Dahon ou Richard Borringer, faut-il dire que c'est votre papa.
00:15 C'était en 2006, c'est beau, Une ville la nuit, carrière au théâtre,
00:18 démarré à 16 ans avec Peter Brook dans La Tempête, cet été vous jouiez Annie Ernaud.
00:22 Et là vous êtes à l'affiche d'un monologue, respire, à l'Ascalade Paris, on va évidemment en dire un mot.
00:27 Mais votre actu, c'est un film, Petite au pluriel, film de Julie Lerat-Gersan, ça sort aujourd'hui.
00:34 On n'est pas à la Rose Centrale, d'abord avant qu'on parle de votre personnage, que raconte Petite ?
00:38 C'est beaucoup plus intéressant ce que part le film.
00:40 Petite c'est l'histoire de Camille, une jeune femme de 16 ans, qui se retrouve enceinte
00:46 et qui va être placée dans un centre pour jeunes mères isolées.
00:52 Elle veut perdre l'enfant mais il est trop tard.
00:53 Il est trop tard pour se séparer de l'enfant et la juge considère qu'elle a un rapport trop toxique avec sa propre mère.
01:00 Donc elle va décider de placer cet enfant dans ce centre maternel pour la durée de la grossesse.
01:05 Et dans ce centre maternel, elle va rencontrer d'autres jeunes femmes, soit enceintes comme elle, soit déjà mères.
01:12 Et elle va devoir s'interroger sur la décision qu'elle va devoir prendre sur garder cet enfant ou non.
01:20 En tout cas, voilà.
01:24 Et elle va devoir devenir la femme qu'elle sera.
01:28 C'est-à-dire qu'elle va devoir apprendre à se détacher aussi d'un schéma familial assez lourd.
01:33 Elle est accompagnée dans cette décision.
01:35 Qui est Nadine, votre personnage ?
01:37 Alors Nadine est éducatrice au sein de ce centre.
01:40 Et elle va accompagner Camille dans cette période de sa vie de réflexion, de transformation, de bouleversement.
01:52 Elle va outrepasser un peu son rôle d'éducatrice, un peu malgré elle, par attachement.
02:01 Et prendre cette place un peu maternante pendant les quelques mois qu'elle va croiser le parcours de cette jeune fille.
02:07 Elle s'implique, c'est rien de le dire, dans ce centre maternel.
02:10 Mais aussi elle est découragée par le manque de moyens, le manque de personnel, le manque parfois de compétence de certains collègues.
02:15 On va l'entendre, Nadine, donc votre personnage.
02:18 C'est en pleine réunion.
02:19 Elle pète un plomb, vous pétez un plomb.
02:21 - Personne ne dit rien quoi.
02:23 - Mais Nadine, ça va ? Je pense que vous en avez assez fait hier avec Camille, non ?
02:26 - Non, Camille, ça fait 15 jours que tout le monde a lu son dossier et 15 jours que tout le monde se tait.
02:31 - Je vous avais dit qu'on en parlerait ensemble, d'accord ? Pas en plein après-midi, sans relais derrière.
02:34 - Mais j'étais à l'hôpital, j'avais la fenêtre de tir.
02:36 Elle m'a demandé si j'avais lu son dossier. J'ai saisi l'occasion.
02:39 - Eh ben on aurait dû en discuter en équipe avant, c'est ça ?
02:41 - Ah oui, discuter, discuter. On fait que ça, discuter, ici.
02:43 Hein ? On discute mais on change rien.
02:45 Ah oui, c'est ça, on parle de Diana qui régresse.
02:48 Tiens, si on tentait ceci, si on tentait cela.
02:50 Mais on va se secouer un peu ou quoi ?
02:52 - Redescend, Nadine, doucement.
02:53 - Non, attends, parce que je t'explique.
02:54 La petite, elle a pas 3 ans.
02:56 Elle a déjà compris que pour que sa mère s'intéresse à elle, il faut qu'elle tombe malade.
02:59 - Non mais Nadine, ça va, je pense que tout le monde a compris autour de la table.
03:01 D'accord ? Vous redescendez s'il vous plaît.
03:02 - D'accord, ben non, on parle. On discute.
