Son avenir avec les Bleus, son rapport à la foi, ses haters...
Le champion du monde, Olivier Giroud, a répondu à vos questions.
Le champion du monde, Olivier Giroud, a répondu à vos questions.
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00:00 Salut, c'est Olivier Giroud, je réponds à vos questions sur Bouette.
00:03 Salut Olivier.
00:04 Bonsoir.
00:05 On a envie de te poser une première question, c'est-à-dire qu'aujourd'hui tu es champion
00:08 du monde, meilleur buteur avec l'équipe de France.
00:10 Qu'est-ce qui te motive à vouloir poursuivre l'aventure en bleu ?
00:13 C'est une très bonne question.
00:16 Écoutez, toujours ma soif de compétition, de plaisir, de porter ce maillot bleu, de
00:25 représenter la France.
00:27 Je continuerai à jouer jusqu'à ce que mon corps me le permette parce que je prends
00:32 énormément de plaisir.
00:34 Et à partir du moment où je sens que je peux continuer à apporter quelque chose à
00:38 l'équipe, why not ?
00:40 Jusqu'à l'Euro, jusqu'à la Coupe du Monde, il y a une idée en tête ?
00:42 Oui, l'objectif ce serait l'Euro.
00:44 C'est ce trophée qui te manque en 2016 justement, de se dire que ça s'est joué à peu de
00:47 choses ?
00:48 Oui, il y a ça aussi.
00:49 C'est le titre qui me manque.
00:52 On nourrit énormément d'ambition par rapport à cette jeune et talentueuse équipe de
01:00 France.
01:01 Si je peux être un peu un grand frère aussi au sein de cette sélection et nous aider
01:06 à conquérir un autre trophée, avec grand plaisir.
01:10 Grand frère justement parce qu'il y a une page qui se tourne.
01:12 Hugo Lloris, Steve Mandanda, Raphaël Varane, des joueurs que tu as connus depuis le début.
01:17 Comment toi tu appréhendes aussi cette nouvelle page qui se tourne et qui s'ouvre aussi ?
01:22 Ça a été quand même, même si je m'en doutais un peu, une page qui se tourne comme
01:26 vous l'avez dit.
01:27 Des potes avec qui je me suis retrouvé il y a plus de 10 ans, il y a 11 ans maintenant
01:35 en équipe de France, pour certains de ma génération.
01:38 Donc ça fait toujours quelque chose quand tu les vois partir.
01:41 Mais voilà, moi je suis là pour encore apporter à ma pierre l'édifice.
01:47 Même s'ils vont nous manquer, ils vont me manquer, je ne suis pas non plus trop en
01:55 décalage que ça avec la nouvelle génération.
01:57 Il y a eu beaucoup de personnes qui disent qu'on aimerait bien que Hugo vienne finir
02:00 sa carrière en France.
02:01 Pour certains c'est même un espoir de se dire, on l'a connu à Montpellier, il nous
02:06 est parti très vite et on a envie de le voir un peu briller dans notre championnat.
02:11 Écoutez, encore une fois, je ne sais pas de quoi l'avenir sera fait mais pour l'instant
02:16 je suis en pourparlers pour prolonger au Milan AC.
02:19 Je n'ai pas non plus 3-4 ans au plus haut niveau devant moi.
02:24 Je me suis construit au fil des années, étape par étape et j'ai rencontré des
02:28 personnes extraordinaires partout où je suis passé.
02:30 Donc oui, la France reste un souvenir superbe.
02:35 J'ai fini berbuteur en Ligue 2, après j'ai fini berbuteur en Ligue 1, j'ai gagné
02:39 le championnat avec Montpellier.
02:41 Donc c'est des super moments aussi, mais j'ai passé des moments aussi extraordinaires
02:45 à Arsenal, à Chelsea, au Milan.
02:47 Je ne sais pas de quoi l'avenir sera fait mais un retour en Ligue 1, je ne peux rien
02:51 promettre.
