Jean-Rémi Girard (professeur) : «On est objet de violence de la part de nos élevés, de la part de certaines familles»

  • l’année dernière
Le professeur Jean-Rémi Girard explique que les professeurs sont aujourd’hui en première ligne, mais précise que l’assassinat de la professeure à Saint-Jean-de-Luz n’en est pas forcément l’illustration : «On est objet de violence de la part de nos élevés, de la part de certaines familles»

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Transcription
00:00 Tout à fait, on est absolument tous déjà stupéfaits
00:02 par ce qui s'est passé et tous en deuil.
00:04 Et au nom de mon syndicat, le SNALC,
00:06 je présente toutes mes condoléances à la famille de la collègue
00:10 et on apporte évidemment tout notre soutien
00:12 au personnel de l'établissement ainsi qu'aux élèves,
00:15 dont celle qui a répondu à vos questions
00:17 et qui a vu ce qui s'est passé.
00:19 Ils ont été nombreux et c'est pour ça que ça va être très important
00:22 que le soutien psychologique apporté soit de qualité
00:26 et soit surtout durable.
00:28 Vous, les professeurs, est-ce que vous vous sentez
00:30 de plus en plus en première ligne, de plus en plus menacés, visés,
00:34 objets de violence de la part de vos élèves ?
00:37 On est objet de violence de la part de nos élèves,
00:41 de la part de certaines familles.
00:43 C'est un phénomène qui effectivement a augmenté.
00:46 Ça ne veut pas dire que ce qui s'est passé aujourd'hui
00:48 relève de la dégradation de l'état de l'école spécifiquement.
00:53 Ce que ça veut dire, c'est qu'on a plus de chances
00:56 d'y être confrontés aujourd'hui, très clairement.
00:58 Et effectivement, on a une autorité qui s'est dégradée,
01:02 on est moins bien considérés dans la société,
01:04 ce sont les enquêtes même du ministère qui le disent.
01:07 Donc, il y a une crise de l'éducation nationale.
01:10 Ça ne veut pas dire que si cette crise était résolue,
01:13 ça ne se serait pas produit.
01:14 Ce serait quand même probablement produit.
01:16 On verra ce que dira le procureur demain.
01:19 Mais néanmoins, oui, on a une profession
01:21 qui va de plus en plus mal.
01:22 Ça, c'est un constat très objectif.
01:24 Le président Macron dit "la nation est à vos côtés"
01:27 en s'adressant à la communauté éducative.
01:30 Vous demandez des preuves ?
01:33 Bien sûr qu'on demande des preuves.
01:34 Ensuite, il ne s'agit pas de faire aujourd'hui,
01:37 alors qu'une collègue est morte, du syndicalisme en mode
01:41 "il ne faut pas que vous vous changez de politique,
01:44 il ne faut plus que vous fassiez ceci et cela".
01:46 On va avoir un temps pour ça, bien entendu.
01:48 Aujourd'hui, c'est le temps du deuil.
01:49 Aujourd'hui, c'est le temps du recueillement.
01:51 Nous étions, nouveau SNALC, en réunion nationale aujourd'hui.
01:55 Nous avons fait une minute de silence pour notre collègue.
01:58 Je crois qu'il faut respecter ça avant de faire de la récupération
02:01 en parlant de l'état de la société
02:03 ou de mettre des portiques à l'entrée des établissements scolaires.
02:06 Voilà, on va attendre de savoir ce qui s'est passé.
02:08 Et oui, il va falloir régler de gros problèmes sur l'école.
02:12 Et si le président Macron dit qu'il est à nos côtés,
02:16 effectivement, il y a un moment, il va falloir le prouver, oui.
02:19 [Musique]
02:22 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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