03:05 Tiens, on parle de Laura et du climat incestuel entre elle et ses fils ?
03:08 On parle ? Ah oui, on parle, on laisse faire, quoi.
03:11 On laisse faire, tu peux pas dire ça.
03:12 Mais si, je le dis, bien sûr, puisque tout le monde fait de sa gueule.
03:14 - Nadine, ça va, là.
03:15 - Mais ça va pas ? Tu les vois pas, les signaux qu'ils nous envoient, les gosses ?
03:19 Hein, tu les vois pas, qu'ils sautent à ta gueule ?
03:21 - Scène très, très forte. - Je parle mal.
03:23 - Quand on voit le film, vous parlez mal, mais vous jouez très, très bien.
03:25 Comment vous avez préparé ce rôle, Rodman ?
03:27 - J'ai pas préparé le rôle.
03:28 Non, en fait, Julie a écrit ce scénario qui était déjà bouleversant.
03:33 Julie a beaucoup travaillé au préalable dans les centres maternels.
03:37 Le scénario a été hyper encadré.
03:41 De toute façon, Julie est une femme absolument passionnante
03:44 et elle s'est tellement engagée dans son propos
03:47 que moi, j'avais toute la matière nécessaire dans le scénario.
03:50 - C'était presque elle, votre tutrice, quoi.
03:52 C'était pas la peine d'aller rencontrer des femmes qui font cette profession ?
03:55 - Pas du tout. En fait, son scénario était tellement nourri, tellement sensible.
03:59 Elle-même avait déjà fait ce travail.
04:01 Parfois, y'a pas...
04:03 J'avais pas une formation de cheval à faire, donc ça, ça va.
04:06 Mais non, mais parfois, y'a pas...
04:09 Tout est là dans les scènes aussi, avec les jeunes femmes, tout était écrit
04:12 et de manière très sensible. Donc j'avais pas besoin.
04:14 Et puis aussi, c'est un sujet qui me touche beaucoup.
04:18 Et donc dans l'actualité, je souvent ouvre mes oreilles
04:22 à tout ce qu'il y a à l'aide à l'enfance, etc.
04:23 Donc je sais un peu les beautés et les difficultés de ce métier.
04:26 - C'est un film qui parle de naissance et ce film ne serait pas né sans votre présence.
04:31 On va comprendre pourquoi et comment une histoire de production.
04:33 Et puis là, on entend des extraits très sombres,
04:36 mais aussi ensuite, il y a une ouverture vers la lumière.
04:38 Comment ? Romane Bouranger nous raconte.
04:40 Culture Média continue à tout de suite sur Europe 1.
04:42 - Culture Média.
04:44 - Culture Média sur Europe 1 avec votre invité, Philippe Vendel.
04:47 Romane Bouranger.
04:47 On est avec Romane, on parle de petit film qui sort aujourd'hui.
04:51 Film signé Julie Lerat-Gersan.
04:53 Je l'ai dit, ce film, on vous entend piquer une crise.
04:58 C'est sombre, mais c'est un film aussi sur la lumière qui peut s'éveiller.
05:02 - Oui, c'est bouleversant parce qu'en fait, le film,
05:04 il y a cette espèce de suspens qui se trouve dans le film,
05:06 qui est est-ce qu'elle va garder ou pas cet enfant ?
05:09 Mais je crois que ce que voulait raconter Julie, plus que tout.
05:13 Donc cette Camille, elle a un rapport très difficile à sa mère.
05:16 Sa mère, qui est interprétée par Victor Dubois, magnifique,
05:19 est une mère complètement incomplète, inconstante, inconséquente.
05:23 - On les prend même quand on regarde le film, on les prend pour des sœurs.
05:26 - Une mère copine, une mère...
05:29 - Même dans le bar, quand elles vont boire un coup,
05:31 le barman les prend pour des sœurs.
05:32 - Une mère copine, une mère qui se tire pour aller avec ses amants,
05:36 une mère incomplète.
05:38 Et ce qui est très, très beau dans le film,
05:42 c'est qu'elle, de manière très, très subtile, Julie raconte
05:45 comment cette jeune Camille, elle va devoir s'arracher
05:49 à cet amour maternel et se défaire de cette...