02:52 Quand tu évoquais la suite, tu disais de voir année par année.
02:55 Est-ce que tu t'es fixé un cas de dire, j'aimerais au moins jouer jusqu'à 40 ans ?
02:58 C'est quoi, c'est 3 ans et demi, 40 ans, ça ne va pas être facile.
03:04 Mais pourquoi pas, au plus haut niveau, je ne pense pas.
03:06 Mais en tout cas, Zlatan est un bon exemple à suivre.
03:10 Tu disais l'instant de jouer au plus haut niveau, est-ce que ça veut dire que tu peux
03:13 avoir l'envie après de poursuivre en foot amateur, le retour aux sources que certains
03:19 font ?
03:20 Foot amateur, je ne sais pas.
03:21 Mais en tout cas, dans un championnat peut-être un peu moins exigeant où il faut toujours
03:27 jouer tous les 3 jours avec la Coupe d'Europe, être au top et peut-être pas en Europe.
03:34 Justement, pour la suite, est-ce qu'être entraîneur, ça peut être quelque chose
03:37 qui t'intéresse ?
03:38 Pour l'instant, je n'ai pas envie d'entraîner.
03:40 Je n'ai pas envie d'entraîner pour diverses raisons, mais certainement rester dans le
03:45 foot parce que c'est ce que je connais très bien, ce que je connais le mieux, ce que j'ai
03:48 fait presque toute ma vie.
03:50 Donc, rester dans le foot, oui, mais entraîneur, pour l'instant, du moins, non.
03:54 Tu as fini meilleur butard de l'histoire de l'équipe de France.
03:57 On en parlait la dernière fois, on s'est vu en interview et tu disais que bien sûr
04:01 que c'était un espoir de battre Thierry Henry.
04:03 Maintenant que c'est fait, c'était quoi ta première pensée quand tu as battu le record
04:08 ?
04:09 J'ai eu une grande fierté lorsque j'ai marqué ce but contre la Pologne.
04:11 Ça s'est vu sur le cliché aussi avec Kylian, ça a fait le tour du monde et ça a fait
04:16 une belle photo.
04:17 Forcément, moi, à l'intérieur, je bouillonnais et c'était comme un soulagement aussi parce
04:22 que beaucoup de personnes me parlaient de ce but.
04:24 J'ai pensé à toute ma famille, forcément, les miens et aussi Titi où je me suis dit
04:30 que si je marque, je suis obligé de lui faire une petite pensée pour lui.
04:35 C'était une pression quelque part.
04:36 C'est vrai que tout le monde…
04:37 C'était ça, tout le monde me disait "alors c'est pour ce match, c'est pour ce match".
04:41 Le plus tôt était le mieux dans la compétition et j'ai eu la chance de marquer un doublé
04:45 dès le premier match.
04:46 Après, je n'ai pas joué la Tunisie et c'est arrivé contre la Pologne qui plus est, dans
04:55 un match où on a concédé des occasions, on aurait pu être mené.
05:00 C'est un but important qui nous fait du bien mais aussi pour moi intérieurement qui
05:06 me soulage et qui me libère encore plus.
05:07 Avec Thierry Henry, vous vous êtes appelé après ?
05:09 Il l'a récité ?
05:10 Non, mais il m'a félicité par message.
05:11 Je suis plus message moi.
05:13 On se parle de temps en temps et il y a beaucoup de respect mutuel.
05:19 Il y a deux ans, on faisait une interview ensemble où tu me parlais du fait qu'il
05:22 y a toujours eu des pro-girouds et des un peu moins pro-girouds.
05:26 Est-ce que tu sens que cette année, c'est différent ? Qu'il y a moins cette scission,
05:29 que tu scindes moins ?
05:31 Oui, il y a eu peut-être un avant Coupe du Monde et un après Coupe du Monde.
