Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros.
00:00:03 L'église de Rome entre en carême pour un temps liturgique de 40 jours qui s'achèvera
00:00:07 le samedi saint 8 avril, veille de Pâques.
00:00:10 Combien seront-ils parmi les catholiques de France à observer cette période de jeûne
00:00:14 et de pénitence qui commence ce mercredi décembre ?
00:00:17 6% des français se rendent à la messe chaque semaine.
00:00:20 Depuis 1980, le nombre de mariages et de baptêmes catholiques a chuté des trois quarts.
00:00:25 Évoqués ce matin, mercredi décembre.
00:00:27 C'est parler de la France de nos grands-parents, une France qui n'existe plus, une France
00:00:31 qui vivait au rythme de Noël, de Pâques ou de l'Assomption.
00:00:34 La déchristianisation de la France est le phénomène le plus marquant de l'après-guerre.
00:00:38 Vatican II a bouleversé la vie des catholiques romains.
00:00:41 Vous me permettrez d'associer à cette entrée dans le carême pascal les orthodoxes et les
00:00:46 catholiques de rite orientale qui forment la grande famille de la chrétienté.
00:00:49 Le carême est pour les fidèles une période d'approfondissement, de prière et de détachement
00:00:54 des biens matériels.
00:00:55 L'intersyndicale, plus unique que jamais, pour mettre la France à l'arrêt le 7 mars
00:01:11 en faisant de cette journée une journée morte dans les entreprises, les administrations,
00:01:16 les services, les commerces, les écoles et les transports, pour lutter contre cette réforme
00:01:20 des retraites qu'elle juge brutale, inacceptable et inutile.
00:01:24 Face à l'inflation, l'association Famille Rural appelle à une aide pour les plus précaires.
00:01:29 Elle observe qu'en moyenne, un foyer modeste manque de 65 euros pour manger sainement.
00:01:33 C'est donc la somme qu'elle réclame à l'Etat.
00:01:36 Si une telle mesure était adoptée, son coût annuel serait de 7,2 milliards d'euros.
00:01:41 Et puis menée 2 à 0, après un quart d'heure de jeu, le Real Madrid a pourtant réussi
00:01:46 à infliger une correction à Liverpool.
00:01:48 Les Madrilènes quittent Anfield avec une victoire 2 à 5.
00:01:52 Une remontada qui porte la marque des héros de la saison passée, de Karim Benzema à
00:01:57 Vinicius en passant par Luka Modric.
00:01:59 Carlo Anceletti, leur entraîneur, se dit confiant pour le match retour.
00:02:04 Carlo Anceletti qui était, je le rappelle, au Paris Saint-Germain et que le Paris Saint-Germain
00:02:07 avait sorti, évidé, j'allais dire comme un chien, j'exagère un peu.
00:02:11 Non, je ne suis pas au niveau.
00:02:12 Mais en tout cas, voilà, on considérait qu'il n'était pas assez bon pour le Paris Saint-Germain.
00:02:16 Eugénie Basti est avec nous ce matin du Figaro.
00:02:19 Laure Le Sueur, chef d'entreprise, vous étiez venue nous voir pour Manifeste contre le féminisme
00:02:23 radical et pour le féminisme éclairé.
00:02:25 Et vous avez le droit de revenir aujourd'hui pour parler de tout et de cette actualité.
00:02:30 Dominique Jammet, Éric Nolo, Florian Tardif et Claude Ardyt qui est avec nous.
00:02:36 Bonjour et merci d'être avec nous.
00:02:38 Vous avez publié Les Enfants du purgatoire, enquête inédite au cœur de la Brigade des
00:02:41 mineurs de Marseille.
00:02:42 Et ce sujet nous intéresse parce qu'il est dans l'actualité et que ce qu'on découvre,
00:02:45 c'est notamment les enquêtes de pédopornographie.
00:02:49 Une fois qu'on a tout dit sur la France et sur ce qui vient de se passer depuis 1945,
00:02:55 une fois qu'on a tout dit, est-ce que vous diriez que le phénomène le plus marquant
00:02:59 est la décristianisation du pays ?
00:03:02 Est-ce que c'est ça le phénomène qui a le plus bouleversé la France, changé la
00:03:06 France depuis 80 ans ?
00:03:08 Je dirais oui, parce que pour les gens de ma génération, on a connu le monde d'avant.
00:03:14 Donc on sait que c'était extrêmement différent.
00:03:16 En effet, un grand nombre de vies étaient rythmées par le fait religieux.
00:03:23 Et on a affaire à des générations qui vivent dans un monde post-chrétien et ça change
00:03:29 tout, parce qu'il y a une sorte d'éloignement de la spiritualité en général.
00:03:33 Et comme la nature a horreur du vide, on voit que c'est le paranormal ou le paracientifique
00:03:38 qui prend la relève.
00:03:39 C'est-à-dire qu'on croit de moins en moins au Christ, mais on croit de plus en plus
00:03:42 aux sorcières.
00:03:43 Donc je trouve que c'est plutôt une régression de mon point de vue.
00:03:47 Chez Starthode, il disait "quand les gens cesseront de croire en Dieu, ils ne croiront
00:03:50 plus en rien, mais en n'importe quoi".
00:03:52 On est un peu là-dedans aujourd'hui.
00:03:54 Mais avec une nuance cependant, je pense que cette déchristianisation est ancienne, vous
00:03:58 l'avez dit, elle remonte aux années 60-70.
00:04:00 Et peut-être qu'aujourd'hui, il y a aussi un retour du religieux aussi.
00:04:05 On voit de plus en plus une jeune génération, notamment dans les centres-villes, de catholiques
00:04:10 qui ont une foi ardente.
00:04:11 Donc moi, je nuancerais un peu ce propos en disant qu'il y a peut-être aussi des
00:04:15 retours de Balencier dans l'histoire.
00:04:16 Mais ce que dit Eric est juste, c'est que la vie des uns et des autres était cadenassée
00:04:21 par la religion.
00:04:22 Mais c'est une matrice sociale.
00:04:24 Voilà.
00:04:25 Et ça a marqué les villes, les petites villes, les villages, la société rurale où la religion
00:04:31 était encore prégnante, dominante et encadrait non seulement la vie mystique, mais la vie
00:04:37 sociale des gens.
00:04:39 Dans une ville comme Paris, le changement est moins notable, évidemment, puisque la
00:04:44 religion était moins présente.
00:04:45 Ce qui est intéressant, c'est que la nature horreur du vide, où va se nicher ? C'est
00:04:49 la question que ça pose.
00:04:50 Le besoin d'appartenance, qui est un besoin fondamental de l'être humain.
00:04:52 Plus dans la religion, plus dans la politique, on le voit au taux d'abstention.
00:04:55 La cellule familiale explose complètement et même la grande entreprise, on en parlait,
00:04:59 est en quête de sens.
00:05:00 Donc la question que ça soulève, c'est aussi où va aller se nicher le besoin ?
00:05:03 Mais vous avez le cocktail des christianisations et mai 68.
00:05:07 Oui, mais c'est peut-être la conséquence.
00:05:09 Mai 68 est peut-être une des conséquences.
00:05:12 Bon, Pierre Palmade, nous en parlons chaque jour et on va parler effectivement avec Clé
00:05:17 Dardide, qui a les Enfants du Purgatoire, enquête inédite au cœur de la Brigade des
00:05:21 mineurs de Marseille.
00:05:22 Bien évidemment, les deux choses, il faut être extrêmement prudent sur l'enquête
00:05:26 de Pierre Palmade, mais elle met aussi en, comment dire, en relief ce qui peut se passer
00:05:33 aujourd'hui avec les plus jeunes.
00:05:36 Je voudrais que Marine Sabourin nous rappelle les dernières informations que nous connaissons
00:05:41 sur l'enquête de Pierre Palmade.
00:05:44 Nouveau rebondissement dans l'affaire Pierre Palmade.
00:05:46 Un homme a été entendu ce mardi toute la journée par les enquêteurs de la brigade
00:05:50 de protection des mineurs.
00:05:51 L'individu a su redétenir une vidéo attestant du visionnage d'images pédopornographiques
00:05:56 par le comédien et a remis du matériel vidéo aux enquêteurs en cours d'exploitation.
00:06:00 Vendredi soir, déjà un premier homme affirmé aux urgences de police secours avoir passé
00:06:05 plusieurs soirées à caractère sexuel en présence du comédien.
00:06:08 Lors de sa dernière soirée ensemble, datant de mi-janvier, l'humoriste se serait vanté
00:06:13 de disposer de deux enfants de 7 et 9 ans pour de possibles relations sexuelles.
00:06:17 L'individu affirme également que Pierre Palmade lui aurait montré une vidéo pédopornographique,
00:06:22 mais précise qu'il ne reconnaît pas le comédien dessus.
00:06:25 Entendu ce week-end par la brigade de protection des mineurs en charge de l'enquête, l'homme
00:06:29 se serait finalement montré beaucoup moins catégorique et ne disposait pas d'éléments
00:06:32 attestant ses propos.
00:06:33 Une nouvelle perquisition a eu lieu lundi après-midi au domicile de Pierre Palmade
00:06:37 à Selye-en-Bière, après celle de son appartement parisien dimanche soir.
00:06:41 Au centre d'une enquête pour détention d'images pédopornographiques depuis ce week-end, Pierre
00:06:45 Palmade pourrait en fonction des éléments recueillis être prochainement auditionné.
00:06:49 Deux autres enquêtes visent déjà l'humoriste, l'une pour homicide et blessures involontaires,
00:06:53 l'autre pour détention et consommation de stupéfiants.
00:06:55 Il, depuis vendredi, a signé à résidence avec bracelet électronique dans une unité
00:07:00 médicale d'addictologie, à Villejuif, dans le Val-de-Marne.
00:07:03 Un deuxième homme a donc fait un signalement dans l'enquête sur la détention d'images
00:07:06 pédopornographiques, il a été entendu hier et Antoine Estève à Bordeaux a pu recueillir
00:07:10 quelques informations.
00:07:11 D'après nos informations, le témoin en question aurait racheté l'an dernier un
00:07:17 téléphone d'occasion à un ami de Pierre Palmade.
00:07:20 Il aurait ensuite retrouvé dans ce téléphone des vidéos et des interviews de l'humoriste
00:07:24 visionnant des vidéos pédopornographiques.
00:07:27 Le jeune homme qui vit en Gironde a appelé le commissariat de Bordeaux pour leur donner
00:07:31 ces éléments vendredi dernier, mais ce sont les enquêteurs de la brigade des mineurs
00:07:35 en charge du dossier Palmade à Paris qui sont venus ici à Bordeaux pour l'entendre.
00:07:39 Ils ont maintenant en leur possession toutes ces images.
00:07:42 D'après nos informations, l'homme aurait également tenté de vendre ces images à
00:07:46 plusieurs médias.
00:07:47 Il est sorti du commissariat ce mardi soir par une porte dérobée.
00:07:50 Les enfants du purgatoire, c'est une enquête inédite au cœur de la brigade des mineurs
00:07:53 de Marseille et Claude Ardy va nous en parler dans une seconde.
00:07:57 Mais simplement avant qu'on écoute le docteur Dan Vallée.
00:08:00 Puisque on découvre à travers le dossier Palmade deux choses.
00:08:04 Combien la drogue est présente parmi les plus jeunes et combien aussi les images pédopornographiques
00:08:10 existent fortement sur Internet et peut-être dans l'espace public.
00:08:16 Écoutons-le.
00:08:17 Les images à caractère pédopornographique s'appellent sur Internet, sur des tas de
00:08:22 sites plus ou moins cachés avec des directions qui sont prises par les fournisseurs d'accès.
00:08:28 Évidemment, c'est quelque chose d'abominable et criminel, l'existence de ces images.
00:08:33 Mais il n'est pas rare d'entendre certains dire oui, mais le fait que les gens consultent
00:08:37 des images pédopornographiques, ça leur permet une forme de catharsis, éliminer des
00:08:41 pulsions violentes parce qu'ils ont consulté des images, donc ils ne passent pas à l'acte.
00:08:44 Je voulais qu'on écoute également un policier, Yann Baster, qui parle de la difficulté de
00:08:50 travailler sur ces sujets là.
00:08:51 Il y a d'autres unités qui travaillent sur le dark web, il y a des offices centraux
00:08:57 de cybercriminalité qui sementent cette recherche de filières d'images à caractère pédopornographique.
00:09:04 Beaucoup d'unités travaillent dessus.
00:09:07 Là, la brigade de protection des mineurs du 36 qui travaille sur ce dossier arrive
00:09:11 à postérioriser sur une dénonciation.
00:09:12 Une double dénonciation.
00:09:14 Une double dénonciation, un deuxième individu vient de se désigner.
00:09:18 C'est un témoin, un auteur, on ne sait pas trop, il va falloir l'entendre, c'est
00:09:23 en cours à la centrale de Bordeaux.
00:09:25 Donc voilà, la brigade de protection des mineurs vient à postérioriser là aujourd'hui.
00:09:31 Claude Ardide, comment protéger aujourd'hui avec Internet qui paraît tellement compliqué,
00:09:39 comment protéger les plus jeunes de ces images et comment faire qu'ils ne se retrouvent
00:09:44 pas parfois même acteurs de ces images ?
00:09:47 Vous étiez, vous avez travaillé, vous êtes resté longtemps avec la brigade des mineurs
00:09:51 de Marseille et j'imagine que pour eux c'est un sujet qui est au cœur de leur activité.
00:09:55 C'est un sujet quotidien.
00:09:58 Je ne dirais pas que c'est mission impossible parce que ces femmes et ces hommes, ces enquêteurs
00:10:02 enquêtrices, très féminins, il y a 23 femmes sur une trentaine de flics à la brigade
00:10:07 des mineurs de Marseille, font preuve d'un courage, d'une obstination, d'un humour
00:10:12 dans des circonstances qui sont extrêmement douloureuses, font un travail qui est colossal.
00:10:16 Mais ils s'attaquent à l'Everest avec une petite cuillère.
00:10:19 Pour une raison qui est simple, c'est que moi j'ai assis cette audition, j'arrivais
00:10:24 le matin très tôt et je passais de bureau en bureau en fonction de l'actualité.
00:10:28 Alors un inceste, un bébé secoué, un assassinat, un kidnapping, une agression sexuelle, etc.
00:10:34 Ils attaquent l'Everest avec une petite cuillère parce qu'en fait ces gamins-là,
00:10:40 qui ont 12 ans, 13 ans, qui témoignent soit parce qu'ils sont victimes, soit parce qu'ils
00:10:43 sont auteurs de violences, ont accès quasi systématiquement avec une facilité dérisoire
00:10:48 à la pornographie.
00:10:49 Ils ont un langage d'une crudité qui est incroyable.
00:10:53 C'est-à-dire que parfois, moi qui suis un adulte, qui suis un vieux routier de journalisme,
00:10:57 je les entendais parler, je me disais "mais non, c'est pas possible, ils ne peuvent pas
00:11:00 parler comme ça".
00:11:01 Y compris parfois de façon un peu péremptoire, face aux enquêtrices, aux enquêteurs, ils
00:11:06 utilisaient un langage qui était vraiment incroyable.
00:11:08 C'est-à-dire qu'ils citent leurs agressions avec des mots qui sont incroyables.
00:11:14 Après j'ai travaillé avec le pôle pro-cyanïtisme de la Brigade des mineurs.
00:11:19 Les jeunes filles qui étaient victimes, qui étaient contre leur gré des prostituées,
00:11:26 utilisaient des termes incroyables.
00:11:27 - Elles avaient quel âge ? - Elles avaient 13 ans, 14 ans, 15 ans, parfois
00:11:31 plus jeunes à Marseille.
00:11:32 - Elles sont de quelle nationalité ? - Françaises.
00:11:34 Moi j'ai fait un documentaire pour France 5, que je disais tout à l'heure.
00:11:38 Sur la position des mineures françaises, mais de milieux plutôt favorisés.
00:11:44 - À 13 ans ? - 13-14 ans.
00:11:46 Avec des familles qui faisaient tout ce qu'elles pouvaient pour sauver leurs filles.
00:11:49 C'était des gamines qui étaient sorties du cadre scolaire, qui étaient ivres d'argent,
00:11:54 qui étaient possédées par l'idée de consommer en permanence, de transformer leur corps
00:11:58 à 14 ans.