05:52 J'aime pas tellement le mot, mais c'est comme ça qu'on le dit,
05:54 cette toxicité pour arriver à devenir une autre femme que sa mère
06:00 et à ne pas répercuter ce schéma.
06:02 Et quels que soient ce que ça lui en coûte dans son choix,
06:06 mais à comprendre quelle femme, elle, elle va devenir
06:10 alors qu'elle est menacée, on est tous menacés
06:13 de reproduire nos schémas familiaux.
06:16 On a cette peur comme une malédiction
06:18 au-dessus de la tête de "est-ce que je vais devenir
06:20 cette même femme ou est-ce que je vais avoir la force
06:22 d'inventer mon propre chemin ?"
06:24 Et cette jeune fille, toute jeune de 16 ans,
06:27 accélérée par cette grossesse, va devoir s'extirper de cette coquille.
06:32 - Alors, il y a une manière de s'extirper de cette coquille,
06:35 c'est que sa mère n'est pas là dans un moment absolument crucial.
06:38 Elle a 16 ans, on le rappelle, Camille, elle est allongée
06:40 sur la table du gynéco, il procède à l'échographie
06:42 puisqu'elle est enceinte de 4 mois à ce moment-là.
06:44 Et c'est votre personnage, Nadine, qui l'accompagne
06:47 dans ce moment crucial.
06:48 - Comment se passe cette grossesse, Camille ?
06:51 - Ben, ça se passe.
06:52 Nadine patiente au bureau.
06:54 - Tu le sens un petit peu bouger ?
06:56 - Ouais, c'est chelou. C'est comme un petit alien.
06:59 - Tu vas t'habituer, tu verras.
07:01 - J'ai pas dit que j'avais mal.
07:03 Nadine ferme son chambre et rejoint Nadine au gynéco.
07:09 - Du coup, à partir de quand je peux accoucher ?
07:12 - Euh...
07:15 Les mamans se sont déclenchées que lorsque le bébé est en danger.
07:17 - Il prend un disque de grossesse. - Tiens.
07:20 Alors toi, tu accouches...
07:23 le 18 décembre.
07:24 T'as la moitié.
07:26 - Putain, c'est long.
07:27 - Oui, mais c'est important, ce temps.
07:28 Il se passe des choses entre toi et le bébé.
07:30 Même si tu peux pas le garder.
07:31 Il ressent des émotions, il est...
07:32 - Ma mère, elle a détesté être enceinte
07:34 et ça m'a jamais posé de problème.
07:35 - Elle lance un regard déterminé à Nadine.
07:39 - Bon.
07:40 On se voit dans six semaines.
07:41 - C'est assez extraordinaire ce qu'on vient d'entendre.
07:44 On vous explique, c'était pas prévu.
07:46 L'extrait est en fait avec la voix de l'audio description
07:50 pour les malvoyants et donc en fait, en radio,
07:52 ça peut pas nous gêner puisque la scène est décrite
07:55 et on voit l'interaction qui se passe entre Nadine, le personnage,
07:58 et Camille, la comédienne.
07:59 Il y a aussi une actrice extrêmement impressionnante.
08:03 Dans le film, je sais pas comment elle s'appelle en vrai,
08:04 elle s'appelle Diana.
08:05 - Non, dans le film, elle s'appelle Diana.
08:06 - Elle s'appelle Diana. - En vrai, elle s'appelle Suzanne.
08:07 - Voilà, je me suis trompé.
08:09 Diana, c'est le nom que j'avais noté.
08:11 Deux ans et demi, elle a des dialogues, cette petite fille.
08:13 - Elle est extraordinaire, elle est assez bouleversante.
08:15 - Les dialogues, juste racontez-moi parce que je sais absolument pas comment c'est.
08:18 Elle les apprenait ou elle les a improvisés ?
08:20 - Pour vous dire toute la vérité, c'est la fille de Julie
08:23 et de François qui a accompagné Julie dans toute la création du film.
08:28 Donc c'est leur enfant.
08:30 Non, deux ans et demi, il y a tellement pas de conscience
08:32 de ce que c'est le vrai, le faux, le tournage.
08:34 Donc justement, sur ce tournage, il y avait une espèce d'énorme préparation
08:38 de la part de toute l'équipe, de toutes les jeunes comédiennes, de moi.