05:38 On ne fera jamais l'unanimité mais c'est sûr que quand c'était revenu à mes oreilles
05:45 que 95% des Français préféraient me voir au Mondial, ça fait toujours plaisir de se
05:51 sentir soutenu par le peuple français évidemment.
05:54 Comment toi tu as réussi à garder le cap parce qu'il y a eu pendant un long moment
05:59 parfois un bashing, une rencontre.
06:01 Comment tu as réussi à prendre un peu de hauteur, de recul sur les réseaux sociaux,
06:07 sur la violence médiatique, sur des commentaires qui étaient parfois très virulents ?
06:10 Déjà les réseaux sociaux, j'y suis revenu en début d'année dernière pour mes sponsors
06:16 marketing et compagnie.
06:17 Mais ce n'est pas pour autant que j'y suis vraiment connecté comme la nouvelle génération.
06:23 Donc là, je me suis toujours protégé par rapport à ça parce que je sais que ça peut
06:27 partir dans tous les sens.
06:28 Après, même si je ne regarde pas beaucoup la presse, il y a toujours des choses qui
06:33 me reviennent aux oreilles.
06:34 Donc oui, il y a des choses qui ne font pas plaisir mais ça fait partie d'une carrière.
06:38 Et si je peux donner un conseil à la nouvelle génération, ce n'est pas trop de se prendre
06:42 la tête avec ce qu'on dit dans la presse ou sur les réseaux sociaux, sur ses performances
06:48 ou sa personnalité.
06:51 Le plus important c'est de montrer sur le terrain.
06:53 C'est toujours ce que je me suis évertué à faire.
06:55 Et même dans les moments difficiles, ma foi aussi chrétienne m'a beaucoup aidé.
07:01 C'est ma force, mon rocher.
07:03 La foi, justement, quelle importance elle a eu tout au long de ta carrière ?
07:07 Clairement, je l'ai dit dans mon livre aussi, j'ai beaucoup prié pour faire certains choix.
07:13 Je me suis senti béni, privilégié.
07:17 Je suis très reconnaissant par rapport à ça d'avoir toujours fait les bons choix.
07:21 J'ai été aidé aussi.
07:23 Après, bien entouré, le socle familial a sa part aussi dans cette réussite.
07:33 Mais le fait de toujours y croire, comme le bouquin que j'ai écrit, et toujours croire
07:42 en sa bonne étoile et faire confiance à Dieu, moi, ça m'a toujours apporté beaucoup
07:51 d'humilité, relativisé, et a toujours resté positif.
07:54 Oui, on t'en sent souvent pour ton palmarès, c'est très très riche.
07:58 Est-ce qu'à l'inverse, tu as quand même des regrets ?
08:00 Des choses que tu n'as pas accomplies ?
08:02 Des choses que tu aurais fait autrement si ça t'avait regardé ?
08:05 Alors, non, j'ai la chance de ne pas avoir de regrets.
08:10 Il y a des finales que j'aurais souhaité gagner, évidemment.
08:14 Cette finale de l'Euro, puis cette finale de Coupe du Monde au Qatar, ça fait mal,
08:20 mais ça nous aide aussi à nous construire, à avancer.
08:23 Je pense que la victoire en 2018, elle a commencé à partir de la défaite en 2016 chez nous.
08:30 On n'avait plus envie de vivre cette émotion, cette tristesse.
08:35 Je pense qu'il y a quelque chose qui est né.
08:39 Il y a toujours du bon à ressortir dans la défaite.
08:44 Il faut rester philosophe et ambitieux.
08:50 Je n'ai pas de regrets.
08:52 J'ai la chance de ne pas avoir de regrets.
08:54 Est-ce que toi, tu l'as digéré, cette défaite ?
08:57 Il a fallu la digérer rapidement parce que même pas deux semaines après,
09:02 on repartait en compétition dans nos clubs respectifs.
09:06 Pour ma part, j'ai rattaqué dès le 4 janvier, après quelques jours d'entraînement.