00:11:59 Alors à Marseille, ça prend une dimension qui est encore supérieure, parce que toutes
00:12:03 les gamines qui viennent à Marseille, ce sont des fugueuses, elles arrivent à la gare
00:12:05 Saint-Charles et elles croient, à cause de la télé-réalité, de ce qu'elles voient
00:12:09 dans les images télé-réalité qui passent tous les soirs à 19h, 20h sur d'autres chaînes,
00:12:15 toutes les gamines croient qu'elles arrivent dans le paradis de la fête, de l'alcool,
00:12:19 de la musique, du soleil, de la plage.
00:12:21 À la gare Saint-Charles de Marseille, que tout le monde connaît, vous avez des prédateurs,
00:12:25 des groupes de prédateurs qui sont des mineurs de 14, 15, 16 ans, qui attendent ces gamines,
00:12:29 qui les amadouent au départ en leur offrant à manger, hébergement, on va à la plage,
00:12:34 on va dans les calanques, on va se baigner, etc.
00:12:36 Et puis après, elles tombent dans des réseaux de proxénétisme.
00:12:41 - Mais on a une idée du nombre de jeunes femmes ?
00:12:45 C'est-à-dire qu'en ce moment même, à Marseille, vous évaluez à combien de jeunes femmes,
00:12:50 entre 13 et 16 ans, qui sont prostituées ?
00:12:53 - Alors, ce que je peux vous dire en termes de dossiers de proxénétisme,
00:12:57 au pôle proxénétisme de la Brigade des mineurs, il y a environ entre 200 et 250 dossiers.
00:13:03 C'est-à-dire des dossiers de jeunes filles qui sont victimes de proxénètes,
00:13:08 dont la plupart sont des mineurs aussi, c'est-à-dire des gamins de 16, 17 ans,
00:13:12 qui sont proxénètes, alors qui travaillent souvent au cœur d'entreprises familiales.
00:13:17 C'est-à-dire qu'il y a toujours un père, un grand-père, un oncle,
00:13:20 qui veillent à ce que la structure, l'entreprise de proxénétisme fonctionne.
00:13:25 Et ces gamins sont chargés soit de recruter les gamines à la gare Saint-Charles,
00:13:30 de les amadouer, et ensuite de les mettre...
00:13:33 Alors c'est toujours la prostitution, soit dans des locations provisoires,
00:13:37 soit dans des hôtels un peu militeux, dans la périphérie de Marseille.
00:13:40 Et donc ces gars-là, moi j'ai assisté à deux ou trois auditions au pôle proxénétisme,
00:13:44 ils crânent et puis ils s'effondrent, parce que ce sont quand même des jeunes
00:13:49 et qu'ils comprennent qu'ils vont terminer en prison.
00:13:51 Les gamines, elles viennent à Marseille pour faire la fête,
00:13:54 elles viennent de Lyon, de Paris, de Bordeaux, de partout.
00:13:57 Ce sont des gamines qui sont plutôt intelligentes, mais qui ont envie de faire la fête,
00:14:01 qui sortent du cadre scolaire, qui échappent à l'emprise familiale,
00:14:04 qui font de l'argent tout de suite, mais qui ne se rendent pas compte
00:14:06 qu'en fait elles sont tombées dans un réseau de proxénétisme,
00:14:09 et que ça devient gravissime.
00:14:11 Là où moi j'insiste, c'est que j'ai vu toutes ces femmes enquêtrices,
00:14:16 qui sont la plupart des mères de famille, qui vous disent,
00:14:20 les gamins avaient accès à la pornographie il y a une dizaine d'années à 17 ans.
00:14:26 Il y a cinq ans, on s'est rendu compte que c'était plutôt les 13-14 ans.
00:14:30 Aujourd'hui, ce sont aussi des témoignages de psychiatres,
00:14:33 de psychologues, d'enquêtrices, d'éducateurs, de foyers.
00:14:37 Aujourd'hui, j'ai une psychothérapeute qui m'a dit,
00:14:41 moi j'ai affaire à des gamins de primeurs,
00:14:43 qui regardent des images de pornographie,
00:14:45 qui témoignent ensuite devant les enquêtrices,
00:14:48 qui utilisent un langage qu'elles ne pensaient jamais entendre,
00:14:52 et ces gamins-là, pour eux, cette pornographie, c'est la sexualité à venir.
00:14:57 C'est ça la vraie représentation.
00:14:59 - Est-ce que vous pensez que le gouvernement et les pouvoirs publics
00:15:02 en font assez pour lutter contre cette pornographie ?
00:15:04 Parce que j'ai le sentiment que, là on a vu, il y a un rapport du HCE qui est sorti,
00:15:07 qui a dit qu'il fallait prendre en compte cette question,
00:15:09 mais que c'est un peu tardif, un peu timide,
00:15:11 parce qu'on a toujours cette image de la liberté sexuelle,
00:15:13 la pornographie finalement, il ne faut pas la condamner.
00:15:15 Est-ce que vous avez le sentiment qu'on en fait assez ?
00:15:17 - Alors moi, quand j'ai fait le documentaire, il y a cinq ans, pour France 5,
00:15:20 que 70 minutes, on s'est engagés à fond.
00:15:22 On s'est tellement engagés qu'avec Le Monde et France Inter,
00:15:25 avec nos avocats respectifs des boîtes de production pour lesquelles je travaillais,
00:15:29 on avait entamé des actions, qu'on créait des sites qui hébergaient,
00:15:33 vous savez, il y a des icônes, "Bien-être", où cliquer sur l'icône,
00:15:38 en fait, ce sont des icônes qui permettent aux jeunes filles de s'inscrire,
00:15:42 de se prostituer en montrant des images, en disant qu'elles sont majeures,
00:15:45 elles ne sont jamais majeures.
00:15:46 On a réussi à faire fermer un site.
00:15:49 Trois mois après, il redémarrait.
00:15:51 - Oui, c'est ce que vous avez dit tout à l'heure, c'est qu'on a le sentiment,
00:15:53 en fait, que c'est quasiment mission impossible.
00:15:55 Ce qui m'intéresse, dans les images de pédos, alors je le précise,
00:15:59 on est loin de l'affaire Palmade, elle nous permet de parler de ce sujet-là
00:16:02 qui nous intéresse, mais on ne fait pas de lien, on est extrêmement prudents,
00:16:05 bien sûr, sur l'affaire Palmade, et il ne s'agit pas de dire que,
00:16:08 pour le moment, M. Palmade regardait des images pédos, pornographiques.
00:16:13 Nous sommes d'une prudence totale sur ce sujet.
00:16:16 Mais dans les films ou dans les images, les jeunes femmes ou les jeunes hommes
00:16:21 qui sont sur la pellicule, ce sont des Français ou ce sont des gens qui...
00:16:27 des films qui ont été tournés dans le monde...
00:16:30 - Moi, je peux vous dire qu'à un moment donné, j'ai assisté,
00:16:32 pendant mon immersion, il y a un gars qui avait un téléphone portable,
00:16:35 qui regardait son téléphone portable dans sa voiture.
00:16:38 Il est arrêté par les flics, contre le routier.
00:16:41 Les flics saisissent le portable, ils regardent le portable,
00:16:44 ils commencent à fouiller dedans pour savoir pourquoi le mec au volant
00:16:47 regardait son portable, et il y avait des images à caractère pédopornographique,
00:16:51 mais insoutenables. J'ai fait une bêtise énorme derrière le dos d'un flic,
00:16:56 j'ai voulu regarder, c'était atroce.
00:16:58 - Oui, je suis d'accord, parce que vous n'oublierez plus jamais ces images.
00:17:00 - Jamais, jamais, parce que ce sont des gamins de 5 ans,
00:17:02 et ce ne sont pas des films qui sont tournés au fin fond de la planète.
00:17:05 - C'est ça que ma question... - C'est ici.
00:17:06 - C'est en France. - C'est tourné en France.
00:17:08 C'est tourné en France.
00:17:09 - Ce qui est important, dans ce que Claude...
00:17:11 - Votre témoignage est sidérant, le livre que vous avez écrit
00:17:15 est absolument sidérant de ce point de vue.
00:17:17 - Non mais, pardon, deux secondes.
00:17:19 C'est que quand le flic et Valéry, qui est le chef du groupe 4,
00:17:23 découvrent ces images, d'abord, ils tombent à l'inverse.
00:17:26 Moi, je regarde, j'ai un mouvement de recul, parce que c'est épouvantable.
00:17:29 Vous voyez des gamins de 5 ans qui font des scènes
00:17:32 que je ne raconterai pas, mais qui sont monstrueuses.
00:17:35 Ensuite, Valéry du groupe 4 et Manon, qui est le flic qui les accompagne,
00:17:41 dit au gars qui a 27 ans, qui est un employé communal,
00:17:45 un gars qui est marié depuis 4 ans,
00:17:47 ensuite on va citer au témoignage de son épouse.
00:17:50 Ils découvrent, ils disent à ce gars, qui est apparemment un gars tout à fait normal,
00:17:56 ils disent "Monsieur, attention, on va faire une perquisition chez vous.
00:17:58 Est-ce que vous avez des ordinateurs ? Est-ce que vous avez des tablettes ?
00:18:01 Est-ce qu'on ne va pas découvrir des images à caractère pédopornographique ?"
00:18:04 Le mec jure les grands dieux qu'il n'a rien chez lui
00:18:07 et que s'il y a un ordinateur, c'est celui de son épouse.
00:18:10 Ce n'est pas vrai.
00:18:11 Donc, systématiquement, quand il y a une agression sexuelle,
00:18:15 quand il y a l'arrestation d'un mec dont on découvre qu'il a des images
00:18:18 pédopornographiques sur son portable, etc.,
00:18:20 il y a une enquête qui est diligentée de façon foudroyante, perquisition,
00:18:26 on saisit immédiatement tout le matériel.
00:18:29 Le seul problème, et c'est la différence avec la brigade des mineurs de Paris,
00:18:33 c'est qu'ils dépendent de la police judiciaire.
00:18:34 Ils ont plus de moyens, donc ils peuvent aller beaucoup plus vite.
00:18:37 À Marseille, ils ne dépendent pas de la police judiciaire,
00:18:39 donc ils ont moins de moyens.
00:18:40 Vous remettez ces images à caractère pédopornographique
00:18:43 à des experts privés, ça coûte une blinde,
00:18:47 c'est très, très cher de les analyser,
00:18:49 et ça va prendre des semaines et des semaines pour les expertiser,
00:18:53 les dater, les sourcer, savoir à quel moment le gars les a regardées,
00:18:57 où est-ce qu'il les a récupérées, parce que le mec, il nie toujours tout.
00:19:00 Il les a sur son portable, ce n'est pas de sa faute,
00:19:02 c'est pas comment, etc.
00:19:03 Donc c'est très compliqué.
00:19:04 Donc entre le moment où le gars est arrêté
00:19:06 et le moment où les experts déboulent en disant,
00:19:08 voilà, on vous fait un rapport très détaillé des bullets photo,
00:19:12 sur ce qui a été vu dans cet ordinateur,
00:19:14 et c'est des experts prisés et ça coûte cher.
00:19:17 Et ça coûte cher.
00:19:18 Et le gars en question, vous ne pouvez rien prouver,
00:19:21 parce que finalement, il n'a agressé personne,
00:19:24 il n'a pas fait d'accident comme dans l'histoire de Palmad,
00:19:26 il est libéré.
00:19:27 Alors on le retrouvera un mois ou un mois et demi après,
00:19:30 mais pendant ce temps-là, il est dehors.
00:19:32 Ce qui est intéressant, dans ce que disait Claude,
00:19:34 et les témoignages des effarants,
00:19:35 c'est que finalement, ces images-là,
00:19:37 elles sont consommées par toutes et tous,
00:19:39 quelles que soient les classes.
00:19:40 Non, pas toutes et tous.
00:19:41 Les images dont on parle, personne ne les a vues ici.
00:19:45 Non, je parle de la pornographie.
00:19:46 Je parle de la pornographie.
00:19:47 Ah oui.
00:19:48 C'est dans tous les milieux.
00:19:49 Mais quand on sait, et le rapport le montrait,
00:19:50 que la moitié des adolescents, et pour la plupart,
00:19:52 en dessous de 14 ans, ont été exposés à des images pornographiques,
00:19:55 ce que vous dites, c'est que ces images-là,
00:19:57 on ne s'en relève pas.
00:19:58 Que ce soit la pornographie, et pire bien sûr pour la pédopornographie,
00:20:01 et que tous les mots du monde n'ont pas de poids face à ces images-là.
00:20:04 Ça vient façonner nos représentations, et on ne s'en remet pas.
00:20:07 Donc il faut absolument légiférer quand vous allez sur les plateformes de pornographie.
00:20:10 Oui, on est très timide là-dessus.
00:20:11 Vous allez dans la catégorie "adolescent" qui existe,
00:20:14 on voit des gamines qui ont l'air d'avoir 15 ans,
00:20:16 et quand on regarde ce qui se passe,
00:20:18 on dit "oui, oui, elles font jeûne",
00:20:19 mais personne ne réglemente.
00:20:21 Il y a beaucoup d'agressions sexuelles dans les dossiers,
00:20:23 et ça c'est ce que vous rapportez.
00:20:24 Il y a autant d'agressions sexuelles, de viols dans tous vos dossiers,
00:20:26 la libération de la parole, les réseaux sociaux,
00:20:28 le fait que les jeunes, y compris parfois des moins de 12 ans,
00:20:31 aient accès à la pornographie sur leur portable ou leur tablette,
00:20:34 les émissions de télé-réalité qui font passer Marseille pour le Dubaï du sud de l'Europe, etc.
00:20:38 Mais oui, mais qu'est-ce que vous pouvez faire ?
00:20:40 La société, il n'y a rien à faire sur cette société qui est comme ça.
00:20:44 On peut réguler les réseaux sociaux, pardon.
00:20:46 Non mais sur ce que je cite là.
00:20:49 Il y a un biotope général, c'est ce que vous expliquez.
00:20:51 L'articulation entre la délinquance, la déviance et tout le système.
00:20:54 La télé-réalité, vous dites, ces gamines, elles veulent gagner de l'argent
00:20:57 pour ressembler aux héroïnes de télé-réalité, se faire refaire le corps, etc.
00:21:01 avoir des vêtements de lutte.
00:21:03 C'est difficile de lutter contre ce qu'il y a dans la tête des gens.
00:21:05 Tout le monde, je crois, a fait l'expérience suivante.
00:21:07 À la campagne, on soulève une pierre ou une dalle,
00:21:10 et tout d'un coup on s'aperçoit que sous la pierre ou la dalle,
00:21:12 il y a un grouillement d'insectes, de choses répugnantes, etc.
00:21:16 Et ce que dit Claude Arlide,
00:21:18 ou bien les premiers développements de l'affaire Palmade,
00:21:20 ça joue exactement ce rôle-là.
00:21:22 On soulève une pierre et on découvre un monde de stupéfiants,
00:21:26 d'escort-boys, de prestations tarifées, etc.
00:21:30 Et la question est de savoir si à la lumière de cette affaire
00:21:34 et de ses développements déjà présents et ultérieurs,
00:21:38 on laissera retomber la dalle,
00:21:40 ou si on s'intéressera réellement à l'emprise croissante sur la société
00:21:44 de la drogue, des stupéfiants, de la prostitution, etc.
00:21:47 C'est un révélateur. On referme ou on ne referme pas.
00:21:50 - Vous écrivez au bout de 8 semaines d'immersion,
00:21:52 je me suis demandé si je n'avais pas rêvé, ou plutôt cauchemardé,
00:21:54 au fil des heures que je passais avec les flics de la brigade.
00:21:57 Alors j'ai pris mes trois carnets de notes, des centaines de pages,
00:22:00 et je les ai relus patiemment.
00:22:01 Il se trouve que j'avais eu la bonne idée de noter à la marge de chaque page
00:22:04 tout ce qui n'allait pas dans le fonctionnement de la brigade.
00:22:07 - Ouais, alors...
00:22:10 Moi, ces hommes et ces femmes ont été extraordinaires.
00:22:14 Pour la plupart des copains et des amis,
00:22:16 on s'appelle régulièrement, ils me racontent qu'il leur arrive
00:22:19 de ce qu'il y a de plus trash, de plus horrible,
00:22:21 depuis ces 3, 4 dernières semaines.
00:22:23 Et alors, c'est vrai que quand vous arrivez à la brigade des mineurs,
00:22:26 c'est à la fois un cocon, parce que vous savez que vous avez affaire
00:22:30 à des femmes et des hommes qui sont archi déterminés,
00:22:32 qui luttent vraiment contre toutes les formes de violence,
00:22:34 et en même temps, vous savez que vous allez vivre
00:22:36 des heures qui sont épouvantables.
