Olivier Delacroix : "Aujourd’hui, il faut faire attention à tout ce qu’on dit !"

  • l’année dernière
Avec Olivier Delacroix, journaliste

Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
---
———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##SUD_RADIO_MEDIA-2023-02-27##

Category

🗞
News
Transcript
00:00 Et soyez les bienvenus avec aujourd'hui Benjamin Gleize qui est avec nous. Bonjour Christine, bonjour à tous.
00:07 C'est un duo improbable aujourd'hui pour l'émission Médias, on est ravis également d'accueillir Olivier Delacroix. Bonjour Olivier.
00:14 Bonjour.
00:15 On vous connaît bien, journaliste et ce soir sur France 2, on vous retrouve dans les yeux d'Olivier, sous influence, ces personnes addictes.
00:21 On va y revenir dans un instant avec vous parce que ça fait aussi écho avec un sujet que l'on aborde beaucoup depuis une quinzaine de jours actuellement
00:28 à la télévision et dans les émissions d'information. Ces yeux d'Olivier ce soir, cette plongée et ce face à face que vous avez avec toutes ces personnes.
00:39 Vous allez nous raconter comment on arrive finalement à les amener à s'exprimer et à ce qu'ils aient confiance finalement pour raconter des histoires,
00:49 la leur, souvent on va dire des drames et c'est pas toujours évident de se dire mais comment on peut arriver à s'exposer comme ça et à raconter son vécu, Olivier ?
00:59 Déjà il y a une règle depuis 11 ans que cette émission existe, c'est que les témoignages sont des longs parcours, on vit des drames, on vit des épreuves,
01:13 mais on raconte aussi dans les yeux d'Olivier comment on s'en sort et donc il y a une démarche de ces témoins déjà qui est de témoigner avant tout pour les autres,
01:24 pour leur montrer qu'on peut être confronté un jour à une terrible épreuve et s'en sortir. Après on pourra parler du courage qu'ils ont et de la confiance qu'ils ont en nous.
01:35 Et pour vous c'est important qu'il y ait cette lumière au bout du tunnel ?
01:38 Mais oui, parce que vous savez j'ai eu beaucoup de personnes souvent qui me disaient "oh là là c'est triste, c'est angoissant ce que tu fais" et tout,
01:45 mais en fait c'était souvent des gens qui ne regardaient pas, qui me parlaient de l'émission alors que tout ceux qui la regardent voient la lumière au bout du chemin
01:55 et finalement un programme très lumineux, c'est très humain. Depuis le début je revendique le fait de faire des films militants pour l'humain
02:06 et celles et ceux qui y participent en tant que témoins et savent qu'il y a au bout, après la diffusion sur France Télévisions, il y a le Net aussi,
02:17 il y a entre un million et demi et deux millions de personnes qui vont voir leur histoire, donc c'est courageux.
02:24 On va y revenir avec vous Olivier Delacroix sur ces face à face, moi je les appelle ces face à face parce que vraiment vous les prenez dans vos yeux,
02:32 tout simplement ces personnes et vous les absorbez et vous donnez de l'espoir, ça c'est pour moi très important.
02:39 Alors aujourd'hui il endosse un autre costume, Benjamin Gleize, c'est celui d'avoir regardé et de nous faire un petit zapping du week-end, il s'en est passé à des choses ?
02:47 Oui, beaucoup de choses, je vous emmène du côté du salon de l'agriculture, bien sûr qui a ouvert ses portes ce week-end avec une visite marathon forcément du président de la République,
02:55 Emmanuel Macron, visite assez mouvementée malgré un gros service de sécurité avec un président rapidement rattrapé par la réforme des retraites,
03:02 l'urgence climatique, des discussions parfois assez musclées comme vous avez pu le suivre sur BFM.
03:07 Accueil sous les huées de la foule à la mi-journée, une déambulation dans laquelle s'invite la réforme des retraites.
03:18 Un déplacement rythmé par les bains de foule, les photos, mais qui s'inscrit dans un contexte de crise multiple.
03:29 Très remonté, ce militant du collectif Dernière Rénovation interpelle le président sur le changement climatique pendant de longues minutes.
03:37 Je suis venu là pour vous dire qu'on n'arrêtera pas parce que là on n'en a plus, on ne peut plus demander gentiment.