09:12 Il n'y a pas eu trop le temps de gamberger,
09:15 d'avoir tout un été derrière comme les Coupes du Monde "normales".
09:20 Là, c'était en hiver, c'était différent.
09:23 Le calendrier est très compressé.
09:24 Il a fallu se remettre assez rapidement dans le bain avec Milan.
09:27 J'ai eu beaucoup de peine, évidemment, de tristesse,
09:35 mais on a été vraiment réconforté par le public français
09:39 qui était limite même encore plus fier de nous que si on l'avait gagné.
09:44 Il y a eu beaucoup de compassion autour de cette équipe de France
09:47 et ça nous a fait chaud au cœur.
09:48 Est-ce qu'il y a encore des choses que tu n'as pas accomplies dans ta carrière ?
09:51 Qu'est-ce que je n'ai pas encore accompli dans ma carrière ?
09:56 Gagner l'Euro, par exemple, en termes de trophée, d'objectif.
09:59 Gagner l'Euro, on peut toujours se fixer des objectifs plus élevés.
10:04 Je ne sais pas, gagner une autre Ligue des Champions avec le Milan AC,
10:08 ça c'est des objectifs concrets.
10:09 Après, mon objectif est avant tout d'être décisif pour l'équipe
10:16 et puis prendre un maximum de plaisir sur le terrain.
10:19 C'est surtout ça.
10:21 Surtout que la fin arrive à grands pas.
10:26 Je suis plus proche de la fin de ma carrière, donc je savoure chaque instant.
10:29 C'est l'idée de vraiment profiter un maximum
10:32 et aussi de transmettre aux plus jeunes quand ils en ont besoin,
10:37 quand ils ont des moments un peu plus difficiles.
10:39 C'est ça, apporter son expérience.
10:41 Tu abordes différemment les matchs maintenant,
10:43 justement, quand on se dit qu'on approche un peu de la fin ?
10:46 Oui, par exemple, en Ligue des Champions, je me dis que peut-être que ça peut être,
10:50 je ne sais pas de quoi l'année prochaine sera faite.
10:54 Est-ce qu'on aura encore l'opportunité de jouer la Ligue des Champions ?
10:57 Donc oui, cette compétition, par exemple, je me dis,
11:02 ça peut être mon dernier match.
11:03 Donc je le savoure différemment.
11:07 On entend de la musique, San Siro qui est à la fin des Champions.
11:12 C'est des moments qui donnent des frissons et que tu as envie de vivre toute ta vie.
11:17 Mais tu sais qu'à un moment donné, ça va s'arrêter.
11:18 Donc il faut bien en profiter.
11:21 Tu penses quoi du niveau de la Serie A par rapport aux autres championnats ?
11:24 Très bonne question.
11:25 J'ai été plutôt impressionné par le niveau de la Serie A quand je suis arrivé ici.
11:29 Ces dernières années, il y a de plus en plus de clubs compétitifs aussi sur la scène européenne.
11:35 Et pour moi, le niveau, je la placerai derrière la première Ligue.
11:39 Parce que je pense que c'est le championnat où il y a vraiment le plus de gros clubs
11:46 qui se tirent la bourre pour la Ligue des Champions.
11:50 La suite, c'est quoi dans les prochaines semaines, dans les prochains mois ?
11:53 La suite ?
11:53 Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter ?
11:55 Qu'est-ce que vous pouvez me souhaiter ?
11:56 C'est déjà une bonne santé.
11:59 Même si on n'est plus en janvier pour les voeux.
12:02 Mais voilà, une bonne santé.
12:05 Faire un beau parcours en Ligue des Champions.
12:07 Je l'espère, une qualification déjà contre Tottenham, avec le Milan.
12:13 Dans les semaines à venir aussi, continuer à engager des points en championnat
12:16 pour se qualifier pour la Ligue des Champions l'année prochaine, dans les 4 premiers.
12:21 Et puis, avec l'équipe de France, que l'histoire continue
12:27 et qu'on ait de bons résultats.
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