00:22:38 Mais ce que moi, je remarquais, parce que j'étais un observateur,
00:22:42 j'arrivais le matin très très tôt, je repartais tard le soir,
00:22:45 je regardais tout ce qui allait, tout ce qui n'allait pas, etc.
00:22:47 Donc je voyais les bouts de plafond qui se cassaient la gueule
00:22:50 avec de l'eau qui coulait, les toilettes qui étaient les mains
00:22:53 pour les mises en cause et pour les flics.
00:22:55 Les ordinateurs, au moment des auditions,
00:22:57 quand vous entendez un gamin, l'ordinateur qui ne marche pas,
00:23:00 donc le flic tape sur l'ordi pour le faire démarrer.
00:23:03 L'imprimante du couloir qui ne marchait pas,
00:23:05 les ascenseurs, par exemple, les deux ascenseurs,
00:23:09 les ascenseurs qui permettent d'accéder au troisième étage,
00:23:12 ne fonctionnent pas, puis les petits morts.
00:23:14 Il manque une pièce, etc.
00:23:15 Moi je disais aux flics, c'est pas possible,
00:23:17 vous ne pouvez pas travailler dans ces conditions,
00:23:18 ils me disaient "mais qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ?"
00:23:20 Il y a Nadia, Jeanne, Valérie, Sandrine,
00:23:24 je connais tous leurs prénoms, Parker, Mano, Eric, etc., Cédric,
00:23:29 ils vous disent tous "on est des guerriers, on est des urgentistes".
00:23:32 Tu ne te poses pas la question quand tu as un accident de bagnole
00:23:34 avec trois personnes qui sont en train de mourir,
00:23:36 de savoir s'ils allaient trop vite, si la route était trempée, etc.
00:23:40 On y va. On est des guerriers, on est des urgentistes, on y va.
00:23:43 En tout cas, votre témoignage, vraiment, je recommande de lire ce bouquin,
00:23:46 "Les enfants du purgatoire", parce qu'il est tout à fait éclairant.
00:23:49 On va marquer une pause.
00:23:51 Je voulais quand même, pour donner un peu plus de légèreté à nos débats,
00:23:54 de dire que demain, à Nantes, c'est jour férié,
00:23:57 puisque Nantes reçoit la Juventus de Turin,
00:23:59 et que la ville est arrêtée.
00:24:02 C'est sans doute le plus grand match et la plus grande atmosphère
00:24:05 annoncée au stade de la Beaujoire depuis sa construction en 1984.
00:24:10 Et puisque tout Nantes attend cela avec beaucoup d'intérêt,
00:24:14 je voulais en profiter pour souhaiter un anniversaire à un membre du FC Nantes,
00:24:20 après la publicité, me dit Marine Lanson.
00:24:23 Bon, alors, Marine Lanson, c'est elle qui décide.
00:24:25 Donc, après la publicité. À tout de suite.
00:24:28 Soumaya Labidi nous rappelle les titres du jour.
00:24:39 Sport indisponible, tarifs élevés, la billetterie des JO 2024 fait déjà des déçus.
00:24:44 On n'est pas plus cher qu'à Londres en 2012, c'est le cas aux Coupes du monde de foot et de rugby.
00:24:49 Ce sont les prix, c'est défendu.
00:24:51 Tony Estanguet, le président du comité d'organisation de Paris 2024.
00:24:56 Clap de fin pour l'emblématique usine Mécano d'ici 2024.
00:25:00 Un plan social sera mis en place au mois de mars pour ses 50 salariés,
00:25:04 à Calais où le producteur de jouets de construction sans paire est implanté depuis 1959.
00:25:09 C'est la déception.
00:25:11 Et puis la cité des Doges, un marais basse,
00:25:13 une marée qui fait échouer les gondoles sur les bancs de vase depuis plusieurs jours.
00:25:18 Si ce phénomène est fréquent à cette période, la durée de la crue est toutefois remarquable.
00:25:23 Il y a beaucoup de témoignages qui arrivent, qui me disent que je n'ai pas cité les protestants tout à l'heure,
00:25:27 lorsque j'ai parlé de l'église de Rome qui est entrée en carême.
00:25:29 A priori, les protestants ne font pas carême.
00:25:32 C'est un temps de prière, mais ils n'entrent pas en carême, les protestants.
00:25:36 Mais évidemment, les protestants appartiennent à la grande famille de la chrétienté.
00:25:40 Mais l'église réformée, a priori, n'a pas les mêmes rites que l'église catholique.
00:25:46 Mais je salue néanmoins les protestants qui nous écoutent.
00:25:49 J'ai envie de dire que les protestants font carême toute l'année, d'une certaine manière.
00:25:54 - Vous vous engagez ?
00:25:55 - J'engage sur un terrain, mais c'est vrai que...
00:25:59 Non mais je pourrais dire cela.
00:26:03 Bon, on vous écoute avec beaucoup d'intérêt.
00:26:06 - Un intérêt d'accablement.
00:26:09 - Monsieur Ardy, mais c'est vrai que pendant la pause, vous parliez de votre témoignage.
00:26:15 Vous disiez, voilà, j'en parlais à mes amis, j'en parlais à mon épouse, etc.
00:26:19 Puis à un moment, on ne veut plus entendre ça.
00:26:21 Et vous-même, c'est tellement dur qu'il y a eu un choc, il y a eu un avant et un après,
00:26:27 ce témoignage pour vous, et pourtant, comme vous l'avez dit, vous êtes un vieux routier.
00:26:30 - Alors, un jour, j'ai rencontré, c'était une audition qui était très dure,
00:26:34 d'une jeune femme enquêtrice, pourtant qui a 12 ans d'ancienneté, qui s'appelle Stéphanie.
00:26:38 On l'appelle le "chien noir" à la Brigade des mineurs,
00:26:40 parce que les affaires les plus terribles, c'est toujours sur elle que ça tombe,
00:26:43 ou sur son groupe.
00:26:44 Et un jour, elle m'a dit, moi je crains l'affaire de trop.
00:26:47 C'est-à-dire qu'après une agression sexuelle, un viol, un bébé secoué,
00:26:52 toutes ces affaires que tout le monde traite à la Brigade des mineurs,
00:26:55 arrive l'affaire insupportable.
00:26:58 Notamment, il y a eu, pendant quelques jours avant, donc j'ai vécu l'après,
00:27:01 il y a eu un double meurtre, un père qui a tué sa mère, qui a tué sa femme,
00:27:05 et qui a tenté de tuer ses deux enfants.
00:27:07 Donc c'était ce gros plat avec Stéphanie, qui est intervenu avec plusieurs autres membres
00:27:11 de la Brigade des mineurs.
00:27:13 Et ça a été tellement violent, parce que c'était des scènes trash,
00:27:17 il y avait du sang de partout, il y a une mère qui était en train d'agoniser,
00:27:20 qui disait à sa fille, c'est le titre d'un des chapitres du film,
00:27:23 la mère qui est par terre en train de mourir, qui dit à sa fille,
00:27:26 "Ma fille, je t'en supplie, achève-moi, achève-moi, je souffre trop."
00:27:29 Donc quand vous avez des témoignages comme ça, qui sont recueillis,
00:27:32 moi j'ai vu les témoignages suite en vidéo, c'est insupportable.
00:27:35 Et Stéphanie me dit, "Claude, je crains l'affaire de trop."
00:27:37 Moi, au bout de deux mois et demi, j'ai assisté un jour à une audition
00:27:40 d'une gamine qui a raconté son agression sexuelle dans le bureau d'enquêteur,
00:27:44 ça m'a tellement choqué, ça m'a bouleversé, bon j'ai pleuré,
00:27:48 parce que cette gamine, il a fallu beaucoup de temps avant qu'elle arrive à s'exprimer,
00:27:52 et l'enquêtrice et l'enquêteur qui l'entendaient ont pris des précautions
00:27:56 mais gigantesques pour lui dire, "Voilà, c'est toi la victime,
00:27:58 il faut que tu parles, il faut que tu te libères, il faut que tu retrouves ta dignité."
00:28:02 Et cette gamine, d'un coup, elle s'est repliée, elle avait une espèce de boisson,
00:28:05 elle s'est cachée avec des mots très doux, très calmes,
00:28:09 elle a raconté comment le compagnon de sa mère l'a violée depuis des années.
00:28:13 Moi, j'étais derrière, la gamine, elle était splendide,
00:28:15 elle avait un teint très pâle, les yeux très clairs, etc.
00:28:18 Ça aurait été quelqu'un d'autre, ça aurait été pareil, moi j'ai craqué.
00:28:20 Et là, je me suis dit, voilà, c'est l'affaire Dothro.
00:28:22 Donc je suis rentré, je suis allé voir le commandant de police,
00:28:25 Marc, qui est le chef de la brigade, je suis allé voir les flics en leur disant,
00:28:30 "Bon voilà, là, j'ai compris ce que c'était l'affaire Dothro."
00:28:33 Donc je me suis dit, si tu tombes encore sur un infanticide,
00:28:37 sur une agression, sur un bébé secoué,
00:28:40 c'est très dur les bébés secoués, il y en a de plus en plus,
00:28:43 je me suis dit, tu vas craquer, nerveusement.
00:28:45 Donc j'ai pris mes cahiers, je suis rentré,
00:28:48 j'ai fait des allers-retours quand même entre Toulon et Marseille,
00:28:51 puisque j'habite à Toulon, et je me suis dit,
00:28:54 "Bon voilà, maintenant tu postes tes valises, tu écris, tu relis."
00:28:58 J'écrivais tous les soirs, parce qu'il fallait écrire le livre dans l'urgence.
00:29:01 Et un jour, c'est bête à dire, il y a un film de Nouch à la télé,
00:29:05 je me suis mis à pleurer.
00:29:06 Et là, ma femme s'est tournée vers moi, elle m'a dit,
00:29:08 "Claude, va voir un psy."
00:29:10 - Vous dites quelque chose que je trouve tout à fait surprenant,
00:29:13 mais j'aimerais que vous m'en disiez davantage.
00:29:15 Vous dites qu'il y a de plus en plus d'affaires de bébés secoués, mais pourquoi ?
00:29:19 - Alors, je veux dire pourquoi, parce que les...
00:29:21 - Est-ce que ça ne veut pas dire qu'on les décèle, qu'on les dénonce ?
00:29:24 - Oui, c'est sans doute médiatisé, alors que ça ne l'était pas avant.
00:29:27 - Moi, je ne crois pas très sincèrement.
00:29:29 - J'aimerais savoir.
00:29:30 - 500 bébés secoués en France.
00:29:31 À la Brigade des Minieurs, quand j'y étais, il y en a eu quatre.
00:29:33 Un qui s'est terminé tragiquement, c'est-à-dire un couple
00:29:36 qui vit dans l'empressement, qui travaille.
00:29:39 Les horaires sont difficiles, ils n'arrivent pas à dormir.
00:29:43 Un matin, le bébé pleure, la maman a essayé de calmer le bébé,
00:29:47 elle n'y est pas arrivée, donc le papa se lève,
00:29:49 il prend le bébé et le secoue.
00:29:51 Sauf qu'un bébé, c'est une carcasse, enfin un squelette qui est fragile.
00:29:54 Boum, rupture des vertèbres.
00:29:56 Il part à l'hôpital de la Timone.
00:29:58 Les médecins se rendent compte tout de suite que c'est très grave.
00:30:02 Donc, les parents sont mis en garde à vue,
00:30:04 ils sont auditionnés, on auditionne les parents, les grands-parents,
00:30:08 tout l'entourage, etc.
00:30:10 On s'aperçoit que ce couple est un couple modèle.
00:30:12 Sauf que le père a pété les plombs.
00:30:14 Et qu'il a secoué son bébé, mais sans intention vraiment.
00:30:17 Et qu'est-ce qui se passe ?
00:30:18 Qu'un jour après, le bébé décède.
00:30:20 Donc, il a fallu le débrancher, etc.
00:30:22 Donc, c'est terrible.
00:30:23 Et les femmes flics, les enquêteurs, m'ont dit,
00:30:26 "Mais voilà, tout est foutu dans la vie de ce couple,
00:30:30 le bébé est mort, c'est terrible."
00:30:31 Mais c'est un vrai phénomène de société.
00:30:33 Ce n'est pas dû simplement à la libération de la parole,
00:30:36 c'est parce qu'il y a de plus en plus de jeunes couples
00:30:38 à qui on ne dit pas ce qu'il faut faire pour s'occuper d'un bébé,
00:30:41 qui pètent les plombs parce qu'ils se lèvent très tôt le matin et ils craquent.
00:30:44 La drogue.
00:30:45 Parce qu'effectivement, on a beaucoup d'éléments ce matin
00:30:48 et beaucoup de chapitres à ouvrir.
00:30:50 La drogue, pourquoi la drogue ?
00:30:52 Parmi tous les gens que j'écoute en ce moment,
00:30:53 il y a un psychiatre qu'on a découvert, que je ne connaissais pas,
00:30:55 qui s'appelle Pierre Sidon.
00:30:57 Et qui vraiment dit des mots très justes sur pourquoi la drogue.
00:31:00 Pourquoi les uns et les autres entrent-ils dans ce mécanisme ?
00:31:03 Écoutez, parce que c'est éclairant.
00:31:05 Il ne faut pas croire qu'on peut prévenir tout.
00:31:09 Pourquoi ?
00:31:10 Parce que la vraie prévention, c'est éviter que quelqu'un soit heureux
00:31:14 uniquement grâce à la consommation de drogue ou d'alcool.
00:31:18 Ce qui rend quelqu'un addict, c'est que pour la première fois de sa vie,
00:31:21 il a éprouvé non pas de s'amuser, mais un soulagement d'une souffrance.
00:31:26 C'est ça le secret de l'addiction.
00:31:28 C'est que vous rencontrez quelque chose qui enfin vous apaise.
00:31:31 Ils en parlent très bien les toxicomanes, il faut les écouter.
00:31:34 Ce n'est pas des gens qui s'amusent pendant que le reste du monde travaille.
00:31:37 Ce n'est pas un vice, comme parfois on lit encore sur les réseaux sociaux.
00:31:41 C'est un auto-traitement et il en faudrait de meilleurs.
00:31:45 Par conséquent, la vraie prévention, c'est un traitement.
00:31:48 Donc ça c'est intéressant ce qu'il dit, que les drogués vont parce que c'est le seul moment
00:31:54 où ils trouvent un apaisement, ce qui fait un lien avec les sujets dont on parle.
00:31:58 Ce sont des propos de bon sens, tout simplement.
00:32:00 Alors là, vous venez de faire une transition absolument magnifique.
00:32:04 Merci.
00:32:05 Puisque je voulais vous parler du bon sens.
00:32:06 C'était préparé.
00:32:07 Précisément, je voulais vous parler du bon sens, puisqu'on nous...
00:32:11 On se moque parfois un peu de nous, parce qu'on parle si souvent de bon sens.
00:32:14 Eh bien, le président Macron a parlé de bon sens hier.
00:32:16 Mais je vais vous faire écouter également, il y a quelques années,
00:32:19 Valéry Giscard d'Estaing avait parlé de bon sens et du bon choix.
00:32:22 Mais Florian Tardy, le bon sens, les Français ont du bon sens.
00:32:25 Ils ont tellement de bon sens qu'il y a 70% des gens...
00:32:27 Oui, il y a 70% des Français qui ne veulent pas de la retraite, si j'ai bien compris.
00:32:32 Mais c'est quand même de bon sens de travailler plus, selon le président Macron.
00:32:36 C'est exactement ce qu'il a dit hier au marché de Rungis, s'interroger sur cette question.
00:32:39 Il croit au bon sens du français.
00:32:41 Il ne croit pas en l'irresponsabilité des personnes qui peuvent manifester.
00:32:45 Mais moi, je trouve qu'il n'a pas compris, si vous me permettez,
00:32:48 avec tout le respect qu'on doit au président de la République.
00:32:50 Évidemment qu'on doit travailler plus, mais pas tout le monde.
00:32:53 Il n'a pas compris qu'il y a une catégorie de gens qui souffrent particulièrement,
00:32:57 pour qui c'est plus pénible.
00:32:58 D'ailleurs, il a eu un échange formidable avec quelqu'un hier.
00:33:01 Et la personne lui dit "ben voilà, j'ai 45 ans,
00:33:04 vraiment je suis fatigué parce que je porte des carcasses, etc."
00:33:08 Et il lui répond "visite médicale, obligatoire".