08:42 On savait que quand Suzanne, par exemple, arrivait sur le plateau,
08:46 ça demandait de tout le monde une espèce de mise à disposition absolue.
08:52 Il y avait, tout d'un coup, les codes du tournage,
08:54 la tiquette explosait parce qu'il n'y avait pas de "vas-y, metons-toi sur les deux heures".
08:57 - Bien sûr, il n'y a pas moteur coupé.
08:58 - C'était paf, on y va, on prend Suzanne.
09:02 Moi, j'avais des sucettes dans le soutien-gorge,
09:05 j'en avais plein de petites astuces pour qu'elle soit bien avec nous.
09:09 Comme c'est ses parents, ils arrivaient quand même à la diriger
09:14 un peu par cette scène extraordinaire où elle est très longtemps avec Camille,
09:16 où elle lui touche le ventre.
09:18 Avant, son papa François lui a dit "fais gaffe, le bébé va te piquer ta tétine",
09:21 donc elle était obsédée par ça.
09:22 - Oui, elle dit ça, c'est génial, "le bébé va me piquer ma tétine".
09:24 - Et là, on essaie de tourner la caméra, 20 minutes.
09:27 Mais ça fait que c'était un plateau très loin des codes
09:30 que je trouve parfois un peu lourd du cinéma,
09:33 où tout prend un temps infini.
09:35 Non, là, ça tournait, ça retournait.
09:38 - On en a fait un sujet là-dessus sur les 40 ans d'E.T.
09:41 et Spielberg avec le "Petite fille dont le nom m'échappe à l'instant",
09:44 comment s'appelait-elle ?
09:46 - C'est "Dru Barrymore".
09:47 - Elle était trop petite pour comprendre que c'était une machine articulée,
09:50 donc quand elle était sur le plateau,
09:52 il devait animer tout le temps E.T. pour qu'elle pense qu'il vit vraiment,
09:55 et que ce soit un vrai personnage.
09:57 Sinon, elle était plus focus pendant que ça tourne,
09:59 elle ne connaît pas la différence.
10:01 - Je l'ai dit, vous êtes d'une certaine manière une accoucheuse,
10:03 parce que vous n'êtes pas pour rien dans l'existence de ce film.
10:05 Il y a une histoire entre vous et la réalisatrice Julie Laura Gersan,
10:08 pour son premier long métrage.
10:09 Comment ça s'est passé ? En quoi l'avez-vous aidée, Romane Bouranger ?
10:12 - Je suis particulièrement aussi attachée à ce film,
10:14 parce que d'habitude, comme comédienne, on arrive à la fin,
10:16 tout le film est financé, on est engagé, et tout ça.
10:18 Il se trouve que Julie est comédienne de théâtre,
10:20 qu'on a joué ensemble dans "La cantatrice chauve",
10:22 que pendant toute notre tournée, j'écrivais "L'amour flou" à l'époque,
10:25 et elle, elle commençait à avoir envie d'écrire.
10:28 J'ai assisté dans le train au jour où elle a reçu la réponse de la FEMIS,
10:30 où elle a été prise pendant un an pour l'écriteur de scénario.
10:33 Donc déjà, j'étais vraiment... à la jeunesse, j'ai vu naître son talent,
10:36 et j'en étais infiniment convaincue.
10:38 J'avais un instinct que cette fille était exceptionnelle.
10:41 - Et vous l'avez mise en relation avec vos producteurs.
10:42 - Et il se trouve qu'un jour, elle me dit "Oh, je suis à Valenciennes
10:44 pour un festival de scénaristes",
10:47 et je dis "Mais attends, ma productrice, elle est à Valenciennes aussi,
10:49 rencontrez-vous". - Et le film s'est fait grâce à vous.
10:52 - Romane Corranger, en grande partie. - Non, grâce à son talent.
10:55 - Petite, c'est à l'affiche, elle est avec nous,
10:58 Culture Media continue sur Europe 1, à tout de suite.
11:00 - Avec les indispensables au programme aujourd'hui de la musique,
11:02 de la musique de film, on va parler des César,
11:04 et puis une expo à ne pas manquer, à Deauville, à tout de suite sur Europe 1.