03:41 C'est un état illégal, monsieur !
03:43 Mais ne dites pas ça monsieur !
03:45 Je suis venu là, c'est pas un débat !
03:47 C'est pas un débat monsieur !
03:49 Ce jeune Olivier Delacroix qui interpelle le chef de l'état, enfin qui l'interpelle, qui veut vraiment qu'il invective tout simplement,
03:57 cette discussion directe, ça vous inspire quoi ?
04:01 Ça m'inspire beaucoup.
04:03 Ça inspire ce qu'est la société aujourd'hui.
04:06 Ce jeune, il a des revendications, d'accord ?
04:10 Quelles qu'elles soient.
04:11 Je pense qu'il y a une partie dans ces revendications qui est tout à fait justifiée.
04:17 Le problème c'est que vous remarquerez dans cet échange, c'est qu'à aucun moment il ne laisse parler le président.
04:24 Il monopolise la parole.
04:27 Donc finalement il renvoie une image encore un peu hystérique.
04:32 Mais ce qu'est notre société aujourd'hui ?
04:34 Regardez ce matin, Pierre Palmade a fait un AVC,
04:38 et ça y est il y a toute une partie de la toile là,
04:42 c'est qu'à niveau public que son Twitter qui crie au complot.
04:48 On voudrait voir Pierre Palmade, la réussite, un mec qui avait de l'argent,
04:55 qui était dans la lumière.
04:57 Là beaucoup se régalent de le voir tomber, mais on veut encore lui écrabouiller la gueule.
05:01 Pour moi, cette société hystérique, j'essaie de m'en protéger.
05:08 Réellement, je suis journaliste aujourd'hui,
05:12 j'ai appris à l'école de l'Institut pratique du journalisme
05:16 que mon métier était de ramener l'information au plus juste,
05:20 et de la redistribuer.
05:23 Et je trouve que cette société s'hystérise de plus en plus,
05:28 que ce soit au niveau de certains confrères qui biaisent aussi les choses.
05:34 Vous donnez des interviews et puis après ils vous sortent des sous-titres,
05:38 ou des titres tapageurs, ils sortent des phrases de leur contexte.
05:42 Je vous avoue que ça me fatigue un peu.
05:44 - Et ça vous inquiète, on l'entend aussi, mais c'est une vraie question aujourd'hui
05:49 de comment traiter une information, on en parlait tout à l'heure aussi avec nos débatteurs.
05:53 - On parlait de ce collectif, Dernière Rénovation,
05:56 qui a également fait parler de lui lors de la cérémonie des Césars,
05:59 c'était samedi soir, une militante qui en effet a réussi à monter sur scène,
06:02 provoquant l'interruption temporaire de la retransmission sur Canal,
06:05 de cette grande soirée du cinéma français.
06:07 Une soirée durant laquelle le comédien Jérôme Commander n'a pas été très tendre
06:11 avec la ministre de la Culture présente dans la salle.
06:13 - J'ai fait une boulette, une toute petite boulette, et une dame toute mignonne,
06:16 et puis moi gentille, je lui dis "Ah c'est votre première fois au César ?"
06:19 Elle me dit "Oui".
06:20 Je lui dis "Vous êtes de la famille d'un dénommé, ça doit faire quelque chose".
06:23 Elle me coupe, elle me dit "Non Jérôme, je suis la ministre de la Culture".
06:26 Je lui dis "Mais qu'est-ce que t'as fait à tes cheveux Roselyne, t'as tout lissé ?"
06:30 Elle me dit "Non, je suis celle d'après, je suis après moi".
06:35 Je lui dis "Alors en même temps, sans vous faire offense madame la ministre,
06:39 vous avez une notoriété en devenir, voilà.
06:42 Vous êtes pas emmerdé quand vous faites vos courses quoi.
06:46 On n'est pas prêts de vous voir chanter à la mi-temps du Super Bowl, c'est inconnu".
06:49 - On va rappeler le nom de cette ministre quand même, Rima Abdel-Malek,
06:53 ça vous fait sourire très clairement cette séquence.
06:55 - Oui, il nous reste des voix comme celle de ces artistes, de ces comiques.
07:01 Je suis allé voir Jérémie Ferrari, parce que j'ai tourné avec lui dans le cadre d'un film sur les trans-classes.