00:33:11 Il aurait pu lui donner un numéro vert aussi, mais ce n'est pas ce qu'on attend.
00:33:14 Forcément, la personne n'ose pas répondre au président de la République,
00:33:17 mais je crois qu'il ne prend pas conscience.
00:33:19 C'est un peu à double tranchant, parce que le bon sens des Français,
00:33:22 ça veut dire lui, il est détenteur du bon sens.
00:33:24 Et ceux qui ne sont pas d'accord avec lui, sont des gens égarés en réalité.
00:33:29 Écoutez-le, écoutez-le, et après je vous écoute.
00:33:32 Vous me direz si c'est le même bon sens, par exemple, que Giscard,
00:33:35 dans le fameux discours de Verdin sur le doux, en 1978.
00:33:39 Celui de Bonchoix.
00:33:40 Oui, mais il met le bon choix et le bon sens dans la même phrase.
00:33:43 Écoutez.
00:33:45 Dans l'ensemble, les gens savent que oui, il faut travailler un peu plus longtemps,
00:33:48 en moyenne tous, parce que sinon, on ne pourra pas bien financer nos retraites.
00:33:52 Je pense que tout le monde a du bon sens dans notre pays.
00:33:54 Tout le monde sait que, c'est simple, on a un système auquel on tient,
00:33:58 qui est un trésor, qui est, on dit toujours, c'est au fond,
00:34:03 le patrimoine de ceux qui n'en ont pas.
00:34:05 C'est-à-dire les droits qu'on acquiert durant la vie,
00:34:08 mais qui fait que vous tous et toutes, vous payez la retraite de nos aînés,
00:34:12 de vos aînés.
00:34:13 Et ensuite, ce sont vos enfants qui paieront votre retraite.
00:34:16 C'est ça le système par répartition.
00:34:18 Ce n'est pas un système par capitalisation, c'est payer votre propre retraite.
00:34:21 Ce n'est pas compliqué de se dire que quand on garde,
00:34:23 on a moins d'actifs qu'il y a 20 ans, on a plus de retraités, on vit plus longtemps.
00:34:27 Donc, ce n'est pas vrai de dire qu'on peut garder les mêmes âges.
00:34:30 Ça ne marche pas.
00:34:31 Ça ne marche pas cette affaire.
00:34:32 Il y a toujours chez lui cette volonté pédagogique que je trouve un peu humiliante.
00:34:36 Il veut toujours nous expliquer tout.
00:34:38 Vous voyez, comme si on ne comprenait pas.
00:34:41 Je vais vous expliquer, parce que vous ne comprenez pas vraiment.
00:34:44 On a un système formidable.
00:34:45 Cette visite à Rungis, ça me fait penser à la fameuse chanson du Tronc,
00:34:51 "Paris s'éveille".
00:34:52 Vous savez, il rentre se coucher à l'heure où les autres se lèvent.
00:34:56 Vous ne vous rappelez pas ?
00:34:58 Oui, je m'entends très bien avec la petite flûte de temps.
00:35:01 Il est 5 heures, je n'ai pas sommeil.
00:35:03 Eux, ils se lèvent à 2 heures du matin.
00:35:05 Donc, le président de la République rend visite, pour mieux connaître les Français,
00:35:09 à des gens qui se lèvent à 2 heures du matin tous les jours, si je peux dire.
00:35:13 Et il leur dit, "Vous faites preuve de bon sens, Monsieur."
00:35:16 Le bon sens, travailler, c'est très bien, ne vous plaignez pas.
00:35:19 Je pense que le pari que fait l'Elysée, c'est qu'il y a une hostilité à la réforme
00:35:26 et la résignation à la réforme.
00:35:27 En se disant, finalement, les gens sont hostiles, mais finalement, ils y sont résignés.
00:35:30 Ils comprennent, ils n'ont pas envie, personne n'a envie de travailler plus,
00:35:32 mais ils comprennent qu'on n'a pas d'autre choix.
00:35:34 C'est le pari de l'Elysée, je ne sais pas s'il est juste.
00:35:36 Mais il y a une autre chose qui m'a frappée, c'est la question du travail.
00:35:39 Emmanuel Macron a décidé d'aller voir le marché de Rungis.
00:35:43 Le problème que pose cette réforme, c'est qu'elle touche les actifs.
00:35:48 Et les actifs en ont assez de travailler, ils ont l'impression d'être les bodés de la société française.
00:35:53 Il y a des charges sociales très fortes, les salaires ne sont pas élevés.
00:35:57 Et là, on leur demande à eux de travailler plus.
00:35:59 Vous remarquerez que la réforme du chômage, par exemple,
00:36:01 il n'y a pas une personne qui a manifesté contre dans la rue.
00:36:03 Il n'y a eu aucune manifestation, c'est passé comme une lettre à la poste,
00:36:06 parce que ça touche les chômeurs qui ne travaillent pas.
00:36:08 Là, ça touche des actifs, des gens qui travaillent,
00:36:10 qui ont le sentiment qu'on leur demande encore de travailler plus
00:36:12 et qu'ils portent le poids de la société française sur leurs égards.
00:36:14 Mais politiquement, à la fin, si par exemple, il retire cette réforme,
00:36:18 le message c'est que je m'en remets au mauvais sens.
00:36:20 En réalité, j'accepte le mauvais sens, je prends le parti des égarés.
00:36:24 Ça devient de plus en plus naturel, il n'y a plus de matière à négociation.
00:36:28 Je voudrais qu'on écoute jusqu'à... Je replace, on est en 1978.
00:36:31 C'est vrai que les élections en 1978, c'est loin sans doute,
00:36:34 mais elles sont annoncées perdues pour la droite.
00:36:37 Donc Giscard, on est en janvier ou février, les élections ont lieu en mars.
00:36:41 Il fait un grand discours qui est resté dans l'histoire d'ailleurs,
00:36:43 le discours de Verdin sur le doux.
00:36:45 Et il avait d'ailleurs dit qu'il irait à Rambouillet, je crois.
00:36:49 Ou c'était en 80 ? Non, non, il avait dit "j'irai à Rambouillet,
00:36:52 quitterai l'Elysée".
00:36:53 Il y avait cohabitation, ça aurait eu la première cohabitation.
00:36:56 Et il avait dit "je quitterai l'Elysée, j'irai à Rambouillet".
00:36:58 Et ce jour-là, il parle du bon sens.
00:37:01 Et vous allez me dire si c'est le même bon sens qu'Emmanuel Macron.
00:37:03 Écoutons-le.
00:37:04 Je m'exprimerai avec modération, hors des polémiques et des querelles de personnes.
00:37:14 Comme responsable, je vais vous parler du bon choix.
00:37:20 Le bon choix est dicté par le bon sens.
00:37:28 Il faut regarder la vérité en face et elle vous répond ses quatre vérités.
00:37:36 Est-ce que c'est le même bon sens ?
00:37:38 Est-ce qu'il fait appel, selon vous, au même bon sens ?
00:37:40 Il y a un point commun, parce que la devise de Giscard d'Estaing,
00:37:43 en tout cas son ambition, c'était de rassembler deux Français sur trois.
00:37:46 C'est un peu ce qu'essaye de faire Macron.
00:37:48 Là, ça ne marche pas avec les retraites, mais en disant en effet, le bon sens,
00:37:52 il y a 66% des Français qui ont du bon sens.
00:37:54 Il y a un tiers, bon, ils sont irrécupérables, mais ce n'est pas grave.
00:37:56 On va gouverner avec les deux tiers qui restent.
00:37:59 Oui, mais là, c'est 70% des gens qui sont contre la retraite.
00:38:01 Ça vient percuter son raisonnement.
00:38:05 Le discours de Giscard d'Estaing est très polissé.
00:38:08 Comme il est de lui-même, il faut être mesuré, etc.
00:38:10 Mais en réalité, si on le décortique, il y a un mépris prodigieux
00:38:15 pour ceux qui ne sont pas d'accord.
00:38:16 Vous parlez de Giscard ou d'Emmanuel Macron ?
00:38:18 De Giscard et de Macron, c'est la même chose.
00:38:20 C'est-à-dire, je suis peut-être minoritaire, mais moi, je sais.
00:38:23 Moi, je suis l'homme du bon sens, je suis l'homme du bon choix,
00:38:26 je suis l'homme de la raison.
00:38:27 Tandis que vous tous, vous êtes donc forcément des irrationnels,
00:38:31 des gens qui ont tort.
00:38:33 Mais on pourrait dire ça de tous les hommes politiques, par définition.
00:38:36 Oui, si on dit qu'ils se placent bien au-dessus des autres,
00:38:39 bien au-dessus de la mêlée, si vous voulez, on attendrait autre chose.
00:38:43 Ils pourraient dire, il y a des gens qui ne sont pas d'accord avec moi,
00:38:46 discutons, parlons-en.
00:38:47 Est-ce que tous leurs arguments sont détestables ?
00:38:49 Tenez, à propos de ce lamentable débat sur les retraites et la réforme,
00:38:54 il y a au moins un point positif qui en est sorti et extrêmement important.
00:38:58 C'est-à-dire qu'il a été porté sur la place publique
00:39:00 et à la connaissance de tout le monde,
00:39:02 que le travail n'a pas la même signification pour les uns et pour les autres,
00:39:06 que le travail pour les uns est un accomplissement,
00:39:08 qui gratifie de toutes les manières,
00:39:11 et que pour les autres, c'est quelque chose de dur, de difficile, etc.
00:39:13 Mais distinguer ces deux fractions de la population,
00:39:16 c'est quand même un progrès dans la connaissance d'un pays par ses propres habitants.
00:39:20 Vous savez qu'il y a eu une enquête de la Fondation George Orres en janvier
00:39:22 qui a montré que qui sont les gens les plus heureux dans leur travail ?
00:39:25 Les indépendants, qui sont aussi les gens qui travaillent le plus.
00:39:27 Vous voyez que la durée de travail n'est pas forcément liée au bonheur.
00:39:31 Mais vous avez raison, parce que les salariés, c'est parfois contraint, effectivement,
00:39:35 ils souffrent au travail, vous êtes chef d'entreprise.
00:39:37 Vous avez combien de salariés ?
00:39:39 Cinq.
00:39:40 Ils sont heureux ?
00:39:41 J'espère, mais moi je pense que je travaille 80 heures par semaine,
00:39:44 mais ce n'est pas un modèle et je n'ai pas l'impression de travailler.
00:39:46 Mais c'est un autre sujet.
00:39:47 Simplement sur cette réforme, ce qui est intéressant de voir,
00:39:49 c'est est-ce que finalement la question qui se pose, est-ce qu'elle est utile ?
00:39:52 Est-ce qu'elle est légitime ?
00:39:53 Le président Macron en avait parlé.
00:39:55 Elle n'est pas utile, on faisait un peu preuve de bon sens.
00:39:57 Si Emmanuel Macron regardait les chiffres,
00:39:59 le rapport du corps sur lequel s'appuie le gouvernement
00:40:01 est basé sur une hypothèse de 7% de chômage en 2030.
00:40:05 Or, le programme d'Emmanuel Macron, c'est d'aboutir à 5% de chômage.
00:40:09 C'est-à-dire qu'il est lui-même en contradiction par rapport au programme qu'il a présenté.
00:40:13 Donc si on suit son programme, lui-même va démontrer que la réforme de base avance.
00:40:19 Le problème, c'est qu'elle n'est pas perçue comme juste,
00:40:21 parce que les salariés seraient la seule variable d'ajustement.
00:40:24 Excusez-moi, mais tout le long de ce débat, on a parlé du travail
00:40:30 et personne n'a parlé de la vie active.
00:40:33 Ça aurait été une autre manière de poser le problème.
00:40:35 Oui, oui, oui.
00:40:36 Il reste cinq minutes avant la pause et je voulais qu'on parle du flop des JO quand même.
00:40:42 Parce que Patrick Montel doit être avec nous.
00:40:44 Et c'est vrai que la billetterie, j'ai découvert ça hier, les gens ne sont pas contents.
00:40:48 Il y a 3 millions de billets qui ont été vendus.
00:40:50 Il y en a un million simplement à 24 euros et c'est une blinde,
00:40:53 pour reprendre une de vos expressions tout à l'heure.
00:40:55 Donc ce n'est pas sérieux franchement de proposer des JO.
00:40:58 Ce n'est pas sérieux, c'est d'avoir fait les JO en France.
00:41:00 Oui, alors ça je suis d'accord avec vous.
00:41:02 Ça c'est des JO à Paris.
00:41:04 Non mais je suis d'accord avec vous.
00:41:08 La folie c'est d'avoir fait des JO à Paris.
00:41:10 Personne n'en voulait de ces JO.
00:41:11 Mais ça fait un des JO accessible et populaire.
00:41:13 Mais en même temps, je ne vais pas faire mon vieux grognon.
00:41:18 C'est formidable, les gens vont courir vite, ils vont sauter haut, ça va être bien.
00:41:21 Bon, je veux dire, on est…
00:41:24 On a bien fait de venir.
00:41:28 Non mais allez, je blague.
00:41:30 Je blague.
00:41:31 Bon, Patrick Montel est là.
00:41:33 Et Patrick Montel, j'ai vu votre petit texto hier, pas texto d'ailleurs,
00:41:37 sur les réseaux Twitter, vous avez dit
00:41:40 "Quand est-ce qu'on fait des JO populaires ?"
00:41:42 Et c'est pour ça que je vous ai demandé de venir ce matin.
00:41:44 Alors voyons le sujet sur la billetterie
00:41:46 et vous me dites en quoi ce n'est pas populaire.
00:41:48 A tout de suite.
00:41:49 Heureux d'avoir été tiré au sort,
00:41:52 certains ont déchanté,
00:41:54 jugeant le prix des billets pour les JO de Paris 2024 trop élevé.
00:41:58 Nous on a toujours été très clair, on avait annoncé dès l'épargne
00:42:01 qu'on aurait des prix d'entrée à 24 euros avec 1 million de billets à 24 euros,
00:42:04 50% de nos billets à 50 euros au moins.
00:42:06 Et seulement 10% des billets à plus de 200 euros.
00:42:09 Forcément, ceux qui arrivent après les premiers sont moins bien servis.
00:42:13 Aujourd'hui, avec le système de PAC,
00:42:15 il faut en plus choisir 3 sports avec le même nombre de billets pour chacun,
00:42:19 ce qui peut freiner.
00:42:21 Surtout si les prix les plus accessibles ne sont plus disponibles.
00:42:25 Et pour ceux qui ne sont pas intéressés par les PAC,
00:42:27 rendez-vous du 15 mars au 20 avril
00:42:29 pour les inscriptions au tirage au sort des billets à l'unité.
00:42:32 Les créneaux des billets à l'unité commenceront le 11 mai
00:42:34 et là on remettra des billets dans tous les sports, à tous les tarifs.
00:42:38 Pour l'heure, le comité d'organisation des Jeux pourrait citer Jean Delafontaine.
00:42:42 La rareté du fait donne du prix à la chose.
00:42:45 Après on sait aussi que les Jeux c'est une fois tous les 100 ans,
00:42:48 ça va être des athlètes extraordinaires, des sites emblématiques,
00:42:51 ça a de la valeur par rapport à un concert, par rapport à un parc d'attractions,
00:42:54 ça ne vaut pas moins que d'autres grands événements culturels.
00:42:58 Lors de la prochaine phase,
00:43:00 250 000 billets à 24 euros devraient être mis en vente
00:43:04 pour faire de cet événement une fête populaire.
00:43:07 Patrick Montel, la voie de l'athlétisme en France,
00:43:11 voie irremplaçable, inégalée et pas remplacée sur le service public.
00:43:15 Franchement, il devrait vous appeler pour les Jeux Olympiques de 2024,
00:43:17 mais c'est autre chose.
00:43:19 Pourquoi ça vous a mis en colère ces prix des places ?
00:43:24 Non, je... Ouais, c'est pas que ça m'a mis en colère,
00:43:27 c'est que je me suis interrogé sur l'erreur de com' qui a été commise,
00:43:31 mais juste, je voulais dire juste au préalable
00:43:34 que moi je fais partie de ceux qui sont contents
00:43:36 que les Jeux Olympiques aient lieu à Paris.
00:43:39 Il n'y a pas que des gens un peu grognons par rapport à ça,
00:43:42 il y a des gens qui sont extrêmement enthousiastes, passionnés,
00:43:45 et j'en fais partie.
00:43:46 Maintenant, je comprends aussi la frustration
00:43:50 de ceux qui aujourd'hui s'aperçoivent que les tarifs sont un peu prohibitifs.
