Sur les réseaux sociaux, les influenceurs alpinistes s’affichent crampons aux pieds, masque à oxygène sur le nez, en train de traverser la périlleuse cascade de glace du Khumbu. Les milliers de photos partagées sur Instagram et montrant l’Everest sous toutes ses coutures donnent le ton. Il est loin le temps où ramener des images du sommet du plus haut sommet du monde était rarissime. Désormais, même si l’ascension reste périlleuse et parfois mortelle, le développement des moyens techniques a permis à une forme de « tourisme » de s’imposer sur ce sommet de l’Himalaya.
Chaque saison, ce sont plus d’un millier de grimpeurs, comme le YouTubeur Inoxtag, qui se lancent dans « l’aventure » Everest. Une photo prise par l’alpiniste star Nirmal Purja, devenue virale en 2019, montrait déjà un véritable bouchon de grimpeurs à seulement quelques mètres du sommet. C’est pourtant cet endroit que l’on appelle la zone de la mort, au-delà de 8 000 m, là où le corps ne survit pas mais s’éteint petit à petit sauf… Avec l’apport d’oxygène qui permet désormais ce défilé d’alpinistes au sommet.
« Quand on a de l’oxygène, que la trace est faite et que les conditions sont bonnes, on n’est pas dans la zone de la mort », nuance Laurence de la Ferrière. L’exploratrice française avait été la première femme, en 1992 à atteindre l’altitude de 8 700 m sans oxygène sans toutefois atteindre le sommet. « En 1992, quand on partait avec une équipe, on était tous autonomes, on participait tous au fait de faire la trace, à poser les cordes fixes ou les échelles au-dessus des crevasses », déplore la championne.
Un constat partagé par Marc Batard, premier alpiniste à avoir gravi l’Everest en moins de 24 heures sans oxygène. « C’est devenu la tour Eiffel de l’Himalaya. Je n’ai rien contre le business mais j’ai un problème contre le business à outrance, explique cette figure de l’alpinisme. Il y a certaines agences de voyages sans éthique. Il faut respecter la montagne ».
Chaque saison, ce sont plus d’un millier de grimpeurs, comme le YouTubeur Inoxtag, qui se lancent dans « l’aventure » Everest. Une photo prise par l’alpiniste star Nirmal Purja, devenue virale en 2019, montrait déjà un véritable bouchon de grimpeurs à seulement quelques mètres du sommet. C’est pourtant cet endroit que l’on appelle la zone de la mort, au-delà de 8 000 m, là où le corps ne survit pas mais s’éteint petit à petit sauf… Avec l’apport d’oxygène qui permet désormais ce défilé d’alpinistes au sommet.
« Quand on a de l’oxygène, que la trace est faite et que les conditions sont bonnes, on n’est pas dans la zone de la mort », nuance Laurence de la Ferrière. L’exploratrice française avait été la première femme, en 1992 à atteindre l’altitude de 8 700 m sans oxygène sans toutefois atteindre le sommet. « En 1992, quand on partait avec une équipe, on était tous autonomes, on participait tous au fait de faire la trace, à poser les cordes fixes ou les échelles au-dessus des crevasses », déplore la championne.
Un constat partagé par Marc Batard, premier alpiniste à avoir gravi l’Everest en moins de 24 heures sans oxygène. « C’est devenu la tour Eiffel de l’Himalaya. Je n’ai rien contre le business mais j’ai un problème contre le business à outrance, explique cette figure de l’alpinisme. Il y a certaines agences de voyages sans éthique. Il faut respecter la montagne ».
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NewsTranscription
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00:20 On va faire l'Everest, on va presque à la Tour Eiffel.
00:23 [Musique]
00:38 [Musique]
01:04 Quand on a de l'oxygène et que la trace est faite pour vous et que les conditions sont bonnes, on n'est pas dans la zone de la mort.
01:10 [Musique]
01:30 Ce qui a beaucoup « perverti » ces ascensions, c'est l'utilisation de l'oxygène.
01:37 [Musique]
01:48 Le fait de prendre de l'oxygène, parfois même très bas, presque à part du camp de base,
01:54 donne l'illusion à un certain nombre de personnes d'être des alpinistes, voire des himalayistes, pourquoi pas,
02:01 alors que la plupart du temps, les gens ne sont pas du tout entraînés.
02:04 Quand ils réussissent, c'est parce que les conditions sont exceptionnelles, qu'il y a des gens qui travaillent pour eux encore plus ces dernières années.
02:12 Je respecte aussi les gens qui prennent de l'oxygène, s'ils veulent faire l'Everest.
02:15 Après, je respecte un petit peu moins les gens qui font passer ça pour des exploits alors que ça n'est pas.
02:19 Le business de l'Everest est lamentable.
02:21 Je n'ai rien contre le business, j'ai un problème avec le business house France, où on ne respecte pas la montagne.
02:29 C'est vrai que les sommets, en particulier celui d'Everest, mais d'autres aussi,
02:34 mériteraient qu'on les approche avec une meilleure connaissance de l'environnement, avec un meilleur entraînement,
02:42 et puis beaucoup plus de respect, ce qui aussi permettrait d'avoir moins de pollution.
02:48 En 92, on voyait déjà des manières d'aborder la montagne qui étaient un peu particulières,
02:53 en tout cas qui ne correspondaient pas à mon état d'esprit.
02:55 Mais jusqu'en 92, quand on partait avec une équipe, on était tous autonomes,
03:01 on participait tous au fait de faire la trace, à poser les cordes fixes, à poser les échelles pour franchir les crevasses.
03:09 Après, quand est venu, mais j'y ai participé, donc c'est aussi que je le dis,
03:13 sont venus les expéditions commerciales où l'argent est entré en jeu.
03:18 À un moment donné, il y avait des gens qui pensaient qu'en fait, ils avaient acheté le sommet.
03:24 On continue encore à avoir des gens qui n'ont jamais fait de montagne
03:27 et qui arrivent au camp de base de l'Everest pour tenter l'Everest.
03:29 Alors en général, ils ne vont pas très loin, mais il y en a qui arrivent à passer.
03:32 Il y a des agences qui ne respectent pas une certaine éthique.
03:35 Il y en a beaucoup qui le respectent, je ne veux surtout pas généraliser.
03:39 Il y a quand même beaucoup d'agences très sérieuses qui font les choses bien,
03:42 mais il y en a beaucoup qui font du business.
03:44 [Musique]