07:08 J'ai vu le spectacle de Jérémie Ferrari et je me disais d'abord combien il était talentueux ce garçon,
07:14 combien il était drôle et combien il restait des voix comme ça,
07:17 où on peut se marrer tout en soulevant des problèmes et en critiquant les choses.
07:23 - Que c'est difficile à faire.
07:25 - C'est très difficile.
07:27 - On s'imagine pas à quel point.
07:28 - C'est très difficile parce qu'aujourd'hui vous remarquerez que vous dites...
07:33 il faut faire attention à tout ce qu'on dit.
07:36 Et je trouve qu'on a parlé d'obscurantisme au moment de Daech et tout ça,
07:43 quand on voyait nos jeunes partir, nos jeunes des quartiers populaires ou d'autres,
07:48 puisqu'il y a des fils de docteurs, d'avocats qui sont partis,
07:51 mais l'obscurantisme il nous guette à tous les niveaux aujourd'hui en fait.
07:56 Parce que vous voyez des colluches aujourd'hui,
08:01 les guignols de l'info ne pourraient plus exister.
08:05 Et oui, moi ça me fait peur, ça me fait peur parce que ça me fait peur pour mes enfants,
08:10 je me dis mais dans quelle société ils vont vivre avec ces...
08:15 On m'a posé la question si j'étais féministe.
08:17 Oui je suis féministe, mais j'ai osé dire que les chapelles hystériques et extrémistes
08:24 qui mettaient tous les hommes dans le même sac,
08:27 je ne pouvais pas adhérer à ce sujet-là.
08:31 Bah vous voyez en fait, est sorti dans la presse,
08:33 Olivier Delacroix, je ne suis pas féministe.
08:35 Bien évidemment, qui peut douter de mon combat pour les femmes aujourd'hui ?
08:41 - La difficulté de la nuance aujourd'hui.
08:43 - Exactement. Vous me dites si je suis trop long.
08:45 Non, non, non, c'est surtout passionnant.
08:47 Et vous êtes passionné, donc c'est pour ça.
08:49 On continue à dérouler ce qui s'est passé ces dernières 48 heures.
08:53 Sur l'humour, pour le coup, autre sujet.
08:55 L'émission 7 à 8 hier soir sur TF1 qui diffusait une enquête
08:58 sur tous ces Français privés de médecins traitants, une médecine de la pénurie,
09:02 un accès aux soins qui révèle une France en panne.
09:05 6 millions de Français sans médecin traitant et qui parfois se soignent par eux-mêmes.
09:10 Moi je vais en pharmacie.
09:11 Comment vous faites pour savoir quel est le bon médicament ?
09:13 Je prends de la nocice.
09:14 D'autres dépendent de médecins convoyés en avion privé
09:18 ou de cabines de téléconsultation installées dans leur supermarché.
09:22 Non, j'arrive pas à lire.
09:24 Une médecine parfois au rabais
09:26 et des urgences de plus en plus débordées.
09:30 Des malades qui patientent des jours entiers.
09:33 Si ce délai avait été raccourci, je pense que ma mère serait encore là aujourd'hui.
09:39 Faut pas être malade aujourd'hui.
09:40 Ouais, faut pas être malade aujourd'hui.
09:42 On en parlait tout à l'heure puisqu'il y a des négociations en ce moment
09:45 entre les médecins sur le prix de leur consultation
09:47 et avec l'assurance maladie et ça ne se passe pas très bien.
09:50 C'est français éloigné de la maladie.
09:52 Il nous reste un petit peu.
09:53 On a le temps encore pour un dernier extrait ?
09:55 Allez, on dit oui dans la dernière.
09:56 Un dernier extrait ?
09:57 Bon allez, on va partir en chanson alors.
09:59 Samedi, c'était le grand lancement sur TF1 de The Voice
10:02 avec Big Flo, Oli notamment, qui arrivait dans l'émission
10:05 et une arrière-grand-mère d'un candidat
10:08 qui a été sélectionné finalement.
10:11 Et l'arrière-grand-mère qui a été accueillie sur scène
10:15 et qui s'est mise à chanter pour le plus grand bonheur du public.
10:18 J'ai bientôt 92 ans, alors faut m'excuser.
10:21 Quels étaient les tubes ?