00:43:55 Et pourquoi ? Parce que la communication finalement a été assez mal faite
00:43:59 et que finalement, le cojo est victime de son succès.
00:44:04 Je m'explique.
00:44:05 À partir du moment où vous faites un tirage au sort,
00:44:08 les gens ont l'impression, lorsqu'ils sont tirés au sort,
00:44:11 ils ont l'impression de gagner le loto.
00:44:12 Donc ils se disent "Tiens, j'ai été tiré au sort, c'est formidable,
00:44:15 je vais pouvoir aller aux Jeux Olympiques pour 24 euros
00:44:17 et je vais emmener mes enfants et on va y aller tous en famille."
00:44:20 Le problème, c'est que le tirage au sort ne vous permet pas forcément
00:44:23 d'avoir ces places à 24 euros.
00:44:25 Si vous pensez Jeux Olympiques, vous pensez athlétisme,
00:44:27 vous pensez natation, vous pensez gymnastique,
00:44:29 et là, il n'y a pas de place à 24 euros.
00:44:32 C'est minimum pour l'athlète 90 ou 100 euros
00:44:35 pour des épreuves où il n'y a pas de finale.
00:44:37 Alors je comprends la frustration des gens qui se disent
00:44:39 "Je voulais y aller avec mes gosses, on était quatre
00:44:42 et finalement, on ne va pas pouvoir y aller."
00:44:44 Mais après, ce sont les Jeux Olympiques
00:44:47 et il faut comprendre que le monde entier va venir participer
00:44:51 à cette grande fête du sport, sauter vite, courir vite et sauter haut.
00:44:56 On peut y trouver un intérêt, moi j'y trouvais un intérêt,
00:44:59 je trouve simplement que la com' n'a pas été très bien faite.
00:45:02 24 euros, c'est un prix d'appel qui malheureusement
00:45:05 n'a pas vraiment de signification aujourd'hui.
00:45:07 D'autant que, comme on l'a dit dans le sujet,
00:45:10 il faut acheter un pack et donc pas avoir un seul sport, mais trois sports.
00:45:15 En tout cas, j'espère qu'on vous entendra pendant ces JO.
00:45:18 Vous vouliez faire une remarque, mais très courte.
00:45:20 On ne redécouvre pas un peu la lune, parce que le sport est devenu un sport business.
00:45:23 Oui, mais les JO, c'est autre chose.
00:45:25 Les JO avec mes enfants, vous voulez aller au Parc des Princes avec vos enfants,
00:45:28 mais ça coûte une fortune.
00:45:30 C'est pour ça que les gens vont parfois préférer regarder les matchs
00:45:32 dans des bars, avec des amis ou entre amis, bien évidemment.
00:45:35 Merci Patrick Montel, et puis j'espère que vous serez présent sur ces JO,
00:45:40 parce que la voix de Patrick Montel lorsque Marijo Pérec gagne à Barcelone,
00:45:44 ça reste quand même le must, bien évidemment.
00:45:47 Autrement, je commenterais quoi qu'il arrive dans un EHPAD,
00:45:50 dans un commissariat de police, là, partout.
00:45:52 Mais si je n'ai pas d'accréditation, je commenterais quand même, qu'on se le dise.
00:45:56 J'espère que vous aurez quand même une accréditation.
00:45:58 Bon, je disais, on va marquer la pause, je disais tout à l'heure que Nantes,
00:46:03 demain, jour férié, puisque c'est Nantes-Géventus,
00:46:06 ce sera sans doute le plus grand match de l'histoire dans le stade de la Beaujoire,
00:46:08 la plus belle ambiance, en tout cas dans le stade de la Beaujoire.
00:46:11 Le stade de la Beaujoire qui a été construit en 1984, je vous le rappelle, bien évidemment.
00:46:14 Et c'est l'occasion d'abord de saluer, de célébrer l'anniversaire d'un jeune homme
00:46:20 qui est un membre du FC Nantes, qui s'occupe des fans et qui s'appelle Juste de Fontaine.
00:46:25 Non pas Juste Fontaine, mais Juste de Fontaine.
00:46:27 Et demain, il sera très présent, me dit-on,
00:46:30 parce que c'est lui qui a fait les animations dans le stade avec les supporters.
00:46:35 Donc, c'est aussi l'occasion de saluer toute la grande famille nantaise
00:46:38 du président Kittah, d'Antoine Cambouaré, de Robert Budzinski, à qui on pense,
00:46:43 parce que Robert Budzinski est souffrant ces derniers temps.
00:46:47 Et c'est aussi l'occasion de dire que le football rassemble tous les publics.
00:46:53 - Encore le cas, oui. - Exactement.
00:46:55 Et que ce match demain va être un des musts de la saison Nantes Juventus.
00:47:00 On marque une pause. On va parler de la guerre en Ukraine.
00:47:03 Valérie Pécresse fait du rugby. Vous avez vu l'image de Valérie Pécresse ?
00:47:06 Vous ne l'avez pas vue ? Vous voulez qu'on la voie, Valérie Pécresse ?
00:47:09 - J'aimerais bien. - On va la voir une fois.
00:47:11 Elle est tellement bonne, cette image, qu'on peut la voir deux fois.
00:47:13 Elle est tellement formidable, cette image.
00:47:15 Regardez l'image de Valérie Pécresse, parce que c'est elle qui l'a mise,
00:47:18 donc elle pense que c'est bien, que c'est une bonne image.
00:47:21 On l'a ou pas, cette image ?
00:47:23 Elle arrive, elle arrive, elle arrive, elle arrive, elle est là.
00:47:26 Voilà, hop, hop, voilà. Donc, voilà, Valérie Pécresse.
00:47:30 Parce que voilà, il y a la Coupe du Monde de rugby qui arrive, donc formidable.
00:47:34 - Eliminée. - Moi, je trouve que c'est bien.
00:47:36 - Entre celles qu'on sert de Beyoncé, c'est une cliente à toutes les montées.
00:47:38 - J'ai compris. - Non, vous avez tort.
00:47:40 Non, non, moi, je trouve ça très, très bien.
00:47:42 - On va lui dire qu'au rugby, il faut envoyer le ballon en arrière.
00:47:44 - Je trouve ça très, très bien. - J'attends trop, mon gars.
00:47:46 - Exactement, voilà. Bon, on marque une pause et on revient.
00:47:49 On écoutera monsieur Stanguet, qui est ce matin quand même sur les JO,
00:47:52 parce qu'on ne l'a pas entendu. Et puis, je veux vraiment qu'on parle
00:47:54 de la guerre en Ukraine et du film de Bernard-Henri Lévy,
00:47:57 que j'ai vu, qui est tout à fait remarquable.
00:47:59 A tout de suite.
00:48:01 Sommeil à la Bidi nous rappelle les titres du jour.
00:48:05 Les demandes d'asile pour l'Union européenne explosent.
00:48:10 C'est un record. Depuis 2016, au moment de la crise des réfugiés,
00:48:14 plus de 900 000 demandes ont été enregistrées en 2022,
00:48:18 principalement déposées par des Syriens et des Afghans.
00:48:21 Une augmentation due à la levée des restrictions,
00:48:23 mais aussi au conflit dans le monde, indique l'agence de l'Union européenne
00:48:26 pour l'asile. L'Ukraine au menu de l'ONU.
00:48:29 À partir d'aujourd'hui, l'Assemblée générale va débattre
00:48:32 une résolution condamnant une nouvelle fois Moscou.
00:48:35 Mais cette fois, elle sera assortie d'un appel à sortir du conflit.
00:48:38 Le texte de la résolution porté par l'Ukraine est le plus consensuel possible
00:48:42 pour rallier un maximum de pays. Sur les 191 États membres,
00:48:46 125 devraient condamner la Russie.
00:48:48 Et puis cette image pour terminer à Antakya,
00:48:51 région lourdement touchée par les séismes.
00:48:53 Les habitants rendent hommage aux nombreux enfants
00:48:56 qui ont péri en déposant des ballons rouges dans les débris.
00:48:58 Au total, les récents tremblements de terre ont provoqué
00:49:01 la mort de plus de 42 000 personnes en Turquie et de 3 688 en Syrie,
00:49:06 soit 45 998 au total, selon les derniers bilans des autorités.
00:49:12 Vous savez qu'on dit tout dans cette émission.
00:49:14 C'est la base. Et cette émission est le miroir de l'existence et de la vie.
00:49:19 On parle parfois des grandes choses et puis parfois des choses plus prosaïques.
00:49:22 Et bien Eugénie doit partir.
00:49:24 Et Eugénie, elle doit partir pour une raison simple.
00:49:26 Elle aurait aimé rester jusqu'à...
00:49:28 Mais avant d'être une journaliste...
00:49:31 - Elle a raison.
00:49:32 - Eugénie est d'abord une mère de famille, avant d'être une journaliste.
00:49:35 Et il y a deux petits enfants désormais chez vous.
00:49:37 - Oui. - Qui ont quel âge ?
00:49:39 - Deux ans et demi et huit mois.
00:49:40 - Donc rapprochés. Ils s'appellent comment ?
00:49:43 - Lou et Michel.
00:49:44 - Bon. Et vous devez... Pourquoi vous devez partir ?
00:49:47 - Pour les amener à la crèche. - Mais oui !
00:49:49 - Parce que mon mari est malade. Je vous dis toute ma vie.
00:49:51 - Mais c'est ça ! C'est l'information la plus importante pour nous du jour.
00:49:55 Qu'est-ce qu'il a votre mari ?
00:49:57 - Les maris de la nouvelle génération, c'est pas comme avant.
00:50:00 Avant, nous on était solides. Maintenant, pour un oui, pour un non, ils sont couchés.
00:50:05 Voilà, franchement.
00:50:07 - Surtout que ça tombe.
00:50:08 - Et vous, c'est vous...
00:50:09 - Moi je suis jamais malade.
00:50:10 - Je suis une cycliste.
00:50:11 Qui n'a pas vu Eugénie P. d'aller dans Paris ne sait pas ce que c'est que le cyclisme.
00:50:15 - Eugénie Bastier, qu'on peut... - Bon, merci.
00:50:17 - Mais non, mais merci à vous d'être venue.
00:50:19 - Franchement, d'avoir révélé mon intimité à la France entière.
00:50:23 - Mais écoutez, merci et on vous lit évidemment.
00:50:25 - Je vais avoir de nombreux messages de soutien, j'espère.
00:50:27 - Exactement, on vous lit dans le Figaro quasiment tous les jours.
00:50:30 - Merci.
00:50:31 - Merci, merci.
00:50:32 Le flop des JO, on termine puisque Tony Estanguet, qui est le président du COJO,
00:50:37 je ne sais pas s'ils seront dits présidents d'ailleurs,
00:50:39 est intervenu ce matin sur RTL et il a donné deux ou trois explications
00:50:43 sur ce qui est considéré aujourd'hui comme un flop.
00:50:45 Mais bon, c'est vrai que le jour où les JO commencent,
00:50:48 tout ça est oublié et ça devient une grande fête, comme toujours.
00:50:53 - Les prix des grands événements sportifs...
00:50:55 - Moi j'ai pratiqué les scrims, ça m'aurait fait plaisir d'aller voir ça,
00:50:57 mais je trouve que 195 euros c'est un peu forcé.
00:51:00 - Encore une fois... - Il faut des qualifications.
00:51:02 - Oui, moi je vous redis qu'on a un million de billets à 24 euros dans tous les sports,
00:51:08 on a 50% des billets, c'est-à-dire 5 millions de billets à 50 euros et moins.
00:51:13 Pourquoi ? Parce qu'on voulait une billetterie accessible.
00:51:15 Mais ça veut dire aussi qu'à côté de ça, l'autre moitié des billets,
00:51:19 elle finance l'organisation des JO.
00:51:21 Pourquoi ? L'organisation des compétitions olympiques,
00:51:23 elle est financée par de l'argent privé, à 100%.
00:51:25 Donc c'est un moyen d'équilibrer aussi le modèle économique.
00:51:28 Mais on voulait, et c'était notre stratégie de départ,
00:51:30 que la moitié de nos billets soient très accessibles.
00:51:33 Et c'est le cas.
00:51:34 1 million de billets à 24 euros et 50% des billets à moins de 50 euros.
00:51:38 - Bon, ça fait un tiers à 24 euros.
00:51:40 Et puis il y a un deuxième passage sur lequel il a tenté une justification.
00:51:43 - L'impact de deux places est vendu jusqu'à 1000 euros.
00:51:47 - On est trois, mais je pense que...
00:51:49 - C'était le cas aux JO de Londres en 2012.
00:51:51 Déjà, c'était ces prix-là. On n'est pas plus cher.
00:51:53 Et c'est le cas sur les Coupes du Monde de foot et de rugby.
00:51:56 C'est les prix. Quand vous allez voir un grand concert aujourd'hui,
00:51:59 il y en a, les places sont à plusieurs centaines d'euros.
00:52:02 Quand vous allez dans un parc d'attractions, c'est plus de 100 euros.
00:52:07 Donc les JO, c'est une fois tous les 100 ans,
00:52:09 c'est les plus grands champions de la planète.
00:52:11 Ils ont aussi une valeur.
00:52:13 Et encore une fois, il y a une demande qui est beaucoup plus importante que l'offre.
00:52:16 Donc on essaie d'équilibrer avec 50% des billets très accessibles.
00:52:20 Parce qu'on ne veut pas que ce soit le seul critère,
00:52:22 que ce soit les plus fortunés qui puissent aller au jeu.
00:52:24 Et la moitié de nos billets sont à des tarifs très accessibles.
00:52:27 Et l'autre moitié des billets, forcément,
00:52:29 elle permet d'équilibrer le modèle économique.
00:52:31 - Claude Ardite qui est avec.
00:52:33 - Aucun moment on se demande, enfin on prend,
00:52:35 on décide que c'est une fatalité que les JO coûtent de plus en plus cher.
00:52:38 Parce qu'on pourrait faire des JO, je dirais pas au rabais,
00:52:41 mais beaucoup moins cher.
00:52:42 Et à ce moment-là, vendre les billets moins cher.
00:52:44 On a décidé que ce serait dans la démesure,
00:52:46 tous les 4 ans, un cran au-dessus.
00:52:48 C'est un peu bizarre comme...
00:52:49 - Si vous étiez au début de notre émission, Claude Ardite est avec nous.
00:52:51 Vous le découvrez peut-être, il a écrit "Les enfants du purgatoire".
00:52:53 Enquête inédite au coeur de la brigade des mineurs de Marseille.
00:52:56 Et vous rappeliez tout à l'heure hors antenne que, effectivement,
00:52:58 lorsque vous allez au stade Mayol, lorsque vous allez au stade Vélodrome,
00:53:01 c'est une fortune aujourd'hui d'entrer dans un stade de foot ou dans un stade de rugby.
00:53:04 - C'est très cher, vous allez dans la tribune présidentielle, c'est très cher.
00:53:07 Il faut aller au Popul'or pour avoir des places à 10, 15, 20 euros.
00:53:09 Mais si vous voulez avoir un emplacement un peu haut dans des Beaux-Gardins,
00:53:13 ça coûte très, très cher.
00:53:14 - Oui, et puis les populaires, souvent, c'est quand on est très jeune,
00:53:16 parce qu'on est debout et qu'on crie.
00:53:17 Et quand on a un certain âge, on a envie d'être peut-être plus confortablement...
00:53:21 - On va dire.
00:53:22 - ...assis. Oui, on peut le dire comme ça.
00:53:24 On parlera de l'Ukraine dans un instant.
00:53:25 Simplement, vous savez bien qu'on aime suivre les affaires que nous traitons.
00:53:29 Et hier, nous avons traité de l'affaire Jakubowicz,
00:53:32 que je trouve, Jakubowicz, qui est à la fois dérisoire,
00:53:34 mais en même temps, qui raconte notre époque.
00:53:38 Puisque, on rappelle les faits,
00:53:40 M. Jakubowicz a mis un tweet hier,
00:53:44 qui était celui-là, tenu ou avant-hier, tenu d'hiver d'une députée,
00:53:47 on redoute l'été.
00:53:49 Que n'a-t-il dit ?
00:53:51 Que n'a-t-il dit ?
00:53:52 Il soulignait la tenue.
00:53:54 Ce n'était pas forcément sexiste ou féministe.
00:53:57 C'était de dire qu'on ne s'habille pas comme ça à l'Assemblée nationale.
00:54:00 Il y a eu une suite de tweets,
00:54:03 en commençant par Jean-Luc Mélenchon,
00:54:06 qui a réagi, le 1er.
