Olivier, éleveur dans le Tarn, sur la hausse des prix: "On va au moins diviser notre revenu par deux, si ce n'est par trois"

  • l’année dernière
Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, a pris la parole lors de son déplacement ce jeudi matin au Salon de l'Agriculture. Il a attesté vouloir protéger le salaire des agriculteurs. Mais pour Olivier, éleveur de vaches dans le Tarn, il va au moins diviser son salaire "par deux, si ce n'est par trois". Il demande au gouvernement des mesures concrètes pour aider les agriculteurs. 
Transcript
00:00 On est avec Olivier Vallès qui est éleveur dans le Tarn.
00:02 Bonjour Olivier.
00:03 Bruno Le Maire n'est pas venu nous voir mais lors du micro-tendu, il a dit qu'il voulait
00:06 protéger les revenus des agriculteurs.
00:08 Votre revenu a été divisé par deux, c'est ça, en plus d'un an et demi ?
00:12 Oui, facilement par deux.
00:14 On saura ça au bilan de mars.
00:16 Mais entre le coût de l'énergie qui a augmenté de manière considérable avec l'électricité
00:21 plus 40%, les énergies fossiles entre deux et trois fois le prix, oui, on va au moins
00:26 diviser notre revenu par deux si ce n'est pas par trois.
00:29 Mais vous vous dites que ça suffit les primes, ça suffit les aides.
00:31 Alors bien sûr qu'elles vous aident, mais qu'est-ce que vous réclamez aux responsables
00:34 politiques ?
00:35 Ah ben oui, si ils nous enlèvent les primes tout de suite, on est mort, ça c'est sûr.
00:39 Mais moi je veux un prix.
00:40 Je veux que mon produit, il ait de la valeur.
00:42 Il en a, il est magnifique, il est excellent, il est sanitairement irréprochable.
00:47 Je veux qu'on me le paye.
00:48 Ça suffit de compenser ce qu'on perd d'un côté par un peu d'argent qu'on nous donne
00:53 ici ou là.
00:54 Non, on veut un prix.
00:55 On veut que notre produit ait de la valeur, on veut nous rémunérer, qu'on inclue dans
00:58 le prix qu'on nous paye, les coûts de production, ça c'est fondamental, et le coût du travail.
01:03 Qu'on puisse rémunérer des gens convenablement pour faire le travail qu'on fait aujourd'hui,
01:07 qui est un travail de passion mais aussi un travail qui demande beaucoup d'énergie et
01:10 beaucoup de temps.
01:11 En 2018, Olivier, le président Macron, pour son premier salon d'agriculture en tant que
01:16 président, était venu vous voir, vous l'aviez interpellé, vous lui aviez dit quoi à l'époque
01:20 ?
01:21 Oh, bonjour d'abord parce que je suis un garçon poli.
01:23 Et puis surtout, non, je lui avais dit, il faut que vous vous occupiez de nous.
01:26 Et puis il ne faut pas que vous vous occupiez de nous que pendant le salon, il faut que
01:28 vous vous occupiez de nous toute l'année, c'est-à-dire sinon on va tous crever.
01:32 Et il m'avait dit oui, oui.
01:34 Et puis on a quand même l'impression qu'ils font beaucoup de relations publiques pendant
01:38 le salon, mais qu'après on nous laisse un peu de côté.
01:41 Et si on souffre, qu'on souffre un peu en silence pour ne pas trop déranger.
01:45 Mais non, nous maintenant, on veut qu'on nous sauve parce que sinon, que mangeront les
01:51 Français demain ? Que mangeront les Français demain ? Avec quelles garanties ? Quelles
01:55 garanties sanitaires ? Quelles garanties ? Voilà, on sait que les normes, elles ne sont
01:58 pas les mêmes dans tous les pays.
02:00 Alors non, nous on fait un produit d'exception en France et il faut que ce produit soit payé
02:05 à sa juste valeur.
02:06 Et maintenant, ça suffit parce que sinon, on va tout perdre le savoir-faire.
02:09 Merci beaucoup Olivier Vallès pour votre témoignage avec vos belles jerseyaises qui

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