10:25 N'allez pas Julie, vous roulez dans l'herbe
10:30 quand Monsieur l'avait déjeuné au château.
10:35 N'allez pas non plus, jouez aux proverbes
10:40 avec les bergers aux tendres fluidiaux.
10:44 Les yeux baissés, les genoux serrés...
10:48 Avec l'original.
10:49 Elle s'appelle Raymonde et c'est elle qui a transmis finalement
10:53 sa passion de la chanson, du chant à son arrière-petit-fils,
10:57 donc qualifié Maxence.
10:59 C'est ça aussi justement, cette transmission intergénérationnelle, intéressante.
11:02 Oui, puis c'est du bon divertissement, je trouve.
11:06 Ça rencontre toujours son public.
11:08 Oui, puis la musique c'est important, je peux vous dire,
11:11 pour en avoir fait longtemps, ça calme, ça fait du bien.
11:16 Ça douce les mœurs un petit peu.
11:17 Oui, ça donne de la poésie aussi, voilà.
11:20 Ça vous permet vraiment à tout niveau,
11:23 même si c'est pas pour aller sur scène ou pour faire des albums,
11:25 la musique vraiment fait du bien.
11:27 Moi je gratouille toujours.
11:29 La musique, le sport, la culture, tout ça, on peut prescrire,
11:32 faire des prescriptions médicales pour aller mieux.
11:34 Merci beaucoup Benjamin pour ce...
11:36 Merci à vous !
11:37 C'est bien pour une première avec moi, c'est top !
11:39 Ça vous va ?
11:40 Oui, c'est parfait !
11:41 J'étais content en tout cas avec vous !
11:42 C'est une première ?
11:43 Un plaisir, oui, bah oui !
11:44 C'est pas sa première en radio, hein !
11:46 C'est pas sa première, mais il remplace Gilles Gansman
11:48 qui est en vacances, il va retrouver.
11:49 Qu'on salue d'ailleurs !
11:50 Et qu'on salue, qu'on embrasse !
11:51 Dans un instant, on continue cette conversation avec Olivier Delacroix.
11:54 Dans les yeux d'Olivier, c'est ce soir sur France 2.
11:56 On y revient avec lui, à tout de suite sur Sud Radio.
11:58 Et on est ravis de recevoir aujourd'hui Olivier Delacroix
12:05 ce soir sur France 2, dans les yeux d'Olivier.
12:07 La séquence "Sous influence"
12:10 et lundi prochain ce sera sur les personnes addictes.
12:12 Alors, ce sont des témoignages que vous recueillez
12:15 de ces personnalités qui vous racontent
12:19 comment elles deviennent déjà addictes.
12:22 Alors pourquoi addictes et pourquoi sous influence ?
12:24 Pourquoi ces deux thématiques là ?
12:26 Qu'est-ce que vous avez voulu...
12:28 Il y a deux films, d'accord.
12:30 Il y en a un sous influence et un addict.
12:32 C'est ça !
12:33 Alors, addicts, on est en plein dans l'actualité.
12:37 Avec l'affaire Palmade, on parle d'addiction.
12:41 Il faut aller voir ce film pour comprendre
12:44 comment on devient addict.
12:46 Parce que, on parlait tout à l'heure, je vous coupe,
12:48 on disait, l'histoire où on parlait de l'affaire Palmade,
12:51 beaucoup disent "c'est le showbiz, c'est normal, c'est les gens..."
12:54 On s'aperçoit quand on écoute vos témoignages
12:56 que c'est monsieur et madame tout le monde qui s'arrivent.
12:58 Mais bien évidemment !
13:00 Encore une fois, vous voyez,
13:02 on montre du doigt le showbiz,
13:04 mais non, la prise d'addiction,
13:07 on le voit dans ce film,
13:09 c'est une blessure,
13:11 c'est une hypersensibilité peut-être
13:14 exacerbée et blessée.
13:17 Il y a toujours des blessures et des bleus à l'âme
13:19 pour ces gens qui tombent dans l'addiction.
13:21 Parce qu'on va chercher dans la codéine,
13:24 dans la cocaïne, dans l'héroïne,
13:26 ou dans l'alcool.
13:28 On va chercher un doudou, on va chercher de la douceur,
13:31 on s'échappe même.