00:54:09 "Les attaques sexistes contre la tenue de la députée Ersilia Soudé sont une honte.
00:54:13 Elle mériterait la mise en retrait de celui qui les tient,
00:54:16 au nom d'une association respectée."
00:54:18 Il y a également Gaëlle Garrido,
00:54:20 qui a réagi, et je vous le disais hier.
00:54:23 "Supprimez votre tweet sans prendre une femme politique
00:54:26 sur la base de sa tenue est une discrimination des plus classiques.
00:54:29 Celle provoquée par le machisme, ne le voyez-vous pas ?"
00:54:31 Alors, il se trouve qu'elle a réagi,
00:54:33 Mme Ersilia Soudé.
00:54:37 Et je vous propose de l'écouter.
00:54:40 Pendant une de mes premières interventions,
00:54:43 j'étais assez émue, parce que je partageais un témoignage assez fort.
00:54:47 J'ai une personne de droite qui a hurlé,
00:54:50 "Elle va pleurer".
00:54:51 J'ai plein de commentaires, par exemple, sur ma façon de m'exprimer.
00:54:54 C'est typiquement des attaques qu'on fait aux femmes.
00:54:56 Rien sur le fond, en fait, que sur la forme.
00:54:58 On est toujours attaché, finalement, à une forme d'apparence.
00:55:01 On ne s'intéresse absolument pas à notre discours.
00:55:03 Je suis régulièrement attaquée sur mes tenues.
00:55:04 À chaque fois que je suis attaquée sur mes tenues,
00:55:05 on ne se soucie absolument pas de ce que j'ai pu dire avec cette tenue.
00:55:08 Moi, je ne suis pas d'accord avec Mme Ersilia Soudé.
00:55:10 Je vais vous le prouver.
00:55:12 Avec Mme Soudé, je vais vous le prouver.
00:55:13 Et j'ai ressorti une archive.
00:55:15 L'archive, c'est Jack Lang.
00:55:16 Jack Lang qui vient à l'Assemblée nationale.
00:55:18 Et ce n'est pas une femme, mais il se fait attaquer sur sa tenue.
00:55:21 Et c'est Bernard Pradino, ex-journaliste de France 2,
00:55:25 d'Antenne 2, qui présente cette séquence.
00:55:28 Voyez cette séquence. Elle date de 1985, je pense.
00:55:32 À l'Assemblée nationale, la procédure a commencé
00:55:35 pour l'examen de la réforme du mode de scrutin.
00:55:38 Il y avait aussi les questions orales au gouvernement.
00:55:41 Occasion pour les députés de chahuter pendant un court instant.
00:55:44 Le ministre de la Culture, M. Jack Lang,
00:55:46 pour le costume original, avait, semble-t-il, choqué quelques-uns.
00:55:51 Vous savez que les députés ont l'obligation de porter une cravate.
00:55:54 Le col de M. Jack Lang, style Mao, cachait cette fameuse cravate.
00:55:58 Il y a eu quelques réflexions, certaines humoristiques,
00:56:01 d'autres un peu plus méchantes.
00:56:03 La récréation n'a pas duré très longtemps, de toute façon.
00:56:05 Laura Le Sueur, est-ce que vous trouvez que les attaques
00:56:11 qu'a subies Mme Soudet sont des attaques sexistes ?
00:56:16 Eugénie est en partie, je ne suis plus la seule femme sur ce plateau.
00:56:19 La minute, Pascal, féministe, tout en nuance,
00:56:22 comme je le fais dans mon ouvrage, mais quand même.
00:56:24 Factuellement, le rapport du HCE du Haut conseil à l'égalité
00:56:27 montrait que 29% des commentaires qui étaient portés aux femmes
00:56:30 étaient tenus sur leur physique ou sur leur tenue,
00:56:33 sur leur tenue vestimentaire.
00:56:35 Ce qui m'intéresse, c'est en l'espèce.
00:56:37 C'est quand même en l'espèce.
00:56:39 Parce que là, j'ai deux exemples.
00:56:41 Jack Lang, il est attaqué sur…
00:56:43 Mais les images datent de 1985, Pascal.
00:56:45 Sauf qu'aujourd'hui, regardez, une Elisabeth Born,
00:56:47 elle est trop austère, et une Mme Schiappa
00:56:50 que j'ai reçue dans mon podcast, et qui…
00:56:52 Mais Jean Castex, que n'a-t-on dit sur lui ?
00:56:54 Mais enfin, je vous assure,
00:56:56 Jean Castex a été attaqué sur son physique,
00:56:59 de la même manière, sur ses lunettes, sur…
00:57:02 Mais c'est intéressant.
00:57:03 On est souvent dans la même famille politique.
00:57:04 Monsieur Ruffin, quand il était venu avec un maillot de foot…
00:57:07 Bien sûr.
00:57:08 Ce n'est pas une tenue pour l'Assemblée nationale.
00:57:10 Mais c'est un maillot de foot non plus.
00:57:11 Oui, non mais d'accord, mais au fond de ça, il y a quoi ?
00:57:13 Il y a ce réflexe de démagogie chez certaines personnes
00:57:17 qui pensent que pour représenter des classes populaires,
00:57:19 il faut se montrer débraillé.
00:57:21 D'ailleurs, c'est d'ailleurs un raisonnement tout à fait fallacieux,
00:57:24 parce que les classes populaires aiment bien être représentées
00:57:26 par des gens un peu dignes.
00:57:28 Voilà, être représentées par des gens dignes.
00:57:29 Il a besoin d'exemples.
00:57:30 Et la tenue fait partie de la dignité,
00:57:32 mais on la reprochait à Ruffin, on la reprochait à Schiappa,
00:57:34 ou à El Machismo.
00:57:35 On va revoir le tweet de Jakubowicz.
00:57:38 Est-ce que vous trouvez qu'il est sexiste,
00:57:40 ou simplement, il dénonce une manière de s'habiller
00:57:44 qu'il ne trouve pas convenable à l'Assemblée nationale,
00:57:47 que ce soit un homme ou une femme ?
00:57:48 On n'est pas dans sa tête,
00:57:49 mais la raison, c'est qu'il n'a pas lieu d'être.
00:57:51 Parce que finalement, le commentaire sur sa tenue n'a pas lieu d'être.
00:57:54 Pourquoi ?
00:57:55 Mais ce n'est pas le sujet.
00:57:56 Pourquoi ?
00:57:57 Ce n'est pas le sujet, parce que...
00:57:58 Ce n'est pas le sujet de commenter la tenue qu'on doit avoir à l'Assemblée nationale ?
00:58:01 Non, parce qu'effectivement, ce que je dis, c'est qu'on s'attache à la forme,
00:58:02 alors qu'il y a des sujets de fond.
00:58:04 Il y a une notion de représentation quand on a une responsabilité politique,
00:58:07 ça, je suis d'accord.
00:58:08 Maintenant, Pascal...
00:58:09 Mais on peut s'habiller n'importe comment, selon vous, à l'Assemblée nationale ?
00:58:11 Maintenant, Pascal, les femmes ont quand même été éduquées à plaire.
00:58:15 Et on ne va pas du tout...
00:58:17 Là, on est dans une boîte de nul.
00:58:18 Ça, c'est nouveau, si vous voulez.
00:58:20 Là, on va pouvoir mettre de la musique,
00:58:22 parce que là, on vient de...
00:58:24 Là, il est 10h.
00:58:26 Il est 10h20.
00:58:27 Alors, je ne sais pas si ça se voit à l'antenne.
00:58:29 On vient de...
00:58:30 Alors, Marine, est-ce que vous pouvez nous mettre un peu d'ambiance ?
00:58:33 Du disco.
00:58:34 Du disco, parce que Dominique jamais a envie de danser quelque chose.
00:58:38 Si vous voulez.
00:58:39 Non, je pense qu'il ne faut pas faire de la récupération sexiste.
00:58:42 À tout va.
00:58:43 Dites-moi ce que vous en pensez, vous.
00:58:45 Ça m'intéresse.
00:58:46 Est-ce que vous trouvez que ce tweet est sexiste, oui ou non ?
00:58:50 Parce que d'abord, vous avez peut-être raison, peut-être l'est-il.
00:58:52 Moi, je ne le vois pas forcément sexiste,
00:58:54 mais je ne demande qu'à être convaincu.
00:58:56 Moi, je pense que quand on commente la tenue d'un individu,
00:58:59 mais qui plus est d'une femme qui est dans une position de responsabilité politique,
00:59:02 ça n'apporte rien au débat.
00:59:03 Le sujet, ce n'est même pas de savoir si c'est sexiste ou pas.
00:59:06 C'est qu'à un moment donné, ce commentaire n'a pas lieu d'être.
00:59:09 Ce commentaire n'a pas lieu d'être.
00:59:11 Il n'apporte rien au débat.
00:59:12 Le débat a eu lieu dans l'enceinte de l'Assemblée nationale
00:59:15 sur les hommes doivent-ils porter une cravate, doivent-ils porter une veste ?
00:59:20 Dorénavant, les hommes à l'Assemblée nationale doivent porter, par exemple, une veste.
00:59:23 Ne peut-on pas avoir ce débat également pour cette députée ?
00:59:26 Et d'ailleurs, on s'interroge sur la tenue vestimentaire qui est présentée sur cette photo.
00:59:32 Sauf que deux jours auparavant, elle était en t-shirt à l'Assemblée nationale.
00:59:37 En t-shirt à l'Assemblée nationale.
00:59:39 Ce n'est pas le cas particulier qui est intéressant.
00:59:40 Vous êtes bien d'accord qu'on va juger beaucoup plus sévèrement une femme sur son apparence physique.
00:59:43 Je ne vous apprends rien.
00:59:44 C'est pas que c'est bien ou pas bien, c'est un fait.
00:59:46 C'est une tenue digne d'une députée.
00:59:47 Moi, je vous pose la question de votre directeur.
00:59:49 Vous trouvez que...
00:59:50 Je ne l'aurais pas portée si je n'avais pas été députée.
00:59:51 Voilà, voilà, c'est tout ce qu'on dit.
00:59:53 C'est pareil pour les hommes.
00:59:54 Écoutez, en tout cas, c'est intéressant de vous écouter.
00:59:57 Vous écoutez ? C'est quand même M. Claudardide qui est avec nous aujourd'hui.
01:00:01 C'est marrant ce débat parce que je l'écris dans mon livre "Les enfants de purgatoire".
01:00:05 J'ai eu le débat avec, notamment avec les enquêtrices.
01:00:08 Parce qu'elles me disaient, ce serait bien que Sandrine Rousseau, Marlène Schiappa,
01:00:13 viennent faire des stages d'observation à la brigade des mineurs.
01:00:16 Pour voir comment on travaille.
01:00:18 Pour voir comment nous, on traite les femmes.
01:00:20 Comment on les écoute.
01:00:22 Combien on est attentif à ce qu'elles nous disent, etc.
01:00:27 Et plutôt que de taper sur les enquêtrices, sur les enquêteurs.
01:00:31 De leur dire "vous ne faites pas votre boulot".
01:00:33 "Vous classez les plaintes souvent sans tuer", etc.
01:00:36 Qu'elles viennent voir le boulot qu'on fait au jour le jour.
01:00:40 Et si elles ne viennent pas, c'est parce qu'elles ont peur de comprendre
01:00:43 qu'en fait, on prend tous les moyens pour justement les aider.
01:00:46 Marine Danson est en train de me parler.
01:00:48 Est-ce que vous avez compris qu'on a la lumière pleine ?
01:00:50 - Oui, j'ai un peu pénible.
01:00:52 - Alors, d'abord, faites voir.
01:00:54 J'ai l'impression que je suis un peu vert là, Marine.
01:00:56 - Oui, j'ai un peu pénible.
01:00:57 - Bon, alors, on ne peut pas...
01:00:58 Alors, je vais vous dire.
01:00:59 On dit toujours tout dans cette émission.
01:01:01 Il faut nous mettre dans le noir pendant quelques secondes.
01:01:03 Donc on va faire une expérience unique à la télévision française.
01:01:06 Ah, ce n'est pas tout de suite ?
01:01:08 Et on va faire tourner la table après.
01:01:10 Vous savez, c'est comme dans Fantomas.
01:01:12 Si vous voulez qu'on fait tourner la table.
01:01:14 Avec Françoise Christophe.
01:01:16 Vous vous souvenez de...
01:01:17 C'est Françoise Christophe.
01:01:18 Non, Françoise...
01:01:20 Voilà.
01:01:21 Chacun a des références ce qu'il veut.
01:01:23 Et on fait tourner la table avec le commissaire Juve.
01:01:27 Juventus Nantes, qui est demain d'ailleurs, je le rappelle.
01:01:29 Bien évidemment.
01:01:30 Et vous me dites qu'on se plonge dans le noir.
01:01:33 Mais en attendant qu'on se plonge dans le noir
01:01:35 et qu'on rétablisse effectivement la lumière,
01:01:39 Fiat Lux, je vous propose de parler de l'Ukraine.
01:01:42 Parce que Bernard-Henri Lévy était là ce matin.
01:01:45 Je vous propose de voir le sujet de Thomas Bonnet.
01:01:47 Et nous écouterons après BHL.
01:01:50 Et nous parlerons des derniers développements sur ce sujet dramatique.
01:01:55 Nous allons nous évertuer à démilitariser et dénazifier l'Ukraine.
01:02:00 24 février 2022.
01:02:03 Discours martial de Vladimir Poutine qui affiche son objectif
01:02:06 et insiste sur la menace qui pèserait sur la Russie.
01:02:09 Très vite, la guerre exacerbe le sentiment patriotique.
01:02:13 Les couleurs du drapeau fleurissent dans Moscou.
01:02:15 Sur ce panneau, le slogan "Nous sommes ensemble",
01:02:18 symbole de l'opération militaire.
01:02:20 Tout comme cette lettre Z inscrite partout.
01:02:23 Des chars déployés en Ukraine jusqu'au mur de ce bâtiment.
01:02:27 Dans le même temps, des mouvements de protestation
01:02:32 se forment dans les grandes villes du pays.
01:02:34 Les centaines d'arrestations et la menace de la prison
01:02:37 finissent par étouffer la contestation d'une partie de la population.
01:02:40 La répression et l'exil par milliers de Russes
01:02:44 qui ont décidé de fuir.
01:02:46 Mouvement accentué lorsque le Kremlin annonce
01:02:48 une mobilisation partielle des hommes russes au mois de septembre.
01:02:51 Alors un an après le début du conflit,
01:02:54 dans les rues moscovites, l'humeur varie entre inquiétude,
01:02:57 indifférence et adhésion au discours officiel.
01:03:00 C'est regrettable que des personnes meurent
01:03:04 et qu'on ne parvienne pas à une solution pacifique.
01:03:06 Mais de manière générale, je ne veux pas de missiles de l'OTAN
01:03:08 déployés à nos frontières.
01:03:10 Je parle surtout à des gens de mon âge.
01:03:13 Ils n'abordent pas vraiment le sujet.
01:03:15 Tout le monde essaie de courber les chines et d'avancer.
01:03:17 L'argent, nerf de la guerre.
01:03:21 Pour ne pas perdre l'opinion, le Kremlin devra s'assurer
01:03:23 de la bonne santé économique du pays.
01:03:25 Pour l'heure, les menaces d'effondrement
01:03:27 liées aux sanctions occidentales
01:03:29 semblent avoir un effet plutôt limité.
01:03:31 Nous avons retrouvé l'éclairage à priori normal.
01:03:36 Ce matin, Bernard-Henri Lévy était avec Laurence Ferrari.
01:03:41 Il sort aujourd'hui un documentaire
01:03:43 qui s'appelle "Slava Ukraini",
01:03:45 que j'ai vu, qui est un documentaire
01:03:47 absolument formidable, de témoignages
01:03:49 de ce qui se passe aujourd'hui en Ukraine.
01:03:51 Il emmène le spectateur sur le front,
01:03:53 dans les usines, partout où on fabrique
01:03:55 des gilets pare-balles, par exemple.
01:03:57 Il est auprès des civils et ses témoignages
01:03:59 sont vraiment éclairants.
01:04:01 Je vous propose d'ailleurs de l'écouter.
01:04:03 Vous voyez ça, c'est la bande-annonce du film.
01:04:05 Je vous propose de l'écouter
01:04:07 et après on pourra échanger
01:04:09 à la fois sur son implication
01:04:11 et puis également sur ce qui se passe en Ukraine.
01:04:15 Je m'ai frappé en regardant ce film
01:04:19 qui est très fort.
