"N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant." Cette phrase prononcée par Simone de Beauvoir sert de rampe de lancement à l'ouvrage d'Amandine Clavaud, Directrice de l'Observatoire Égalité femmes-hommes au sein de la Fondation Jean-Jaurès. Dans son ouvrage "Droits des femmes : le grand recul", l'autrice explique les effets délétères de la crise sanitaire sur les droits des femmes en Europe et dans le monde. Ces derniers mois, l'avortement et l'accès à la contraception ont été instrumentalisé par les pays conservateurs, comme elle l'explique, chiffres à l'appui, dans son livre. Comme elle le souligne au micro de Yahoo, l'Union européenne fait pression sur les Etats comme la Pologne ou la Hongrie pour que "les droits fondamentaux, car il s'agit de droits fondamentaux, soient respectés". Comment ? En proposant d'inscrire le droit à l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne. Le problème est que ce texte doit être adopté par les 27 pays de l'Union. Son premier essai « Droit des femmes : le grand recul » est réédité aux Éditions de l'Aube avec la Fondation Jean-Jaurès.
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00:00 l'accès à la contraception et le droit à l'avortement ont été entravés.
00:03 Un certain nombre de gouvernements conservateurs ont instrumentalisé la crise sanitaire en
00:08 considérant que les IVG étaient des interventions non essentielles.
00:12 La crise sanitaire a été instrumentalisée par des gouvernements conservateurs, notamment
00:21 en ce qui concerne l'accès à la contraception et le droit à l'avortement.
00:26 Ces Etats ont considéré les interventions volontaires de grossesse comme des interventions
00:33 non essentielles.
00:34 On l'a vu en Slovaquie par exemple, mais aussi, et bien évidemment, le cas le plus
00:40 emblématique c'est la Pologne.
00:42 Et aujourd'hui en Pologne, il est quasiment impossible d'avorter, c'est l'une des législations
00:48 les plus restrictives en Europe.
00:50 Mais on l'a vu aussi par exemple sur d'autres Etats, également en Hongrie ou encore en
00:57 Roumanie où bien sûr ces Etats ont avancé la question de la crise sanitaire en disant
01:03 qu'il était finalement plus difficile de pouvoir avorter et donc ont limité l'accès
01:08 des femmes à la contraception et au droit à l'avortement.
01:11 Précisément, l'Union européenne fait pression sur ces Etats conservateurs pour que les droits
01:17 fondamentaux soient respectés, parce qu'il s'agit de droits fondamentaux.
01:21 C'est pourquoi le Parlement européen s'est saisi et a adopté un certain nombre de résolutions
01:28 pour que notamment le droit à l'avortement soit inscrit dans la charte des droits fondamentaux
01:32 de l'Union européenne.
01:34 Donc ça effectivement, il faut avancer sur ce plan-là pour garantir les droits des femmes
01:39 à disposer de leur corps.
01:40 L'égal-conditionnalité, c'est un concept qui a été avancé par le Haut Conseil à
01:46 l'égalité depuis un certain nombre d'années et qui met en avant le fait qu'il faudrait
01:51 conditionner les financements publics au respect des questions égalité femmes-hommes et à
01:57 la mise en place de mesures qui mettraient en œuvre les questions égalité femmes-hommes.
02:02 Et effectivement, la réponse à la crise sanitaire, mais sur l'ensemble des politiques publiques,
02:08 il faudrait mettre en œuvre la dimension du genre, c'est-à-dire prendre en compte
02:13 les questions égalité femmes-hommes dans tous les domaines de politique publique parce
02:17 que les femmes sont impactées de manière différenciée dans la société en raison
02:23 d'inégalités structurelles.
02:25 Et pour lutter contre ces inégalités structurelles, il faut avoir une attention plus particulière
02:31 à la dimension du genre.
02:32 [Générique]
02:34 Merci.