13:33 Ces drogues ont la vertu
13:36 de vous faire oublier, de vous déconnecter
13:38 de votre réalité.
13:40 C'est comme si vous appuyiez sur un bouton
13:42 et que vous vous retrouviez...
13:44 - Mais ça ne dure qu'un temps.
13:46 - Exactement, et c'est pour ça qu'on en reprend.
13:48 Donc, voilà, l'addiction,
13:50 on le voit avec le porno, aussi avec Tanguy,
13:52 parce qu'on a...
13:54 Il y a aussi cette addiction
13:56 qui est très proche de celle de la cocaïne d'ailleurs.
14:00 L'addiction au porno
14:02 est en fait
14:04 quelque chose qui agit sur le cerveau,
14:06 une excitation,
14:08 et souvent d'ailleurs,
14:10 les addicts à la cocaïne
14:12 passent, comme Tanguy, vous le verrez,
14:14 des heures devant du sexe,
14:16 du porno,
14:18 devant leur ordinateur.
14:20 "Sous influence", c'est un autre film,
14:22 ça parle de notre...
14:24 de la capacité de certains,
14:26 certaines personnes, hommes et femmes,
14:28 à avoir un...
14:30 à pouvoir exercer un pouvoir sur vous,
14:32 à vous charmer,
14:34 à vous faire croire tout un tas de choses,
14:36 et vous entraîner
14:38 sous leur coupe.
14:40 Je pense qu'on a toutes et tous
14:42 un terrain
14:44 comme ça, un terrain fertile
14:46 pour ces personnes.
14:48 - Pour réceptionner ces personnes.
14:50 - Oui, parce qu'on traverse par moments,
14:52 même des moments dans la vie où on peut être moins bien,
14:54 et c'est souvent
14:56 l'occasion que ces prédateurs
14:58 saisissent.
15:00 - Ça fait aussi écho
15:02 avec ce qu'on a dit
15:04 et entendu aussi durant la crise
15:06 sanitaire, toutes ces, on va dire,
15:08 toutes ces souffrances qui sont réapparues
15:10 ou qui ont apparu pendant la crise
15:12 sanitaire. Est-ce que vous trouvez que
15:14 c'est bien pris en compte par la société ?
15:16 Est-ce qu'on a un regard, finalement, compréhensif
15:18 sur ces personnes qui, soit
15:20 deviennent addictes, soit tombent sous l'influence
15:22 de quelqu'un ou de quelque chose,
15:24 en tous les cas, qui se laissent
15:26 finalement accaparer leur propre
15:28 personnalité ? - Ben non, bien sûr
15:30 que non. Vous noterez
15:32 que
15:34 l'addiction est quelque chose d'extrêmement
15:36 tabou encore.
15:38 On n'ose pas révéler
15:40 sa faiblesse, on n'ose pas
15:42 révéler son addiction parce que
15:44 c'est faire un aveu de faiblesse
15:46 et en plus
15:48 la honte de boire de l'alcool ou de
15:50 prendre de la cocaïne, de l'héroïne
15:52 ou des médicaments, en fait, parce que
15:54 beaucoup de victimes, on le verra
15:56 dans ce film ce soir. Il y a une excellente
15:58 série sur Disney+
16:00 qui s'appelle "Dopsique"
16:02 et qui parle des Etats-Unis
16:04 et de tous ces médicaments
16:06 codéinés qui ont tué
16:08 des centaines de milliers d'Américains. - Bien sûr.
16:10 - Ce soir, on parle de ces Français qui
16:12 souffrent exactement la même chose.
16:14 - Le corps médical dans tout ça, parce qu'en fait
16:16 on entend parler de ces personnes.
16:18 Le corps médical, est-ce qu'elle a...
16:20 vous pensez qu'il est à la...
16:22 on va dire à l'écoute, en tout cas il a les clés,
16:24 il a les moyens surtout, d'aider ces personnes
16:26 ou elles vont chercher ces ressources ailleurs ?
16:28 - Bah, le corps médical,
16:30 pour avoir
16:32 rencontré pas mal de médecins
16:34 spécialisés dans ces
16:36 addictions,
16:38 notamment Amar Motan,
16:40 qui traite bon nombre de
16:42 personnes qui ont des problèmes d'addiction et qui
16:44 font un travail, l'hôpital Amar Motan
16:46 à Paris,
16:48 c'est un travail tellement
16:50 respectable et sérieux
16:52 et...