01:04:21 Je parle au nom de tous ceux qui l'ont vu.
01:04:23 C'est la détermination de chacun des Ukrainiens
01:04:25 que vous avez rencontrés.
01:04:27 D'une petite fille dans un bus
01:04:29 à une jeune maman qui n'a pas vu son enfant
01:04:31 de 7 ans depuis un an,
01:04:33 aux militaires, aux soldats qui viennent
01:04:35 du monde entier pour aider les Ukrainiens.
01:04:37 Cette détermination-là,
01:04:39 au début, on ne la percevait pas.
01:04:41 On n'a pas vu que le peuple ukrainien
01:04:43 était en train de naître sous nos yeux.
01:04:45 C'est ça que j'ai voulu montrer
01:04:47 et c'est pour ça que j'y ai passé ce temps
01:04:49 et c'est pour ça que je me suis donné le mal.
01:04:51 Depuis un an, j'ai tout arrêté.
01:04:53 J'avais un livre en cours,
01:04:55 j'ai quelques activités.
01:04:57 J'ai tout arrêté pour sillonner
01:04:59 cette Ukraine en guerre
01:05:01 et ses lignes de front du nord au sud
01:05:03 et d'un bout à l'autre du Donbass.
01:05:05 Je voulais montrer ça.
01:05:07 Un peuple en armes,
01:05:09 un peuple citoyen
01:05:11 et une leçon
01:05:13 de courage.
01:05:15 Une leçon de courage que donne
01:05:17 au monde entier ce peuple.
01:05:19 Pas seulement le président Zelensky.
01:05:21 Le président Zelensky,
01:05:23 ce qui est arrivé est incroyable.
01:05:25 C'était Koluch et c'est devenu Churchill
01:05:27 en passant par Reagan.
01:05:29 C'est une métamorphose
01:05:31 comme on en a peu vu
01:05:33 dans le sens universel.
01:05:35 Mais c'est tous des Zelensky.
01:05:37 Chacun de ces hommes,
01:05:39 chacune de ces femmes,
01:05:41 dans les tranchées,
01:05:43 ces mères de famille,
01:05:45 ces vieux messieurs qui prennent les armes,
01:05:47 ces jeunes gens qui n'ont jamais eu
01:05:49 un fusil entre leurs mains
01:05:51 et qui se révèlent de vaillants combattants.
01:05:53 Ce sont des héros.
01:05:55 Et ce sont des héros européens.
01:05:57 Ce sont des héros
01:05:59 qui ressuscitent
01:06:01 les vieilles valeurs
01:06:03 fondatrices de la chevalerie européenne.
01:06:07 C'est comme ça que je les ai vus.
01:06:11 C'est ainsi que j'ai fraternisé avec eux.
01:06:13 J'ai vu le film et il pose
01:06:15 une vraie question.
01:06:17 La thèse du film, c'est que
01:06:19 Poutine ne s'arrêtera pas.
01:06:21 Et qu'il faut l'arrêter.
01:06:23 Et donc l'arrêter par tous les moyens.
01:06:25 Une fois qu'on dit cette phrase,
01:06:27 "arrêter par tous les moyens",
01:06:29 ça veut dire est-ce que la France
01:06:31 doit entrer en guerre contre la Russie ?
01:06:33 Je la fais courte. Mais c'est ça,
01:06:35 au fond, la thèse.
01:06:37 Et effectivement, chacun
01:06:39 réfléchit en conscience
01:06:41 à la question que je pose.
01:06:43 C'est la seule question qui vaille.
01:06:45 On joue un peu sur les mots parce que je sais qu'au regard du droit international,
01:06:47 nous ne sommes pas qu'obéligérants.
01:06:49 Mais dans les faits, nous le sommes déjà.
01:06:51 C'est une question de degré.
01:06:53 Est-ce qu'on veut franchir un autre degré ?
01:06:55 Mais nous sommes déjà en guerre.
01:06:57 On est en guerre avec la Russie, mais avec le régime poutinien.
01:06:59 On n'est pas en guerre avec la Russie éternelle,
01:07:01 mais avec ce régime poutinien parce que c'est eux ou nous.
01:07:03 Il y a un mot qui a été prononcé, c'est "valeur".
01:07:05 On se bat au nom de "valeur".
01:07:07 Et on ne peut pas transiger là-dessus parce que c'est la valeur,
01:07:09 non seulement de... Ils ont violé un pays souverain.
01:07:11 Il y a un nombre de crimes de guerre,
01:07:13 de crimes contre l'humanité
01:07:15 absolument effarants.
01:07:17 C'est une guerre de civilisation.
01:07:19 On ne peut pas la mener à moitié.
01:07:21 J'en parle à mon aise, je ne suis pas sur le front.
01:07:23 Oui, mais les Français ne sont pas...
01:07:25 Oui, j'entends bien,
01:07:27 mais ça devrait faire l'objet d'un vrai débat,
01:07:29 en effet, en posant tout.
01:07:31 Et que cette question des valeurs
01:07:33 soit posée dans le cadre du débat,
01:07:35 et elle ne l'est pas assez.
01:07:37 Écoutez, ça fait un an que ça dure,
01:07:39 et le bilan à l'heure actuelle,
01:07:41 il est d'entre 200 000 et 400 000 morts.
01:07:43 Il faut quand même
01:07:45 avoir cette notion quelque part dans la tête,
01:07:47 me semble-t-il, et dans le cœur.
01:07:49 Il y a eu trois phases dans cette guerre.
01:07:51 Il y a eu une première phase
01:07:53 pendant laquelle les Ukrainiens,
01:07:55 contre toute attente, par leur courage
01:07:57 et leur détermination,
01:07:59 ont fait échec à l'agresseur.
01:08:01 Il y a une deuxième phase dans laquelle on est maintenant,
01:08:03 c'est-à-dire que grâce aux armements
01:08:05 que l'Occident leur livre
01:08:07 en abondance,
01:08:09 les Ukrainiens tiennent tête à la Russie
01:08:11 et la mettent en échec.
01:08:13 Alors, quelle va être la troisième phase ?
01:08:15 À l'heure actuelle, la continuation
01:08:17 de la guerre, elle n'est pas entre les mains
01:08:19 de la Russie seulement, elle n'est pas seulement
01:08:21 entre les mains des Ukrainiens, elle est entre les mains
01:08:23 de l'Occident, des puissances
01:08:25 qui, à l'heure actuelle, permettent à l'Ukraine
01:08:27 de tenir tête, de résister
01:08:29 et peut-être de continuer la guerre
01:08:31 jusqu'à ce qu'on ne soit pas à un million ou deux millions de morts.
01:08:33 Alors, ce que je réprouve à l'heure actuelle,
01:08:35 c'est que les puissances occidentales
01:08:37 et à leur tête, naturellement, les États-Unis
01:08:39 et l'OTAN, cette grande alliance militaire
01:08:41 et politique,
01:08:43 ne cherchent nullement à abréger
01:08:45 la guerre, ne cherchent nullement
01:08:47 à faire triompher un peu de bon sens
01:08:49 et beaucoup d'humanité, ils cherchent
01:08:51 à prolonger la guerre, on croit qu'ils
01:08:53 veulent nous y entraîner, et à l'heure
01:08:55 actuelle, ils ne font rien.
01:08:57 Rien.
01:08:59 - Et qu'est-ce qu'ils vont faire ?
01:09:01 - Ils ne font rien pour rapprocher
01:09:03 deux positions apparemment inconciliables,
01:09:05 Poutine qui dit
01:09:07 "jamais nous ne renoncerons au Donbass
01:09:09 et à la Crimée", et il a quelques
01:09:11 arguments, et l'Ukraine qui dit "pas
01:09:13 question de ne pas
01:09:15 récupérer le Donbass et la Crimée,
01:09:17 c'est comme ça". Alors on en reste là ?
01:09:19 - Non, cher Dominique, jamais.
01:09:21 - La Chine... - Et comment vous négociez avec
01:09:23 Poutine, vous avez une idée ?
01:09:25 - Oui j'ai une idée. - Oui, laquelle ?
01:09:27 - Il y a une coalition qui
01:09:29 est hostile à la Russie
01:09:31 et qui s'est engagée dans la co-belligérance.
01:09:33 Et il y a chose qu'on oublie systématiquement
01:09:35 dans l'univers médiatique
01:09:37 qui est le nôtre, dans le microcosme
01:09:39 qu'est la France, c'est que, à la différence
01:09:41 de la Lituanie, de la Lettonie,
01:09:43 de la Pologne et d'autres pays qui ont
01:09:45 toutes les raisons de craindre la Russie
01:09:47 et de se méfier de la Russie, il y a quand même
01:09:49 les deux tiers du monde qui ne partagent pas
01:09:51 notre point de vue. - Oui, mais...
01:09:53 - Ils ne partagent pas notre point de vue
01:09:55 sur beaucoup d'autres questions. - Non mais vous avez...
01:09:57 - Ils ne partagent pas l'isola... - Non mais vous avez raison, on attend
01:09:59 d'ailleurs ce que va dire la Chine, on attend l'Afrique,
01:10:01 vous avez parfaitement raison. - ...d'un plan de paix. - Vous avez raison.
01:10:03 - La Chine va présenter un plan de paix... - Vendredi, parlez.
01:10:05 - ...à l'ONU dans les jours qui viennent. - Oui, non mais vous avez raison.
01:10:07 - Je pense qu'à ce plan de paix, le Brésil,
01:10:09 l'Inde et quelques autres pays négligeables,
01:10:11 toute l'Afrique, vont se rallier.
01:10:13 On peut trouver un chemin vers la paix.
01:10:15 - Il y a un élément fondamental, si je puis me permettre,
01:10:17 c'est que Poutine ne comprend
01:10:19 que la force. - Non, il ne comprend que le rapport de force.
01:10:21 - J'ai entendu cela. - Non, il ne comprend que le rapport de force.
01:10:23 - Les négociations... - Éric, non mais je finis.
01:10:25 - Quand les négociations s'engageront,
01:10:27 tout dépendra du rapport
01:10:29 de force sur le terrain. - Éric, Éric.
01:10:31 - Voilà, si vous négociez maintenant,
01:10:33 il n'y a rien à négocier en réalité. - Éric, on se gargarise
01:10:35 à propos de Biden depuis hier.
01:10:37 - Non, ce n'est pas mon genre.
01:10:39 Je me gargarise à d'autres substances.
01:10:41 - Tous les pays en guerre ne connaissent qu'une chose,
01:10:43 c'est la force. - La guerre
01:10:45 de civilisation, elle est illustrée par
01:10:47 les propos de Poutine hier, qui parle de l'Occident
01:10:49 corrompu ou la pédophilie.
01:10:51 - Bien sûr, bien sûr. - Et la règle, a-t-il dit.
01:10:53 - Nous restons dans l'Occident. - Dans ce discours,
01:10:55 qui est une sorte de discours de l'union qu'il a fait.
01:10:57 - Mais je vais négocier avec ça. - Pascal,
01:10:59 ne me faites pas dire,
01:11:01 ne m'induisez pas, ne me poussez
01:11:03 pas à la faute. Je n'approuve pas
01:11:05 Poutine. - Je ne dis pas ça.
01:11:07 - Je précise les choses. - Je n'ai pas cet esprit-là.
01:11:09 - Je précise les choses. Poutine est l'agresseur,
01:11:11 Poutine est l'envahisseur, Poutine est
01:11:13 un dictateur. Bon, est-ce que
01:11:15 la Russie n'avait pas... Est-ce que tous les torts sont du
01:11:17 même côté ? Premier point. Est-ce qu'on veut
01:11:19 rétablir la paix ou prolonger la guerre
01:11:21 indéfiniment jusqu'à ce qu'elle s'étende
01:11:23 au monde entier ? C'est quand même une question
01:11:25 intéressante. Et je répète que quand Biden
01:11:27 dit "Ah, Poutine ne connaît que la force",
01:11:29 eh bien les États-Unis, eux aussi, ils ne connaissent
01:11:31 que la force. - Ils sont d'accord avec vous ? - Donc, ce n'est pas un argument.
01:11:33 - Là, le problème, c'est que ce ne sont pas les États-Unis
01:11:35 qui sont agresseurs, mais la force. - Écoutons,
01:11:37 écoutons, parce que ce livre
01:11:39 sort... Ce film sort aujourd'hui et je voulais
01:11:41 vous montrer deux séquences que Bernard Henry-Levy a mis
01:11:43 d'ailleurs sur les réseaux. La
01:11:45 première, c'est "Kupyansk,
01:11:47 Donbass, Ukraine. Un obus
01:11:49 vient de tomber. Slava,
01:11:51 Ukraine. Et voyez cette
01:11:53 séquence.
01:11:55 [Bruit de moteur]
01:12:21 Et le deuxième passage que je voulais
01:12:23 vous montrer, avec l'explication
01:12:25 également lue sur
01:12:27 le compte de Bernard Henry-Levy. Voilà "Une ville
01:12:29 libérée par l'Ukraine". Voilà dans quel état
01:12:31 l'a laissée la double stratégie russe de la terre
01:12:33 brûlée et du charnier. Voilà
01:12:35 pourquoi il ne faut
01:12:37 pas négocier avec Poutine, mais le battre.
01:12:39 La scène avec meilleure image est dans
01:12:41 "Slava, Ukraine", en salles
01:12:43 aujourd'hui, écrit Bernard Henry-Levy.
01:12:45 [Bruit de moteur]
01:12:47 [Bruit de moteur]
01:12:57 J'engage ceux qui critiquent
01:12:59 Bernard Henry-Levy à aller sur le terrain
01:13:01 comme il le fait, à témoigner
01:13:03 comme il le fait, à aller
01:13:05 à -600 mètres dans une
01:13:07 mine comme il le fait, à
01:13:09 rapporter la parole
01:13:11 de ces Ukrainiens comme il le fait,
01:13:13 et à faire le film qu'il a fait.
01:13:15 Son film est admirable,
01:13:17 de témoignage. Je suis toujours surpris
01:13:19 de tombereaux
01:13:21 d'insultes qu'il reçoit.
01:13:23 Il pourrait rester très tranquillement
01:13:25 dans Saint-Germain-des-Prés à écrire ses livres.
01:13:27 Il est sur le terrain,
01:13:29 il témoigne, il fait un travail de journaliste qui me
01:13:31 paraît essentiel pour
01:13:33 la postérité,
01:13:35 oui, on peut le dire comme ça.
01:13:37 Voilà ce qu'on pouvait dire sur ce sujet, sauf
01:13:39 si vous voulez
01:13:41 rajouter quelque chose.
01:13:43 Ce n'est pas de la politique des Occidentaux, c'est justement de créer
01:13:45 un rapport de force pour pousser Vladimir Poutine
01:13:47 et Volodymyr Zelensky
01:13:49 à négocier tout en sachant très bien
01:13:51 que ce soit les Américains ou les Européens
01:13:53 qu'il faudra, dans la négociation,
01:13:55 potentiellement, discuter
01:13:57 du partage d'une partie du territoire
01:13:59 ukrainien. Ça, c'est ce qu'on ne dit pas
01:14:01 clairement en "on",
01:14:03 mais c'est ce qu'on dit en "off".
01:14:05 C'est-à-dire qu'il faudra aussi faire comprendre aux Ukrainiens,
01:14:07 malheureusement, que dans les négociations...
01:14:09 Oui, mais pardon...
01:14:11 C'est pour l'instant une guerre des plus bizarres,
01:14:13 tout à fait étrange,
01:14:15 parce qu'effectivement, nous sommes
01:14:17 co-belligérants. Mais des
01:14:19 co-belligérants qui interdisent à leurs principales
01:14:21 partenaires, c'est-à-dire l'Ukraine,
01:14:23 de pénétrer sur le sol russe.
01:14:25 Pourquoi ? Peut-être parce qu'ils ne comprennent que la force,
01:14:27 les Occidentaux, parce que la Russie
01:14:29 détient l'arme nucléaire. Ça
01:14:31 induit une dimension dans cette
01:14:33 guerre qui est inéluctable.
01:14:35 Laura Le Sueur est avec nous ce matin, manifeste
01:14:37 contre le féminisme radical
01:14:39 et pour un féminisme éclairé. On vous avait
01:14:41 reçu il y a quelques jours, c'est aux éditions du Cherchemini.
01:14:43 Est-ce que le livre marche bien ?
01:14:45 Oui, pour l'instant, je suis très contente.
01:14:47 Et quels sont les retours que vous avez ? Qu'est-ce qu'on vous dit ?
01:14:49 Qu'est-ce que vous disent les femmes, par exemple, lorsqu'elles lisent ?