16:54 Oui, mais sauf qu'aujourd'hui, vous savez que
16:56 l'hôpital Amar Motan
16:58 comme les médecins,
17:00 voilà, il n'y a pas assez de médecins.
17:02 S'il y a bien des gens qui s'occupent en tout cas des personnes
17:04 qui ont des problèmes d'addiction, oui ce sont
17:06 les médecins, mais malheureusement, il n'y en a pas
17:08 assez. - Comment vous arrivez à convaincre
17:10 toutes ces personnes de raconter
17:12 leur descente aux
17:14 enfers, pour toutes quasiment,
17:16 et leur résurrection aussi ?
17:18 Mais comment est-ce qu'on arrive à gagner leur confiance
17:20 pour raconter ça devant une caméra ?
17:22 - Je crois qu'aujourd'hui, en fait,
17:24 l'émission a
17:26 une excellente image, donc il y a des gens
17:28 qui y témoignent et qui
17:30 n'y témoigneront qu'une seule fois,
17:32 ne veulent pas...
17:34 Je crois que c'est une confiance,
17:36 une confiance dans le travail
17:38 de mes collaboratrices,
17:40 enquêtrices, journalistes,
17:42 mon travail
17:44 aussi, celui que je fais dans "Les Jeux d'Olivier"
17:46 mais aussi sur "Repin" tous les soirs
17:48 pour la libre-antenne, je crois qu'il y a une confiance
17:50 en moi, parce que
17:52 je suis quelqu'un de loyal,
17:54 et je crois que je fais mon
17:56 travail très
17:58 sérieusement, je ne suis pas dans le patos,
18:00 je ne suis pas dans, vous voyez,
18:02 dans le putaclic,
18:04 je suis dans le réel
18:06 et dans
18:08 l'épée, l'essentiel.
18:10 J'essaye en tout cas.
18:12 - Et en même temps, vous laissez le temps aussi
18:14 aux gens de s'exprimer, ce qui
18:16 n'est pas toujours, on va dire,
18:18 l'apanage de notre métier.
18:20 - Vous le savez comme moi,
18:22 il y a beaucoup d'égo dans ce métier.
18:24 Je pense qu'il y a un bon nombre
18:26 de journalistes, de présentateurs
18:28 qui pensent
18:30 qu'ils sont au cœur de leur programme.
18:32 Moi je pense que,
18:34 en tout cas dans le programme que je produis
18:36 avec ma boîte
18:38 "C'est comme ça, production" avec Fabrice Bonanno,
18:40 on a créé une boîte
18:42 et donc on a repris "Dans les yeux d'Olivier",
18:44 je la co-produis avec France Télévisions.
18:46 Je laisse...
18:48 C'est l'histoire, ce sont les gens
18:50 qui sont
18:52 au cœur de la préoccupation
18:54 et de l'intérêt des téléspectateurs,
18:56 c'est pas moi.
18:58 Je pense que si je suis encore là, au bout de
19:00 11 ans et que France Télévisions me fait
19:02 confiance, c'est que France Télé
19:04 et Delphine Erdotte,
19:06 comme Stéphane Sidbon,
19:08 aiment cette émission parce qu'elle
19:10 relaie la parole d'anonyme.
19:12 Et moi je ne suis que
19:14 un modeste passeur, c'est moi,
19:16 là, j'y arrive pas trop mal,
19:18 c'est ce qu'on me dit, mais
19:20 ça reste la parole des
19:22 gens et vous avez raison de le souligner,
19:24 c'est le seul endroit
19:26 où on a autant de temps pour se raconter,
19:28 pour témoigner. - Et vous allez les voir.
19:30 - Et je vais les voir. - Ce qui change
19:32 aussi pour beaucoup de choses. - Ce qui change
19:34 ma vie pour beaucoup de choses,
19:36 et ce qui change bien évidemment,
19:38 la nature du témoignage,
19:40 car ils témoignent
19:42 chez eux,
19:44 avec leurs repères, entourés des leurs,
19:46 et ça change
19:48 radicalement
19:50 l'ADN du témoignage,
19:52 c'est-à-dire que vous parliez de confiance,
19:54 et il y a vraiment une confiance
19:56 très solide qui
20:00 s'installe entre nous, et donc cela donne
20:02 lieu à
20:04 une qualité d'échange.
20:06 - L'épisode qui sera diffusé ce soir,
20:08 j'imagine que vous serez en relation avec
20:10 tous ceux qui ont témoigné, comment ça se passe après ?
20:12 Est-ce que vous gardez un lien avec toutes ces personnes ?
20:14 - Oui. Vous voyez
20:16 Yann, qui est le jeune homme
20:20 tétraplégique de la
20:22 semaine d'avant,
20:24 a été papa
20:26 cette nuit, d'une petite Rosie,
20:28 et on échangeait tout à l'heure,
20:30 ils ont tous mon numéro de téléphone,
20:32 Elisabeth m'a appelé hier,
20:34 Elisabeth de Bordeaux,
20:36 qui était SDF,
20:38 vous savez, on ne peut pas
20:40 rester inden, quand on passe deux, trois
20:42 jours avec quelqu'un qui
20:44 vous offre sa confiance,
20:46 son hospitalité, et puis
20:48 vraiment cette confiance,
20:50 je leur dis toujours, on est amis
20:52 maintenant, on est liés à vie,
20:54 quand on a partagé un moment comme ça,
20:56 on n'est plus des inconnus,
20:58 les uns pour les autres. - Quand vous avez commencé
21:00 ce métier, quand vous le faites comme ça aujourd'hui, est-ce que
21:02 vous avez vraiment l'impression, Olivier Delacroix,
21:04 d'être à votre place, de faire vraiment ce dont
21:06 vous aviez rêvé, quand vous étiez en école
21:08 journalisme ? - Écoutez,
21:10 je n'avais
21:12 jamais prévu de faire,
21:14 de passer devant la caméra, en fait,
21:16 mais
21:18 je me disais encore ce matin,
21:20 je me levais, il faisait beau,
21:22 le PSG avait battu Marseille
21:24 hier soir,
21:26 - Décidément, aujourd'hui tout le monde m'en parle !
21:28 - Il faisait beau,
21:30 les miens sont
21:32 en bonne santé, et en plus,
21:34 j'ai la chance qu'on me fasse cette confiance,
21:36 écoutez les autres,
21:38 vous savez, j'ai des amis qui sont peintres
21:40 en bâtiment, qui sont
21:42 éducateurs... - Ce que vous voulez dire,
21:44 c'est que vous voyez plutôt le verre à moitié plein ?
21:46 - Ben, il faut, il faut
21:48 le voir, parce que autrement, vous passez votre
21:50 vie à regarder ce qui vous manque,
21:52 et vous ne vous
21:54 satisfaisiez jamais de
21:56 ce que vous avez. Moi, je vais vous dire, en ce moment,
21:58 je fais un film sur les blessures
22:00 transgénérationnelles,
22:02 mais à chaque fois que je sors de tournage, j'ai appris,
22:04 je me suis enrichi,
22:06 j'ai identifié des choses
22:08 dans ma propre vie,
22:10 je me dis, mais quelle chance
22:12 j'ai de faire un métier qui me
22:14 nourrit, et où on me taille,
22:16 enfin, voilà, je...
22:18 - En gros, on n'a pas le droit de se
22:20 plaindre ? - Ben, en tout cas, moi, je ne me
22:22 plains pas. - Olivier Delacroix, merci
22:24 infiniment d'être passé ce matin sur Sud Radio,
22:26 on vous retrouve ce soir et lundi prochain,
22:28 donc c'est dans les yeux d'Olivier, à 23h,
22:30 ce soir, c'est
22:32 sous influence, et
22:34 addict, c'est la semaine prochaine, on est bien d'accord ?
22:36 - Merci, oui, c'est ça. - Merci infiniment d'être
22:38 venu, et nous, dans un instant,
22:40 on va retrouver, vous allez retrouver Jean-Jacques Bourdin,
22:42 moi, je vous dis rendez-vous, non, c'est...
22:44 - Jean-Jacques Bourdin, il est en vacances.
22:46 - Il est en vacances, c'est Frédéric Brindel,
22:48 pardon Frédéric, je vous passe
22:50 le micro et les débats avec lui, jusqu'à
22:52 de passer une très belle journée et on se dit à demain !

Recommandée