01:14:51 Alors, les femmes et les hommes, parce que je disais à vous qu'il y a aussi des
01:14:53 lecteurs qui parlaient au début de cette émission
01:14:55 parce qu'il y a de bon sens. Ce que
01:14:57 j'entends, et c'était un peu l'idée aussi de ce livre,
01:14:59 c'est une sorte de retour au sens de la nuance.
01:15:01 Moi, je crois qu'on a besoin d'une radicalité
01:15:03 de la nuance, parce qu'on a perdu le
01:15:05 nuancier dans notre esprit.
01:15:07 Je suis d'accord avec vous, mais tout à l'heure, quand même,
01:15:09 vous avez eu, vous êtes dit, cette femme
01:15:11 à l'Assemblée nationale, il faut
01:15:13 que je la défende.
01:15:15 Au fond, je vais vous dire, je peux vous dire ce que je pense ?
01:15:17 Dites-moi.
01:15:19 Au fond, vous pensez peut-être comme Jakubowicz,
01:15:21 mais vous n'osez pas le dire.
01:15:23 Sincèrement, je vais vous dire,
01:15:25 je n'ai pas d'avis sur est-ce que c'est sexiste ou pas.
01:15:27 Mais pourquoi vous n'avez pas d'avis ?
01:15:29 Non, je n'ai pas d'avis.
01:15:31 Si vous n'avez pas d'avis, c'est que vous pensez que ce n'est pas sexiste.
01:15:33 Parce que ce n'est pas l'objet de se dire est-ce que c'est sexiste,
01:15:35 étant donné que le débat, il est beaucoup plus complexe
01:15:37 que ça sous l'air.
01:15:39 C'est la manière aussi dont les femmes,
01:15:41 il faut quand même le dire, sont regardées quand elles
01:15:43 prennent la parole. Ce n'est pas simpliste.
01:15:45 Est-ce que c'est ça le débat ou est-ce que c'est que désormais
01:15:47 toute parole sur une femme est sexiste ?
01:15:49 Alors, il y a une récupération, je vous le dis.
01:15:51 Alors qu'on réclame l'égalité.
01:15:53 Je l'ai dit, il y a une récupération qui dessert la cause féministe.
01:15:55 Mais la forme, elle est essentielle.
01:15:57 Emmanuel Macron, une des raisons pour lesquelles
01:15:59 il a été élu, c'est son visage.
01:16:01 S'il n'avait pas ce visage-là,
01:16:03 et cette forme-là,
01:16:05 et cette jeunesse-là, cette séduction-là,
01:16:07 il n'aurait peut-être pas été élu.
01:16:09 Je ne veux pas citer d'autres hommes
01:16:11 dans la vie politique française.
01:16:13 Est-ce que parce qu'on est dans une société où l'image prime
01:16:15 par-dessus tout le reste, est-ce qu'il faut continuer à entretenir ça ?
01:16:17 C'est ça mon point.
01:16:19 Elle a toujours primé de tout.
01:16:21 Encore plus aujourd'hui.
01:16:23 Franchement, j'en suis même pas sûr.
01:16:25 Vraiment, je pense qu'aujourd'hui, au contraire,
01:16:27 on accepte
01:16:29 toutes les formes de diversité physique
01:16:31 comme on ne les acceptait pas
01:16:33 il y a 70 ans.
01:16:35 Je pense que c'est peut-être différent.
01:16:37 Il y a plus de tolérance pour...
01:16:39 - Une seconde à l'origine de ce gigantesque débat.
01:16:41 Une femme politique
01:16:43 dans un espace public,
01:16:45 au cours d'une séance publique,
01:16:47 filmée comme tout, l'est à l'heure actuelle,
01:16:49 se tient d'une certaine manière,
01:16:51 profère certains mots
01:16:53 ou à certains types de costumes
01:16:55 et en voyant à l'écran
01:16:57 cette femme, des dizaines de millions
01:16:59 de gens, hommes et femmes confondus,
01:17:01 disent "Mon Dieu, elle est foutue comme la zoppie".
01:17:03 Mais le livre...
01:17:05 - Oh là là !
01:17:07 - Elle est habillée...
01:17:09 - Je trouve, Madame Ercilia,
01:17:13 soudée, un modèle d'élégance.
01:17:15 - Ah, vous dire, vous dire.
01:17:17 - Une élégance paradoxale.
01:17:19 - En tout cas, le livre marche bien.
01:17:21 - Le livre marche bien.
01:17:23 - Et l'idée, c'était justement d'avoir,
01:17:25 c'est d'avoir cette minorité bruyante de la radicalité
01:17:27 pour donner une voix aussi à la majorité
01:17:29 plus nuancée et silencieuse dont on a bien besoin.
01:17:31 - Et bien je suis bien content de vous l'entendre dire.
01:17:33 Il est 10h28,
01:17:35 je voulais simplement qu'on vous parle, en Grande-Bretagne,
01:17:37 certains livres de l'auteur Roald Dahl
01:17:39 vont être réécrits, ça, ça doit vous intermédier,
01:17:41 c'est ça, des termes pouvant être considérés
01:17:43 comme offensants vont être modifiés.
01:17:45 Et alors, selon Gallimard Jeunesse, une telle réécriture
01:17:47 ne concernera pas la France.
01:17:49 Mais alors, les termes modifiés
01:17:51 touchent des questions considérées comme sensibles.
01:17:53 C'est-à-dire qu'un personnage
01:17:55 énormément gros
01:17:57 devient énorme. Le mot "gros",
01:17:59 par exemple, est réécrit.
01:18:01 - Le "grom" aussi. - Le... Non !
01:18:03 - Les hommes nuages est remplacé par le peuple nuage.
01:18:05 - Donc c'est le fameux "wokisme".
01:18:07 - C'est un peu discriminant, voilà.
01:18:09 - Voilà. - Non, mais c'est 1984, c'est la réécriture du passé.
01:18:11 Parce que le "wokisme" s'attaque pas seulement au présent et à l'avenir,
01:18:13 il veut aussi réécrire le passé.
01:18:15 C'est une entreprise totalitaire.
01:18:17 - Voilà. - Donc, nous devons
01:18:19 être des militants anti-totalitaires
01:18:21 et nous opposer par tous les moyens au "wokisme".
01:18:23 Tous les moyens légaux.
01:18:25 - C'est dangereux de regarder le passé avec les lunettes du présent.
01:18:27 C'est un ensemble. Ça me fait penser au livre de Caroline Fourès
01:18:29 "Génération offensée". Moi, j'attends
01:18:31 la réécriture non offensante de Rabelais,
01:18:33 de Dostoyevsky. Enfin... - Et de la Bible.
01:18:35 - De Shakespeare. - Oh là !
01:18:37 - Non, non, mais je...
01:18:39 Je vous entends. - Il a déjà appris.
01:18:41 - Oui. - Mais sans l'avis
01:18:43 de l'auteur, en réalité. C'est un tripatouillage
01:18:45 sans l'avis de l'auteur. - C'est difficile
01:18:47 de demander à Shakespeare son avis.
01:18:49 Si vous me permettez. - Oui, mais c'est contre...
01:18:51 Parfois... - Oui, contre la volonté, bien sûr.
01:18:53 - Becket, par exemple, quand on dit qu'il y avait
01:18:55 une affaire, une université
01:18:57 qui voulait représenter une pièce de Becket,
01:18:59 Becket déclare explicitement "je veux que les
01:19:01 cinq rôles soient interprétés par des hommes".
01:19:03 Ce sont des rôles masculins. L'université dit
01:19:05 "non, la volonté
01:19:07 de Becket ne compte pour rien. Nous avons décidé qu'il y aurait
01:19:09 des femmes qui joueraient le rôle des hommes". Donc, même quand
01:19:11 l'auteur déclare explicitement une chose,
01:19:13 vous, au nom du wokisme, d'une
01:19:15 valeur supérieure à l'auteur, vous décidez
01:19:17 de changer son texte. - J'ai l'impression
01:19:19 qu'en France, quand même, on résiste au
01:19:21 wokisme par rapport à d'autres pays.
01:19:23 - Oui, ça va moins
01:19:25 vite, mais ça progresse beaucoup.
01:19:27 - Le rappel des titres
01:19:29 avec "Sommeil à la midi",
01:19:31 et puis on terminera les quelques
01:19:33 minutes avec notre invité, les enfants
01:19:35 du purgatoire. On a écouté
01:19:37 tout à l'heure avec beaucoup d'intérêt Claude
01:19:39 Ardide, qui est avec nous
01:19:41 et nous terminons
01:19:43 effectivement avec lui cette émission.
01:19:45 - L'État débloque 5 millions d'euros
01:19:51 pour sécuriser des sites de la SNCF
01:19:53 en Ile-de-France, une décision
01:19:55 qui intervient après l'acte
01:19:57 de malveillance qui a fortement impacté
01:19:59 le trafic à Gare de l'Est en janvier dernier.
01:20:01 Le ministre des Transports, Clément
01:20:03 Bohn, devrait l'annoncer officiellement cet après-midi
01:20:05 lors d'un déplacement
01:20:07 en Seine-Saint-Denis. Des agriculteurs
01:20:09 de plus en plus vieux et moins
01:20:11 nombreux, c'est le bilan du dernier recensement
01:20:13 agricole. Seulement 20%
01:20:15 d'entre eux au moins de 40 ans.
01:20:17 Quant au nombre d'exploitations, il a été
01:20:19 divisé par 4 en 50 ans.
01:20:21 On est passé de 1,5 million
01:20:23 en 1970 à
01:20:25 moins de 400 000 aujourd'hui.
01:20:27 Et puis les recherches se poursuivent
01:20:29 au Brésil après des glissements de terrain
01:20:31 qui ont emporté de nombreuses maisons.
01:20:33 Au moins 44 personnes sont mortes
01:20:35 et 38 sont toujours portées disparues.
01:20:37 Mais les conditions météorologiques
01:20:39 entravent fortement le travail des secouristes
01:20:41 sur place. - Les Enfants du Purgatoire
01:20:43 c'est une enquête inédite au coeur de la brigade des mineurs
01:20:45 de Marseille. Elle est publiée aux éditions
01:20:47 L'Observatoire. On était avec Claude
01:20:49 Ardy ce matin. Ce qui est intéressant
01:20:51 c'est vous en l'occurrence.
01:20:53 J'avais envie de parler de vous parce que vous êtes journaliste,
01:20:55 grand reporter, vous étiez envoyé spécial
01:20:57 complément d'enquête. Vous avez été à Varmatin,
01:20:59 à Nice matin. Et vous avez
01:21:01 travaillé notamment sur le grand banditisme et la corruption
01:21:03 politique. - Ah ouais. - Ça, ça m'intéressait
01:21:05 beaucoup. Le regard que vous portiez aujourd'hui
01:21:07 sur le grand banditisme par rapport
01:21:09 à celui que vous avez connu dans les
01:21:11 années 80 quand vous avez commencé peut-être à travailler
01:21:13 et sur la corruption politique. Est-ce que les choses
01:21:15 ont changé ? - Alors les choses
01:21:17 ont changé mais elles sont beaucoup plus
01:21:19 souterraines et les
01:21:21 agissements des politiques sont
01:21:23 cachés. J'ai appris par exemple, parce que
01:21:25 moi je travaille à Paris mais j'habitais à Toulon
01:21:27 qu'il y avait de gros problèmes de blanchiment
01:21:29 d'argent dans les concessions
01:21:31 des plagistes. Alors ça paraît
01:21:33 anodin mais de bonne
01:21:35 source m'ont dit que l'argent
01:21:37 de la drogue était blanchi par des
01:21:39 restaurateurs sur la côte d'Azur
01:21:41 avec l'aide des trafiquants de
01:21:43 stups de Marseille et de Nice et avec
01:21:45 des membres de la Camorale
01:21:47 de la N-Gandreta sur la côte d'Azur.
01:21:49 Ça c'est la première chose. La deuxième chose, je
01:21:51 rattache à mon livre, il y a 15 jours
01:21:53 avec un flic, j'ai fait ce qu'on
01:21:55 appelle le "gang fair tour" de Marseille.
01:21:57 Et je suis tombé sur des choses,
01:21:59 j'avais fait un précédent documentaire, "Positions
01:22:01 interdites" il y a longtemps sur les quartiers
01:22:03 de Marseille et sur les cités
01:22:05 où il y avait des trafics de stups dans la région
01:22:07 parisienne et j'ai vu quelque chose que j'avais jamais
01:22:09 vu de ma vie et je pense que tout le monde le voit.
01:22:11 Vous avez une cité entre les
01:22:13 lauriers, les bâtiments des lauriers
01:22:15 et les bâtiments qu'on appelle les micocouliers.
01:22:17 Vous avez une autre cité qui s'appelle
01:22:19 les Cèdres, c'est très joli. Vous avez une espèce
01:22:21 de grande avenue avec des fléchages
01:22:23 c'est-à-dire des flèches gigantesques, blanches
01:22:25 qui vous amènent directement
01:22:27 à un plan stup. Un plan stup
01:22:29 c'est une espèce de place. Vous avez
01:22:31 un tag, une fresque, un mural qui est assez
01:22:33 belle d'ailleurs. Vous avez ces gigantesques
01:22:35 bonnes dégustations. A côté vous avez
01:22:37 un nom d'un italien, "Viva Napoli".
01:22:39 Vous faites le tour et là vous tombez sur
01:22:41 des gamins de 13-14 ans
01:22:43 qui sont armés jusqu'aux dents, qui sont
01:22:45 soit des gamins de la cité, soit des migrants
01:22:47 nigériens en Nigérian, qui sont là et
01:22:49 qui vendent. Alors le shit c'est terminé,
01:22:51 c'est la cocaïne, c'est
01:22:53 la drogue synthèse, c'est le retour
01:22:55 de l'héroïne et c'est le retour de l'ESD.
01:22:57 En pleine liberté, quand je dis au flic
01:22:59 "Mais qu'est-ce que vous faites ?" Il dit "Bon on casse le plan stup
01:23:01 et ça redémarre". Bon.
01:23:03 Là il y a eu 30 morts à Marseille cette
01:23:05 année. Il y a, la brigade des mineurs
01:23:07 traite certaines de ces affaires, elle les juge pour enfants
01:23:09 aussi. Il y a ce qu'on appelle le phénomène de jambisation.
01:23:11 C'est-à-dire que les gamins
01:23:13 aujourd'hui qui sont des trafiquants de stup,
01:23:15 qui sont armés pour régler leur compte
01:23:17 avec quelqu'un qui les a trahis, soit parce qu'il est passé
01:23:19 dans le camp d'en face, soit parce qu'il est parti avec le
01:23:21 sac, avec la recette du jour, on lui met
01:23:23 une balle dans la rotule. La jambisation.
01:23:25 C'est ce qu'on faisait à Naples
01:23:27 ou dans ces villes-là, on voit très bien ça
01:23:29 dans Gomorra, pour lui dire "toi on va te tester
01:23:31 aux pieds pour la vie". Donc le grand banditisme
01:23:33 aujourd'hui sur la côte,
01:23:35 c'est ou du blanchiment d'argent
01:23:37 à une haute intensité,
01:23:39 soit des trafics de stupéfiants
01:23:41 avec des mecs qui sont des assassins potentiels.
01:23:43 - Bah écoutez, merci d'être passé par
01:23:45 notre plateau. - C'est bon que vous le fassiez.
01:23:47 - Non, absolument pas
01:23:49 parce que je vous assure, moi je vous
01:23:51 ai écouté, je m'étonne d'ailleurs que cette
01:23:53 réalité ne soit pas... Elle est dite, elle pourrait
01:23:55 être montrée visuellement parce que ce que
01:23:57 vous nous dites ce matin dans plein de domaines
01:23:59 est sidérant.
01:24:01 Merci en tout cas et vous reviendrez
01:24:03 j'imagine très vite sur notre plateau.
01:24:05 À la réalisation c'était François Lemoyne,
01:24:07 au son c'était Guillaume, Bukka, Abela
01:24:09 étaient à la vision. Merci à Justine Serquera,
01:24:11 merci bien sûr à Marine Lanson.
01:24:13 Manifeste contre le féminisme
01:24:15 radical et pour un féminisme éclairé,
01:24:17 je rappelle le titre du livre
01:24:19 de Laura Le Sueur, "Au
01:24:21 Marche Midi". Passez une bonne journée
01:24:23 et rendez-vous ce soir, Jean-Marc Morandini
01:24:25 dans une seconde.
01:24:27 Merci.